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Lin (pape)

mardi 31 décembre 2019, par ljallamion

Lin (pape) (vers l’an 10)

2ème évêque de Rome de 67 à 76

Lin 2ème évêque de Rome de 67 à 76Successeur de Pierre. Il est né à Volterra [1], en Étrurie [2], dans l’actuelle Toscane [3], et son père s’appelait dit-on Herculanus.

Si l’on en croit Irénée de Lyon, il aurait reçu des apôtres eux-mêmes la charge d’évêque, après avoir secondé Pierre. Il aurait subi le martyre le 23 septembre 78 mais seuls des documents postérieurs à 354 l’affirment, précisant même qu’il aurait été enseveli aux côtés de Pierre.

Sur sa vie, on sait peu de choses certaines. Venu à Rome pour ses études, il se convertit rapidement au christianisme ; après 3 ans, il est ordonné prêtre par l’apôtre Pierre en 44. Dans la ville il fit la connaissance de Paul, qui semble faire allusion à lui dans sa deuxième épître à Timothée. À Rome il aurait remplacé saint Pierre quand ce dernier était absent de la ville.

Selon le Liber Pontificalis [4], il semble que, en conformité avec les dispositions de saint Pierre, Lin ait exigé des femmes qu’elles vinssent à l’église la tête couverte.

Une telle prescription est sans aucun doute apocryphe [5], l’auteur du Liber Pontificalis l’a copiée de la première Lettre de Paul aux Corinthiens [6] en l’attribuant arbitrairement au premier successeur de l’Apôtre à Rome. Lin a introduit dans le canon de la messe la partie dite Communicantes et, comme symbole de l’autorité papale, il a ajouté aux vêtements liturgiques le pallium [7], une bande de laine blanche à croix noires.

Au cours de son pontificat, il vit se succéder 5 empereurs : Néron, Galba, Othon, Vitellius et Vespasien. L’hérésiarque Ménandre perpétua l’hérésie de Simon le Magicien et celle des Ébionites [8], judéo-chrétiens qui pratiquaient l’observance de la loi de Moïse. L’événement le plus important fut certainement la fin de la guerre de Judée avec la destruction par les Romains du temple de Jérusalem [9].

Le Liber Pontificalis soutient qu’il aurait été martyrisé par décapitation le 23 septembre 78, sur décret du consul Saturninus mais Irénée ne donne que Télésphore comme martyr parmi les premiers évêques romains à avoir été martyrisé.

Le Liber Pontificalis rapporte aussi que Lin, après sa mort, fut enterré sur la colline du Vatican, à côté de l’Apôtre Pierre.

L’appellation de Pape est anachronique et n’apparaît qu’au 3ème siècle. Toutes les anciennes listes des évêques de Rome qui nous sont parvenues grâce à Irénée de Lyon, Jules l’Africain, Hippolyte de Rome, Eusèbe de Césarée et le Catalogue libérien de 354 [10], placent le nom de Lin immédiatement après celui de Pierre. Ces listes ont été faites a posteriori en se fondant sur une liste des évêques romains qui existait à l’époque du pape Éleuthère (174 et 189).

Toutefois, on sait que la communauté de Rome existait avant l’arrivée de Paul et qu’il n’en est donc pas un des fondateurs. Dans le cycle pseudo-clémentin [11], Pierre désigne Clément de Rome comme évêque, ce qui n’exclut pas que Lin et Clément aient pu être évêques de deux communautés chrétiennes différentes, à la même époque.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Papa Lino »

Notes

[1] actuellement en Toscane

[2] L’Étrurie était le territoire des Étrusques. Il correspond à l’actuelle Toscane, s’étendant durant la période de son expansion maximum, au-delà de l’Apennin tosco-émilien jusqu’à la plaine du Pô et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s’étendait au-delà de Rome (comprise), jusqu’à Capoue.

[3] La Toscane dirigée d’abord par des margraves et des marquis au 9ème et 10ème siècles, devint un ensemble de Cité États à statut républicain oligarchique. Au 15ème siècle, avec Cosme de Médicis, elle est progressivement réunifiée dans une seule entité politique et passe entre les mains de la famille des Médicis, l’une des plus puissantes durant la Renaissance. Cette famille a gouverné la Toscane du 15ème au 18ème siècle. Le Grand-duché de Toscane est fondé officiellement au début du 16ème siècle, lorsque Cosme de Médicis (1519-1574) reçoit le titre de Duc puis de Grand-Duc. Le Grand-duché disparaît en 1801, lorsque Napoléon Bonaparte, le transforme en royaume d’Étrurie. Cependant, le titre de grand-duc de Toscane perdure et est toujours porté par une branche cadette de la famille de Habsbourg Lorraine.

[4] Le Liber Pontificalis (« Livre Pontifical ») est un catalogue chronologique de tous les papes et évêques de Rome, compilé à Rome dans des milieux proches de la curie à partir du 6ème siècle et qui s’arrête au 9ème siècle. C’est une source de l’histoire du haut Moyen Âge ; ses données doivent être reçues avec prudence, surtout pour la période antérieure à sa première rédaction qui reflète surtout l’état des connaissances de ceux qui l’ont écrit.

[5] Se dit d’un texte qui n’est pas authentique ; faux : Testament apocryphe.

[6] La Première épître aux Corinthiens est un livre du Nouveau Testament. Elle est envoyée par l’apôtre Paul à l’Église de Corinthe. Elle est suivie par la Deuxième épître aux Corinthiens.

[7] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[8] Les Ébionites formaient un groupe religieux judéo-chrétien marginal attesté, à partir de la seconde moitié du 2ème siècle, par les écrits d’Irénée de Lyon puis d’Hippolyte de Rome, au début du 3ème siècle. Les hérésiologues chrétiens, comme Épiphane de Salamine, continuent à en parler jusqu’au 4ème et 5ème siècle, sans obligatoirement avoir eu un contact direct avec eux.

[9] Le Temple de Jérusalem est, selon la Bible, le bâtiment religieux construit par les Israélites pour abriter l’Arche d’Alliance. Il fut détruit par l’armée de Babylone et reconstruit 70 ans plus tard avec l’aide d’Esdras (d’après les récits bibliques), pour être à nouveau détruit par Rome. Tous les détails relatifs à la construction du Temple se trouvent dans le premier Livre des Rois dans la Bible.

[10] le liber Pontificalis

[11] Le roman pseudo-clémentin est un apocryphe du Nouveau Testament connu en deux recensions. Les attestations les plus anciennes de ces ouvrages se trouvent dans une citation d’Eusèbe de Césarée pour le premier, vers 325, et dans une citation de Basile de Césarée pour le second, avant 379. Mais les deux ouvrages remontent à une source commune, appelé « Écrit de base », qui date probablement de la première moitié du 3ème siècle et qui intégrait lui-même un écrit judéo-chrétien de la fin du 2ème siècle. Cette littérature, qui présente des problèmes de composition extrêmement complexes, est essentielle pour la connaissance du judéo-christianisme, de son histoire et de ses doctrines au 3ème siècle.