Né à Lucques [1], il fit ses études à la chapelle palatine de Lucques avec son père qui était lui-même instrumentiste de la Cappella Palatina. [2].
Il succède à son père au poste de Cappella Palatina de Lucques en 1707.
Après ses premières apparitions publiques entre 1706 et 1710 dans l’orchestre du théâtre de Lucques, Geminiani quitta sa ville natale pour se rendre à Naples [3] en qualité de premier violon. C’est là qu’il reçut des leçons d’Alessandro Scarlatti.
En 1711, il prend la direction de l’opéra à Naples, en plus d’être premier violon de l’orchestre de l’institution.
Il perfectionnera son jeu de violon chez Carlo Ambrogio Lonati à Milan [4] et ultérieurement, auprès d’Arcangelo Corelli à Rome.
Après un bref retour à Lucques, il se rend, en 1714, en compagnie du compositeur et flûtiste Francesco Barsanti , à Londres, où l’a précédé une réputation de virtuose du violon.
Il donne de nombreux et lucratifs concerts et, sous la protection du comte d’Essex William Capell , peut composer, publier ses œuvres et enseigner. Plusieurs de ses élèves mèneront des carrières couronnées de succès.
Geminiani fit l’essentiel de sa carrière de violoniste en Angleterre. À cette époque, l’illustre cité du royaume britannique attirait de grands compositeurs, comme Haendel, et de célèbres instrumentistes , qui animèrent la vie musicale londonienne pendant plus d’un demi-siècle. Les raisons de ce véritable bouillonnement artistique étaient la prédilection des aristocrates anglais pour la musique italienne.
Une sorte d’italianisme fondé sur les traditions musicales assez anciennes s’y développait, si bien que les bords de la Tamise [5] ne reçurent pas l’influence de compositeurs tels que Vivaldi et Johann Adolf Hasse , dont les morceaux étaient plutôt diffusés en Allemagne. Haendel et Geminiani se réclamaient quant à eux du théâtre musical et de l’instrumentalisme en vigueur à la fin du 17ème et au début du 18ème siècle.
En 1715, Il veut être accompagné par Händel et le sort ainsi de sa disgrâce.
Geminiani interprète ses concertos pour violon avec Georg Friedrich Haendel à la cour de Londres.
En Angleterre, il y rédigea son traité “The Art of Playing on the Violin”, contribution essentielle à notre connaissance actuelle de la technique du Violon en usage à l’époque baroque.
À Londres, Geminiani fut rapidement apprécié, et il tint même un rôle de choix en tant que directeur d’une société musicale appelée “Philo Musicae et Architecturae Societas Apollinis”, liée à la franc-maçonnerie [6].
Mais le musicien italien était un être très instable : à la suite de spéculations hasardeuses [7], il se retrouva dans une situation financière catastrophique qui le conduisit en prison pour dettes. Il ne dut son salut qu’à l’heureuse intervention d’un de ses élèves et ami le comte d’Essex.
Après cet épisode, Geminiani s’est rendu plusieurs fois en Irlande et notamment à Dublin [8] en 1733, où il espérait trouver un emploi stable, mais il dut se contenter de concerts en tournées.
En 1734, il est de retour à Londres.
En 1737 il fait une tournée de concerts en Irlande. En 1740 il est à Paris qui devenait ainsi, après Londres, le second pôle de son activité de concertiste. L’année suivante, il revint à Londres, où il dirigea quelques représentations théâtrales.
“Son opus 5”, contenant 6 Sonates [9] pour Violoncelle [10] et basse continue [11], fut publié à Paris en 1746, puis à Londres en 1747.
De 1749 à 1755, il séjourna pour la seconde fois à Paris, où il composa les musiques d’un ballet intitulé “la Forêt enchantée”, tiré de“ la Jérusalem” délivrée du Tasse.
Après une visite à Paris, où il réside assez longtemps, il rentre définitivement en Angleterre en 1755.
Il se produit comme virtuose et travaille comme éditeur d’un périodique de musique, une activité dans laquelle il échoue. Le succès est en revanche au rendez-vous avec la vente de ses propres tableaux ainsi que ceux de maîtres italiens.
En 1756, il dirige l’orchestre du comte Coote à Dublin. En 1759, il va s’installer à Dublin comme chef d’orchestre d’un aristocrate
Lors d’un de ses nombreux séjours à Dublin, en 1761, un serviteur lui dérobe un manuscrit musical ; d’après ses proches, la contrariété d’être volé de son temps et du fruit de son travail aurait provoqué son décès prématuré.
Il mourut le 17 septembre 1762 à Dublin, après avoir mené une carrière qui le rendit célèbre dans toute l’Europe, et surtout à Paris. Il repose à la Basilique Saint-François de Lucques [12].
La raison pour laquelle Geminiani travailla en dehors de l’Italie au cours de sa période de maturité, c’est que, se consacrant uniquement à la musique instrumentale, ils ne trouva à exercer son talent qu’à l’étranger, et plus particulièrement dans les pays anglo-saxons.
Geminiani fut, dans un certain sens, l’héritier de la première génération des grands compositeurs du 18ème siècle, génération à qui l’on doit la définition de la sonate, du concerto grosso avec Corelli et de l’ l’opéra seria du 18ème siècle avec Alessandro Scarlatti.
La production de Geminiani peut se diviser en trois genres : des compositions originales, des partitions reprises de ses contemporains et, enfin, des travaux théoriques.
Geminiani apporta de nombreuses innovations, aussi bien dans ses sonates que dans ses concertos, en enrichissant sans cesse la partition de nouveautés harmoniques.
Francesco Geminiani est le premier Italien à avoir été initié en Franc-maçonnerie, dans la Loge londonienne Queen’s Head, le 1er février 1725, il est donc considéré comme le plus ancien franc-maçon d’Italie. Il fut passé Compagnon et elevé à la Maitrîse le 12 mai de la même année.