David 1er d’Écosse ou Dabíd mac Maíl Choluim (1083/1085-1153
Prince de Cumbria de 1113 à 1124-Roi d’Écosse de 1124 à sa mort
Fils cadet de Malcolm III et sainte Marguerite d’Écosse , David passe la majeure partie de son enfance en Écosse, mais il est envoyé en Angleterre pour sa protection à partir de 1093. Pendant qu’en Écosse, une guerre de succession fait rage, il rejoint la maison du futur Henri 1er d’Angleterre, où il s’imprègne de la culture anglo-normande.
À la fin de l’année 1113, le roi Henri offre à David la main de Maud d’Huntingdon , fille et héritière de Waltheof de Northumbrie. Ce dernier était le fils du comte Siward qui a aidé Malcolm III à monter sur le trône écossais, et de Judith de Lens , une nièce de Guillaume le Conquérant. Maud a déjà été mariée à Simon 1er de Senlis , un chevalier qui a servi les rois d’Angleterre Guillaume le Conquérant et Guillaume II, et avec lequel elle a deux fils. Elle a presque quarante ans, soit dix ans de plus que David, quand ils se marient.
Le mariage apporte à David l’honneur [1] d’Huntingdon [2], un vaste ensemble de seigneuries dispersées sur les comtés de Northampton [3], Huntingdon [4], et Bedford [5]. Quelques années plus tard, Maud donne naissance à un fils, que David nomme Henri, du nom de son protecteur.
Les nouveaux territoires de David améliorent notablement ses revenus et ses effectifs, faisant de lui l’un des hommes les plus puissants du royaume anglais.
Comme le père de Maud, Waltheof, était comte de Northumbrie [6], un territoire qui couvrait le Cumberland [7] et le Westmorland [8], le Northumberland [9] ainsi que l’évêché de Durham [10].
Les activités de David après 1114 ne sont pas toujours faciles à retracer précisément. Il passe la plupart de son temps hors de sa principauté, en Angleterre et en Normandie. Malgré la mort de sa sœur le 1er mai 1118, il garde les faveurs du roi Henri lorsque son frère Alexandre meurt en 1124, laissant l’Écosse sans roi
À la mort de son frère Alexandre 1er, David entreprend, avec l’appui d’Henri 1er, d’accéder au trône d’Écosse. Pour cela, il doit entrer en guerre contre son rival et neveu Máel Coluim mac Alaxandair .
En avril ou mai de la même année, David est couronné roi d’Écosse à Scone [11].
En dehors de sa principauté de Cumbrie [12] et de la frange sud de l’Écosse, David n’a que très peu de pouvoir dans les années 1120
Écarter définitivement ce dernier de la course au trône semble avoir pris 10 ans, une longue lutte au cours de laquelle Angus Mac Aedh , mormaer [13] de Moray [14] et allié influent de Máel Coluim mac Alaxandair, est défait et tué.
Henri Ier s’est arrangé pour que sa fille, Mathilde, lui succède. Cependant, Étienne, fils cadet d’Étienne II de Blois, s’empare du trône à sa place. En 1127, David est le premier à prêter serment de reconnaître Mathilde comme souveraine d’Angleterre. Étienne est couronné le 22 décembre 1135, et presque immédiatement, David décide d’envahir le Nord de l’Angleterre.
En 1130 sa femme, Maud d’Hutingdon, meurt. Probablement en raison de ce décès et lors de son absence dans le sud de l’Angleterre, une rébellion écossaise s’organise contre lui.
L’instigateur de la révolte est une nouvelle fois son neveu Máel Coluim, qui a désormais le soutien d’Angus Mac Aedh, mormaer de Moray. Angus est le plus puissant vassal de David, et en tant que petit-fils du roi Lulach 1er d’Écosse , il a ses propres revendications sur le royaume.
Les rebelles écossais progressent dans l’Angus [15], où ils rencontrent le connétable [16] mercien [17] de David, Édouard. Une bataille a lieu alors à Stracathro [18] près de Brechin [19].
