Pépin III le Bref (714-24 sept. 768)
Maire du palais de 741 à 751-Roi des Francs de 751 à 768
Fils cadet de Charles Martel. Bien que gouvernant en tant que maires du palais [1], Pépin et Carloman sont les maîtres du royaume. Mais, s’ils exercent un pouvoir de fait, ils n’en détiennent pas pour autant le titre royal. Le trône est vacant depuis la mort de Thierry IV en 737. Ils y installent Childéric III en 743.
Acte d’apaisement pour les partisans de la dynastie mérovingienne, mais également volonté de maintenir juridiquement l’unité de l’État.
Unité vacillante qu’il faut sans cesse, sur tous les fronts, protéger. Ainsi, secondé par Carloman, Pépin doit faire face à de nombreuses révoltes. Elles sont réprimées en Alsace [2], en Saxe [3], chez les Alamans [4] en 742 et en 746.
Peu après, Carloman abdique en faveur de son frère pour se faire moine à l’abbaye italienne du mont Cassin [5] en 747. Pépin soumet la Bavière [6] en 749. Depuis le retrait de Carloman, il reste unique maire du palais. De nouveau, l’Austrasie [7] et la Neustrie [8] se trouvent réunies entre les mains d’un seul homme. La fiction royale mérovingienne devient inutile et profitant d’une relative paix intérieure, Pépin pense que les conditions sont favorables pour prétendre au trône.
Prudent, il demande conseil au pape Zacharie qui donne un avis favorable en déclarant, “Mieux vaut appeler roi celui qui possède le pouvoir.” Childéric III est déposé pour incapacité et relégué dans un monastère en 751.
C’est en 751 que Pépin se fait alors élire roi des Francs par une assemblée des grands du royaume, au “champ de mai” de Soissons [9]. C’est un véritable coup d’État, très habilement conçu. Le principe ancestral de la désignation du roi par son peuple en armes est respecté. Le lieu choisi pour la cérémonie est également significatif , en choisissant Soissons [10], Pépin s’inscrit dans la continuité franque et rassure les éléments conservateurs. Reste à justifier que la royauté change de famille.
Conciliante, l’Église vient à l’aide de Pépin, en puisant dans des références bibliques pour trouver un précédent. Ainsi le 5 mars 752 à lieu à Soisson son sacre à l’instigation de l’évêque de Mayence [11] Saint Boniface qui n’était pas présent, il reçut l’onction sainte de la main de plusieurs évêques.
Ses fils Charles et Carloman sont également sacrés. Par cette action, la légitimité de Pépin est désormais établie, mais elle implique des obligations. Si le souverain est devenu un personnage sacré, envers qui l’obéissance est un devoir religieux, il est tenu, en contrepartie, de pourvoir à la protection de l’Église.
L’occasion se présente lorsque le pape Etienne II, pressé par l’avance des Lombards [12] sur Rome, vient lui-même trouver le nouveau roi en France pour le supplier d’intervenir. Après avoir obtenu la promesse écrite de son intervention, le pape procède personnellement, en l’église abbatiale de Saint-Denis [13], au renouvellement du sacre de Pépin puis au sacre de ses fils, Charles et Carloman le 28 juillet 754. Le même jour, le souverain pontife bénit la reine Bertrade, femme de Pépin, et fit défense à tous, sous peine d’interdit et d’excommunication, d’oser jamais choisir un roi issu d’un autre sang que celui de ces princes, que la divine piété avait daigné confirmer et consacrer de la main du bienheureux pontife, leur vicaire. ”La royauté de droit divin était née. Le roi, comme ses descendants, est montré comme l’élu du dieu des chrétiens.
Après cette confirmation solennelle, Pépin s’acquitte aussitôt de sa dette envers l’Église. Il prend la tête de 2 expéditions en Italie en 754 et en 756 contre les Lombards, auxquels il enlève l’exarchat de Ravenne [14] et la Pentapole [15] pour les remettre à la papauté. Ces territoires libérés consolident le pouvoir temporel du pape et constitueront l’embryon des États pontificaux. En serviteur zélé de l’Église, il patronne les missions évangélisatrices en Germanie [16] de saint Boniface, qui réforme le clergé franc et devient le haut dignitaire ecclésiastique de l’Austrasie.
