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Théodore de Mopsueste dit également Théodore d’Antioche

lundi 29 septembre 2014, par lucien jallamion

Théodore de Mopsueste dit également Théodore d’Antioche (vers 352/355-428)

Évêque de Mopsueste en Cilicie de 392 à sa mort

Le pont romain de Mopsueste sur le Ceyhan Nehri.Né à Antioche dans une riche famille chrétienne ayant fourni de hauts responsables municipaux. Son frère est le futur évêque Polychronios d’Apamée [1]. Il est d’abord élève du rhéteur païen Libanios, puis, à 18 ans, poursuit ses études dans l’établissement chrétien de Diodore de Tarse , où il a pour condisciple Jean Chrysostome et Maxime de Séleucie.

A vingt ans, il abandonne ses études et renonce à la vie religieuse avec l’intention de se marier avec une certaine Hermione et de faire des études de droit, mais il est bientôt rappelé à sa vocation par deux longues lettres d’exhortation que lui adresse Jean Chrysostome.

Dès sa jeunesse, il a commencé son œuvre immense d’exégète des textes bibliques par le commentaire des Psaumes. Vers 380, il se lance dans la controverse théologique en défendant Basile de Césarée contre Eunome et contre les eustathiens [2].

Il est ordonné prêtre en 383 à Antioche par l’évêque Flavien d’Antioche , et, vers 386, rejoint en Cilicie [3] son maître Diodore, qui est métropolite de Tarse depuis 378.

En 392, il devient lui-même évêque de Mopsueste [4], dans la même région. En 394, il assiste à un concile à Constantinople et prêche devant l’empereur Théodose 1er, sur lequel il fait grande impression. Pendant les difficultés traversées par son ami de jeunesse Jean Chrysostome en 403/407, il lui reste constamment fidèle.

En 421/422, il reçoit Julien d’Éclane et d’autres pélagiens [5] chassés d’Occident, mais peu après leur départ, selon Marius Mercator, il participe à un concile provincial de Cilicie qui condamne le pélagianisme.

L’épiscopat de Théodore devait durer 26 ans. Il meurt en 428, respecté par les catholiques nicéens pour sa science et ses travaux exégétiques

Il fut une des principales figures de l’École théologique d’Antioche. Il développa une conception du mystère du salut qui impliquait qu’il existait deux natures parfaitement distinctes dans le Christ. Nestorius fut d’abord un de ses élèves à Antioche avant de devenir patriarche de Constantinople. Parmi ses autres élèves figurent Ibas d’Édesse et Théodoret de Cyr.

Après sa mort, le concile d’Éphèse, dominé par la forte personnalité du patriarche Cyrille d’Alexandrie, aboutit en 431 à la condamnation de ses thèses ou de thèses inspirées par lui sous le nom de nestorianisme [6], mais il ne fut pas nommément mentionné. Le Symbole d’union signé conjointement, en 433, par Cyrille, patriarche d’Alexandrie, et Jean, patriarche d’Antioche, permit le retour de la christologie antiochienne dont Théodore était un des principaux inspirateurs.

Ses écrits furent condamnés explicitement en 553 au deuxième concile de Constantinople [7], 125 ans après sa mort. Cette condamnation rencontra de la résistance dans l’Église latine, où beaucoup refusèrent la condamnation posthume d’un homme toujours considéré comme orthodoxe de son vivant, et pensèrent qu’à travers lui on remettait en cause le dyophysisme du concile de Chalcédoine.

Théodore fut selon la tradition un écrivain extraordinairement prolifique, mais sa condamnation posthume par l’Eglise romano byzantine, et les malheurs de l’Eglise de Perse qui l’avait seule gardé comme auteur de référence, ont grandement nui à la transmission de son œuvre, dont ne subsiste plus qu’une petite partie.

En dehors de sa christologie qui a inspiré le nestorianisme, Théodore est également connu pour s’être opposé à la doctrine du péché originel défendue par saint Augustin et saint Jérôme : pour lui, le péché n’est pas dans la nature, mais dans la volonté de l’homme, ce qui le rapproche du pélagianisme, qu’il aurait même inspiré par son disciple Rufin le Syrien, installé à Rome. Son traité Contre ceux qui disent que l’homme pèche par nature et non par intention (“réfutation des Dialogi in Pelagianos de saint Jérôme”) fait l’objet du codex 177 de la Bibliothèque de Photius.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Théodore de Mopsueste/ Portail des chrétiens d’Orient/ Théologien du IVe siècle

Notes

[1] Apamée actuellement Qal`at al-Madhīq est un site archéologique en Syrie, située près de l’Oronte, à 55 km au nord-ouest de Hama. Pendant la période byzantine, elle devint un archevêché. La ville eut fort à souffrir de la guerre qui opposa les Perses aux Byzantins sous le règne de l’empereur Héraclius.

[2] partisans d’Eustathe d’Antioche

[3] La Cilicie est une ancienne province romaine située dans la moitié orientale du sud de l’Asie Mineure en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’est par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province d’Adana : région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée. Vers 27, sous l’empereur Tibère, la Cilicie est rattachée à la province de Syrie. Certaines parties de la région restent néanmoins dirigée par des souverains locaux jusqu’à l’annexion complète par Vespasien en 74. La province est suffisamment importante pour qu’un proconsul y soit nommé.

[4] Mopsueste est une ville antique de Cilicia Campestris (plus tard la province de Cilicia Secunda) sur le Pyramos (l’actuel Ceyhan Nehri), un fleuve situé à 20 km de l’actuelle Adana (l’antique Antioche de Cilicie). La ville s’est appelée Misis, et depuis les années 1960, elle s’appelle Yakapinar.

[5] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[6] Doctrine hérétique de Nestorius qui reconnaissait les deux natures du Christ, humaine et divine, mais en niait la consubstantialité ; de ce fait même, l’hérésie niait que la Vierge puisse être appelée « Mère de Dieu ». Malgré sa condamnation par le concile d’Éphèse (431), le nestorianisme gagna la Perse, puis l’Asie, jusqu’à l’Inde et la Chine. Au 12ème siècle époque de son apogée, l’Église nestorienne comptait quelque 10 millions de fidèles. Aujourd’hui, seuls subsistent quelques dizaines de milliers de fidèles, principalement en Iraq et aux États-Unis, la majorité des nestoriens ayant rallié l’Église catholique à partir du 18ème siècle

[7] dit des Trois Chapitres