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La république romaine dans la tourmente

mercredi 8 janvier 2025, par lucien jallamion

146 à 27 av. jc La république romaine dans la tourmente

En 146 av. jc, le consul Scipion Émilien, petit-fils de Scipion l’Africain, s’empare de Carthage et la détruit jusqu’aux fondations. L’Afrique est transformée en province romaine [1], de même que la péninsule ibérique [2].

La même année, la Macédoine [3] devient province romaine et les légions s’emparent de Corinthe [4]. L’ensemble de la Grèce se soumet. Elle se venge à sa manière en transmettant à Rome une part de sa culture, selon le mot du poète Horace Graecia capta ferum victorem cepit [5].

Rome domine désormais les péninsules italienne et ibérique, l’Afrique [6], la mer Égée [7] et la mer Adriatique [8]. Mais en dépit de sa puissance, la république continue d’être gouvernée comme aux premiers temps de son existence, quand elle n’était qu’une petite cité parmi d’autres. À la noblesse issue des anciennes familles patriciennes [9] de Rome, qui accapare le pouvoir, s’oppose désormais la masse misérable des plébéiens [10] issus de paysans chassés de leur terre ou d’esclaves affranchis.

Entre les deux figurent les chevaliers [11]. Ce sont des hommes d’affaires enrichis dans le gouvernement des provinces ou l’affermage des impôts. Leur nom (en latin equites) vient de ce qu’à l’origine ils étaient assez riches pour s’offrir un cheval. Ils veulent être mieux considérés sans pour autant accéder aux fonctions sénatoriales [12].

Les 600 sénateurs qui siègent à la Curie [13], sur le Forum, se montrent incapables de gérer un ensemble territorial qui domine désormais la Méditerranée.

Plusieurs hommes d’exception vont tenter de réformer les institutions romaines : les Gracques [14], Marius, Sylla, Pompée et pour finir César.


Une réforme impossible

En 133 av. jc, Tiberius Sempronius Gracchus, élu tribun de la plèbe, tente de soulager le sort des citoyens sans ressources en leur allouant une partie du domaine public, l’ager publicus [15], constitué de terres enlevées aux peuples vaincus, voire aux alliés italiens.

C’est la lex Sempronia [16]. Une dotation en capital puisée dans le trésor de Pergame [17] est destinée à faciliter l’établissement de ces nouveaux paysans [18].

Les nantis, qui tirent d’énormes profits de l’exploitation de l’ager publicus par des esclaves, s’opposent à la loi agraire de Tiberius cependant que les Romains pauvres se soucient assez peu de reprendre le chemin des champs. Tiberius passe outre et promulgue sa loi au prix d’une entorse à la légalité. Cela lui vaut d’être assassiné en 129 av. jc.

Avec plus d’habileté, son frère Caïus tente à son tour, 6 ans plus tard, de relancer la réforme agraire. Il s’appuie sur les riches plébéiens et le parti populaire. Les populares [19] sont des patriciens [20] qui croient à la nécessité d’une réforme pour préserver la paix sociale. Ils s’opposent aux optimates [21] ou conservateurs qui voient le salut de Rome dans le renforcement du pouvoir du Sénat et le retour aux institutions anciennes.

Élu tribun, Caïus fait d’abord passer une loi judiciaire qui substitue les chevaliers aux sénateurs dans les jurys des tribunaux criminels. Assuré du soutien des chevaliers, il inaugure par une loi frumentaire la distribution mensuelle de blé à bas prix, voire gratuit, aux citoyens pauvres de Rome. Il reprend enfin la loi agraire de son frère en organisant la création de colonies agricoles dans les territoires récemment soumis, notamment sur le site de Carthage.

Caïus entre en conflit avec le Sénat lorsqu’il projette d’élargir la citoyenneté romaine à l’ensemble des habitants du Latium [22], la province de Rome.

Un autre tribun, Livius Drusus, complice du Sénat, propose des réformes encore plus démagogiques. Le peuple se laisse prendre à son jeu. Il se détourne de Caïus et celui-ci échoue à se faire réélire pour un troisième tribunat. Il ne reste plus qu’à abroger ses réformes. Le consul Opimius en fait la proposition et comme les partisans de Caïus se révoltent, Opimius obtient du Sénat des pouvoirs dictatoriaux [23] et marche contre eux.

3 000 partisans de Caïus Gracchus sont acculés sur l’Aventin [24] et tués en 121 av. jc. Lui-même, à bout de course, n’a d’autre recours que de demander la mort à un esclave. Ses projets de colonies agricoles tombent rapidement en quenouille et, au lieu que l’exode rural se ralentisse, il est au contraire accéléré par les distributions de blé gratuites instaurées à Rome par Caïus Gracchus !


