Hippolyte est Grec, originaire d’Alexandrie, et ancien élève de Irénée de Lyon. Il est sans doute l’écrivain chrétien le plus prestigieux de l’époque, en tout cas dans la partie occidentale de l’empire. Aussi accepte-t-il mal la qualité qu’il estime médiocre des 2 papes précédents, Zéphyrin et surtout Calixte 1er .
S’il se contente de critiquer Zéphyrin, il s’oppose avec force au pape Calixte qu’il accuse d’introduire de nouvelles coutumes dans l’Église. Il rejette totalement la volonté de Calixte d’autoriser les unions entre esclaves et patricien(ne)s. Pour lui il s’agit d’un concubinage pur et simple, totalement inadmissible.
Il est plausible que ce conflit soit aussi un conflit de « castes » entre un pape de basse extraction (ancien esclave et affranchi) et un Hippolyte de plus noble extraction et imbu de sa supériorité intellectuelle. Il veut aussi garder le grec comme langue liturgique alors que le latin le remplace dans le nord de l’Afrique et à Rome. Ainsi, un groupe de ses partisans va l’élire antipape en 217, le premier de l’histoire.
Son schisme se poursuit sous les règnes de Urbain 1er puis de Pontien , mais on prétend qu’il établit le comput de Pâques à la demande d’Urbain et de Pontien. Il se réconcilia certainement avec Pontien, exilé avec lui en Sardaigne vers 235 lors d’une nouvelle persécution déclenchée par l’empereur Maximin 1er. Il y meurt peu après ainsi que Pontien. L’Église catholique le considère comme un martyr.
Fabien , pape depuis 236 obtient des autorités que son corps, ainsi que celui de Pontien, soit ramené à Rome. Les deux hommes furent inhumés, le même jour signe de leur réconciliation, le 13 août 236, dans la crypte des papes des catacombes de Saint-Callixte.
Hippolyte de Rome a posé le principe de la tradition apostolique, œuvre connue grâce à la collection du Synodos de l’Église d’Alexandrie. Il est l’auteur d’œuvres exégétiques [1], Commentaire sur Daniel, sur le Cantique des cantiques. On lui attribue également les “Philosophoumena” et le “Liber Generationis”. On lui doit aussi un recueil où est conservé la plus ancienne prière eucharistique connue en langue liturgique grecque.
Il est le seul antipape à être honoré dans l’Église catholique.