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Arius

dimanche 22 février 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 août 2011).

Arius (256-336)

Arius Prêtre, théologien à l'origine de la doctrine qui porte son nom, l'arianismePrêtre, théologien et ascète chrétien libyen d’Alexandrie à l’origine de la doctrine qui porte son nom, l’arianisme [1]. Il naît en Cyrénaïque [2] dans la région des 5 cités et étudia sous l’érudit théologien et martyr Licinius d’Antioche

Il fut ordonné diacre en 311 par Pierre d’Alexandrie puis nommé prêtre, par Achille, un éphémère successeur de Pierre. En 314, on lui confia la communauté chrétienne du nom de Baucalis près du port d’Alexandrie.

Arius commence en 312 à professer la thèse suivante, issue de la théologie de son maître Licinius qui la tient d’Origène. Le Fils est inférieur au Père, le Fils a été créé ex nihilo, ses perfections morales et personnelles ont conduit Dieu à l’adopter, qu’il est un intermédiaire entre Dieu et les hommes, que si la perfection divine est hors de portée de l’homme, celle du Fils peut être atteinte.

Ses théories se propagent d’autant mieux dans tous les ports d’Orient qu’il les met en musique et en vers dans une métrique correspondant aux ballades populaires. En 314, Le nouvel évêque d’Alexandrie, Alexandre d’Alexandrie et son secrétaire et fils adoptif Athanase professent d’autres théories en ce temps où le débat christologique [3] est animé.

Alexandre est le métropolite de la seule région qui alors comprend plusieurs évêques et de nombreuses communautés. Alexandrie est également la ville la plus prospère de l’empire romain. Il convoque donc un premier concile régional en 318. Arius y est immanquablement excommunié après avoir été enjoint de signer une profession de foi qui correspondait à une rétractation totale de sa théologie.

Il se réfugia en Bithynie [4] où il reçu le soutien de Eusèbe de Nicomédie, ville alors capitale de l’empire d’Orient dont l’évêque Eusèbe était un proche de la Cour.Ses vues furent déclarées acceptables par le concile de Nicomédie. L’excommunication prononcée précédemment est levée.

Constantin est un païen monothéiste. Il honore Sol Invictus [5] mais s’intéresse depuis longtemps au christianisme en gardant auprès de lui une espèce de conseiller aux affaires spirituelles, Ossius de Cordoue, l’un des rares théologiens occidentaux de l’époque. Il le mandate pour enquêter sur les querelles alexandrines.

Celui-ci s’embarque pour Antioche [6] où Arius s’était réfugié. Il arriva pour la préparation du concile d’Antioche dans laquelle il comptait bien intervenir.

En 325, Arius a 70 ans. Ossius lui proposa un 3ème brouillon de profession de foi qu’il avait probablement préparé avec Alexandre et Athanase. S’ajoutent à la profession de foi une série d’anathèmes, c’est à dire de malédictions portées sur ceux qui seraient d’un avis différent.

Du fait de la présence d’Ossius, envoyé de l’empereur, de nombreux évêques ariens se firent excusés, Paulin de Tyr par exemple.

Il se trouve donc 60 évêques pour signer la profession de foi d’Ossius et 3 pour la rejeter, Théodore de Laodicée, Narcise de Néromias et Eusèbe de Césarée. Tous 3 sont excommuniés et anathémisés. Ossius avait prévu que l’idée qu’Eusèbe de Césarée pût être excommunié ferait le tour du monde connu en un rien de temps et il imaginait que cela nuirait à sa réputation et affaiblirait sa crédibilité de théologien. Mais le concile d’Antioche laisse une porte de sortie, prévoyant une prochaine réintégration, au Concile d’Ancyre [7] qui procédera à l’élection du successeur de Philologion d’Antioche.

Anathématisé et exilé pendant plusieurs années, Arius demeure soutenu par Eusèbe de Nicomédie, se fait absoudre par quelques conciliabules et est rappelé d’exil par Constantin.

Le débat allait durer aussi longtemps que la longue vie d’Arius et d’Athanase. Il mourut subitement d’une violente colique en l’an 336, lors d’une dernière tentative de conciliation.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de encyclopédie Imago Mundi/ Arius/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 91

Notes

[1] Hérésie chrétienne qui a cours du 4ème au 6ème siècle sur l’instigation d’Arius, condamné par l’Eglise en 325 et en 381. Cette doctrine niant la consubstantialité du Fils avec le Père , c’est-à-dire niant l’essence divine de Jésus, se scinde ensuite en plusieurs tendances qui rencontrent un vaste écho dans l’Empire et hors de celui-ci.

[2] La Cyrénaïque était une province romaine d’Afrique du Nord, située entre les provinces d’Égypte et de l’Afrique proconsulaire. Ce territoire fait aujourd’hui partie de la Libye. Son nom provient de la ville grecque de Cyrène.

[3] La christologie est la discipline de la théologie dogmatique chrétienne qui étudie la personne, la doctrine et l’œuvre de Jésus-Christ. Elle part notamment de l’évolution des appellations données à Jésus de Nazareth, telles que Christ, Seigneur, Fils de Dieu, Messie. Par conséquent, la christologie porte sur le Christ, sa nature et sa doctrine.

[4] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie. Située au bord du Pont-Euxin, elle était limitée par la Paphlagonie à l’est, la Galatie et la Phrygie au sud, la Propontide et la Mysie à l’ouest. Les Bithyniens sont, selon Hérodote et Xénophon, d’origine thrace. Ils forment d’abord un État indépendant avant d’être annexés par Crésus, qui ajoute leur territoire à la Lydie. Ils passent ensuite sous domination perse, où la Bithynie est incluse dans la satrapie de Phrygie. Mais dès avant Alexandre le Grand, la Bithynie retrouve son indépendance. Nicomède 1er est le premier à se proclamer roi. Durant son long règne de 278 à 243av jc, le royaume connaît la prospérité et jouit d’une position respectée parmi les petits royaumes d’Asie Mineure. Cependant, le dernier roi, Nicomède IV, échoue à contenir le roi Mithridate VI du Pont. Restauré sur le trône par l’Empire romain, il lègue par testament son royaume à Rome en 74 av jc. La Bithynie devient alors province romaine. Sous Auguste elle devient province sénatoriale en 27av jc puis province impériale en 135.

[5] Sol Invictus est une divinité solaire apparue dans l’Empire romain au 3ème siècle. Elle reprend des aspects de la mythologie d’Apollon et du culte de Mithra, connaissant une grande popularité dans l’armée romaine. L’empereur Aurélien lui assure une place officielle à Rome en proclamant que le Soleil invaincu est le patron principal de l’Empire romain et en faisant du 25 décembre une fête officielle (dies natalis solis inuicti).

[6] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[7] Ankara