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Innocent 1er

mercredi 12 juin 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 28 mai 2014).

Innocent 1er

40ème Pape de l’Église catholique de 401 à 417

Innocent 1er 40ème Pape de l'Église catholique

Innocent succède, selon Jérôme, à son propre père, Anastase 1er le 22 décembre 401. Originaire sans doute d’Albano [1] dans le Latium [2], peu de choses sont connues de ses jeunes années. Par contre, son pontificat reste l’un des plus importants de cette période tragique où l’Empire romain est en train de vivre ses dernières années en Occident.

Le désastre de la prise de Rome par Alaric 1er le 24 août 410, à l’heure même où à Ravenne [3] le pape discute avec l’empereur Honorius de l’opportunité de faire du chef wisigoth [4] le commandant des forces impériales, est un déclic semble-t-il pour Innocent.

Il est clair que le temps est révolu où l’Église s’accommode d’un gouvernement parcellaire où chaque évêque est totalement responsable de son diocèse sans rendre de compte à Rome. Pour Innocent seule une autorité forte, autorité qui n’est plus assurée par l’empire, peut garantir le salut de l’Église. Cette tendance déjà amorcée par ses prédécesseurs, Anastase 1er et surtout Sirice, va s’accentuer sous le pontificat d’Innocent 1er à un point jamais atteint jusqu’à ces jours sombres.

Il consolide l’autorité du Pape, renforce les liens avec les évêques d’Occident [5]) mais aussi d’Orient [6] et exige que les problèmes de doctrine soient débattus à Rome. Il condamne ainsi vigoureusement le pélagianisme [7] en approuvant les travaux du Concile de Carthage en 416 [8].

Ses relations, avec la cour de Constantinople [9] et le patriarche [10], sont fluctuantes. Il refuse un partage de l’autorité avec le patriarche mais entretient de bonnes relations avec Jean Chrysostome pour lequel il intervient en vain lorsqu’en 403 celui-ci est exilé une première fois par les intrigues de l’impératrice Eudoxie.

Il est l’auteur d’une liste de livres canoniques de la Bible incluant tous les livres qui seront finalement retenus au Concile de Trente [11].

Il meurt le 12 mars 417.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Innocent Ier/ Portail du catholicisme/ Papes de l’Église catholique

Notes

[1] Albano est une ville italienne, située dans la province de Rome, dans la région Latium, sur les bords du lac d’Albano, en Italie centrale.

[2] Le Latium, ou officiellement Lazio en italien, est une région d’Italie centrale. Sa capitale est Rome. Elle est délimitée par la Toscane, l’Ombrie, les Abruzzes, le Molise, la Campanie et la mer Tyrrhénienne. Le Latium est habité depuis le 2ème millénaire av. jc par les Latins qui subissent la domination étrusque. Pour lutter contre celle-ci, ils ont formé la Ligue latine, qui comprenait une trentaine de cités, dont Albe. Au 4ème siècle av. jc, le Latium fut soumis par Rome et ses habitants devinrent des citoyens romains.

[3] Ravenne est une ville italienne de la province de Ravenne en Émilie-Romagne. Elle est considérée comme la capitale mondiale de la mosaïque. Ravenne fut une cité de première importance au tournant de l’Antiquité et du Moyen Âge. En 402, pendant le règne d’Honorius, elle fut, du fait de sa position stratégique plus favorable, élevée au rang de capitale de l’Empire romain d’Occident en lieu et place de Milan, trop exposée aux attaques terrestres des barbares. Son port de grande capacité, sur l’Adriatique, la mettait en communication aisée avec Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient. La cité continua d’être le centre de l’Empire d’Occident jusqu’à la chute de celui-ci en 476. Elle devint alors la capitale du royaume d’Italie d’Odoacre, puis à partir de 493 celle du royaume des Ostrogoths, sous Théodoric le Grand, qui englobait l’Italie, la Rhétie, la Dalmatie et la Sicile. En 540, sous le règne de Justinien 1er, Ravenne fut conquise par le général de l’Empire d’orient Bélisaire ; elle fut ensuite reconquise par les Ostrogoths avant d’être à nouveau reprise par le général de l’Empire d’orient Narsès en 552. C’est pour contrer le danger né de l’invasion des Lombards en Italie à partir de 568, que Ravenne devint le siège de l’exarchat byzantin d’Italie, par décision de l’empereur Maurice. La concentration de tous les pouvoirs civils et militaires entre les mains de l’exarque, représentant personnel de l’empereur byzantin favorisa, à long terme, l’émancipation des territoires du nord de l’Italie vis-à-vis du pouvoir impérial. Ravenne fut prise en 752 par Aistolf, roi des Lombards. Deux ans après, Pépin le Bref, roi des Francs, la lui enleva et la donna au Saint-Siège.

[4] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[5] Carthage, Tarragone, etc.

[6] Thessalonique

[7] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[8] En Juin 416 celui-ci condamne le pélagianisme

[9] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[10] Le patriarcat œcuménique de Constantinople est, par le rang sinon par l’ancienneté, la première juridiction autocéphale de l’Église orthodoxe. Cette situation est liée au statut de capitale de l’Empire romain d’Orient dont jouissait autrefois Constantinople, l’actuelle Istanbul. Le patriarcat est un titre et une fonction de présidence attachée à un siège épiscopal, l’archevêché orthodoxe de Constantinople. Les orthodoxes considèrent que le patriarche de Constantinople n’a qu’une prééminence honorifique sur les autres Églises autocéphales orthodoxes, comme les papes d’avant le schisme de 1054.

[11] Le concile de Trente est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l’Église catholique romaine. Convoqué par le pape Paul III le 22 mai1 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther dans le cadre de la Réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563. Étalées sur dix-huit ans, ses vingt-cinq sessions couvrent cinq pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV) et se tiennent dans trois villes.