Ciniod mac Uuredech ou Wredech ou Ciniod 1er
jeudi 10 juillet 2025, par lucien jallamion
Ciniod mac Uuredech ou Wredech (Feradach) ou Ciniod 1er
Roi des Pictes de 763 à 775
La Chronique Picte [1] accorde à ce roi un règne de 12 ans. Il est considéré par William Arthur Cummins comme le fils d’un princesse Picte [2] et de Feradach mac Selbaich, capturé avec son frère le roi Dúngal mac Selbaich par le roi des Pictes Oengus 1er en 736 selon les Annales d’Ulster [3] et qui aurait épousé une parente de son vainqueur. Dans ce contexte il aurait succédé à son autre parent Brude mac Fergus dit Brude V le frère d’Oengus 1er.
Ciniod est un roi des Pictes du Sud et il doit faire face en 768 à une offensive menée par Áed Find en Fortriú [4].
L’Historia regum [5] de Siméon de Durham précise par ailleurs que le roi de Northumbrie [6] Alhred, déposé en 774 par son compétiteur Aethelred 1er, se réfugie chez les Pictes où il est reçu par le “Rex Pictorum Cynoth”. La mort de Ciniod mac Uuredech est mentionnée en 775 par Siméon de Durham dans son Historia, ainsi que dans les Annales d’Ulster qui le nomment Cinadu.
P.-S.
Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de J.P.M. Calise, Pictish Sourcebook, Documents of Medieval Legend and Dark Age History, Londres, Greenwood Press, 2002, 365 p. (ISBN 0313322953),
Notes
[1] La Chronique picte est un nom souvent attribué par les historiens à une liste des rois des Pictes débutant des milliers d’années avant l’histoire connue des Pictes et s’achevant après l’intégration du royaume picte au royaume d’Alba.
[2] Les Pictes étaient un peuple établi principalement dans les Lowlands de l’Écosse. Les migrations Pictes s’installent entre les différentes vagues de migrations goïdeliques (gaëliques) et gallo-britonniques. Leurs ancêtres seraient venus du continent à la fin de la préhistoire, peut-être au cours du 1er millénaire avant jc. Leur première mention est due à l’orateur breton Eumenius, en 297, ce dernier les cite aux côtés des Hibernii (les Irlandais) comme ennemis des Bretons.
[3] Les Annales d’Ulster sont des chroniques de l’histoire médiévale irlandaise. Les entrées couvrent la période allant de 431 à 1540. Celles allant jusqu’à l’année 1489 furent compilées à la fin du 15ème siècle par le scribe Ruaidhri Ó Luinín, sous le patronage de Cathal Óg Mac Maghnusa, sur l’île de Belle Isle sur le lac Lough Erne, dans la province d’Ulster. Les entrées plus tardives furent rajoutées par d’autres auteurs.
[4] Fortriú ou royaume de Fortriú est le nom donné par les historiens à un ancien royaume picte et qui est souvent utilisé comme un synonyme de « Royaume des Pictes » en général. Le Fortriú était sans doute localisé dans le Moray et l’est du Ross dans le nord de l’Écosse mais il était traditionnellement associé avec le Strathearn dans l’Écosse centrale.
[5] La Historia regum (« Histoire des rois ») est une compilation historique réalisée dans le Nord de l’Angleterre au 12ème siècle. Elle est généralement attribuée à Siméon de Durham, un moine de la cathédrale de Durham dont le floruit se situe entre 1090 et 1128 environ. La seule copie connue de la Historia regum figure dans un manuscrit conservé à la bibliothèque du Corpus Christi College de l’université de Cambridge sous la cote MS 139. Ce manuscrit, compilé dans la deuxième moitié du 12ème siècle, rassemble d’autres textes attribués à Siméon, parmi lesquels une lettre adressée au doyen d’York Hugues et une version du Libellus de exordio.
[6] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.