Né à Germaniceia [1], il fonde la dynastie isaurienne. Issu d’un milieu modeste, sa famille aurait été transplantée en Thrace [2], dans le cadre du repeuplement de cette région, ravagée par les incursions bulgares et slaves.
L’empereurAnastase II le nomma stratège [3] du thème des Anatoliques [4]. Théodose III ayant renversé Anastase, il marcha à son tour sur Constantinople [5] et se proclama empereur, à l’approbation de tous, le 25 mars 717.
Les Arabes mirent peu après le siège devant Constantinople, d’août 717 à août 718, mais il parvint à les repousser, s’étant préoccupé, dès son avènement, de renforcer les protections de la ville en levant un impôt spécial sur les terres dans ce but.
Il met fin au danger bulgare, par un accord avec le Khan Tervel, réprima un soulèvement en Sicile en 718 et un autre à Thessalonique [6] en 720.
Cette même année, il associa son jeune fils Constantin V au trône en le couronnant en même temps que sa 3ème femme, Marie .
En 740, il bat les Arabes à la bataille d’Akroinon [7]. Il s’employa à réorganiser l’administration militaire, financière, et juridique de l’empire. Il publia ainsi, en 726, l’Ekloga [8].
Parmi les dispositions majeures de ce code figurent, le renforcement des droits de la femme, corollaire à la limitation de la patria potestas, le remplacement de la peine capitale par des peines de mutilation, ablation du nez, de la langue, des mains, aveuglement.
Le trait le plus marquant de sa politique est l’apparition de l’iconoclasme [9], qu’il imposa peu de temps après son avènement.
Il prend pour la première fois position contre les images en 726, sous l’influence de Constantin de Nacolia et de Thomas de Claudiopolis. La première manifestation significative de l’iconoclasme fut la destruction du Christ de la Chalké [10], à Constantinople, qui provoqua une émeute vite réprimée dans le sang.
L’édit iconoclaste fut promulgué en janvier 730, prescrivant la destruction non seulement des icônes mais aussi des reliques. Cette politique reçut l’opposition non seulement de Jean Damascène, mais aussi du pape Grégoire III. En représailles, il confisqua tous les biens pontificaux situés en Sicile et en Calabre, alors terres byzantines.