Si les relations entre Pépin et le Saint-siège se révèlent solides, l’autorité du roi demeure fragile à l’intérieur du royaume. L’esprit de révolte des populations et des familles aristocratiques n’est jamais complètement étouffé, les assises territoriales sont rarement définitives. Des menées subversives dans les régions périphériques obligent le roi à reprendre les armes. En 759, il guerroie contre les Sarrasins [17], s’empare de Narbonne [18] et soumet la Septimanie [19].
De 760 à 768, il doit entreprendre 5 campagnes pour réduire des rébellions en Aquitaine [20] et finir par annexer la totalité du duché. Cette dernière conquête terminée, Pépin tomba malade alors qu’il faisait une halte dans la ville de Saintes [21].
Revenu à Saint-Denis, il y meurt quelques jours plus tard, le 24 septembre 768. Mais, avant de mourir, fidèle à la vieille conception franque selon laquelle le royaume est le patrimoine privé du roi, il avait partagé ses États entre ses 2 fils, Charles et Carloman. A Charles vont l’Austrasie, la Neustrie, la Gascogne [22], la Frise [23] et la Thuringe [24]. Carloman reçoit le Languedoc [25], la Provence [26], l’Alsace, l’Alémanie [27], l’Île-de-France et le centre de la France. A la mort de Carloman, son frère Charles prend possession de l’ensemble.
Notes
[1] A l’origine intendant général, chargé de diriger les services politiques et domestiques de la maison du roi, le maire du palais apparaît, dès le milieu du 7ème siècle, comme le personnage principal de l’Etat. C’est lui, de fait, qui exerce la réalité du pouvoir.
[2] Le duché d’Alsace, désigné sous le nom de duché mérovingien d’Alsace par les historiens, est une ancienne subdivision territoriale et militaire du royaume franc d’Austrasie à l’époque mérovingienne. Établi le long du Rhin et des Vosges jusqu’au Jura et à l’Aar, ce duché est créé vers 640 pour défendre la région face aux révoltes répétées des Alamans. Son administration est confiée à la famille des Étichonides qui fonde plusieurs monastères et détient de nombreux biens dans la région. L’écrasement de la rébellion en Alémanie et l’ascension de la dynastie carolingienne mettent fin à l’existence du duché vers 750.
[3] Le duché de Saxe était un duché médiéval couvrant la plus grande partie du nord de l’Allemagne. Il s’étendait sur les états allemands contemporains de Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphale, Schleswig-Holstein, Saxe-Anhalt et des parties de la Saxe. Le duc Henri le Lion occupa la région déserte de Mecklembourg Poméranie occidentale. Les Anglo-Saxons avaient quitté cette dernière zone pour l’Angleterre.
[4] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.
[5] L’abbaye territoriale du Mont-Cassin est une église particulière (ecclesia particularis) de l’Église catholique située comme son l’indique, sur le mont Cassin dans la commune de Cassino en Italie.
[6] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.
[7] L’Austrasie désignait durant la période mérovingienne un royaume franc couvrant le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. La capitale en fut d’abord Reims, puis Metz. Les habitants de l’Austrasie étaient les Austrasiens. Ce royaume est apparu à la mort de Clovis en 511, lorsque le territoire de celui-ci est partagé entre ses fils. Berceau de la dynastie carolingienne, l’Austrasie disparaît en 751 avec le dernier roi mérovingien pour être intégrée dans le grand royaume franc que réunirent Pépin le Bref et Charlemagne.
[8] Royaume franc qui couvrait le nord-ouest de la France actuelle, et avait pour capitale Soissons. Néanmoins, il semble que le terme de Neustrie ne soit apparu qu’un siècle après la création du royaume. La Neustrie avait été créée lors du partage qui suivit la mort de Clovis 1er, en 511, et revint à Clotaire 1er, qui, au terme de son long règne de 50 ans, avait réussi à reconstituer le royaume de son père. Elle fut le 2ème grand royaume franc né lors des partages successoraux mérovingiens à partir des territoires conquis sur Syagrius. Son aire géographique était limitée par la Loire au sud, l’océan Atlantique et la Basse-Bretagne à l’ouest, et la Champagne à l’est. Elle s’étendait jusqu’en Flandre au nord.
