Fils de Léon III l’Isaurien il est associé au pouvoir par son père dès 720. Il reçoit son surnom principal "Copronyme" au cours de son baptême, durant lequel il souille les fonts baptismaux au point d’incommoder l’assistance. Plus tard, sa passion pour les chevaux lui vaudra le surnom, plus aimable, de Caballinos.
Héritant de son père d’un Empire divisé, il s’emploie à le réunir et remporte un grand nombre de victoires militaires.
Les débuts de son règne sont consacrés à l’affirmation de sa légitimité, contestée par Artavasde, lui-même gendre de Léon III.
En 741, il envahit la Syrie et le nord de l’Euphrate, dont il transporte les habitants en Thrace [1]. En 750, il reconquiert définitivement Chypre. Le 30 juin 762, il détruit totalement l’armée bulgare du roi Télétzès. Il participe à la bataille d’Akroinon [2] en 740. Il récupère sur l’usurpateur Artabasde, sa capitale et son trône, occupés de 741 à 743.
Sa politique se caractérise par une volonté de consolider durablement le centre de l’Empire, écartant de Constantinople les dangers qui pèsent sur elle, quitte à abandonner Rome.
L’influence byzantine en Occident se réduisit lorsqu’il ne put repousser l’attaque des Lombards sur l’exarchat [3] de Ravenne qui est prise en 751 et fut incapable de garder le Nord de l’Italie sous son autorité, obligeant le pape à faire appel aux Francs lorsque Rome fut sous la menace lombarde.
Après la tentative de coup d’État de son beau-frère Artavasde, appuyé par le patriarche Anastase , Constantin éprouva la nécessité de réduire l’influence de la hiérarchie orthodoxe.
Profondément monophysite [4], décidé à poursuivre la politique de son père Léon III, il réunit le 10 février 754 le concile de Hiéreia, [5]
Il confirma les décrets iconoclastes [6] de son père, Léon III et fit excommunier les iconodules [7], multipliant contre eux les persécutions. Ainsi, en 760 ou 763, l’ermite Etienne le Jeune fut arrêté pour refus de ratifier le décret du concile. Emprisonné, puis exilé, il est laissé en vie bien qu’ayant foulé au pied une effigie de l’empereur, ce qui est un crime de lèse-majesté. Néanmoins, il fut mis à mort par la foule. Ce regain d’iconoclasme entraîna la destruction d’un grand nombre d’images, mouvement qui culminera après l’élection, en 766, du nouveau patriarche, Nicétas , lorsque des moines et moniales iconodules furent forcés de défiler à l’Hippodrome en habits laïcs, main dans la main.
Si la disparition des icônes ne pose aucune difficulté dans les églises et les palais officiels, elle s’avère en revanche plus aléatoire dans les palais privés. En province, les décrets impériaux sont souvent mal appliqués par des évêques ou des gouverneurs iconophiles. Certains monastères défendent aussi farouchement les icônes, qui représentent une ressource financière importante.