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L’histoire pour le plaisir

Lull ou Saint Lull

samedi 15 juin 2024, par lucien jallamion

Lull ou Saint Lull (710-786)

Premier archevêque de Mayence permanent

Succédant à Boniface, il est le premier abbé de l’abbaye de Hersfeld [1].

Anglais de naissance, élevé au monastère de Malmesbury [2], dans le Wiltshire [3], envoyé dans un âge mûr, en 782, avec plusieurs personnes de l’un et l’autre sexes ; à saint Boniface, pour l’aider dans sa mission.

Il fut ordonné prêtre en 747, par ce prélat, qui le députa, la même année, au pape Zacharie pour le consulter sur divers points de discipline, sacré, en 768, par le même, pour être son coadjuteur [4], il devint son successeur en 755, dans l’église de Mayence [5].

On ne voit pas qu’il ait été troublé dans la possession de son siège car tous les critiques s’accordent à rejeter comme faux, un article de la continuation de la chronique de Bède le Vénérable, où il est dit qu’après la mort de saint Boniface, un nommé Redger fut ordonné archevêque de Mayence par le pape Étienne II. Il est cependant vrai que ce pontife n’envoya pas le pallium [6] à Lulle et qu’en 775, on avait à Rome des doutes sur la canonicité de son ordination. L’un des premiers soins de Lulle, après la mort de saint Boniface, fut de faire achever l’Abbaye de Fulda [7], comme il lui en avait donné l’ordre, et d’y transporter le corps du saint.

C’était toujours l’abbé Sturm qui gouvernait ce monastère. Quelques-uns de ces religieux, que sa sévérité avait indisposés, ayant porté plainte auprès du roi Pépin le Bref contre lui, furent appuyés par l’archevêque, et réussirent par son crédit à le faire exiler en 764. Il régnait auparavant entre le prélat et l’abbé, une mésentente dont on explique diversement la cause. Quoi qu’il en soit, Sturm, ayant été rappelé de son exil au bout de 2 ans, vécut dans la suite en bonne intelligence avec Lull.

Le roi Pépin étant mort en 768, il s’éleva quelques différends entre Charles, son fils, et le roi Alhred de Northumbrie. Ce dernier et la reine Osgeose employèrent Lull pour faire la paix avec le monarque français.

Lull ne fut point à l’abri des traits de la calomnie. C’est ce que nous inférons de la commission que le pape Adrien 1er donna, vers 775, à l’archevêque de Reims [8] et à quelques autres prélats français pour informer avec les commissaires du roi sur l’ordination, de Lull, sa conduite et sa capacité. Nous n’avons point le résultat de cette commission ; mais il est certain que la conduite de Lull fut trouvée irréprochable à Rome, les ennemis de ce prélat le noircirent aussi à la cour de France.

Nous avons une lettre de Charlemagne à un archevêque, disciple de saint Boniface, contenant des reproches sur ce qu’il a négligé l’instruction de son clergé, pour se donner entièrement à celle de son peuple.

Mais les nuages qu’on tâcha de répandre sur sa réputation se dissipèrent avant sa mort survenue le 16 octobre 786, suivant l’opinion la plus commune, dans l’abbaye de Hitsfeld, qu’il avait fondée sur les confins de la Thuringe [9] et de la Hesse [10]. L’église de l’abbaye impériale de Hersfeld fut le lieu de sa sépulture.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Lull/ Portail des Anglo-Saxons/ Catégories  : Théologien du 8ème siècle/ Archevêque du 8ème siècle/ Archevêque de Mayence

Notes

[1] L’abbaye d’Hersfeld était une importante abbaye impériale bénédictine dans la ville de Bad Hersfeld en Hesse (anciennement province de Hesse-Nassau), en Allemagne, au confluent des rivières Geisa, Haune et Fulda. Hersfeld est fondée par saint Sturm, disciple de saint Boniface, avant 744. Son emplacement le rendant vulnérable aux attaques des Saxons, il le transfert alors à Fulda. Quelques années plus tard, vers 769 après la défaite des Saxons face aux Francs, les Lullus et l’archevêque de Mayence, fonde à nouveau le monastère de Hersfeld. Charlemagne et d’autres bienfaiteurs fournissent des dotations pour sa construction et en 775, l’abbaye prend le statut de statut d’abbaye impériale du Reichsabtei (c’est-à-dire une abbaye-princière territorialement indépendante au sein de l’Empire). Le pape Étienne III lui accorde l’exemption de la juridiction épiscopale. Elle possède alors 1 050 hides de terre et une communauté de 150 moines.