[9] Un lieu de réunion communautaire
[10] À l’époque mérovingienne, la ville devint la première capitale du royaume des Francs après le siège et la victoire en 486 de Clovis sur l’armée du général romain Syagrius. Le roi des Francs fit égorger le général romain un an après la bataille. La cité resta romaine, tant d’un point de vue d’expression orale qu’écrite, que dans un sens purement civil, durant plusieurs décennies suivant l’occupation franque, fait qui fut favorable à Paris pour l’établissement d’une capitale.
[11] Le diocèse de Mayence est une église particulière de l’Église catholique latine en Allemagne. Son siège est la cathédrale Saint-Martin de Mayence dédiée à Martin de Tours. Érigé au 4ème siècle, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 8ème siècle. Au 12ème siècle, l’archevêque de Mayence devient prince électeur du Saint Empire romain germanique. En 1803, le siège archiépiscopal est transféré à Ratisbonne.
[12] Les Lombards sont un ancien peuple germanique, qui, selon sa propre tradition orale rapportée par leur historien Paul Diacre, à la fin du 8ème siècle, serait originaire de Scandinavie méridionale. Au 1er siècle, ce peuple traverse la Baltique et s’installe sur les rives de l’Elbe où il s’intègre aux Germains locaux. Il migre au 5ème siècle sur les rives du moyen-Danube, en Pannonie, où il commence à adopter le christianisme sous ses deux formes de l’époque, arienne et nicéenne. De Pannonie, sous la conduite du roi Alboïn, il migre en 568 vers l’Italie alors romaine (byzantine) et s’empare de la plus grande partie de la péninsule, dont il reste maître jusqu’en 774, lorsqu’il est conquis par Charlemagne.
[13] L’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire du monde franc. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. L’église s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle fut ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi avant eux d’y reposer. En 858, le monastère de Saint-Denis qui subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris. Le Vendredi Saint 3 avril 858, deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. A Saint-Denis, plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris4. De façon générale, le ixe siècle siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours. En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis. En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifia le monastère.
[14] L’exarchat peut prendre deux sens, le premier est politique et administratif qui est propre à l’empire romain d’Orient et l’autre est ecclésiastique propre à l’Église orthodoxe. L’exarchat est une organisation de certains territoires périphériques de l’empire byzantin, mise en place au 6ème siècle pour faire face à la menace d’envahisseurs. L’exarchat est dirigé par un exarque qui concentre les pouvoirs civils et militaires. Cette organisation visait à réagir de façon optimale aux dangers menaçant l’empire dans ses régions périphériques, sans avoir à attendre les ordres venus de Constantinople. Ils bénéficiaient d’un plus grand degré d’indépendance que les autres gouverneurs provinciaux. Seuls deux exarchats furent constitués, à Ravenne contre l’invasion des Lombards, et à Carthage. Les autres provinces de l’empire byzantin reçurent progressivement une organisation semblable, mais sous le nom de « thèmes ». Les exarques civils étaient de véritables vice-rois, à qui l’on confiait le gouvernement de plusieurs provinces tandis que les exarques ecclésiastiques étaient des délégués du patriarche de Constantinople ou du Saint-Synode, chargés de visiter les diocèses, et de surveiller la discipline et les mœurs du clergé. Dans les Églises d’Orient, un exarque est un évêque qui a reçu mission de représenter un patriarche auprès d’un autre patriarche ou dans un lieu qui n’est le territoire d’aucune Église orthodoxe autocéphale. L’exarchat est à la fois la dignité de l’exarque, l’ensemble des paroisses et des fidèles placés sous sa responsabilité ainsi que l’église et les bâtiments qui en constituent le siège. C’est en quelque sorte un évêché sans diocèse et sans structure prévue pour durer. C’est une façon de s’adapter à des circonstances particulières, absence d’une église locale organisée, nécessité d’assurer une vie liturgique à un personnel diplomatique. Un exarchat possède un statut dérogatoire par rapport au principe de la territorialité de l’organisation ecclésiastique. L’évêque mentionné dans les diptyques n’est pas l’évêque du lieu mais le primat représenté par l’exarque. On peut comparer l’exarchat ecclésiastique à extra-territorialité de bâtiments diplomatiques. Les métropolites des "Nouvelles Terres" du Nord et de l’Est de la Grèce ont reçu du patriarche œcuménique de Constantinople des titres d’exarque qui rappellent leur appartenance au Patriarcat œcuménique de Constantinople.
