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Foulque IV d’Anjou dit le Réchin ou le Querelleur

samedi 19 septembre 2020, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 1er décembre 2011).

Foulque IV d’Anjou dit le Réchin ou le Querelleur (1043 -1109)

Comte d’Anjou et de Tours de 1068 à 1109

Il était de la famille des Ingelgeriens [1] et fils cadet de Geoffroy II Ferréol, comte du Gâtinais [2] et d’Ermengarde d’Anjou. Il partagea avec son frère Geoffroy III le Barbu les biens de son oncle Geoffroy Martel.

En 1061, Guy-Geoffroy-Guillaume VIII, duc d’Aquitaine [3] occupe la Saintonge [4], mais Geoffroy et Foulque le battent à Chef-Boutonne [5] et Foulque récupère la Saintonge, cependant pour peu de temps, car Guillaume la reprend l’année suivante et chasse l’armée de Foulque.

Ne voulant se contenter de la seigneurie de Vihiers [6], il prend le tête de l’opposition baronniale contre son frère, lorsque celui-ci s’empêtre dans une dangereuse lutte contre le clergé. Il s’empare de Saumur [7] le 25 février 1067, puis d’Angers [8], le 4 avril 1067, capture son frère et l’emprisonne.

Il gagna facilement à sa cause quelques-uns des plus puissants vassaux de Geoffroy le Barbu, abandonné déjà par le clergé et excommunié par le légat papal [9]. Sûr de leur concours, il marche sur Angers le mercredi saint 4 avril 1067 et, grâce à la trahison de Geoffroy de Preuilly, de Renaud II de Château-Gontier, de Giraud de Montreuil et du prévôt [10] d’Angers, nommé Robert, il s’empare de la personne de Geoffroy et le jette en prison. La punition des traîtres ne se fait pas attendre. Foulque Réchin ne put ou ne voulut pas préserver ses affidés de la vengeance populaire. Le lendemain, une émeute terrible soulève la ville, Renaud de Château-Gontier, Geoffroy de Preuilly, Giraud de Montreuil, sont massacrés et le prévôt, appréhendé à son tour, a bientôt après un sort semblable.

Après une courte réconciliation, le combat reprend, et Foulque capture, dépose et emprisonne son frère à Chinon [11].

Certains de ses nouveaux vassaux, parmi lesquels Sulpice II d’Amboise, contestent son titre, il aura toujours affaire à une opposition en Anjou [12], où s’installe l’anarchie féodale. Pour s’assurer du soutien du roi Philippe 1er, il lui cède le Gâtinais. Il doit soumettre un par un ses vassaux turbulents, n’hésitant pas à prendre et incendier des châteaux.

Pour résister au duc de Normandie Guillaume le Conquérant, il conclut plusieurs alliances, mariant sa demi-sœur Hildegarde à Gui-Geoffroy-Guillaume VIII d’Aquitaine et sa fille Ermengarde d’Anjou au duc de Bretagne Alain Fergent dit Alain IV de bretagne. Il soutient aussi les barons du Maine [13] en révolte contre le duc de Normandie.

Il eu avec l’archevêque de Tours [14] une querelle qui faillit le faire excommunier ; mais ses libéralités lui assurent l’indulgence des commissaires nommés par le pape pour examiner sa conduite. Bertrade de Montfort, sa femme, lui est enlevée par Philippe 1er, roi de France. Il doit aussi combattre la révolte de son fils Geoffroy IV Martel. Il meurt à Angers en 1109.

Il eut de nombreuses épouses : d’abord Geoffroy Martel lui a donné la fille du fidèle Lancelin II, seigneur de Baugency [15], Hildegarde de Baugency.

Veuf, il se remarie avec Ermengarde de Bourbon, fille d’Archambaud III, sire de Bourbon*. Il la répudie et arrange son remariage avec Guillaume de Jaligny.

