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Chrysaphios

mardi 26 janvier 2021, par ljallamion

Chrysaphios

Eunuque

l'empire romain d'occident et l'empire d'orient en 395Il exerça une très grande influence sur le gouvernement de l’Empire romain d’Orient [1] pendant les dernières années du règne de l’empereur Théodose II.

Théophane raconte qu’il était lié à l’archimandrite [2] Eutychès, et qu’il voulait le faire nommer patriarche de Constantinople [3]. Mais il avait au début peu de pouvoir, car Théodose II laissait gouverner sa sœur aînée Pulchérie, en qui il avait toute confiance.

L’eunuque tenta d’utiliser son ascendant sur l’impératrice Eudocie pour brouiller l’empereur et sa sœur : il la poussa à revendiquer les mêmes honneurs que sa belle-sœur, ce que Théodose refusa.

Pulchérie se retira du palais pour s’installer dans la banlieue de l’Hebdomon [4]. En 443, Eudocie fut bannie de la cour sur une accusation d’adultère et s’installa à Jérusalem.

Chrysaphios devint alors tout-puissant auprès de l’empereur.

Il ne put empêcher l’élection de Flavien comme patriarche en 446. Dépité, il persuada l’empereur de réclamer un cadeau au nouvel élu pour sa nomination. Flavien envoya des pains consacrés que l’eunuque lui retourna en disant que Théodose voulait de l’or.

Le patriarche offrit alors les vases sacrés de la cathédrale, au grand scandale du clergé et des fidèles. En novembre 448, Flavien tint un synode de 40 évêques qui, à l’instigation d’Eusèbe de Dorylée, condamna et déposa Eutychès.

Furieux, Chrysaphios s’entendit alors avec le patriarche Dioscore d’Alexandrie et persuada l’empereur de convoquer le Deuxième concile d’Éphèse [5] qui, dès sa première session le 8 août 449, réhabilita Eutychès et proclama la déchéance de Flavien, qui fut arrêté brutalement, et mourut quelques jours plus tard de ses blessures.

En 447, les murailles de Constantinople [6] ayant été endommagées par un tremblement de terre, l’armée d’Attila, roi des Huns [7], franchit le Danube [8] et arriva dans les environs de la capitale, où le patrice [9] Aspar fut battu.

Les fortifications rapidement réparées et la défense de la ville confiée aux troupes du magister militum per Orientem [10] Zénon, Chrysaphios négocia le retrait des Huns contre de l’argent, plutôt que de continuer à livrer bataille.

En 449, Attila envoya à Constantinople une ambassade composée notamment du Romain Oreste et du Skire [11] Édécon , officier de sa garde, qui fut ébloui par la splendeur du palais impérial.

Cherchant à en profiter, Chrysaphios le fit venir secrètement chez lui, et par le truchement de l’interprète Vigilas, lui proposa cinquante livres d’or s’il assassinait Attila.

L’eunuque informa ensuite l’empereur de son plan, et après délibération, il fut décidé de renvoyer auprès du roi des Huns Édécon et Vigilas, porteur d’une bourse pleine d’or, en compagnie du diplomate byzantin Maximin, qui ne savait rien de ce qui s’était tramé.

Mais arrivé dans le camp d’Attila, Édécon lui révéla tout du complot. Le roi des Huns, au nom des lois de l’hospitalité, respecta les ambassadeurs impériaux, mais dépêcha à Constantinople ses officiers Oreste et Eslas pour exiger que Chrysaphios lui soit livré et que réparation lui soit faite.

Théodose dût envoyer les patrices et consulaires Nomios et Anatole présenter des excuses humiliantes au roi et payer un fort dédommagement.

Les interventions de Chrysaphios en politique et en religion lui avaient attiré de solides inimitiés. Selon Théophane, Théodose finit par disgracier l’eunuque et l’exiler sur une île.

Peu après la mort accidentelle de l’empereur le 28 juillet 450, Chrysaphios fut exécuté sur l’ordre de Marcien, et ses biens confisqués. D’après Théophane, Pulchérie le fit livrer à un certain Jordanès, dont l’eunuque avait fait assassiner le père

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Chrysaphios/ Portail du monde byzantin/ Catégories : Personnalité politique byzantine

Notes

[1] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux.

[2] Un archimandrite est, dans les Églises de rite byzantin, un titre honorifique accordé aux higoumènes (supérieurs de monastère) ou aux recteurs (curés) de paroisses importantes.

[3] Le titre de Patriarche de Constantinople est porté par le chef de la première juridiction autocéphale de l’Église orthodoxe qu’est le patriarcat œcuménique de Constantinople. Le titre de « patriarche » est traditionnellement porté par l’archevêché orthodoxe de Constantinople (actuelle ville d’Istanbul). Ce diocèse est l’un des plus anciens de la chrétienté. Le patriarche de Constantinople est primus inter pares (premier parmi les pairs) des chefs des Églises autocéphales formant l’Église orthodoxe, souvent considéré à tort comme étant le chef spirituel des 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde.

[4] L’Hebdomon était un faubourg de Constantinople à l’époque byzantine, situé à sept milles romains du Milion (env. 10 km), c’est-à-dire à 4 km hors des murs, sur la Via Egnatia, au bord de la Mer de Marmara. Abritant plusieurs palais et églises, c’était le point de départ des triomphes impériaux vers la Porte d’Or de la capitale.

[5] Le Deuxième concile d’Éphèse en 449, connu également sous le nom de brigandage d’Éphèse, eut lieu entre deux conciles œcuméniques : le concile d’Éphèse, en 431, et le concile de Chalcédoine en 451. Ce « concile » non reconnu par les catholiques et les orthodoxes fut l’une des causes qui précipita la convocation canonique du concile de Chalcédoine. Le qualificatif de « deuxième » est donc impropre au sens exact du terme, puisque, dans la liste canonique des conciles, seul le concile d’Éphèse en 431 porte ce nom. L’assemblée de 449 eut pour principal promoteur Dioscore, patriarche d’Alexandrie qui voulut y favoriser les doctrines du moine grec Eutychès. C’est là un des épisodes des grandes controverses christologiques qui agitèrent le monde chrétien, notamment au sein de l’Église Orientale du 5ème siècle.

[6] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[7] Les Huns sont un ancien peuple nomade originaire de l’Asie centrale, dont la présence en Europe est attestée à partir du 4ème siècle et qui y établirent le vaste empire hunnique. L’origine des Huns est disputée. Les Huns ont joué un rôle important dans le cadre des grandes invasions qui contribuèrent à l’écroulement de l’Empire romain d’Occident. Sous le règne d’Attila, l’empire est unifié mais ne lui survit pas plus d’un an. Les descendants et successeurs des Huns occupent encore diverses parties de l’Europe de l’Est et d’Asie centrale entre les 4ème et 6ème siècles, et laissent encore quelques traces dans le Caucase jusqu’au début du 8ème siècle.

[8] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[9] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[10] Le magister militum pour l’Orient, (« maître des soldats) est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ».

[11] Les Skires, Scyres ou Squires étaient un peuple germanique initialement établi dans l’actuelle Mazurie, non loin de la Lituanie moderne. Avec les Bastarnes (confédération celto-germanique), une partie d’entre eux migra vers le sud vers 230 et les deux peuples s’établirent dans la région des bouches du Danube. Après avoir conclu un pacte de paix avec les Romains, les Skires s’installèrent à l’est du domaine des Bastarnes, dans l’actuelle Ukraine, auprès des Ostrogoths.