Notes
[1] actuelle Roumanie
[2] L’abbaye Saint-Victor de Marseille a été fondée au ve siècle par Jean Cassien, à proximité des tombes de martyrs de Marseille, parmi lesquels saint Victor de Marseille, qui lui donna son nom. L’abbaye prit une importance considérable au tournant du premier millénaire par son rayonnement dans toute la Provence. L’un de ses abbés, Guillaume de Grimoard, fut élu pape en 1362 sous le nom d’Urbain V. À partir du 15ème siècle, l’abbaye entama un déclin irrémédiable.
[3] Rédigée entre 591 et 610 à l’intention des monastères continentaux d’Annegray, Luxeuil et Fontaines que le roi mérovingien Gontran lui avait demandé de réformer ; elle insiste sur les vertus des moines. Cette règle est d’abord en vigueur à l’abbaye de Luxeuil, la première fondée par saint Colomban en 594 puis à celles de Lure et de Fontaine-lès-Luxeuil. Lorsque Colomban doit quitter Luxeuil, il s’établit à Eustaise, puis fonde les monastères de Bobbio et 18 autres : abbaye de Jouarre, abbaye de Remiremont. La règle connaît un certain succès, et près de 90 monastères l’adoptent : soit fondations des disciples de Colomban (comme Attala, Gall et Colomban le Jeune), soit imitation. Elle est de même utilisée par des monastères féminins ou doubles. Mais, extrêmement sévère, parfois imprécise, elle est modifiée ou abandonnée : dès 628, la règle de saint Benoît est associée à celle de saint Colomban dans les monastères qui en relèvent. En 745, le concile des Francs, dirigé par saint Boniface de Mayence, préconise l’adoption de la règle bénédictine pour tous les monastères du royaume. La règle n’est jamais utilisée dans les îles Britanniques. Cependant, lors de sa réforme au 9ème siècle, saint Benoît d’Aniane reprend quelques articles de la règle de saint Colomban qu’il incorpore à la règle de saint Benoît.
[4] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.
[5] Aux premiers temps du christianisme, le cénobitisme était une forme de vie monastique en communauté, propre aux cénobites, par opposition aux ermites et anachorètes qui vivaient seuls une vie consacrée à la prière et à la contemplation.
[6] L’ermite ou l’anachorète est une personne (le plus souvent un moine) qui a fait le choix d’une vie spirituelle dans la solitude et le recueillement. Les ermites étaient à l’origine appelés anachorètes, l’anachorétisme (ou érémitisme) étant l’opposé du cénobitisme. L’ermite partage le plus souvent sa vie entre la prière, la méditation, l’ascèse et le travail. Dans l’isolement volontaire, il est à la recherche ou à l’écoute de vérités supérieures ou de principes essentiels.
[7] La Thébaïde, était une région méridionale de l’Égypte antique. Son nom provient de sa capitale Thèbes. On comprend sous cette appellation, tantôt seulement les sept nomes de la Haute-Égypte (Tentyra, Coptos, Thèbes, Hermonthis, Latopolis, Apollinopolis Magna, Ombos), tantôt les huit qui forment la partie sud de la Moyenne-Égypte (Diospolis Parva, Abydos, This, Chemmis, Aphroditopolis, Antaeopolis, Hypselis, Lycopolis), ainsi que la Grande Oasis, qui sous les Romains formait aussi un nome. Sous les Ptolémées, la Thébaïde forma un district administratif dirigé par l’Épistratège de Thèbes, qui avait également la responsabilité de la navigation sur la mer Rouge et l’océan Indien. Sous l’Empire romain, Dioclétien créa la province de Thébaïde, contrôlées par les légions. Elle fut ultérieurement divisée en Thébaïde supérieure pour la moitié méridionale avec Thèbes pour chef-lieu, et Thébaïde inférieure pour la moitié septentrionale avec pour chef-lieu Ptolémaïs. La partie habitée de la Thébaïde était entourée à l’est et à l’ouest de déserts dans lesquels se retirèrent les premiers ermites et anachorètes chrétiens, comme saint Macaire, saint Pacôme, saint Antoine l’Ermite ; cela explique le sens de « lieu isolé et sauvage », servant de retraite, que le mot a pris en français dans la langue littéraire.
[8] Bethléem est une ville située en Cisjordanie, une région de Palestine, à environ 10 km au sud de Jérusalem, qui compte essentiellement des Palestiniens musulmans. La ville compte une petite communauté de chrétiens palestiniens, une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde. Son agglomération s’étend aux villes de Beit Jala et Beit Sahour. La ville est un important centre religieux. La tradition juive, qui l’appelle aussi Éphrata, en fait le lieu de naissance et de couronnement du roi d’Israël David. Elle est considérée par les chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus de Nazareth. C’est un lieu de pèlerinage qui génère une activité économique importante à la période de Noël. La ville est également le siège d’un lieu saint du judaïsme, le tombeau de Rachel, situé à l’entrée de la ville.
[9] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.
[10] Fonction créée par les Apôtres pour se décharger des soucis matériels. Ainsi, le diacre est chargé de distribuer les aumônes à leur place. Peu à peu, il assiste le prêtre dans des tâches spirituelles telles que la distribution de l’eucharistie et le baptême. Saint Etienne a été le premier diacre.
[11] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.
[12] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.
[13] Le concile d’Orange de 529, est un concile régional qui a été présidé par l’archevêque d’Arles, Césaire d’Arles. Ce concile a condamné le semi-pélagianisme et a donné une formulation théologique de la grâce telle qu’elle avait été prônée par Augustin d’Hippone, contre ceux qui, comme Jean Cassien, Faust de Riez et Vincent de Lérins, donnaient un rôle plus important au libre arbitre.
[14] Nitrie est un haut-lieu du monachisme orthodoxe en Egypte, à partir du 4ème siècle. Le site monastique de Nitrie a été fondé vers 325 par Amoun, contemporain d’Antoine le Grand. Peu après, vers 338, Amoun se voit obligé de fonder Kellia (Les Cellules) – à 18 km sud de Nitrie –, comme un skite en dépendance de Nitrie, un lieu plus tranquille et plus solitaire que le centre monastique de Nitrie, où la population monastique était dans un continuel accroissement.