Édouard, après avoir tué Angus, poursuit les hostilités en marchant sur la région de Moray
Ce n’est toutefois pas la fin des combats, puisque Máel Coluim s’enfuit une nouvelle fois, et 4 années de guerre civile continue s’ensuivent. Pour David cette période est simplement une lutte pour la survie.
David a demandé et obtenu un appui militaire de la part du roi Henri lors de cette campagne.
On ne sait pas exactement combien de temps prend la pacification de Moray, mais à cette période David désigne son neveu William Fitz Duncan pour succéder à Angus, peut-être en compensation de l’exclusion de celui-ci de la succession au trône, le fils de David, Henri, étant désormais en âge de régner. En se mariant avec la fille d’Angus, William conforte son autorité dans la région.
La victoire de David lui permet d’étendre son contrôle dans des régions éloignées, faisant en théorie partie de son royaume.
C’est également à cette période que David participe à l’arrangement d’un mariage entre le fils de Matald , mormaer d’Atholl [20], et la fille d’ Haakon Paulsson , comte des Orcades [21]. Ce mariage sécurise temporairement la frontière septentrionale du royaume, et offre la possibilité au fils d’un mormaer vassal de David d’obtenir les Orcades et le Caithness [22] et de les placer sous le contrôle de la couronne d’Écosse.
Lorsque Henri 1er meurt, David contrôle une plus large partie de l’Écosse que son prédécesseur.
Après la mort d’Henri 1er le 1er décembre 1135, David soutient la fille de ce dernier, qui est aussi sa propre nièce, Mathilde l’Emperesse, dans sa revendication de la couronne d’Angleterre. Il entre alors en conflit avec le roi Étienne, et en profite pour étendre petit à petit son influence sur le Nord de l’Angleterre, malgré sa défaite lors de la bataille de l’Étendard [23] en 1138.
Alors qu’il fait face au roi Étienne à partir de 1136 et tente d’accroître son influence sur le Nord de l’Angleterre, David continue à étendre sa domination toujours plus au Nord de l’Écosse. En 1139, son cousin, Harald Maddadsson, fils de Matald d’Atholl, alors âgé de 5 ans seulement, devient comte des Orcades conjointement avec Rognvald Kali Kolsson et domine également une bonne partie de la Caithness écossaise.
Il impose aux barons anglais qu’il soumet de faire serment d’allégeance à sa cousine Mathilde. David comprend vite qu’il s’est engagé trop rapidement en Angleterre, et qu’il aura du mal à maintenir sa position sur le Nord. Aussi quand Étienne arrive à York [24] avec une imposante force, il lui propose une conférence pour régler la situation à l’amiable. Cette conférence se tient durant deux semaines à Durham [25], entre le 5 et le 20 février 1136 et aboutit au premier traité de Durham [26].
Étienne récupère Wark, Alnwick [27], Norham [28] et Newcastle [29], et concède les forteresses royales de Carlisle [30] et Doncaster [31], ainsi que leurs domaines. Henri, le fils et héritier désigné de David 1er, reconnaît Étienne pour roi avant la fin du mois à York, et celui-ci lui confirme le titre de comte d’Huntingdon et l’honneur d’Huntingdon, que son père tenait déjà par droit de sa femme décédée.
Il est probable que les partisans de Mathilde l’Emperesse voient dans ce traité et le recul de David, une trahison. Toutefois, David n’a pas le choix. Il ne peut faire face seul au roi anglais, et il n’a aucun soutien en Angleterre. De plus, en Normandie la cause de l’Emperesse est au point mort.
À la fin de l’hiver 1136-1137, David se prépare à nouveau à envahir l’Angleterre. Le roi des Écossais masse une armée près de la frontière du Northumberland, mais les Anglais répondent en en constituant une à Newcastle. Une fois encore, la bataille est évitée et une trêve est signée jusqu’à décembre. Dès la fin du dit mois, David demande à Étienne qu’il lui donne l’intégralité de l’ancien comté de Northumberland. Le refus d’Étienne conduit à une troisième invasion en janvier 1138.