Il épousa en troisièmes noces le 21 janvier 1076 Aurengarde ou Orengarde de Chatelaillon, fille d’Isembard, seigneur de Châtel-Aillon, et la répudie en 1080, l’enferme dans le donjon de Beaumont lès Tours [16]. Puis, il épousa une fille de Gautier 1er, comte de Brienne, qu’il répudia avant 1090, pour Bertrade de Montfort fille de Simon 1er, seigneur de Montfort [17] et d’Agnès d’Évreux. Sa jeune épouse le quitte en 1092 pour épouser Philippe 1er

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Foulque IV d’Anjou/ Portail de l’Anjou et de Maine-et-Loire/ Portail de Tours/Catégories : Comte d’Anjou/ Comte de Tours

Notes

[1] Les Ingelgeriens sont un lignage de la noblesse franque, qui établit l’autonomie et la puissance du comté d’Anjou entre 930 et 1060, profitant des luttes entre les derniers Carolingiens et les Robertiens, ancêtres des Capétiens.

[2] Le Gâtinais se situait entre les villes d’Orléans et de Fontainebleau, et fut possédé par des seigneurs à qui fut confié la vicomté d’Orléans. À la fin du 10ème siècle, les vicomtes d’Orléans s’intitulaient comtes de Gâtinais. L’un d’eux, Geoffroy II Ferréol, épouse la sœur d’un comte d’Anjou et leur fils devint comte d’Anjou à l’extinction de la famille des Ingelgeriens. L’un de ses descendants sera Geoffroy V Plantagenêt.

[3] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers. Le duc d’Aquitaine était l’un des six pairs laïcs primitifs. L’Aquitaine a regroupé au fil des temps différents territoires. Pendant le règne d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers était la résidence habituelle des ducs.

[4] La Saintonge est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps. Partie intégrante de la province romaine d’Aquitaine ou Aquitania durant l’antiquité (Saintes devenant la première capitale de ce vaste ensemble), elle est ensuite placée selon les époques dans la mouvance des rois et ducs d’Aquitaine, des comtes d’Anjou puis des comtes de Poitiers ramnulfides, avant d’être de nouveau intégrée au duché d’Aquitaine pour plusieurs siècles.

[5] Chef-Boutonne est une commune du centre-ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres

[6] Commune angevine du sud Layon située dans les Mauges, ce territoire rural de l’ouest de la France se trouve au sud d’Angers (36 km), au nord-est de Cholet (28 km) et au sud-ouest de Saumur (37 km). Le pays fait partie au 9ème siècle des domaines de Saint-Hilaire de Poitiers (Poitou), et passe à la fin du 10ème siècle dans les mains des comtes d’Anjou. Vers 1010–1016, Foulques Nerra, comte d’Anjou, fait construire à Vihiers une puissante forteresse et y amène la population de Saint-Hilaire (ville close). Assez vite deux églises s’élèvent : Saint-Hilaire le château et Notre-Dame Saint-Jouin. Au milieu du 11ème siècle, Foulques IV d’Anjou dit le Réchin, est à la tête de la Saintonge et de la seigneurie de Vihiers. Son fils cadet, Foulques V d’Anjou dit le Jeune, fait construire deux autres églises : Saint-Jean en 1115 et Saint-Nicolas en 1125

[7] Saumur est une commune française sous-préfecture du département de Maine-et-Loire. Au temps de la Fronde, Saumur resta fidèle au roi. Mazarin et toute la cour y vinrent, en 1652, pour agir contre Angers, un moment révolté. Turenne, abandonnant la Fronde, y rejoignit la cour et y fit sa réconciliation avec elle. La révocation de l’édit de Nantes, en 1685, frappa cruellement Saumur. C’est la plus grande calamité dont cette ville ait été atteinte dans tout le cours de son histoire. Les protestants émigrèrent en masse et la population tomba à 6 000 habitants, c’est-à-dire qu’elle diminua dans la proportion des deux tiers, ces deux tiers renfermant la partie prépondérante par ses lumières, son activité, son industrie et ses richesses. L’édifice de prospérité élevé par Duplessis-Mornay s’écroula complètement.

