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L’histoire pour le plaisir

Nicolas Bernier

jeudi 18 juillet 2019, par lucien jallamion

Nicolas Bernier (1664/1665-1734)

Compositeur français

Né à Mantes-sur-Seine [1]. Fils de Rémy Bernier et de Marguerite Bauly, c’est à la maîtrise [2] de la cathédrale de sa ville natale que le jeune Nicolas commence ses études. Il bénéficie ensuite de l’enseignement choral dispensé par la maîtrise de la cathédrale d’Evreux [3] toute proche.

Bernier semble toutefois être arrivé à Paris peu avant 1692, date à laquelle il loge rue Tiquetonne [4] et y enseigne le clavecin [5].

L’année suivante, en 1693, il échoue au concours ouvrant les portes de maître de chapelle [6] de la cathédrale de Rouen [7] face à Jean-François Lalouette élève et secrétaire de Lully. Le 17 septembre 1694, il se console néanmoins en décrochant la direction de la maîtrise de la cathédrale de Chartres [8] puis, le 18 mars 1698 celle de l’Église Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris [9], en remplacement de Jean-François Lalouette.

Le 21 octobre 1700, l’un de ses Te Deum [10] est joué avec succès devant le roi au Château de Fontainebleau [11].

Il se lance alors dans la publication de petits motets, genre qu’il maîtrisera avec brio.

Vers l’année 1700, peu après le compositeur Jean-Baptiste Morin, protégé comme lui par le duc Philippe d’Orléans, Bernier fut un des créateurs d’un nouveau genre d’inspiration profane, imité de l’Italie, la " cantate françoise ".

La dédicace de son premier livre de motets en 1703 montre que Bernier était déjà attaché à la famille royale puisqu’il l’adresse au jeune duc de Bourgogne Louis de France.

Quelques années plus tard, en 1713, son second opus trahit ses relations avec la puissante famille des Noailles [12], qui donna de grandes figures au pouvoir militaire, politique et religieux à la France, ce que confirme une fois de plus Titon du Tillet.

Le 5 avril 1705, Bernier succède à Marc-Antoine Charpentier comme maître de musique de la Sainte-Chapelle de Paris [13] avec l’appui du Régent. À cette époque, Lecerf de La Viéville, dans son Discours sur la musique d’Église, parlait déjà, à plusieurs reprises, d’un "abbé Bernier" d’où la confusion sur l’état soi-disant ecclésiastique du musicien.

Le 20 juin 1712, alors qu’il demeure à Paris Cour du Palais, on sait qu’il contracte mariage avec Marie-Catherine Marais, la fille du célèbre gambiste Marin Marais et Mlle Damicourt. Parrain de Pélagie Marais, Bernier semble d’ailleurs fréquenter la famille depuis un certain temps puisque l’épousée habitait avec ses parents sur la paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois, rue Bertin-Poirée.

En 1715, Bernier participe aux divertissements donnés parla duchesse du Maine en son château de Sceaux  [14] : ce sont les fameuses Grandes Nuits de Sceaux [15], sorte de fêtes virevoltantes accueillant de nombreux compositeurs comme Mouret ou Boismortier, dans le cercle restreint des Chevaliers de la Mouche à Miel [16].

En 1723 l’éducation des pages de la Chapelle royale lui est confiée et il reçoit par surcroît l’un des trois quartiers de sous-maître de musique de la Chapelle royale conjointement détenu par Michel-Richard de Lalande , Charles Hubert Gervais et André Campra.

Afin de succéder à Lalande qui venait tout juste de décéder, comme chargé de l’éducation des pages de la Chapelle royale poste qu’il conservera jusqu’en 1733, Nicolas Bernier démissionne de son poste à la Sainte-Chapelle le 18 novembre 1726, en faveur d’un de ses élèves François de La Croix, lequel fera d’ailleurs publier en 1741 à titre posthume trois motets inédits de son maître, accompagné des siens.

