Waïfre ou Waïfer (mort en 768)
Duc d’Aquitaine et de Vasconie de 744 à sa mort
Fils de Hunald 1er ou Hunaud 1er à qui il succède comme duc d’Aquitaine [1] et de Vasconie [2] quand ce dernier se retire au monastère de l’île de Ré [3] en 745.
En 749, Waïfre voulant acquérir son autonomie dans son duché, accueille favorablement Griffon qui vient se réfugier chez lui après s’être révolté contre son demi-frère Pépin le Bref. Ensemble, ils vont lutter contre le roi des Francs qui envahit l’Aquitaine en 760 afin de faire respecter les droits du clergé à Waïfre.
Après s’être soumis une première fois, le duc d’Aquitaine se révolte de nouveau en 761, puis chaque année jusqu’en 768, provoquant à chaque fois une réaction punitive du roi Pépin le Bref.
Au printemps 768, Pépin s’empare de Bordeaux [4] et réussit à capturer à Saintes [5] la mère, la sœur de Waïfre et ses nièces. Le 2 juin 768, Waïfre est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin.
Son père le duc Hunald qui vivait retiré au monastère de l’Île de Ré, rompit la clôture pour tenter de reprendre son duché sans succès, mais il fut livré à Charlemagne par son neveu Loup II de Vasconie fils d’Hatton d’Aquitaine chez qui il s’était réfugié.
Selon la charte d’Alaon [6] datée du 30 juin 845, il aurait épousé Adèle de Vasconie, fille de son neveu Loup de Vasconie, il a eu 2 fils.
Notes
[1] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers. Le duc d’Aquitaine était l’un des six pairs laïcs primitifs. L’Aquitaine a regroupé au fil des temps différents territoires. Pendant le règne d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers était la résidence habituelle des ducs.
[2] Le duché de Vasconie ou duché de Gascogne, transcrit aussi en latin en Dux Wasconiæ selon les sources de l’époque, était une entité du Haut Moyen Âge au Moyen Âge central, constituée vers 601-602 par les rois Francs Mérovingiens afin de soumettre les Vascons et les populations locales que sont les Aquitains (Proto-Basques) à leur autorité. Mais entre 602 et 1063, même si la plupart des ducs sont d’origine vasconne, c’est-à-dire Aquitains (ancêtres des Basques et des Gascons), au fil des guerres et des alliances leur pouvoir est parfois sous le joug des Francs de 602 à 660 et de 768 à 812, parfois non de 660 à 768 et de 812 à 824, date de la création du Royaume de Pampelune. Ce dernier, aussi d’origine vasconne, ne cessera de s’impliquer politiquement et parfois militairement dans le duché qu’en 1063. Le duché de Vasconie disparaît en tant qu’entité politique en 1063, lorsque le comte de Gascogne Bernard II Tumapaler dû abandonner la Vasconie cistérieure à l’Aquitaine après sa défaite devant le duc d’Aquitaine Guillaume VIII à la bataille de La Castelle.
[3] L’île de Ré est une île française située dans le golfe de Gascogne, au large des côtes aunisiennes. Faisant partie de l’archipel charentais, elle est la quatrième plus grande île de France métropolitaine, derrière la Corse, l’île d’Oléron et Belle-Île. Autrefois partie intégrante de la province d’Aunis, elle est désormais rattachée au département de la Charente-Maritime. Le centre historique de l’île est Saint-Martin-de-Ré
[4] Bordeaux est une commune du Sud-Ouest de la France. Capitale de la Gaule aquitaine sous l’Empire romain pendant près de 200 ans. Au début du 5ème siècle, Bordeaux fut prise par les Wisigoths, puis par les Francs de Clovis un siècle plus tard. Au plus tard après la division de la partie du royaume de Caribert de Paris, en 567, Bordeaux appartenait à la Neustrie. Après le mariage du roi neustrien Chilperic, la ville, ainsi que Cahors, Béarn et Bigorre, furent cependant offerts en guise de dot à son épouse Galswinthe. Ces villes étaient situées stratégiquement dans la région du beau-père Athanagild, le roi des Wisigoths. Après que Chilpéric eut ordonné l’assassinat de sa femme, cet héritage est passé au royaume d’Austrasie, selon un règlement d’un Malberg convoqué par Gontran, roi de Bourgogne. Finalement, en 573, Chilpéric, avec son fils Clovis en tant que commandant de l’armée, tente de reprendre les villes. Bien que la conquête de Bordeaux ait réussi à court terme, les troupes de Clovis furent de nouveau expulsées un mois plus tard par le margrave austrasien Sigulf. À la fin du 7ème siècle, Bordeaux devient la capitale du duché d’Aquitaine.
[5] Saintes est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime. Au 16ème siècle, les conflits entre factions catholiques et protestantes conduisent à la destruction partielle de plusieurs monuments de la ville. La paix revenue voit le développement d’une politique de contre-Réforme marquée par l’implantation de nombreux ordres religieux, tandis que la relative tolérance vis-à-vis des huguenots s’amenuise au fil des années, provoquant une émigration d’une partie de la population réformée.
[6] La charte d’Alaon est une charte visant à fournir une fausse généalogie de la famille d’Eudes, duc d’Aquitaine (715-735). Au 19ème siècle, l’historien Joseph-François Rabanis a démontré que cette charte était une falsification fabriquée au 17ème siècle par un érudit espagnol nommé don Juan Tamagno Salazar et attribuée à Charles le Chauve. Ses recherches ont donc rétabli une bonne partie de la réalité et de ce qui était connu à propos des souverains de Vasconie et de Navarre.