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Henri II d’Autriche dit Jasomirgott

vendredi 21 juin 2024, par lucien jallamion

Henri II d’Autriche dit Jasomirgott (1107-1177)

Comte palatin du Rhin de 1140 à 1141-Duc de Bavière de 1143 à 1156-Margrave de 1141 à 1156 puis duc d’Autriche de 1156 à 1177

Membre de la maison de Babenberg [1]. Fils du margrave [2] Léopold III et d’Agnès de Franconie, il devient en 1140 comte palatin du Rhin [3]. Il recueille par la suite la succession de son frère cadet Léopold IV, mort en 1141, en tant que margrave d’Autriche, puis également duc de Bavière [4]. Il réside dans l’ancienne capitale de la Bavière, à Ratisbonne [5].

Du 1er mai 1142 à 1143, Henri II est marié à Gertrude, fille unique de l’empereur Lothaire de Supplinbourg.

En 1147 il participe en tant que duc de Bavière à la deuxième croisade [6], qui se termine en catastrophe le 26 octobre 1147 en Asie mineure [7]. Peu de chevaliers réussissent à s’enfuir, parmi eux Henri II ainsi que le jeune Frédéric de Souabe, futur roi et empereur allemand. Sur le chemin de retour, Henri II épouse Théodora Comnène , princesse byzantine et nièce de l’empereur byzantin [8] Manuel 1er.

Lors du conflit entre Welfs [9] et Hohenstaufen [10], Conrad III avait enlevé le duché de Bavière à Henri X en 1138 pour l’offrir aux Babenberg. Le nouvel empereur, Frédéric 1er, essaie de trouver un consensus avec les Welfs et fait de Henri XII, fils d’Henri X, son vassal en lui rendant la Bavière en 1156. Il faut cependant compenser la perte des Babenberg. Par le biais du Privilegium minus [11], l’Autriche devient un duché indépendant de la Bavière.

Contrairement à son père qui résidait à Klosterneuburg [12], Henri II fait de Vienne [13] sa nouvelle capitale en 1145. Ce n’est que par cet acte que Vienne peut prendre le dessus sur les autres villes comme Krems [14], Melk [15] et Klosterneuburg et s’imposer comme capitale définitive du pays. La construction de la cathédrale Saint-Étienne [16], signe visible de la nouvelle importance de la ville, se termine en 1147. La petite église romane de l’époque, située à l’extérieur de l’enceinte de la ville, est consacrée le 8 juin 1147.

En 1155, Henri II fonde le Schottenstift [17], endroit où il sera enterré plus tard. L’église doit son nom aux moines irlandais qui avaient pris en charge sa construction, et que l’on avait confondu avec des Écossais. Un monument dédié à Henri II se trouve encore de nos jours à l’extérieur de l’église.

Les deux mariages d’Henri II avec deux filles d’empereurs témoignent de l’importance de la maison de Babenberg à l’époque. Son frère, Othon de Freising , est évêque de Freising [18] et rédige d’importantes chroniques.

Fin novembre 1176, Henri II est la victime d’un accident près de Melk quand un pont s’écrase. Il meurt des suites de ses blessures le 13 janvier de l’année suivante à Vienne. Selon son désir, il est enterré au Schottenstift.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Heinrich II. (Österreich) »

Notes

[1] La maison de Babenberg est une des maisons nobles d’origine franconienne qui a gouverné le margraviat d’Autriche (Ostarrichi), puis le duché d’Autriche de 976 jusqu’à l’extinction de lignée masculine en 1246.

[2] Le margraviat d’Autriche est un ancien État du Saint-Empire romain germanique. La marche sous l’administration de la maison de Babenberg, situé sur les rives du Danube à l’est du duché de Bavière, fut établie par l’empereur Otton II en 976 ; en 1156 il allait conduire au duché d’Autriche, l’origine des territoires héréditaires des Habsbourg.