[15] Nom donné, dans l’Antiquité, à plusieurs contrées où se trouvaient cinq villes principales.
[16] La Germanie est le nom donné, dans l’Antiquité, à la région d’Europe centrale séparée du monde romain par le Rhin et le Danube et s’étendant approximativement, à l’est, jusqu’à la Vistule. Le territoire de la Germanie était peuplée par les Celtes avant que divers peuples germaniques ne s’y installent au cours du 1er millénaire av. jc. La Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même si certains territoires importants des unes et des autres peuvent se superposer. Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui allemands d’une part, et des contrées actuellement allemandes sans aucune équivoque possible, qui n’étaient pas d’un point de vue administratif en Germanie romaine, d’autre part. Les anciens, depuis le 2ème siècle av. jc jusqu’à l’arrivée massive des peuples slaves au vie siècle, nommaient Germanie l’espace limité au nord par la mer Baltique et la mer du Nord, au sud par les Beskides occidentales et le nord des Alpes, à l’est par la Vistule et à l’ouest par le Rhin.
[17] Sarrasins ou Sarrazins est l’un des noms donnés durant l’époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane. On les appelle aussi Arabes, Ismaélites ou Agaréniens. D’autres termes sont employés également comme Maures, qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de Sarrasin se cristallise finalement sur l’opposition avec l’ennemi dans le contexte des Croisades menées par l’Occident chrétien en Terre sainte.
[18] Narbonne est une commune française située dans le département de l’Aude, en Occitanie. Au début du 6ème siècle, Narbonne fut brièvement la capitale des Wisigoths vaincus à la bataille de Vouillé en 507 par les Francs de Clovis, conquérant du royaume de Toulouse. Grâce à l’aide militaire des Ostrogoths d’Italie, les Wisigoths du jeune roi Amalaric conserveront la Septimanie et Narbonne. Amalaric y sera assassiné en 531. Sous le règne du roi Theudis, Narbonne cessera d’être la capitale des Wisigoths mais reste une capitale provinciale. Elle accueille plusieurs souverains tels Liuva 1er couronné roi à Narbonne, et est le siège de plusieurs révoltes "séparatistes" jusqu’à la fin du 7ème siècle. Les deux derniers rois wisigoths Agila II et Ardo auraient régné sur la cité au moment de l’invasion musulmane.
[19] Désigne une partie du sud de la Gaule, correspondant peut-être plus ou moins aux 7 provinces du diocèse de Vienne : Aquitaine première, Aquitaine seconde, Novempopulanie, Narbonnaise, Viennoise, Alpes Maritimes, par opposition aux 10 provinces constituant le diocèse des Gaules. Par la suite, après la conquête de l’Aquitaine par Clovis, le mot est utilisé, en particulier à l’époque carolingienne, pour désigner la partie de la Gaule restée jusqu’au début du 8ème siècle aux mains des Wisigoths, occupée un moment par les Musulmans d’Al-Andalus avant d’être reconquise par les Francs vers 740. Elle correspond approximativement à la partie occidentale de l’ancienne province romaine de Gaule narbonnaise. Elle est alors aussi appelée "Gothie".
[20] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers.
[21] Saintes est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime. Au 16ème siècle, les conflits entre factions catholiques et protestantes conduisent à la destruction partielle de plusieurs monuments de la ville. La paix revenue voit le développement d’une politique de contre-Réforme marquée par l’implantation de nombreux ordres religieux, tandis que la relative tolérance vis-à-vis des huguenots s’amenuise au fil des années, provoquant une émigration d’une partie de la population réformée.