[8] Angers est une commune de l’Ouest de la France située au bord de la Maine, préfecture du département de Maine-et-Loire. Capitale historique et place forte de l’Anjou, berceau de la dynastie des Plantagenêts, Angers est l’un des centres intellectuels de l’Europe au 15ème siècle sous le règne du « bon roi René ». La ville doit son développement comme son rôle politique et historique à sa position au niveau d’un point de convergence géologique, hydrographique, culturel et stratégique.

[9] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[10] Sous l’Ancien Régime, le prévôt est un fonctionnaire pouvant occuper plusieurs rôles. En France le royaume a été divisé en prévôtés au 11ème siècle. Le prévôt pouvait être un agent du roi domanial qui s’occupait des finances, de la justice et de l’administration et de l’ordre public sur une telle zone géographique. Le prévôt était surtout un officier de justice subalterne (ses décisions peuvent être changées par les baillis et sénéchaux) qui jugeait notamment en appel les jugements civils seigneuriaux. L’édit de Crémieu de 1536 lui donne le droit de juger certaines affaires en première instance. Le prévôt était élu dans les grandes villes comme Paris qui avait un prévôt particulier.

[11] La forteresse royale de Chinon, comme beaucoup de châteaux, est construite sur un éperon rocheux dominant la Vienne et la ville. Cette position stratégique lui permet de s’assurer le contrôle du passage sur la Vienne, affluent de la Loire. Le bourg s’est développé en contrebas, sur la rive.

[12] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11ème et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.

[13] Après 748 Le Maine et le Mans disparaissent des documents et chartes pour ne réapparaître qu’avec les Rorgonides qui sont probablement descendants de Roger et d’Hervé. À la mort de Gauzfrid en 878, son fils étant trop jeune pour lui succéder, le comté du Maine est donné à Ragenold, un rorgonide d’une branche cadette, puis Roger du Maine, marié à une carolingienne. Les Rorgonides se tournent alors vers les Robertiens et le comté est disputé entre les deux familles. Gauzlin II fils de Gauzfrid du Maine. Il est le dernier comte du Maine de sa famille, qui se le fait confisquer par le roi Charles III le Simple, au bénéfice de Robert le Fort, ancêtre des Capétiens. Sans enfant, Herbert II mort en 1062 désigne dans son testament Guillaume le Conquérant comme son successeur, mais les seigneurs du Maine se révoltent et appellent un oncle par alliance d’Herbert II.

[14] Le diocèse de Tours a été érigé dès le 3ème siècle. Celui-ci correspondait à la province romaine Lugdunensis Tertia (Lyonnaise III), province créée apparemment sous Maxime (Clemens Maximus augustus), vers 385, par subdivision de la province dioclétienne de Rotomagus / Rouen (Lyonnaise IIe). Il a été élevé au rang d’archidiocèse au 5ème siècle. Au 4ème siècle, le diocèse a été marqué par la figure emblématique de Saint Martin de Tours qui le dirige entre 371 et 397.

[15] Beaugency est une commune française située dans le département du Loiret. Sous l’autorité des sires de Beaugency, la cité connut un essor remarquable, lisible dans l’accroissement de la localité dans un triple système d’enceintes. La dernière enceinte d’enveloppement fut édifiée entre 1118 et 1130 et intégra un espace de plus de vingt hectares dont la ville ne sortit pas avant le 20ème siècle.

[16] Beaumont-lès-Tours est une ancienne commune d’Indre-et-Loire, située au sud-ouest de Tours, autour de l’ancienne abbaye de Beaumont-lès-Tours. La commune était située au sein de l’actuel quartier Giraudeau de Tours

[17] Une dizaine d’années avant l’an mil, Robert II le Pieux charge Guillaume de Hainaut de construire deux châteaux à Montfort-l’Amaury et à Épernon pour assurer la défense du domaine royal.