Né à Constantinople, aristocrate byzantin, il est surtout connu comme l’auteur d’une importante chronographie [1].
Théophane est né dans une famille iconodule [2] de la riche noblesse de Constantinople. Son père, Isaac, était gouverneur des îles de la mer Noire, mais on ignore tout de la famille de sa mère, Théodora. Son père mourut alors que Théophane n’avait que 3 ans. Il fut recueilli à la cour impériale par l’empereur Constantin V Copronyme qui veilla à son éducation.
Il fut nommé strator sous Léon IV et épousa à l’âge de 12 ans la fille d’un ami de l’empereur, Megalo. Cette union matrimoniale faisait de lui l’un des plus riches héritiers du pays.
Le couple décida toutefois de mener une vie de virginité et, 8 ans plus tard, se sépara pour embrasser la vie monastique. Megalo entra dans un couvent situé sur une île près de Constantinople, alors que Théophane, après avoir affranchi ses nombreux serfs et distribué ses biens aux pauvres entra au monastère de Polychronius sur la montagne de Sigiane, près de Cyzique [3], sur le côté asiatique de la mer de Marmara. Par la suite, il fonda son propre monastère sur des terrains lui appartenant dans l’île de Calonymus.
6 ans plus tard, il retourna à Sigiane pour y fonder le monastère de Megalos Agros [4] en Bithynie [5] dont il devint l’abbé.
Lors de la controverse concernant le deuxième mariage de Constantin VI qui opposa l’empereur au patriarche Taraise de Constantinople, Théophane prit le parti du patriarche contrairement à Théodore Studite . Les deux moines devaient se réconcilier lorsque l’empereur Léon V l’Arménien rétablit l’iconoclasme [6].
Théophane se révéla alors un ardent partisan des images, qu’il défendit lors du 2ème concile de Nicée [7] en 787 et qui lui vaudra le titre de Confesseur lorsqu’il fut canonisé.
À la requête pressante de son ami, Georges le Syncelle Théophane reprit entre 810 et 815, la chronique là où celui-ci l’avait laissée, c’est-à-dire à Dioclétien et la mena jusqu’à la chute de Michel 1er Rhangabé, couvrant ainsi les années 284 à 813.
Écrite dans une langue à mi-chemin entre le style ecclésiastique sévère et le grec vernaculaire, cette chronique, en dépit d’une valeur historique contestable, fut fréquemment utilisée par les chroniqueurs subséquents.
Une suite de cette chronique, entreprise à la demande de Constantin VII Porphyrogénète et comprenant six livres nous est également parvenue. Écrite par divers auteurs, la plupart anonymes, réunis sous le nom de “Theophanes Continuatus ou Scriptores post Theophanem”, elle complète celle de Théophane jusqu’à l’an 961.
Théophane fut arrêté et jeté en prison en 815, pour son refus de dénoncer la vénération des images telle que sanctionnée par ce concile. Libéré, il fut exilé dans l’île de Samothrace en 817 où il mourut 17 jours plus tard.