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Geoffroy II dit Martel

mardi 29 décembre 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 16 novembre 2011).

Geoffroy II dit Martel (1005-1060)

Comte de Vendôme de 1032 à 1056-Comte d’Anjou de 1040 à 1060-Comte de Tours de 1044 à 1060

Gravure représentant Geoffroy Martel. (Source : Recueil. Portraits de Geoffroy Martel, comte d'Anjou BNF)Fils de Foulque III Nerra, comte d’Anjou, et d’Hildegarde. Il débuta sa carrière en se faisant une place hors d’Anjou, son père ne voulant pas partager le pouvoir en Anjou. Il épousa en 1032 Agnès de Bourgogne, la veuve du comte de Poitiers Guillaume V le Grand. Son épouse, voulant garder une place prééminente en Aquitaine, l’incita à intervenir dans cette région, où il combattit des fils issus des premiers mariages de Guillaume V, Guillaume VI et Eudes. Il vainquit Guillaume VI en 1033 à Moncontour [1] et s’empara de la Saintonge. À la mort d’Eudes, tué en 1039 au siège de Mauzé [2] en attaquant Geoffroy II de Thouars, un allié de Geoffroy, ce fut son beau-fils Guillaume VII Aigret qui devint comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, et Geoffroy profita de son jeune âge pour avoir la mainmise sur ces fiefs.

Durant cette période, en 1032, sa demi-sœur Adèle, comtesse de Vendôme, se brouilla avec son fils Foulques l’Oison et céda à Geoffroy sa moitié du comté de Vendôme. Rapidement Geoffroy fit la conquête de l’autre moitié, évinçant Foulques, qui ne récupéra le comté qu’en 1056, sur la demande du roi Henri 1er. Durant sa période à Vendôme, il fonda l’abbaye de la Trinité [3].

La rivalité grandit entre le père, Foulque Nerra, et le fils, Geoffroy, qui souhaitait prendre la tutelle du comté d’Anjou. Une guerre les opposa de 1036 à 1039, au terme duquel Geoffroy fut vaincu. Cependant, Foulques mourut l’année suivante.

Allié au roi Henri 1er, il combat la maison de Blois et vainc et capture le comte Thibaut III à la bataille de Nouy [4] en 1044. Celui-ci ne recouvrera sa liberté qu’en échange de la Touraine [5], où Geoffroy évincera les partisans du comte de Blois. Mais le roi commença alors à s’inquiéter de la puissance du comte d’Anjou et chercha à contrecarrer les ambitions de ce dernier.

Après la Touraine, il tenta de s’emparer du comté du Maine [6], mais se heurta à l’opposition d’Hugues IV du Maine et de Gervais de Bellème seigneur de Château-du-Loir [7], évêque du Mans et au soutien que Guillaume le Conquérant, duc de Normandie apporta à ses ennemis. Ayant capturé en 1047 et gardé prisonnier Gervais pendant 7 ans, il fut excommunié par le pape en 1049. Il finit par prendre le Mans en 1057, mais cette conquête ne lui survivra pas.

Il abandonne ses titres en 1060, se fit moine à Saint-Nicolas d’Angers [8] et meurt le 14 novembre.

De ces différentes épouses, il n’eut aucun enfant, et ce fut son neveu Geoffroy III le Barbu, fils de sa sœur Ermengarde-Blanche, qui lui succéda.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire des Comtes d’Anjou (1040 - 1150)/Geoffroy II Martel (1005-1060)

Notes

[1] Moncontour est une commune française, située dans le département de la Vienne et la région Poitou-Charentes. La cité est à la frontière de l’Anjou après 1034 et la victoire de Geoffroy II d’Anjou, fils de Foulques Nerra, sur Guillaume VI de Poitiers, duc d’Aquitaine. Les trois cités de Moncontour, Mirebeau et Loudun furent cédées au comte d’Anjou, tout en restant dans le diocèse de Poitiers. Moncontour est fortifié par les comtes d’Anjou. En 1370, les Poitevins, dépendant des Anglais, s’emparèrent de la place forte, mais Du Guesclin la reprit en 1372.