En février, le roi Étienne marche vers le nord pour traiter avec David. Les deux armées s’évitent mutuellement, et Étienne retourne rapidement vers le sud. En été, David partage son armée en deux, envoyant William Fitz Duncan vers le Lancashire [32], où il ravage Furness [33] et Craven [34]. Le 10 juin, William Fitz Duncan rencontre une force anglaise composée de chevaliers et d’hommes en armures. Une bataille s’ensuit, la bataille de Clitheroe [35], qui tourne à l’avantage des Écossais
Le 26 septembre, le cardinal Alberic , évêque d’Ostie [36], arrive à Carlisle où David a convoqué les nobles, abbés et évêques de son royaume. Albéric est venu pour enquêter sur la controverse qui entoure l’évêque de Glasgow [37] : doit-il ou non prêter allégeance à l’archevêque d’York [38]. Albéric cherche la paix, et David convient d’une trêve de 6 semaines, dont est exclu le siège de Wark. Le 6 avril 1139, David rencontre la femme d’Étienne, Mathilde de Boulogne , à Durham et ils s’accordent sur un traité de paix, le second traité de Durham [39]. Henri, le fils de David, se voit offrir le comté de Northumberland et on lui restitue le comté d’Huntingdon et la seigneurie de Doncaster ; David obtient lui-même le droit de garder Carlisle et Cumberland. Le roi Étienne conserve lui les places stratégiques que sont les châteaux de Bamburgh [40] et Newcastle.
Sa nièce, Mathilde l’Emperesse, débarque en Angleterre fin septembre 1139. Étienne est trop occupé à gérer la menace qu’elle représente sur son trône et abandonne le contrôle du Nord de l’Angleterre, de la Tees [41] à la Tweed [42], à David 1er. Étienne d’Angleterre est capturé à la bataille de Lincoln [43] en 1141, et David et son fils Henri rejoignent l’Emperesse dans le sud de l’Angleterre.
Ils doivent être présents pour son couronnement, qui est prévu au début de l’été à l’abbaye de Westminster [44]. Mais cet événement n’a finalement jamais lieu. David est là lorsque Mathilde se fait encercler à Winchester, et il doit d’ailleurs s’enfuir pour sauver sa vie, alors que Robert de Gloucester, demi-frère de Mathilde et son principal soutien militaire, est capturé par les partisans du roi. Mathilde obtient la libération de Robert contre celle d’Étienne.
La guerre civile, ou l’« anarchie » comme la dénomment ensuite les chroniqueurs anglais, permet à David de consolider ses positions dans le Nord de l’Angleterre. Mais tandis qu’il renforce son autorité et celle de son fils dans la région, il cherche également à étendre son influence. Les châteaux de Newcastle et Bamburgh retombent entre ses mains, et il est bientôt en possession de toute l’Angleterre du Nord-Ouest au-delà de la rivière Ribble [45] et des Pennines [46], et étend son emprise sur l’Angleterre du Nord-Est au-delà de la Tyne [47], à la frontière du territoire principal de l’évêché de Durham. Sa frontière sud est finalement formée par les rivières Tees et Eden. Il rétablit donc la frontière là où elle se trouvait en 1092.
Durant les années 1140, la Caithness et le Sutherland [48] tombent ainsi sous le contrôle du roi. Un peu avant 1146, David nomme un Gaël du nom d’Andreas au poste d’évêque de Caithness, un évêché basé à Halkirk [49], près de Thurso [50], dans une zone à la population majoritairement scandinave.
En 1150, il semble que le Caithness et l’ensemble du comté des Orcades soient totalement sous contrôle écossais. Seulement, les plans de David sont contrecarrés par l’arrivée du roi Eystein II de Norvège dans la région. Celui-ci accoste aux abords des Orcades avec une large flotte et capture le jeune Harald, pris par surprise dans sa résidence de Thurso. Eystein force Harald à prêter serment général de fidélité au roi en contrepartie de sa libération.
Plus tard la même année, David répond en supportant le rival d’Harald, Erlend Haraldsson , dans sa revendication du comté des Orcades. Il lui offre la moitié du Caithness. Seulement Erlend est rapidement assassiné et Harald conserve le contrôle de cette région pour le roi de Norvège.