[2] L’abbaye de Malmesbury, située dans la ville du même nom dans le Wiltshire (Angleterre), est un ancien monastère bénédictin fondé vers 676 par l’érudit et poète Aldhelm, neveu du roi Ina du Wessex. En 941, le roi Athelstan d’Angleterre fut enterré dans l’abbaye. Au 11ème siècle elle recelait la deuxième plus vaste bibliothèque d’Europe et était considérée comme l’un des centres européens du savoir. Elle fut continuellement en activité depuis sa fondation au 7ème siècle jusqu’à la dissolution des monastères.

[3] Wiltshire est un comté cérémonial du sud-ouest de l’Angleterre. Il est bordé par les comtés d’Hampshire, Dorset, Somerset, Gloucestershire, Oxfordshire et Berkshire. Son chef-lieu administratif est Trowbridge, située à l’ouest du comté. Le comté est renommé pour les pierres de Stonehenge, l’énorme cromlech d’Avebury et la cathédrale de Salisbury.

[4] Un évêque ou archevêque coadjuteur est un évêque nommé, comme un évêque auxiliaire, aux côtés d’un évêque diocésain, mais avec droit de succession immédiate sur le siège de l’évêque à qui il est adjoint après la démission ou le décès de ce dernier. La nomination d’un coadjuteur permet une période de prise de connaissance du diocèse pour le nouvel arrivant et de transition sans interruption entre deux épiscopats.

[5] Le diocèse de Mayence est une église particulière de l’Église catholique latine en Allemagne. Son siège est la cathédrale Saint-Martin de Mayence dédiée à Martin de Tours. Érigé au 4ème siècle, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 8ème siècle. Au 12ème siècle, l’archevêque de Mayence devient prince électeur du Saint Empire romain germanique. En 1803, le siège archiépiscopal est transféré à Ratisbonne

[6] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[7] Située près de Cassel en Allemagne, cette abbaye fut fondée en 744 par Sturmius, un disciple de Saint Boniface. Richement dotée par Carloman, l’abbaye de Fulda adopta la règle bénédictine que Sturm rapporta du Mont-Cassin. En 751, le pape Zacharie exempta l’abbaye de toute juridiction épiscopale autre que celle de l’évêque de Rome c’est-à-dire du pape.

[8] Le diocèse de Reims a été érigé au 3ème siècle et a été élevé en archevêché dès le 4ème siècle. Une des prérogatives des archevêques de Reims fut de sacrer les rois de France, avec l’huile de la Sainte Ampoule. Dans la cathédrale de Reims, de Henri 1er à Charles X, trente rois de France furent sacrés en ces lieux.

[9] Le territoire de cet éphémère royaume s’étendait de l’Elbe et la Mulde à l’est jusqu’à la Hesse incluse à l’ouest, de l’Altmark inclus au nord jusqu’au Danube au sud duquel les Ostrogoths ont étendu leur gouvernement. Tant que cet État a bénéficié de l’alliance scellée avec ces derniers sous le règne de Théodoric, il a perduré comme un État tampon face aux Francs. Inévitablement, leur terre portera leur nom de Thuringe par la suite.

[10] La Hesse est une région historique d’Allemagne, comprise entre le Rhin, le Main et la Weser. Une partie de la Hesse historique forme aujourd’hui le Land de Hesse. La Hesse a aussi donné son nom à une maison souveraine, issue elle-même de celle de Thuringe : la Maison de Hesse. Dès le temps de Charlemagne, on trouve des seigneurs ou comtes de Hesse héréditaires, appelés presque tous Werper ou Gison. Edwige de Gudensberg, héritière de Gison IV porta en 1130 ses domaines dans la maison de Thuringe, mais en 1263, ils en furent détachés, avec le titre de landgraviat de Hesse, en faveur de Henri 1er de Hesse. En 1567, à la mort de Philippe 1er le Magnanime, les landgraves de Hesse se partagèrent en plusieurs branches.