Il naquit dans une famille modeste près de Salone [1] en Dalmatie [2].
Il s’engagea dans l’armée romaine, gravit les échelons de la hiérarchie, devint officier et se distingua sous les empereurs Probus et Aurélien.
Après le meurtre de l’empereur Numérien, en septembre 284, il fut proclamé empereur par ses soldats de l’armée de Chalcédoine [3].
L’empereur Carin, le frère de Numérien, contesta ce titre et mit en déroute les forces de Dioclétien à la bataille de Moesia en 285 mais fut tué par l’un de ses officiers, ce qui assura le pouvoir à Dioclétien.
Il dut immédiatement faire face à plusieurs soulèvements au sein de son immense empire et fit alors appel à un officier de Pannonie [4], Marcus Aurelius Valerius Maximianus, mieux connu sous le nom de Maximien. Il le promut à la dignité d’empereur adjoint en 285 puis à celle d’empereur en 286, lui confiant l’Occident et conservant pour lui-même l’Orient.
Pour assurer la défense et l’administration de l’empire, il choisit 2 collaborateurs supplémentaires en 293, promus à la dignité d’empereur adjoint. Il avait adopté l’un d’eux, Gaius Galerius Valerius Maximianus, mieux connu sous le nom de Galère ; le second, Flavius Valerius Constantius Chlorus plus connu sous le nom de Constance 1er Chlore, fut adopté par Maximien.
L’empire, devenu une tétrarchie [5], fut divisé en 101 provinces regroupées en 12 diocèses et en 4 grandes régions, chacune d’entre elles étant dirigée par un adjoint ou un empereur : Dioclétien, l’Orient, Maximien, l’Italie et l’Afrique, Galère, l’Illyrie [6] et les régions du Danube [7], Constance [8], la Bretagne, la Gaule et l’Espagne. Chaque décret était signé conjointement par les 4 souverains mais les décisions prises par les empereurs, la plus haute dignité, et par Dioclétien qui conservait la suprématie, prévalaient.
Cette division en 4 de l’empire romain facilitait le maintien de l’ordre. Des victoires remportées sur les ennemis de Rome en Afrique et en Perse permirent d’étendre les frontières de l’empire qui s’en trouva ainsi fortifié. La réorganisation administrative permit une centralisation du contrôle, sur une base égale, de tous ses vastes territoires, et mit fin à jamais à la prééminence de l’Italie. En Italie, la capitale de l’empire ne fut plus Rome mais Mediolanum [9], où se trouvaient les quartiers généraux de Maximien.
Dioclétien résidait à Nicomédie [10] en Bithynie, Constance à Augusta Trevirorum [11], en Allemagne, et Galère à Sirmium [12], en Pannonie, où il installa son centre administratif.
Dioclétien introduisit à la cour des cérémonies orientales et adopta l’épithète de Jovius, tandis que Maximien devenait Herculius. Les réformes entreprises par Dioclétien furent rigides et oppressives, en particulier dans le domaine économique avec l’institution des diocèses et l’édit sur les prix en 301 dit édit du Maximum qui fixait le coût maximal des marchandises et des salaires à travers tout l’empire. Mais cet édit s’avéra inapplicable et fut vite abandonné.
La fiscalité fut également sujette à d’importantes réformes comme l’extension de l’impôt à tous les citoyens de l’empire, Italie comprise. Ce fut en 303, à l’instigation de Galère, que furent prises par Dioclétien des mesures contre l’Église. La persécution des chrétiens dura 10 ans.
Dioclétien, malade, et Maximien, abdiquèrent ensemble en 305 en faveur de leurs adjoints. Dioclétien passa ses dernières années dans son palais à Salone [13]. Le système de la tétrarchie sombra dans les guerres qui suivirent ces abdications.