Fils de Hoël II de Bretagne et de Havoise de Bretagne. Né au château de Châteaulin [1], il devient duc de Bretagne à la mort de son père le 13 avril 1084. Il doit rétablir l’autorité ducale dans le comté de Rennes contre Geoffroy Grenonat, demi-frère de Conan II, auquel il avait succédé comme comte viager. Dès 1084, il prend Rennes à la tête de son armée et envoie Grenonnat à Quimper, qui y meurt la même année, permettant à Alain de récupérer le titre de comte de Rennes [2]. La même année, il nomme son fidèle frère Mathias à la tête du comté de Nantes [3] et reprendra personnellement le titre à la mort de celui-ci en 1103.
En 1087, il épouse en premières noces Constance de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant, qui mourra empoisonnée en 1090 sans lui donner de descendance. En 1093, il épouse Ermengarde d’Anjou, fille de Foulque IV le Réchin et arrière-petite-fille de Foulque Nerra.
Il préfère séjourner dans la partie bretonnante du duché dont il était originaire et habite volontiers dans ses châteaux d’Auray [4] et surtout de Carnoët [5] non loin de l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé [6] régie par son oncle Binidic dit Benoît de Cornouaille .
La tranquillité dans laquelle vit le duché lui permet de répondre à l’appel de Urbain II et, en compagnie d’autres seigneurs bretons, de se joindre, au cours de l’été 1096, à la première croisade. Il s’absente de Bretagne durant 5 ans laissant le duché sous la ferme autorité d’Ermengarde.
De retour de la croisade et sous l’influence de sa pieuse épouse, Alain s’intéresse de plus en plus aux questions religieuses et soutient la réforme du clergé séculier menée par Marbode, évêque de Rennes [7].
Cette évolution vers le spirituel ne l’empêche pas de prendre le parti du roi d’Angleterre Henri 1er Beauclerc dans son conflit avec le frère de celui-ci, Robert Courteheuse, et il participe à la bataille de Tinchebray [8] en 1106. Il devient le vassal d’Henri 1er et marie son fils Conan à la fille naturelle du roi d’Angleterre, Mathilde.
Malade, il abdique en 1112 en faveur de Conan et se retire en l’abbaye Saint-Sauveur de Redon [9]. Il y meurt le 13 octobre 1119 et y est inhumé.