[3] Le palatinat du Rhin, l’électorat palatin, ou encore en forme longue le comté palatin du Rhin, aussi connu sous le nom de Bas Palatinat ou de Palatinat inférieur, possession du comte palatin du Rhin, était l’un des sept plus anciens électorats du Saint Empire romain germanique. Son souverain était appelé électeur palatin. Situé de part et d’autre du Rhin, il avait pour limites : au sud, la Lorraine et l’Alsace (et comprenait le bailliage de Seltz de 1418 à 1766) ; à l’ouest et au nord, Trèves, Mayence et Liège ; de l’autre côté du Rhin, Bade et le Wurtemberg. Il avait dans sa plus grande largeur 125 km, et sa capitale était Heidelberg. Les principales autres villes étaient Mannheim et Frankenthal. Son territoire s’étendait sur les actuels länder de Bade-Wurtemberg, de Hesse, de Rhénanie-Palatinat, de Sarre et sur l’Alsace-Moselle.

[4] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.

[5] Ratisbonne, est une ville allemande, située dans le Land de Bavière et baignée par le Danube. Elle est située à 88 kilomètres de Nuremberg et à 103 kilomètres de Munich, proche de la République tchèque. La ville est le chef-lieu du district du Haut Palatinat et du Landkreis de Regensburg. Après des troubles intérieurs en 1500, le Roi des Romains et futur empereur Maximilien 1er intervint et appliqua une constitution (la Regimentsordnung) à la ville. Modifiée en 1514, elle reste formellement valable jusqu’en 1803. En 1519, lors d’un pogrom, la communauté juive, la plus grande d’Allemagne à l’époque, fut chassée de la ville. Les habitants profitèrent de la transition de pouvoir après la mort de Charles Quint pour détruire l’ancien quartier juif.

[6] La deuxième croisade (1146-1149) est une expédition des chrétiens d’Occident vers la Terre sainte, lancée en décembre 1145 par le pape Eugène III à la suite de la prise d’Édesse par l’atabeg seldjoukide de Mossoul en 1144, suivi de la conquête du comté d’Édesse, qui met en danger les États latins d’Orient, issus de la première croisade (1095-1099). Prêchée en France et dans le Saint-Empire par Bernard de Clairvaux en 1146, l’expédition en Terre sainte commence, avec la participation du roi de France Louis VII, accompagné de son épouse Aliénor d’Aquitaine, et de l’empereur Conrad III, par la traversée de l’Empire byzantin par voie de terre. Arrivés sur place à la fin de 1147, les Croisés subissent plusieurs défaites face aux Turcs seldjoukides, puis à Damas, qu’ils ne parviennent pas à prendre (juillet 1148), de sorte que l’expédition s’achève en 1149 par un retour à la situation de 1146.

[7] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[8] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[9] Les Welf ou Maison Welf sont une dynastie germanique remontant à l’époque carolingienne, à l’origine de la faction politique italienne des Guelfes.

[10] La maison des princes de Hohenstaufen est une dynastie qui a donné plusieurs ducs et empereurs germaniques entre les 11et 13ème siècles. Le nom de la maison renvoie au château de Hohenstaufen, sur la crête septentrionale du Jura souabe, près de Göppingen. Les plus importants représentants de cette dynastie furent Frédéric Barberousse, Henri VI et Fréderic II.

[11] Privilegium Minus était, dans un sens restreint, un acte impérial de 1156 qui est en quelque sorte l’acte fondateur de l’Autriche. Dans un sens plus large, un Privilegium Minus était au Moyen Âge du 9ème siècle au 14ème siècle la forme simple des documents papales, par opposition au Privilegium Maius. Le Privilegium Minus fut remplacé par la brève, le Privilegium Maius par la bulle pontificale.