En 1151, David demande à nouveau un pallium [51] pour l’archevêché de Saint-Andrews [52]. Le cardinal Giovanni Paparoni le rencontre à sa résidence de Carlisle en septembre 1151. L’occasion est tentante pour David, puisque le cardinal était en route pour l’Irlande avec quatre pallia pour y créer quatre nouveaux archevêchés. Quand le cardinal retourne à Carlisle, David lui soumet sa requête. Le nouvel archidiocèse aurait couvert l’ensemble des évêchés du territoire écossais dominé par David, ainsi que l’évêché des Orcades et l’évêché des Îles. Toutefois, le cardinal ne semble pas en avertir la papauté. Les années suivantes, la papauté assène un nouveau coup dur à David en créant l’archevêché de Trondheim [53], qui prend sous sa coupe les Îles et des Orcades.
Le principal coup dur pour les projets de David est sûrement la mort de son unique fils et successeur Henri en 1152. Il était vraisemblablement malade depuis assez longtemps. Henri avait été très bien préparé pour gouverner le pays puisque son père l’avait impliqué dans sa conduite de la politique du pays depuis qu’il avait atteint l’âge de 20 ans. À partir de 1139, on peut même considérer que le pays est gouverné conjointement par David et Henri.
Quand il meurt, David n’a plus qu’un an à vivre, et il se doute qu’il ne va pas rester en vie très longtemps. Il s’arrange rapidement pour que son petit-fils Malcolm IV devienne son successeur, et fait son plus jeune petit-fils, Guillaume, comte de Northumberland. Le mormaer Duncan de Fife , un important baron écossais, est nommé régent, et emmène le jeune Malcolm, âgé de seulement 11 ans, faire un tour d’Écosse afin de rencontrer ses futurs sujets. La santé de David se dégrade sérieusement à partir du printemps 1153, et il meurt le 24 mai 1153.
Malcolm IV jouit d’un règne assez calme, profitant des importants acquis territoriaux de David qui ne sont pas remis en cause par le roi d’Angleterre sous son règne. Toutefois il meurt également très jeune. C’est le second petit-fils de David, Guillaume qui monte alors sur le trône
Notes
[1] Un honneur est une composante de la féodalité ; il s’agit au Moyen Âge en France et en Grande-Bretagne d’un fief possédé à l’origine par l’un des barons d’un prince ou d’un roi. Il comprend généralement un domaine principal, qui donne son nom à l’honneur, et plusieurs « extensions » plus petites généralement dispersées dans la principauté ou royaume du suzerain dont il dépend. D’une manière générale, le terme d’honneur désignait l’ensemble des terres d’un puissant seigneur
[2] Huntingdon est une ville du Cambridgeshire au Royaume-Uni. Elle borde la rivière Ouse
[3] Le titre de comte de Northampton fut créé pour la première fois dans la pairie d’Angleterre en 1070, par Guillaume le Conquérant pour le comte Waltheof. Ce dernier était déjà comte de Northampton avant la conquête normande, car il était comte de Huntingdon.
[4] Aux 11ème et 12ème siècle, le titre de comte d’Huntingdon comprenait les comtés d’Huntingdon, Northampton, Bedford et Cambridge.
[5] Bedford est une ville d’Angleterre, au Royaume-Uni. Elle est le chef-lieu du comté de Bedfordshire, dans le district de Bedford. Bedford a été le centre d’une foire depuis le début du Moyen Âge. Henri II Plantagenêt lui a conféré une charte en 1166. Son château a été rasé en 1224.
[6] Le titre de comte de Northumbrie fut un titre de la période anglo-danoise, puis de la fin de la période anglo-saxonne, et enfin du début de la période anglo-normande de l’Angleterre. Le comté de Northumbrie succéda au comté de Bambourg, lui-même étant le successeur d’une Bernicie indépendante. Sous le Royaume viking d’York, il y eut des comtes de Deira. Finalement, toute la Northumbrie fut réunie sous la dynastie bernicéenne. Cette dynastie se maintint en Bernicie jusqu’en 1041, mais à partir de 1016, il y eut d’autres comtes à York qui furent appointés par le roi Knut le Grand pour toute la Northumbrie. Celle-ci fut dissoute au début de la période normande, en comtés d’York et Northumberland, avec une grande partie des terres allant aux princes-évêques de Durham.