Nicolas Bernier est inhumé en l’église Saint-Jean-le-Rond [17].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Nicolas Bernier/ Portail du baroque/ Catégories : Compositeur français de la période baroque

Notes

[1] actuelle Mantes-la-Jolie

[2] Un chœur d’enfants est un ensemble vocal à voix égales, dans lequel la (ou les) partie(s) de soprano, et d’alto, sont chantées par des enfants ou des adolescents n’ayant pas encore mué pour les garçons.Les termes plus spécifiques de maîtrise, ou quelquefois de manécanterie désignent en France des chœurs d’enfants, à l’origine liés avant tout aux liturgies de l’Église catholique et ne comprenant alors que des garçons (ce n’est plus le cas actuellement, les filles étant à leur tour devenues membres des maîtrises religieuses). Aujourd’hui existent aussi des chœurs d’enfants autonomes et laïques. C’est ainsi que la généralisation de la mixité dans l’éducation ou les activités péri-éducatives s’est partout traduite par l’apparition et le développement de nombreux chœurs d’enfants mixtes.

[3] La cathédrale Notre-dame d’Évreux est l’un des bâtiments les plus remarquables de la ville d’Évreux, dans le département de l’Eure. L’édifice actuel présente des styles architecturaux divers : gothique rayonnant, gothique flamboyant et style Henri II.

[4] dans l’actuel 2e arrondissement de Paris

[5] Un clavecin est un instrument de musique à cordes muni d’un ou plusieurs claviers dont chacune des cordes est « pincée » par un dispositif nommé sautereau.

[6] Un maître de chapelle, à l’origine maître de musique, ou dans les pays allemands Kapellmeister, ou encore maestro di cappella en Italie, désigne une personne chargée, dans un cadre religieux chrétien, d’enseigner et de faire entendre la musique avant tout liturgique, et de composer des partitions polyphoniques essentiellement des motets au sein de la « chapelle musicale » d’une église.

[7] La cathédrale Notre-Dame, officiellement cathédrale primatiale Notre-Dame-de-l’Assomption de Rouen, est le monument le plus prestigieux de la ville de Rouen. Elle est le siège de l’archidiocèse de Rouen, chef-lieu de la province ecclésiastique de Normandie. L’archevêque de Rouen portant le titre de primat de Normandie, sa cathédrale a ainsi le rang de primatiale.

[8] L’actuelle cathédrale, de style gothique dit « classique », a été construite au début du 13ème siècle, pour la majeure partie en trente ans, sur les ruines d’une précédente cathédrale romane, détruite lors d’un incendie en 1194. Grand lieu de pèlerinage, elle domine la ville de Chartres et la plaine de la Beauce, se dévoilant au regard à plus de dix kilomètres de distance.

[9] L’église Saint-Germain-l’Auxerrois est une église située dans l’actuel 1er arrondissement de Paris. Elle fut également appelée église Saint-Germain-le-Rond. Depuis l’Ancien Régime, elle est connue comme la « paroisse des artistes ». Saint-Germain-l’Auxerrois est nommée en l’honneur de l’évêque saint Germain d’Auxerre.

[10] Le Te Deum est un hymne latin chrétien. Dans les manuscrits anciens, on lui donne aussi parfois les titres de laus angelica (louange angélique), hymnus in die dominica (hymne pour le dimanche)1, ou hymnus ambrosianus (hymne ambrosienne), par allusion à l’un de ses auteurs présumés, Ambroise de Milan. Cet hymne en prose ou in directum en latin, de structure archaïque, date probablement de la fin du 4ème siècle ou du début du 5ème siècle. Il est chanté à l’office monastique et romain des matines (vigiles ou office des lectures selon les appellations) ou des laudes (des dimanches et de certains jours de fête). En dehors de la liturgie des heures, le Te Deum est chanté à l’occasion de services solennels d’action de grâce (victoires, fêtes nationales, naissances princières, saluts, processions etc.) et dans toutes les circonstances où l’on veut remercier Dieu de quelque chose. Il a ainsi fait l’objet de très nombreuses créations musicales.

