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L’histoire pour le plaisir

Claude Dubosc ou Du Bosc

mardi 17 juin 2025, par lucien jallamion

Claude Dubosc ou Du Bosc(1682-1745)

Graveur, éditeur-imprimeur-libraire, et illustrateur français

Il travailla principalement en Angleterre.


Il est formé par Bernard Picart . En 1712, il part pour Londres avec Charles Dupuis pour assister l’élève de Gérard Audran, le graveur Nicolas Dorigny , lequel avait été chargé un an plus tôt par le marchand d’art Thomas Bowles de reproduire en gravure sous la forme d’une suite grand format les sept Cartons de Raphaël [1] conservés à l’époque au château de Hampton Court [2]. L’entreprise, qui échoua sur le plan commercial, comprenait également les graveurs français François-Bernard Lépicié , futur secrétaire perpétuel de l’Académie [3], et le futur marchand Nicolas-Dauphin de Beauvais. Durant l’établissement des 7 grandes plaques, des incidents se produisirent entre Dorigny et ses compagnons : la plupart retournèrent en France, sauf Dubosc, qui trouva quelque prestige à produire un travail d’une qualité égale sinon supérieure à Dorigny.

En septembre 1714, Dubosc et Louis Du Guernier s’associent pour graver “The military History of the late prince Eugene of Savoy, and of the late John duke of Marlborough”. Là encore, ils appellent à l’aide deux autres collègues parisiens, Bernard Baron et de nouveau Beauvais, quand Du Guernier meurt en 1716 ; le travail est achevé en 1717, et les estampes connurent un grand succès.

En 1720, Antoine Watteau est à Londres : il est fort probable que les deux hommes se croisent. Watteau connaît alors un gros succès chez les Anglais, sa cote est au plus haut et les collectionneurs s’arrachent ses tableaux. La production d’estampes tirées de Watteau est en demande et Dubosc va s’y employer.

Selon les carnets de George Vertue , Dubosc et Baron retournèrent à Paris en 1729. Dubosc souhaitait établir un commerce d’estampes, ce qu’il fit, ouvrant boutique, et imprimant par la même. Vertue raconte également que Jean-Baptiste van Loo peignit à cette occasion le portrait de Dubosc.

De retour à Londres, vers 1732-1733, il publie une édition anglaise de la suite des Traité des cérémonies religieuses de toutes les nations tirées de Bernard Picart et qu’il grava avec l’aide de Hubert-François Gravelot qui l’avait rejoint dans ce but, séjour qui sera très profitable à ce dernier, car le goût pour tout ce qui est français est alors à son apogée à Londres. En 1738, il achève, toujours à Londres, d’illustrer une“ Histoire de Don Quichotte” en 4 volumes, comprenant 68 pièces avec l’aide de Gerard van der Gucht , George Vertue, Baron, et d’après John Vanderbank .

Parmi les autres graveurs invités, on compte aussi Jacques Chéreau mais qui revient vite en France.

Dubosc est également l’interprète de “Suzanne entre les vieillards” d’après Annibal Carrache , et “de La Continence de Scipion”, d’après Nicolas Poussin, ainsi que d’une partie de la collection de Robert Walpole. D’autres pièces encore :“ le Tombeau de Shakespeare à Westminster-Abbey” en 1740.

Il meurt en 1745.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Antoine Schnapper, Jean Jouvenet (1644-1717) et la peinture d’histoire à Paris, Paris, L. Laget, 1974, 299 p. (ISBN 2-85204-005-0, OCLC 1293402)

Notes

[1] Les Cartons de Raphaël est l’ensemble des grands dessins originaux du peintre italien de la Renaissance Raphaël, réalisés entre 1515 et 1516 à partir desquels ont été tissées les tapisseries conçues par l’artiste pour la chapelle Sixtine de Rome. Ils sont conservés au Victoria and Albert Museum de Londres.

[2] Le château de Hampton Court est un château situé dans le district de Richmond upon Thames, sur la rive gauche de la Tamise, au sud-ouest du Grand Londres et proche de la frontière avec le comté de Surrey en Angleterre, qui fut la résidence favorite du roi Henri VIII. Il s’agit d’un palais d’État rempli de nombreuses merveilles (tableaux, sculptures, etc.) mais aussi extrêmement riche en culture. Pendant près de 200 ans, le château de Hampton Court a été au centre de la cour royale, de la politique, ainsi que l’histoire de la nation.

[3] L’Académie royale de peinture et de sculpture est une ancienne institution d’État chargée en France, de 1648 à 1793, de réguler et d’enseigner la peinture et la sculpture en France durant l’Ancien Régime. L’acte créant l’Académie royale de peinture et de sculpture date du 20 janvier 1648, jour de la requête au Conseil du roi de Louis XIV (alors enfant) par l’amateur d’art Martin de Charmois, conseiller d’État originaire de Carcassonne où il possède un cabinet de curiosité remarquable. Cette institution est ainsi fondée sur mandat royal, sous la régence d’Anne d’Autriche, à l’instigation d’un groupe de peintres et de sculpteurs réunis par Charles Le Brun, qui avait pris la première initiative.