[12] Klosterneuburg est une ville autrichienne, dans le district de Tulln en Basse-Autriche. Située sur le Danube immédiatement au nord de Vienne, elle est séparée de sa ville-sœur Korneuburg depuis le Moyen Âge, quand le fleuve a changé son lit. La ville s’est développée autour de l’abbaye de Klosterneuburg fondé par le margrave Léopold III de Babenberg et son épouse Agnès de Franconie en 1114. Les margraves d’Autriche y eurent leur résidence jusqu’en 1145

[13] Vienne est la capitale et la plus grande ville de l’Autriche ; elle est aussi l’un des neuf Länder (État fédéré) du pays. La ville est située dans l’est du pays et traversée par le Danube (Donau). Capitale du duché puis archiduché d’Autriche, elle fut de fait celle du monde germanique durant le règne de la maison de Habsbourg (devenue en 1745 la maison de Habsbourg-Lorraine) sur le Saint-Empire romain germaniquepuis présida la Confédération germanique de 1815 à 1866. Elle fut en même temps celle de l’empire d’Autriche de 1804 à 1867 puis de l’Autriche-Hongrie de 1867 à 1918.

[14] Krems an der Donau (Krems-sur-le-Danube) est la cinquième ville du land de Basse-Autriche en Autriche, située aux bords du Danube au fond de la vallée de la Wachau. Cette ville statutaire est également le centre administratif du district de Krems. Elle faisait partie du paysage culturel de la Wachau. Après la victoire du roi Otton 1er sur les Magyars à la bataille du Lechfeld en 955, la marche d’Autriche fut établie sur les rives du Danube à l’est du duché de Bavière. Chremis, comme on l’appelait alors, a reçu les droits de ville déjà sous l’administration de la maison de Babenberg aux 11ème et 12ème siècles ; à cette époque, elle était presque aussi grande que Vienne. Le privilège urbain de Krems et de Stein a de nouveau été vérifié sous le règne des Habsbourg en 1305. En 1421, le duc Albert V d’Autriche ordonna de chasser les Juifs de la ville. L’empereur Frédéric III conféra les armoiries du Saint Empire, l’aigle à deux têtes, à la ville le 1er avril 1463.

[15] Melk est une ville autrichienne, chef-lieu du district de Melk dans le Land de Basse-Autriche. Elle est célèbre pour son abbaye bénédictine bâtie en surplomb du Danube, une partie intégrante du paysage culturel de la Wachau

[16] La cathédrale Saint-Étienne est la cathédrale de Vienne, en Autriche. Elle est située dans le premier arrondissement de la ville. Cette cathédrale est de style gothique, mais au centre d’un quartier baroque. Son bourdon « Die Pummerin » pèse 20 tonnes. Débutée en 1137, elle est consacrée en 1147, pendant sa construction en présence de Conrad III d’Allemagne, Othon de Freising, ainsi que d’autres nobles allemands prêts à partir pour la deuxième croisade. La première partie fut achevée en 1160. Elle est ensuite agrandie de 1230 à 1245. C’est de cette époque que datent le mur Ouest et les premières tours romanes. En 1258, un grand incendie détruisit une grande partie du bâtiment. Une deuxième structure, plus large et elle aussi romane fut alors reconstruite sur les ruines de l’ancienne et consacrée le 23 avril 1263.

[17] Le Schottenstift (Abbaye bénédictine de Notre-Dame-aux-Écossais) est une abbaye au centre de Vienne fondée en 1155 quand Henri II Jasomirgott appela des moines irlandais et écossais à Vienne. Ces moines ne venaient cependant pas directement des îles Britanniques, mais de l’abbaye Saint-Jacques près de Ratisbonne. Elle dépend de la congrégation bénédictine d’Autriche.

[18] La principauté épiscopale de Frisingue (en allemand : Fürstbistum Freising) désigne les territoires du prince-évêques ayant leur siège à Freising. La principauté est un État du Saint-Empire romain germanique ; les évêques de Frisingue, qui relèvent du duché de Bavière, obtinrent l’immédiateté impériale comme seigneurs temporels vers l’an 1294. Les évêques faisaient partie du collège des princes ecclésiastiques à la Diète d’Empire. Lors de la diète à Augsbourg en 1500, la principauté épiscopale de Freising rejoint le cercle de Bavière. Le recès d’Empire de 1803 mit un terme au pouvoir temporel. Après le congrès de Vienne en 1815, le territoire échut au royaume de Bavière.