[7] Le Cumberland est l’un des 39 comtés traditionnels de l’Angleterre. En 1974, il a été amalgamé avec le Westmorland ainsi qu’avec certaines parties du Lancashire et du Yorkshire pour former la Cumbria.
[8] Le Westmorland est un comté traditionnel d’Angleterre.
[9] Le comté de Northumberland est un important comté du nord de l’Angleterre qui remonte à l’époque anglo-saxonne. Il succède à l’ancien royaume de Northumbrie dont il n’occupe qu’une portion septentrionale.Le comté de Northumberland est un important comté du nord de l’Angleterre qui remonte à l’époque anglo-saxonne. Il succède à l’ancien royaume de Northumbrie dont il n’occupe qu’une portion septentrionale.
[10] L’évêché de Durham est d’une importance particulière dans le Royaume d’Angleterre, car 15 ans après la conquête normande, le nord du royaume est toujours plus ou moins hors du contrôle royal. En 1069-1070, le Conquérant avait mené une campagne sanglante et dévastatrice dans le nord afin de le soumettre, mais la région n’était toujours pas pacifiée.
[11] Scone est un village d’Écosse, dans la région de Perth and Kinross. À Scone se trouvait la Pierre du destin, dite aussi Pierre de Scone, sur laquelle les rois d’Écosse étaient couronnés. La pierre fut emmenée comme butin de guerre à Westminster par le roi Édouard 1er d’Angleterre en 1296. Mais les rois écossais continuèrent à se faire couronner à Scone, jusqu’à Charles II, en 1651.
[12] la Cumbrie, plus tard les comtés de Westmorland et Cumberland
[13] Le titre de Mormaer désigne un souverain régional ou provincial dans le royaume des Scots médiéval. En théorie, bien que cela n’ait pas toujours été vrai dans la réalité, un Mormaer venait juste après le roi d’Écosse en termes de statut, et était supérieur au toisech. Un Mortuath ou Mormaerdom (« territoire du mormaer ») n’était pas simplement une seigneurie régionale, mais possédait également un rang officiel de comté.
[14] Le territoire des mormaers de Moray s’étendait le long de la rive sud du Moray Firth, à partir de la rivière Spey au travers du nord de l’Écosse jusqu’à la côte occidentale du pays. Le Moray était séparé du comté de Ross par la rivière de Beauly.
[15] L’Angus est une région de lieutenance de l’est de l’Écosse située entre Dundee et Aberdeen sur la côte de la mer du Nord. L’Angus a pour origine l’antique royaume Picte de Circhenn ou Cirig fondé par le mythique roi picte éponyme Cirig ou Circin. La région est également associée avec le roi Uurdech ou Feradach Uclea dont la fille Mongfind est réputée être épouse de l’Eóganachta de Munster Conall Corc mac Lugaid et mère de Lughid et de Cairpre Cruithechan (le petit Picte) ce dernier étant l’ancêtre des Eóganachta de Magh Geirginn.
[16] Tirant son nom de son origine de “comte de l’étable”, le connétable a, au Moyen Âge, la charge de l’écurie et de l’organisation des voyages du roi. Au 14ème siècle, sa fonction évolue vers le commandement de l’armée en temps de guerre et le conseil militaire du roi en temps de paix. Du Guesclin, Clisson, Bourbon… font partie des grands connétables de France. Supprimée en 1627, la charge de connétable est rétablie par Napoléon 1er en 1804 pour son frère Louis.
[17] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.
[18] Stracatho est situé 4 km au sud-est d’Edzell au nord-est de l’Angus. Le 7 juillet 1296, c’est à Stracathro que John Balliol reconnait publiquement ses erreurs et confirme sa réconciliation avec Édouard Ier d’Angleterre.
