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L’histoire pour le plaisir

Charles-Hubert Gervais

vendredi 9 mars 2018, par lucien jallamion

Charles-Hubert Gervais (1671-1744)

Compositeur français

Né à Paris de l’union de Jeanne Mercier et d’Hubert Gervais, valet de chambre du duc d’Orléans.

C’est probablement dans le foisonnement de cette cour qu’il reçut ses premiers rudiments musicaux, même si l’on ignore le nom de son maître. En 1683, il échoue cependant au concours ouvrant au poste de sous-maître de musique à la Chapelle royale mais 14 ans plus tard, en 1697, on le retrouve "ordinaire de la musique de son Altesse le duc d’Orléans". Intendant, puis maître de la musique du Régent en 1700, il épouse, en 1701, Françoise du Vivier avec qui il aura trois enfants. Le 24 avril 1702, il succède alors à son père comme valet de chambre du duc.

Gervais est chargé d’enseigner son art à son maître, amoureux de la musique italienne, et l’aidera à composer deux opéras : “Penthée” en 1705 et “Suite d’Aride ou Jerusalem” délivrée en 1704. Le compositeur reste cependant fidèle à la tradition lullyste, notamment avec sa “Méduse”, sur un livret de Boyer en 1697. Usant, comme François Couperin, de la réunion des goûts français et italiens, il livre son chef-d’œuvre, en 1716, “Hypermnestre”, sur un livret de Lafond.

En janvier 1723, le roi Louis XV le nomme à l’un des 4 quartiers de sous maître de la Chapelle royale [1]. Il livre alors une quarantaine de motets [2] à grand chœur. Les autres quartiers de sous-maître sont alors confiés à André Campra et Nicolas Bernier.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Jean-Paul Montagnier, Charles-Hubert Gervais. Un Musicien au service du Régent et de Louis XV. Paris : CNRS Éditions, 2001.

Notes

[1] La chapelle du château de Versailles est une chapelle palatiale située dans le château de Versailles, près de l’angle que forment l’aile du Grand Appartement du Roi et l’aile nord.

[2] Un motet est une composition musicale apparue au 13ème siècle, à une ou plusieurs voix, avec ou sans accompagnement musical, courte et écrite à partir d’un texte religieux ou profane. Ce genre musical à deux voix atteignit son apogée à la fin du 12ème siècle, avec l’école de Notre Dame de Paris et ses maîtres, Léonin et Pérotin. Le motet a remplacé le conduit. Au début du 16ème siècle, le motet s’enrichit grâce à Josquin Desprez et atteint son apogée avec Palestrina. Le nombre des voix était le plus souvent de quatre, mais pouvait atteindre six, huit, et même douze. À l’extrême, le motet Spem in alium de Thomas Tallis ne compte pas moins de 40 voix indépendantes. En France, le motet fut illustré, notamment, par Henry Du Mont et Pierre Robert, sous-maîtres de la Chapelle de Louis XIV ; sous l’égide de Louis XIV, Lully, puis Delalande, inaugurèrent le « grand motet » ou « motet à grand chœur », équivalent de l’antienne (anthem) des Anglais et de la cantate des Allemands.