[11] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[12] La maison de Noailles est une famille de la noblesse française. Sa noblesse française d’extraction est prouvée par filiation jusqu’à 1225 (pour les honneurs de la Cour). Originaire de Noailles, dans le Limousin, elle a développé plusieurs branches en Auvergne et en Guyenne. La famille obtint la grandesse d’Espagne en 1711. Elle a compté un cardinal et quatre de ses membres ont été revêtus de la dignité de maréchal de France.

[13] La Sainte-Chapelle, dite aussi Sainte-Chapelle du Palais, est une chapelle palatine édifiée sur l’île de la Cité, à Paris, à la demande de saint Louis afin d’abriter la Sainte Couronne d’épines, un morceau de la Vraie Croix, ainsi que diverses autres reliques de la Passion qu’il avait acquises à partir de 1239. Elle est la première construite des Saintes chapelles, conçue comme une vaste châsse presque entièrement vitrée, et se distingue par l’élégance et la hardiesse de son architecture, qui se manifeste dans une élévation importante et la suppression quasi totale des murs au niveau des fenêtres de la chapelle haute. Bien qu’édifiée dans un bref délai ne dépassant pas sept ans, l’on n’a pas relevé de défauts de construction, et la décoration n’a pas été négligée. Elle fait notamment appel à la sculpture, la peinture et l’art du vitrail : ce sont ses immenses vitraux historiés d’origine qui font aujourd’hui la richesse de la Sainte-Chapelle, car elle a été privée de ses reliques à la Révolution française, et perdu ainsi sa principale raison d’être. Desservie par un collège de chanoines jusqu’en 1787, la Sainte-Chapelle a été fermée au culte vers 1790, puis vidée de tout son contenu et détournée en siège du Club de la Sainte-Chapelle. En 1797, elle est transformée en dépôt d’archives du palais de justice, et l’expansion de celui-ci menace son existence même. Son sauvetage est décidé en 1836 sous la pression de l’opinion publique, et sa restauration est lancée un an plus tard et dure vingt-six ans.

[14] Le parc de Sceaux, ensemble du domaine de Sceaux, est propriété du département des Hauts-de-Seine et son parc s’étend sur les territoires des communes de Sceaux et d’Antony. Le parc fut dessiné par André Le Nôtre à la fin du 17ème siècle à la demande de Colbert puis de son fils le marquis de Seignelay. À la Révolution, par les spéculations de la Bande Noire, le domaine est pillé, revendu à un exploitant agricole, et le château comme les cascades sont détruits. Un nouveau château est érigé à partir de 1856 par sa fille, mariée au duc de Trévise

[15] Les Grandes Nuits de Sceaux est un ensemble de fêtes et divertissements donnés par Louise Bénédicte de Bourbon (1676-1753) en son château de Sceaux entre 1705 et 1753.

[16] L’ordre de la Mouche à miel est une parodie d’ordre de chevalerie créé en 1703 par Louise Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine pour attacher à sa personne la Cour qu’elle avait rassemblée au château de Sceaux. C’est pour récompenser les personnes de sa Cour et les attacher à sa personne qu’Anne Louise Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, eut la fantaisie de créer en juin 1703 un ordre de chevalerie dit « ordre de la Mouche à miel ». Cette « ingénieuse plaisanterie », devise que la duchesse avait adoptée lors de son mariage, lui donna l’idée de la création de cet ordre. Cette devise trouve sa source dans l’Aminte du Tasse. La petite taille de la duchesse la faisait comparer à une mouche à miel (c’est-à-dire une abeille), ainsi que son caractère emporté. Il n’était pas recommandé de perdre cette médaille. L’ordre était ouvert aux femmes et aux hommes, au nombre d’une quarantaine

[17] L’église Saint-Jean-le-Rond est une église de Paris dédiée à saint Jean-Baptiste aujourd’hui détruite. Elle était accolée au mur gauche de la nef de la cathédrale Saint-Étienne de Paris, ou aujourd’hui du collatéral Nord de la cathédrale Notre-Dame de Paris, à l’emplacement actuel de la rue du Cloître-Notre-Dame.