[22] La Gascogne est une ancienne province située sur le territoire actuel des départements français des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées et, pour partie, d’autres départements des régions de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie. Successivement appelée Aquitaine, Novempopulanie, Vasconie puis Gascogne, elle a disparu en tant qu’entité politique propre en 1063 lors du rattachement au Duché d’Aquitaine ; toutefois le nom de Gascogne est resté usité jusqu’à la révolution française.
[23] La Frise est la plus grande des douze provinces qui constituent les Pays-Bas, avec une superficie de 5 748,74 km² dont 3 335,62 km² de terres. Située dans le nord du pays, sa ville principale et son chef-lieu est Leeuwarden.
[24] Le territoire de cet éphémère royaume s’étendait de l’Elbe et la Mulde à l’est jusqu’à la Hesse incluse à l’ouest, de l’Altmark inclus au nord jusqu’au Danube au sud duquel les Ostrogoths ont étendu leur gouvernement. Tant que cet État a bénéficié de l’alliance scellée avec ces derniers sous le règne de Théodoric, il a perduré comme un État tampon face aux Francs. Inévitablement, leur terre portera leur nom de Thuringe par la suite.
[25] Le Languedoc est un territoire du sud de la France traditionnellement divisé en Haut Languedoc, qui correspond approximativement à l’actuelle région Midi-Pyrénées, et Bas Languedoc, qui correspond approximativement à l’ancienne région Languedoc-Roussillon. Le Languedoc fait partie de l’Occitanie, vaste espace géographique de langue d’oc. Le territoire du Languedoc (région où l’on parle la langue d’oc) est rattaché au domaine royal au 13ème siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois mettant fin au catharisme. Le territoire sous contrôle des États de Languedoc s’est ensuite progressivement réduit à l’ancienne province du Languedoc. C’est en 1359 que les villes des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse concluent entre elles une « union perpétuelle » puis exigent des officiers royaux d’être « convoquées ensemble » et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du 14ème siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu’en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d’appartenir au Languedoc. En 1469, le Languedoc est amputé de presque toute la partie de la sénéchaussée de Toulouse située sur la rive gauche de la Garonne. Le roi Louis XI détache les deux jugeries de Rivière (Montréjeau) et de Verdun (aujourd’hui Verdun-sur-Garonne) de la sénéchaussée toulousaine pour les incorporer au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles. En contrepartie, le roi incorpore au Languedoc quelques communautés d’habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit Comminges
[26] La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu’une ancienne province dans le Sud-Est de la France, s’étendant de la rive gauche du Rhône inférieur à l’ouest, jusqu’au fleuve Var à l’est et bordée au sud par la Méditerranée. La basse vallée du Rhône connaît diverses invasions. Wisigoths et Alains pillent de nombreuses cités et descendent jusqu’à Orange et Avignon. Les Burgondes s’installent dans la région en 442, et choisissent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume. Les Ostrogoths fondent au sud de ce royaume Burgonde un duché dépendant de leur royaume italo-dalmate : le duché de Provence, future basse Provence ou comté de Provence (la partie burgonde deviendra elle le marquisat de Provence). Charles Martel combat le patrice de Provence, Mauronte, allié des Maures de Gothie et fait entrer définitivement la Provence dans le domaine franc en 536. En 843, le traité de Verdun donne la Provence à Lothaire 1er. Son fils Charles de Provence en fait le royaume de Provence-Viennois ou de Bourgogne cisjurane à l’existence éphémère (855-863).
[27] Les dénominations de royaume barbare d’Alémanie ou de royaume des Alamans ne désignent pas un territoire unifié dirigé par un seul et unique roi, mais une confédération de petits royaumes cohabitant dans un espace géographique dénommé Alémanie pour la première fois en l’an 289. La zone correspond à la province romaine de Germanie supérieure, avec des territoires situés aujourd’hui en Suisse, au pays de Bade et en Alsace.