[19] Le Burgh Royal de Brechin est un burgh du comté d’Angus en Écosse. La ville est célèbre pour sa tour ronde de style irlandais du 11ème siècle, l’un des deux seuls monuments de ce type existant encore en Écosse. Traditionnellement Brechin était considérée comme une Cité en raison de son statut de siège d’un diocèse catholique avant la Réforme (et qui est aujourd’hui encore un siège épiscopal de l’Église épiscopale écossaise), bien que le burgh n’ait pas de charte de cité.
[20] Le Mormaer ou Comte d’Atholl était le titre du détenteur d’une seigneurie comitale médiévale chevauchant la province montagneuse d’Atholl ( Ath Fodhla ), maintenant dans le nord du Perthshire . Atholl est un Mormaerdom spécial, parce qu’un Roi d’Atholl est rapporté de la période Picte. Les deux autres royaumes Pictish à être connus de sources contemporaines sont Fortriu et Circinn. En effet, le document du début du 13ème siècle connu des érudits modernes comme le Situ Albanie répète l’affirmation selon laquelle Atholl était un ancien royaume Pictish.
[21] Les Orcades, sont un archipel situé au nord de l’Écosse à 16 km de la côte de Caithness. Cet archipel compte 67 îles légèrement vallonnées, dont 16 seulement sont habitées.
[22] Caithness est un ancien comté et une région de lieutenance dans les Highlands du nord de l’Écosse, dont la capitale était la ville de Wick.
[23] Elle opposa l’armée de David 1er d’Écosse à celles du roi Étienne d’Angleterre commandées par l’archevêque Thurstan d’York et Walter Espec, lord de Helmsley. Robert de Bruce, lord d’Annadale, l’un des leaders de l’armée anglaise, normand proche du roi écossais, fut envoyé pour le persuader de se retirer sans combattre contre ses anciens alliés. Il échoua à le convaincre, et dut briser son vœu de fidélité au roi écossais. La bataille se conclut par une défaite des Écossais qui mit fin à leur volonté de conquête du comté de Northumbrie, et aboutit au traité de Durham en 1139 qui pacifia la frontière anglo-écossaise. Le nom de cette bataille vient des bannières de Saint-Pierre de York, de Saint-Jean de Beverley et de Saint-Wilfrid de Ripon qu’arboraient les Anglais durant celle-ci.
[24] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.
[25] Durham est une ville du nord-est de l’Angleterre. C’est la capitale du comté de Durham et le chef-lieu du Diocèse de Durham. La ville est connue pour sa cathédrale, son château, ainsi que son université qui est la cinquième du pays. Elle a le statut de Cité.
[26] Le premier traité de Durham est un accord de paix, durant l’Anarchie anglaise, conclu entre les rois Étienne d’Angleterre et David Ier d’Écosse, le 20 février 1136.
[27] Alnwick est une petite ville marchande du nord du Northumberland, au nord-est de l’Angleterre. Elle est le centre administratif du district d’Alnwick. Son histoire remonte au Moyen Âge et l’on peut notamment voir encore de nos jours le château d’Alnwick, ainsi que le White Swan Hotel.
[28] Norham est un village du Northumberland, en Angleterre, situé juste au sud de la Tweed et de la frontière écossaise. Il abrite le château de Norham, construit au 12ème siècle. C’est là qu’Édouard 1er d’Angleterre rencontra les Écossais en 1292 pour décider du futur roi d’Écosse.
[29] Newcastle upon Tyne, souvent appelée Newcastle, est une ville de la région de l’Angleterre du Nord-Est dans le comté métropolitain de Tyne and Wear située sur la rive nord du fleuve Tyne et capitale du comté historique et traditionnel de Northumberland.
[30] Carlisle est une ville britannique située dans le Cumbria (Angleterre), à 15 km de l’Écosse. Les quatre siècles de présence romaine furent, pour Carlisle, suivis de cinq siècles de déclin, puis de quatre siècles de différends frontaliers et de guerre entre l’Angleterre et l’Écosse.
[31] Doncaster est une ville britannique située dans le Yorkshire du Sud (Angleterre). Située à environ 30 kilomètres de Sheffield.
