Caius Modestus Apollinaris Sidonius dit Sidoine Apollinaire (430-486)
Noble gaulois, il épousa Papianilla la fille de Avitus, préfet et futur empereur. En 471, il devint évêque. Son œuvre littéraire est un précieux témoignage sur la Gaule.
Né à Lyon [1] vers 430. Son grand-père avait été préfet du prétoire [2] des Gaules sous le règne de Théodose II vers 408 et c’était par sa conversion que le christianisme était entré dans la famille.
Il étudia à Lyon puis à Arles [3]. Sa femme avait une belle dot, qui comprenait notamment le domaine d’Avitacus sur le lac d’Aydat [4].
En 455, Avitus devint empereur, Sidoine fut alors préfet de Rome [5], et poète officiel. En janvier 456, il écrivit un panégyrique en vers de son beau-père.
Sidoine plut et fut récompensé par sa statue en bronze au forum de Trajan [6]. En octobre 456, son beau-père fut renversé, mais il su évoluer et fit, en décembre 458, le panégyrique du nouveau prince Majorien. En août 461, Majorien fut assassiné et Sidoine se retira dans ses terres d’Auvergne et du Lyonnais. Appelé à Rome à la fin de 467, il obtint de prononcer le panégyrique en vers du nouvel empereur, Anthemius.
Il revient définitivement en Gaule à la fin de 468. Il paraît alors s’être converti et se rapprocha des clercs, devint l’ami du prêtre lyonnais Constance, auteur d’une Vie de saint Germain d’Auxerre, accompagna en voyage, plus d’une fois, l’évêque de Lyon Patient. Il entra lui-même dans les ordres, puis presque aussitôt fut élu évêque de Clermont [7] en 471.
En 472, le roi wisigoth [8] Euric attaque l’Auvergne. Par patriotisme gaulois et romain, il se fait l’âme de la résistance. Mais malgré l’héroïsme des Arvernes, l’Auvergne tombe sous la domination des Wisigoths et Sidoine fut exilé à Livia [9]. Sa captivité fut éprouvante et il dut assurer des corvées et des gardes. Puis, il attend plusieurs mois à Bordeaux [10] pour obtenir une audience d’Euric et tenter d’obtenir une part des biens que lui avait légué sa belle mère. En 476-477, il revient en Auvergne.
Notes
[1] Lyon est une commune française située dans le quart sud-est de la France, au confluent du Rhône et de la Saône. Siège du conseil de la métropole de Lyon, à laquelle son statut particulier confère à la fois les attributions d’une métropole et d’un département, elle est aussi le chef-lieu de l’arrondissement de Lyon, celui de la circonscription départementale du Rhône. Ses habitants sont appelés les Lyonnais.
[2] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.
[3] Arles est une commune, sous-préfecture du département des Bouches-du-Rhône. La ville, chef-lieu de l’arrondissement d’Arles, est la commune de France métropolitaine la plus étendue avec quelque 75 893 hectares, et la plus peuplée de la Camargue. La ville est traversée par le Rhône et se trouve entre Nîmes (à 30 km au nord-ouest) et Marseille (à 90 km au sud-est). Durant l’âge du fer, Arles constitue l’un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne. Cette ville, dont les habitants sont appelés Arlésiens, a plus de 2 500 ans. Des monuments remarquables ont été construits pendant l’Antiquité à l’époque romaine, comme le théâtre antique, les arènes, les Alyscamps ou encore le cirque romain.
[4] Aydat Commune française, située dans le Puy-de-Dôme.
[5] Le préfet de Rome ou préfet de la Ville est une magistrature romaine non collégiale et non élective, chargée de gouverner la ville. Si les historiens romains mentionnent durant la monarchie romaine et la République archaïque une délégation temporaire et épisodique pour défendre la ville en l’absence des titulaires du pouvoir, la préfecture de Rome n’est une magistrature réelle que sous l’Empire.
[6] Le forum de Trajan, à Rome, est le dernier des forums impériaux. Il est situé actuellement dans le rione de Monti. Après la célébration de son triomphe sur les Daces en 105, voulant perpétuer le souvenir de sa victoire, l’empereur Trajan décida de bâtir un forum qui, par sa grandeur et sa richesse, devait surpasser tous les autres forums de la Ville. Le forum a été conçu et construit sous la direction de l’architecte Apollodore de Damas de 106 à 113, année de son inauguration.
[7] Clermont ou Clairmonta est une ville en Auvergne, dont la fusion avec la cité voisine et rivale de Montferrand décidée par Louis XIII lors de l’Édit de Troyes du 15 avril 1630 et confirmée un siècle plus tard sous Louis XV en 1731, par Daniel-Charles Trudaine, (second Édit d’union) donne naissance à la capitale auvergnate de Clermont-Ferrand, titre auparavant réservé à Clermont. En 1120, à la suite des crises successives qui opposent les comtes d’Auvergne aux évêques, qui règnent sans partage sur la ville de Clermont, et pour contrecarrer leur pouvoir, le comte d’Auvergne Guillaume VI décide de construire, sur une butte voisine propice aux fortifications, une ville rivale. C’est ainsi que la cité de Montferrand voit le jour, sur le modèle des bastides du Sud-Ouest, ces villes nouvelles du Midi, construites entre le 12ème et le 13ème siècles. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu’à l’époque moderne, Clermont et l’actuel quartier de Montferrand restent deux villes distinctes : Clermont est la cité épiscopale, Montferrand la cité comtale.
[8] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.
[9] Levie (Livia en langue corse) est une commune française située dans le département de la Corse-du-Sud et la région Corse.
[10] Bordeaux est une commune du Sud-Ouest de la France. Capitale de la Gaule aquitaine sous l’Empire romain pendant près de 200 ans. Au début du 5ème siècle, Bordeaux fut prise par les Wisigoths, puis par les Francs de Clovis un siècle plus tard. Au plus tard après la division de la partie du royaume de Caribert de Paris, en 567, Bordeaux appartenait à la Neustrie. Après le mariage du roi neustrien Chilperic, la ville, ainsi que Cahors, Béarn et Bigorre, furent cependant offerts en guise de dot à son épouse Galswinthe. Ces villes étaient situées stratégiquement dans la région du beau-père Athanagild, le roi des Wisigoths. Après que Chilpéric eut ordonné l’assassinat de sa femme, cet héritage est passé au royaume d’Austrasie, selon un règlement d’un Malberg convoqué par Gontran, roi de Bourgogne. Finalement, en 573, Chilpéric, avec son fils Clovis en tant que commandant de l’armée, tente de reprendre les villes. Bien que la conquête de Bordeaux ait réussi à court terme, les troupes de Clovis furent de nouveau expulsées un mois plus tard par le margrave austrasien Sigulf. À la fin du 7ème siècle, Bordeaux devient la capitale du duché d’Aquitaine.