Disciple de saint Augustin, avec lequel il correspondit et dont il appuya le combat contre les pélagiens [1]. Il s’attacha à diffuser la doctrine de la grâce de saint Augustin. C’est aussi le premier continuateur de “la Chronique universelle” de saint Jérôme.
Prosper était originaire d’Aquitaine [2], et semble avoir fait ses études à Massalia [3], où il se trouve à la fin des années 420, au moment même où Jean Cassien et ses moines donnent naissance, en réaction aux derniers écrits augustiniens sur la grâce, à ce que l’on appellera à la fin du 16ème siècle le “semi pélagianisme”. En 429, il correspond avec saint Augustin à ce sujet.
En 431, il vint à Rome pour questionner le pape Célestin 1er, sur les enseignements d’Augustin. En 440, pendant la première année de son pontificat, Léon 1er l’appelle auprès de lui comme secrétaire.
Prosper était laïc, mais il se jeta avec ardeur dans les controverses religieuses de son époque, pour la défense et la propagation de la pensée d’Augustin. Dans son “De omnium gentium vocatione” [4], dans lequel la question de l’appel des Gentils est examinée à la lumière de la doctrine de la grâce d’Augustin, Prosper apparaît comme le premier des augustinistes médiévaux.
Son principal ouvrage est“ le De gratia Dei et libero arbitrio” en 432, écrit contre “le Collatio” de Jean Cassien. Il a également poussé le pape Célestin à publier une lettre ouverte aux évêques de Gaule, “Epistola ad episcopos Gallorum” contre certains membres de l’Église de Gaule.
Il avait déjà ouvert une correspondance avec saint Augustin, avec son ami Hilaire, et bien qu’il n’ait pu le rencontrer physiquement, son enthousiasme pour le grand théologien le conduit à faire une version abrégée de son commentaire sur les Psaumes, ainsi qu’une collection de phrases extraites de ses œuvres, sans doute la première compilation dogmatique de ce genre, dans lequel “le Liber Sententiarum” de Pierre Lombard est l’exemple le plus connu. Il a également versifié en 106 épigrammes, quelques-uns des dits théologiques d’Augustin.
Beaucoup plus important historiquement est l’Epitoma Chronicon [5] que Prosper a d’abord composé en 433 et complété plusieurs fois, jusqu’en 455. En l’absence d’autres sources, il est très précieux pour la période de 425 à 455, tirée de l’expérience personnelle de saint Prosper.
Par rapport à ses continuateurs, Prosper donne un exposé détaillé des événements politiques. Il couvre les invasions d’Attila de la Gaule en 451 et l’Italie en 452. Il y a eu 5 éditions différentes, la dernière datant de 455, juste après la mort de Valentinien III.