[32] Le Lancashire est un comté en Angleterre. Le nom de l’ancienne ville principale du comté est Lancaster. Le chef-lieu actuel est Preston.
[33] Furness est une péninsule du sud de la Cumbrie, en Angleterre. Au sens le plus large, elle couvre la totalité de North Lonsdale, la partie du Lonsdale Hundred qui forme une enclave du comté historique du Lancashire1.
[34] Craven est un district du Yorkshire du Nord, en Angleterre, centré sur la ville marchande de Skipton.
[35] La bataille de Clitheroe oppose une force écossaise à une force de chevaliers anglo-normands locaux, le 10 juin 1138 durant l’Anarchie. Bataille dont les Écossais sortent vainqueurs. Cette bataille précède la bataille de l’Étendard qui se tient l’été suivant et a une issue opposée.
[36] Le titre d’évêque d’Ostie est traditionnellement attribué depuis 1150 au doyen du Collège des cardinaux, en plus du diocèse qui était précédemment le sien depuis 1914. Auparavant, le doyen du Collège recevait le diocèse d’Ostie et Velletri en lieu et place de son diocèse précédent : depuis cette date, les diocèses d’Ostie et de Velletri sont séparés.
[37] L’archevêque de Glasgow est le chef ecclésiastique de l’archidiocèse de Glasgow, en Écosse. Ce titre, aboli au sein de l’Église d’Écosse en 1689, est rétabli en 1878 au sein de l’Église catholique. Les deux premiers évêques de Glasgow connus, Magsuen et Johannes Scotus, sont attestés au milieu du 11ème siècle. Ils auraient été consacrés par l’archevêque d’York Cynesige. L’évêché est élevé au rang d’archevêché par le pape Innocent VIII en 1492.
[38] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).
[39] Le second traité de Durham est un accord de paix conclu, durant l’Anarchie entre les rois Étienne d’Angleterre et David 1er d’Écosse, le 9 avril 1139.
[40] Le château de Bamburgh est situé dans le comté de Northumberland, en Angleterre, sur la côte de la mer du Nord, près du village de Bamburgh. Le château est érigé sur une longue arête rocheuse parallèle à la côte et qui émerge du cordon dunaire longeant le rivage. Cette crête rocheuse est longue d’environ 180 mètres et domine la grève d’une trentaine de mètres. La face de cette barre rocheuse est quasiment à pic côté terre tandis que ses pentes du côté du rivage sont moins abruptes mais néanmoins très prononcées. Il s’agit donc d’un site naturellement très fortifié, favorable à l’implantation d’un château. De celui-ci, la vue porte au loin tout au long de la côte, vers le sud-est jusqu’au petit port de Seahouses et, vers le nord-ouest, jusqu’à l’île de Lindisfarne.
[41] La Tees est un fleuve d’Angleterre, long de 137 km, dont la source se trouve au Cross Fell (dans les Pennines) et qui débouche en mer du Nord entre Hartlepool et Redcar. C’est le 19ème plus long fleuve du Royaume-Uni.
[42] La Tweed est le troisième fleuve d’Écosse avec ses 156 km de longueur, après la Tay et la Clyde. Elle prend sa source dans les collines de Tweedsmuir à Tweed’s well puis traverse toute la région des Scottish Borders. La partie la plus méridionale de son cours marque la frontière avec l’Angleterre sur 27 km, près de Berwick-upon-Tweed.
[43] La bataille de Lincoln ou première bataille de Lincoln se déroule le 2 février 1141. Cet événement est un épisode important d’une période sombre de l’Histoire de l’Angleterre, la guerre civile entre Étienne d’Angleterre et Mathilde l’Emperesse. À l’issue de cette bataille, le roi Étienne est capturé, puis emprisonné et déposé.
