Prêtre, théologien et ascète chrétien libyen d’Alexandrie à l’origine de la doctrine qui porte son nom, l’arianisme [1]. Il naît en Cyrénaïque [2] dans la région des 5 cités et étudia sous l’érudit théologien et martyr Licinius d’Antioche
Il fut ordonné diacre en 311 par Pierre d’Alexandrie puis nommé prêtre, par Achille, un éphémère successeur de Pierre. En 314, on lui confia la communauté chrétienne du nom de Baucalis près du port d’Alexandrie.
Arius commence en 312 à professer la thèse suivante, issue de la théologie de son maître Licinius qui la tient d’Origène. Le Fils est inférieur au Père, le Fils a été créé ex nihilo, ses perfections morales et personnelles ont conduit Dieu à l’adopter, qu’il est un intermédiaire entre Dieu et les hommes, que si la perfection divine est hors de portée de l’homme, celle du Fils peut être atteinte.
Ses théories se propagent d’autant mieux dans tous les ports d’Orient qu’il les met en musique et en vers dans une métrique correspondant aux ballades populaires. En 314, Le nouvel évêque d’Alexandrie, Alexandre d’Alexandrie et son secrétaire et fils adoptif Athanase professent d’autres théories en ce temps où le débat christologique [3] est animé.
Alexandre est le métropolite de la seule région qui alors comprend plusieurs évêques et de nombreuses communautés. Alexandrie est également la ville la plus prospère de l’empire romain. Il convoque donc un premier concile régional en 318. Arius y est immanquablement excommunié après avoir été enjoint de signer une profession de foi qui correspondait à une rétractation totale de sa théologie.
Il se réfugia en Bithynie [4] où il reçu le soutien de Eusèbe de Nicomédie, ville alors capitale de l’empire d’Orient dont l’évêque Eusèbe était un proche de la Cour.Ses vues furent déclarées acceptables par le concile de Nicomédie. L’excommunication prononcée précédemment est levée.
Constantin est un païen monothéiste. Il honore Sol Invictus [5] mais s’intéresse depuis longtemps au christianisme en gardant auprès de lui une espèce de conseiller aux affaires spirituelles, Ossius de Cordoue, l’un des rares théologiens occidentaux de l’époque. Il le mandate pour enquêter sur les querelles alexandrines.
Celui-ci s’embarque pour Antioche [6] où Arius s’était réfugié. Il arriva pour la préparation du concile d’Antioche dans laquelle il comptait bien intervenir.
En 325, Arius a 70 ans. Ossius lui proposa un 3ème brouillon de profession de foi qu’il avait probablement préparé avec Alexandre et Athanase. S’ajoutent à la profession de foi une série d’anathèmes, c’est à dire de malédictions portées sur ceux qui seraient d’un avis différent.
Du fait de la présence d’Ossius, envoyé de l’empereur, de nombreux évêques ariens se firent excusés, Paulin de Tyr par exemple.
Il se trouve donc 60 évêques pour signer la profession de foi d’Ossius et 3 pour la rejeter, Théodore de Laodicée, Narcise de Néromias et Eusèbe de Césarée. Tous 3 sont excommuniés et anathémisés. Ossius avait prévu que l’idée qu’Eusèbe de Césarée pût être excommunié ferait le tour du monde connu en un rien de temps et il imaginait que cela nuirait à sa réputation et affaiblirait sa crédibilité de théologien. Mais le concile d’Antioche laisse une porte de sortie, prévoyant une prochaine réintégration, au Concile d’Ancyre [7] qui procédera à l’élection du successeur de Philologion d’Antioche.
Anathématisé et exilé pendant plusieurs années, Arius demeure soutenu par Eusèbe de Nicomédie, se fait absoudre par quelques conciliabules et est rappelé d’exil par Constantin.
Le débat allait durer aussi longtemps que la longue vie d’Arius et d’Athanase. Il mourut subitement d’une violente colique en l’an 336, lors d’une dernière tentative de conciliation.