Petit-fils de Frédéric Barberousse, fils de l’empereur Henri VI et de Constance de Hauteville, héritière des rois normands, il voit le jour le 26 décembre 1194 à Jesi [1]. A 4 ans il sera orphelin et confié à la tutelle d’Innocent III. En 1209, Sur les conseils d’Innocent III, il épouse Constance d’Aragon qui lui donnera un fils.
En 1212, à 18 ans alors soutenu par le pape il sera désigné comme roi des Romains, les princes allemands vont abandonné à son profit le parti d’Otton de Brunswick après la défaite de Bouvines en 1214 et, abusant de la faiblesse politique d’Honorius III il se fait couronner empereur en 1220 à Aix-la-Chapelle.
Il réunit la Sicile à l’Empire Germanique. En 1226, il convoque la Diète de Crémone pour engager la restauration du pouvoir en Lombardie et les communes lombardes répondent en renouvelant la Ligue. En 1227 il engage le départ de la Croisade mais une épidémie le contraint au retour.
L’expédition est reportée à l’année suivante, mais Grégoire IX ne croit pas à la bonne foi de l’empereur et l’excommunie. En 1230 il fait la paix avec la Curie romaine et le pape retire son excommunication. En 1235, il se rend en Germanie où il cherche à faire obstacle à la rébellion de son fils Henri Roi de Germanie qui s’était allié avec ses ennemis ; il sera déposé et incarcéré. C’est la même année qu’il épouse Isabelle d’Angleterre, sœur d’Henri III, avec l’intention de se rapprocher des riches Guelfes de l’Ile.
De 1235 à 1239 Frédéric II mène une campagne contre les Communes lombardes, prise de Vicenza [2], échec du siège de Brescia [3] et bataille de Cortenuova [4]. En 1239, Grégoire IX excommunie Frédéric II et convoque contre lui un Concile à Rome. Il s’oppose à l’initiative et fait obstacle à l’arrivée des prélats. Sur la mer, près de l’Ile du Lys [5], la flotte impériale intercepte les navires qui transportent les pères conciliaires allemands et français.
Beaucoup d’entre eux sont tués, d’autres faits prisonniers au royaume de Sicile. En 1240, dans l’intention de résoudre définitivement par la force le contentieux avec la Curie, il tente une marche sur Rome mais renonce à ce projet et rentre en Sicile, puis il se consacre à la campagne de la Romagne avec la prise de Ravenne [6] et le siège de Faenza [7]. Lorsqu’il meurt le 13 décembre 1250 au château de Fiorentino. Sa disparition provoque l’écroulement de la puissance impériale, la partie germanique qu’il avait délaissée est soumise à l’anarchie féodale et aux luttes intestines.
Il sera surtout un souverain méditerranéen dans lequel on a vu un précurseur de la Renaissance. Il est connu pour sa très forte personnalité qui fit de lui l’un des souverains les plus originaux de l’histoire. Malgré l’éducation qu’il reçu d’Innocent III il fut, comme ses prédécesseurs, un adversaire acharné de la papauté. Il fait preuve d’une certaine indifférence en matière religieuse, qui n’exclut pas la poursuite des hérétiques mais l’incite à la tolérance envers les juifs et les musulmans.