[2] Mauzé sur le Mignon est une commune française, située dans le département des Deux-Sèvres et la région Poitou-Charentes. Relié au réseau fluvial du marais poitevin via le canal du Mignon, Mauzé sur le Mignon a connu jadis de nombreux échanges commerciaux grâce à son port, point de départ du canal.

[3] L’abbaye de la Trinité de Vendôme est fondée en 1033 par Geoffroy 1er Martel, comte de Vendôme. La légende raconte que le comte de Vendôme et sa femme virent un matin une boule tomber dans une fontaine dans les prés, puis une deuxième, et une troisième. Le comte stupéfait ordonna qu’une abbaye soit construite à cet endroit et que l’autel soit placé là où la fontaine était installée. Très rapidement prospère, l’abbaye est fréquemment en conflit avec les comtes de Vendôme à propos de leur droits respectifs, conflit où ils eurent souvent le dessus.

[4] Après l’avènement de Henri 1er en 1031 débute une guerre contre la puissante maison de Blois marquée par la victoire de Henri 1er et de son allié angevin Geoffroy II Martel à la bataille de Nouy en 1044. Nouy se situe sur la rive droite du Cher sur la commune de Saint Martin le Beau Geoffroy II Martel, comte d’Anjou remporte une victoire décisive sur le comte de Blois. Suite à cette victoire la Touraine, sauf l’abbaye de Marmoutier, passe sous la tutelle des Comtes d’Anjou.

[5] La Touraine est une des anciennes provinces de France héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones, dont elle tire son nom. Les comtes d’Anjou et de Blois, maîtres politiques de la Touraine, sont longtemps plus puissants que les rois capétiens, mais la généralisation de la seigneurie franco-flamande et son besoin de garantie de paix réhabilitent le pouvoir central longtemps oublié. Au terme d’une reprise capétienne séculaire, Philippe Auguste s’impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt après 1216. Toute la Touraine (et pas seulement la portion de la ville de Saint Martin de Tours) et quelques places fortes est sous l’égide de la maison royale de France.

[6] Le comté du Maine apparaît au 9ème siècle, à l’époque carolingienne. Il occupe une position stratégique, puisqu’il se trouve sur la frontière de la Bretagne, de la Normandie et de l’Anjou. Il sert donc d’État tampon jusqu’à la fin du Moyen Âge et connaît plusieurs guerres liées aux Capétiens et aux Plantagenêts. Il est rattaché au domaine royal en 1204 puis est disloqué en 1790 lors de la création des départements.

[7] Château-du-Loir est une commune française, située dans le département de la Sarthe. Aux confins de l’Anjou historique, et du Maine, Château-du-Loir est situé aux limites du pays du Maine angevin, près de la Touraine. La situation géographique privilégiée du canton attira de nombreuses convoitises tout au long de l’histoire. Les rois de France et d’Angleterre se disputèrent cette place forte, chef-lieu d’une sénéchaussée de 78 paroisses (doyenné rattaché au diocèse du Mans), jusqu’en 1789. Cette importance était due surtout à sa situation géographique qui lui valut d’être victime de la rivalité des couronnes de France et d’Angleterre. Quand le dernier seigneur de Château-du-Loir n’eut plus de descendance mâle vers 1095, la châtellenie de Château-du-Loir fut possédée successivement par Geoffroi le Bel dit Plantagenêt (lignée angevine) qui mourut en 1151 et par les rois d’Angleterre dont Geoffroi fut la souche, depuis Henri II jusqu’à Jean sans Terre. La ville fut reprise par Philippe Auguste en 1161 et fut donnée à Guillaume des Roches, sénéchal d’Anjou, seigneur de Longué-Jumelles et de Sablé-sur-Sarthe, qui en 1219 fonda l’abbaye de Bonlieu.

[8] L’abbaye Saint-Nicolas était une abbaye fondée vers 1010 par Foulques Nerra à Angers dans le département du Maine-et-Loire. L’abbaye Saint-Nicolas fut érigée sur les ordres du comte d’Anjou, Foulques Nerra, vers 1010, consacrée par le pape Urbain II le 10 février 1096.