[44] L’abbaye de Westminster est l’un des édifices religieux les plus célèbres de Londres. Sa construction date pour l’essentiel du 13ème siècle, sous Henri III. C’est le lieu de sépulture d’une partie des rois et reines d’Angleterre et aussi des hommes et des femmes célèbres. Le « Coin des poètes » fait honneur aux écrivains du royaume. La quasi-totalité des couronnements des monarques anglais a eu lieu dans cette abbaye. Le vrai nom de l’abbatiale est église collégiale Saint-Pierre. Westminster signifie « abbaye de l’ouest » car celle-ci se situait à l’ouest de la City (en opposition à Eastminster, monastère cistercien qui se trouvait à l’est, au-delà de la tour de Londres, sur le site de l’actuel Royal Mint).
[45] La Ribble est un fleuve anglais de 121 km de long qui prend sa source à Selside, et se jette dans la mer d’Irlande à Lytham. Le fleuve traverse les comtés de Yorkshire du Nord et du Lancashire, dans le nord de l’Angleterre. La Ribble est créée par la confluence de deux torrents : le Gayle Beck et le Cam Beck, près du viaduc de Ribblehead.
[46] La chaîne montagneuse des Pennines dite « la colonne vertébrale de l’Angleterre » s’étend du Peak District dans les Midlands anglais jusqu’aux monts Cheviot à la frontière de l’Écosse, en passant par les Yorkshire Dales, les West Pennine Moors et la Cumbria.
[47] La Tyne est un fleuve du nord de l’Angleterre, long de 100 km, et qui se jette dans la mer du Nord. Elle est formée par la confluence de deux rivières, la North-Tyne et la South-Tyne. La North-Tyne prend sa source sur la frontière écossaise, au nord de Kielder Water. La South-Tyne prend sa source à Alston Moore, Cumbria. Sa source est très proche de celles des deux autres fleuves du nord-est, la Tees et la Wear. Ces deux rivières se rejoignent à Warden Rock, près de Hexham dans le Northumberland, à un endroit appelé la Rencontre des Eaux. Le fleuve servait de frontière entre le comté de Durham (au sud) et le Northumberland (au nord), avant le remaniement de 1974. Elle sépare deux villes importantes, Newcastle upon Tyne et Gateshead. Elle se jette dans la mer du Nord entre South Shields et Tynemouth.
[48] Sutherland est un comté historique, un comté d’enregistrement et une zone de lieutenance dans les Highlands d’ Écosse. Sa capitale de comté est Dornoch. Sutherland borde le Caithness à l’est, Ross-shire au sud et l’Atlantique au nord et à l’ouest.
[49] Halkirk est un village sur la Thurso dans le Caithness, dans le council area des Highland, en Écosse. Le village reçu un temps la cathédrale du diocèse de Caithness, mais elle a été déplacée vers Dornoch au début du 13ème siècle. Il n’y a aucun reste de l’église d’origine et du siège de l’évêque.
[50] Situé à l’extrême nord de l’Écosse, dans le Highland council area. Thurso est la ville la plus au nord de l’île de Grande-Bretagne.
[51] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.
[52] L’évêque de St Andrews est le chef ecclésiastique du diocèse de St Andrews, en Écosse. Il est élevé au rang d’archevêque en 1472. Son siège est la cathédrale de St Andrews. L’évêché lui-même a été créé entre 700 et 900 lors de la fusion des églises des Pictes et Scots devenue effective sous le règne du roi Constantin 1er d’Écosse. Au 11ème siècle, il s’agit du plus important évêché du royaume d’Écosse.
[53] L’archidiocèse de Nidaros était l’ancien district catholique qui englobait la Norvège à la fin du Moyen Âge. Son siège se situait à la cathédrale de Nidaros, dans la ville actuelle de Trondheim. L’archidiocèse a existé du 12ème siècle à la réforme protestante. Le diocèse de Nidaros (qui ne doit pas être confondu avec son homonyme instauré par l’Église de Norvège de confession luthérienne), créé en 1030, est élevé au rang d’archidiocèse en 1153. Son autorité s’étendait sur toute la Norvège, mais également un temps sur les terres sous dominations norvégienne : Islande, Groenland, île de Man, Orcades, Shetland, îles Féroé, Hébrides, etc. Il est supprimé en 1537 après la fuite de l’archevêque devant la Réforme.