Elle trouverait son origine dans la ville de Toulouse à l’époque où elle était capitale du royaume wisigoth [1] de 413 à 508.
Le pied d’oie est une particularité que Pédauque partage avec de nombreuses personnalités historiques, également plus ou moins mythiques la reine de Saba [2], et de nombreuses Berthe comme la reine Bertrade de Laon, plus connue sous le nom de Berthe au grand pied ; d’autre part, des saintes, généralement d’origine royale ou noble, devenues bergères et fileuses, et marquées de ce signe, ou frappées par la lèpre, miraculeusement, pour échapper aux assiduités d’un prétendant.
La patte d’oie et la lèpre sont en effet étroitement liées : cette maladie entraînant des affections cutanées pouvant faire penser à la peau des pattes de palmipèdes. La patte d’oie était la marque distinctive des lépreux au Moyen Âge et, plus tard, des cagots [3] du sud de la France.
Les premiers textes anciens qui l’évoquent, à l’époque de la Renaissance, font état d’une fille de Marcellus, cinquième roi de Toulouse, nommée Austris.
Une légende dit que la reine Pédauque possédait une quenouille merveilleuse, qui ne s’épuisait jamais, lui permettant de filer sans cesse.
Selon l’historienne Renée Mussot-Goulard, Pédauque est une princesse wisigothe, de la dynastie des Balthes [4], fille d’Alaric 1er, sœur du roi des Wisigoths Wallia et de la princesse Pélagie (princesse wisigothe) . Elle est l’épouse de Théodoric 1er roi des Wisigoths, et lui donne deux fils Thorismond et Théodoric II, à leur tour rois des Wisigoths.
Il faut reconnaître dans le roi Marcellus des textes anciens, une allusion au dieu Mars qui est une constante des fondements de la royauté tervinge [5] et que l’on retrouve jusque dans les chants des guerriers. Il s’agirait donc d’une allusion au roi Alaric 1er, identifié à Mars. Même si tous les rois balthes seront qualifiés par les chroniqueurs contemporains, de Mars, comme Euric par Sidoine Apollinaire.
Sa réputation de reine aux pieds palmés serait une mauvaise interprétation de son nom. Elle était homéenne [6] de religion, donc hérétique pour les catholiques qui conteront son histoire, et le dessin du pied palmé étant un signe distinctif du Moyen Âge pour désigner les exclus ou les marginaux, cette particularité corporelle lui serait ajoutée à tort.
La première sainte gratifiée de cette marque est immédiatement dans la lignée de Berthe au grand pied, puisqu’il s’agit de sa propre fille sainte Isbergue, ou Ybergue, ou encore Gisèle, donc fille de Pépin le Bref et sœur de Charlemagne. Destinée à être mariée au fils du roi d’Angleterre, elle préféra suivre sa vocation religieuse et l’enseignement de saint Venant.
Une lèpre soudaine vint lui couvrir le corps, mettant fin aux projets matrimoniaux, mais dans sa colère le prince anglais fit décapiter Venant. Dans la commune d’Isbergues [7], on venait prier la sainte pour guérir les maladies de peau et des yeux, à la source que saint Venant aurait faite jaillir, et qui aurait guéri Isbergue.