Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 5ème siècle > Gennade de Marseille ou Gennadius de Marseille

Gennade de Marseille ou Gennadius de Marseille

mercredi 16 avril 2025, par lucien jallamion

Gennade de Marseille ou Gennadius de Marseille (vers 400/430-vers 492/505)

Moine, prêtre et historien-Théologien polémiste et compilateur gallo-romain

L'abbaye Saint-Victor de MarseilleGennadius de Marseille est un moine érudit de l’abbaye Saint-Victor de Marseille [1], connaissant le grec et capable de lire des ouvrages dans la langue originale et de les traduire en latin. Il était vraisemblablement d’origine grecque.

Son œuvre la plus connue est le “De Viris Illustribus” [2], une biographie de plus de 90 auteurs chrétiens des décennies précédentes, qui se présente comme la continuation d’un ouvrage du même nom de Saint Jérôme. Parmi ces hommes illustres se trouvent Fastidiosus, Cassien, Claudius Marius Victor , Fauste de Riez , Pélage, Julien d’Éclane, Augustin d’Hippone, Prosper d’Aquitaine, ou Prudence .

Il est défini comme un auteur consciencieux et objectif.


En raison de l’éloge qu’il fait dans le De viris de plusieurs personnalités pélagiennes [3] on suppose que Gennadius était partisan de ce courant théologique, comme beaucoup de Provençaux de cette époque.

Il est fait mention dans cet ouvrage de plusieurs autres ouvrages qu’aurait écrits Gennadius mais qui sont aujourd’hui perdus, dans lesquels il lutte contre différentes hérésies, notamment le nestorianisme [4].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de C. Mondésert, J.N. Guinot, Lire les Pères de l’Église, Paris, Cerf, collection « Sources chrétiennes », 2010

Notes

[1] L’abbaye Saint-Victor de Marseille a été fondée au ve siècle par Jean Cassien, à proximité des tombes de martyrs de Marseille, parmi lesquels saint Victor de Marseille, qui lui donna son nom. L’abbaye prit une importance considérable au tournant du premier millénaire par son rayonnement dans toute la Provence. L’un de ses abbés, Guillaume de Grimoard, fut élu pape en 1362 sous le nom d’Urbain V. À partir du 15ème siècle, l’abbaye entama un déclin irrémédiable.

[2] Des hommes illustres

[3] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[4] Le nestorianisme est une doctrine christologique affirmant que deux personnes, l’une divine, l’autre humaine, coexistent en Jésus-Christ. Cette thèse a été à l’origine défendue par Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 à 431. Après la condamnation de Nestorius et de son enseignement, le nestorianisme devient une hérésie. Les Nestoriens rejettent les formulations dogmatiques issues du concile d’Éphèse et des conciles suivants. Le nestorianisme est une des formes historiquement les plus influentes du christianisme dans le monde durant toute la fin de l’Antiquité et du Moyen Âge à partir de l’Église d’Orient.