Charles IV de Bourbon (1489-1536)
Comte de Vendôme de 1495 à 1514 puis duc de 1514 à 1536
Fils de François de Bourbon, comte de Vendôme [1] et deMarie de Luxembourg-Saint-Pol, ce descendant de saint Louis est le grand-père par les mâles du roi Henri IV et l’ancêtre des Bourbons [2] notamment les actuels roi d’Espagne [3] et grand-duc de Luxembourg [4].
N’ayant reçu que la nue-propriété des biens de son père et sa mère l’usufruit, c’est celle-ci, qui lui survécut, qui gouverna le comté de Vendôme.
Charles fait ses premières armes en Italie au service de Louis XII. Celui-ci érige le comté en duché-pairie en 1514. Il combat à la bataille de Marignan [5] à la tête de 70 lances, puis participe à la campagne de Flandre. Fidèle de François 1er il est nommé chef du Conseil lorsque celui-ci est fait prisonnier à la bataille de Pavie [6] en 1525.
Les décès successifs de ses cousins Charles IV d’Alençon en 1525 et Charles III de Bourbon en 1527 font de lui le 4ème dans l’ordre de succession au trône, derrière les fils du roi, et préparent l’avènement de la Maison capétienne de Bourbon. Par ailleurs, après la mort du connétable de Bourbon en 1527, il devient l’aîné de la maison de Bourbon et la seconde personne de France, tandis que la Couronne annexe le duché. Il meurt à Amiens en 1537
Il a épousé à Châteaudun le 18 mai 1513 Françoise d’Alençon, fille de René de Valois, duc d’Alençon [7] et de Marguerite de Lorraine-Vaudémont sœur du duc René II de Lorraine et petite-fille du roi René.
Notes
[1] La maison de Montoire s’étant éteinte en 1372, le comté de Vendôme passa aux Bourbons, princes du sang. La baronnie de Mondoubleau fut réunie au comté de Vendôme en 1484. Il fut érigé en duché-pairie en 1514. En 1562, Henri de Bourbon devient duc de Vendôme. Protestant, face à un duché fortement catholique, il doit accepter la fermeture du temple protestant, la nomination d’un gouverneur catholique et voit la ville de Vendôme se rapprocher de plus en plus de la Ligue. En 1589, devenu roi, Henri IV doit conquérir le Vendômois et plusieurs châteaux comme Vendôme et Lavardin seront détruits. Le Vendômois sera donné en apanage en 1598, reviendra à la Couronne en 1712, sera de nouveau dans l’apanage du comte de Provence de 1772 à 1789. À la Révolution, il sera inclus dans le département de Loir-et-Cher.
[2] L’expression « maison de Bourbon » désigne d’une manière générale la Maison capétienne de Bourbon, mais aussi les trois dynasties successives qui possédèrent la seigneurie de Bourbon-l’Archambault puis le duché de Bourbon.
[3] En Espagne, la maison de Bourbon est la dénomination officielle de la dynastie régnant sur le royaume depuis l’accession au trône de Philippe V, petit-fils agnatique de Louis XIV. Outre-Pyrénées, traité en qualité de fils de France, le roi Philippe V avait été créé à sa naissance duc d’Anjou, d’où l’appellation fréquente de maison de Bourbon-Anjou, également utilisée s’agissant de sa descendance à la nationalité espagnole issue des mâles. Issue de la maison de France, ou plus précisément du rameau des Bourbons, la branche succède en Espagne aux Habsbourg à la suite des victoires des partisans bourboniens durant la guerre de la Succession d’Espagne, en 1700. Deux fois rétablie au 19ème siècle (en 1813 et en 1874), la famille règne de nouveau sur le royaume espagnol depuis 1975, dans le cadre de la Troisième Restauration.
[4] Le duché de Luxembourg est une ancienne principauté du Saint-Empire romain germanique. Il était beaucoup plus étendu que l’actuel grand-duché, puisqu’il regroupait l’actuel grand-duché, la province belge de Luxembourg, une partie de la province de Liège (environs de Saint-Vith) telle qu’on la connaît aujourd’hui, les alentours de Montmédy et de Carignan ainsi que ceux de Thionville jusqu’à Marange-Silvange en France (région Grand Est), ainsi que la région comprenant Bitburg, Neuerburg, Kronenburg, Manderscheid et Schleiden dans l’Eifel, mais aussi les localités d’Igel, aux portes de Trèves, et de Sarrebourg sur la rive droite de la Moselle (Land de Rhénanie-Palatinat) en Allemagne.
[5] La bataille de Marignan eut lieu les 13 et 14 septembre 1515 et opposa François 1er et ses alliés vénitiens aux mercenaires Suisses qui défendaient le duché de Milan.
[6] La bataille de Pavie à lieu le 24 février 1525. Elle est un événement décisif de la sixième guerre d’Italie (1521-1526). Elle marque la défaite des rois de France dans leur tentative de domination du nord de l’Italie.
[7] Le comté d’Alençon relevait du duché de Normandie lorsqu’il fut acheté, en 1220, aux héritiers de Robert 1er d’Alençon, par le roi de France Philippe-Auguste. En mars 1268, son petit-fils le roi saint Louis, le donna à son cinquième fils, Pierre. Ce dernier étant mort sans postérité en 1283, le comté d’Alençon revint alors à la couronne de France et fut donné, en 1286, par le roi Philippe le Bel, avec le comté du Perche, en apanage à son frère Charles, comte de Valois, qui lui même le transmit à son second fils Charles II. Le comté s’accrut des seigneuries de Moulins-la-Marche, Bonmoulin, Sainte-Scolasse-sur-Sarthe, Domfront, Argentan, Exmes. En 1414, Il fut érigé en duché-pairie. À la mort de Charles IV sans héritier mâle en 1525, le duché d’Alençon fut laissé en usufruit à sa veuve Marguerite de Navarre et rattaché au domaine royal français.