À la fin de la République, le Sénat se montre impuissant à abolir ou restreindre les lois frumentaires [25], mises en place par Caïus Gracchus et ses successeurs. En instaurant des distributions gratuites de blé aux citoyens pauvres de Rome, ces lois rendent ceux-ci très vite dépendants de l’assistance publique.

Au fil des ans, les distributions gratuites de blé aux citoyens de Rome [26] s’amplifient jusqu’à concerner plus de 600 000 personnes sur une population d’un million d’habitants. L’un des effets les plus pernicieux du système était d’inciter les patrons à émanciper leurs esclaves, non pour des raisons morales ou sociales, mais par pur calcul économique : se décharger sur l’État du fardeau de leur entretien.


En 106 av. jc survient Marius, un patricien de 51 ans qui s’est illustré dans la conquête de l’Afrique. Il est proche du parti populaire. À l’occasion de la guerre contre les Numides [27], il éprouve comme les autres généraux de la difficulté à recruter des citoyens pour ses légions.

Marius, qui bénéficie d’une fortune colossale, élargit le recrutement à l’ensemble des citoyens romains, y compris ceux qui ne possèdent rien, quitte à verser une solde à ces derniers en échange d’un engagement pour 15 ans.

Cette innovation se généralise très vite. Elle permet aux paysans des campagnes italiennes et aux citadins aisés de Rome d’échapper aux astreintes du service militaire. Mais elle débouche aussi sur une armée de métier, avec des soldats non plus dévoués à la République mais au général capable de leur assurer solde, butin, gloire et promotion.


Aux premiers temps de la République, les légionnaires reçoivent une partie de leur rémunération sous forme de sel [28], car cet ingrédient coûteux est indispensable à leur nourriture comme à celle de tous les hommes. Avec le temps, la rémunération en nature se transforme en monnaie sonnante et trébuchante. C’est le salarium, autrement dit la monnaie pour acheter le sel. De ce mot, nous avons fait salaire.

La solde, qui désigne en français la rémunération habituelle d’un militaire ou soldat, nous vient du mot solidus, qui veut dire en latin solide ou massif. C’est le surnom élogieux donné dans l’Antiquité tardive à la monnaie en or créée par l’empereur Constantin. De ce mot, nous avons aussi tiré par simple déformation phonétique le mot... sou.


Pendant le séjour de Marius en Afrique, Rome est affectée par une menace nouvelle autant qu’inattendue : 2 peuplades venues de Germanie [29], les Cimbres [30] et les Teutons [31], ravagent la Gaule romaine [32].

Fort heureusement, les Germains se retirent en Espagne pendant 3 ans plutôt que de se diriger de suite vers Rome. Ce répit inespéré permet à Marius de préparer la contre-offensive.

Réélu consul plusieurs années de suite en dépit des usages, Marius écrase les Teutons près d’Aix [33] en 102 av. jc et l’année suivante les Cimbres dans la plaine de Verceil [34], sur les bords du Pô [35]. Immensément populaire, il est qualifié de “troisième fondateur” de Rome.

Marius est réélu une 6ème fois consul en 100 av. jc. Il s’allie aux chefs du parti populaire, dont le tribun de la plèbe Saturninus. Mais celui-ci se rend coupable de menées factieuses et sème la terreur à Rome. Le général doit alors se retourner contre lui et le tuer.

Désireux de se faire oublier après ce faux-pas, Marius part en mission en Asie [36]. Il projette secrètement de susciter une guerre contre le roi du Pont [37],Mithridate, pour s’offrir de nouvelles victoires et retrouver sa popularité d’antan.


Cependant, en Italie, les alliés de Rome, au premier rang desquels les Samnites [38], réclament un statut d’égalité avec les citoyens romains.

Les habitants de ces cités italiennes ne tolèrent plus d’être soumis aux mêmes obligations que les Romains en matière militaire et de ne pas bénéficier des mêmes avantages, en matière de droits civils [39] et de droits civiques [40].

Ils se plaignent d’être assujettis à des obligations variables en fonction des traités conclus par Rome avec chaque cité. Ils s’inquiètent surtout des projets agraires, comme celui de Tiberius Gracchus, qui promettent aux citoyens romains des terres prélevées sur les domaines des alliés.

Le tribun Livius Drusus tente bien de convaincre le Sénat d’accorder la citoyenneté aux alliés en 92 av. jc mais il est assassiné.

Faute d’être entendues, les cités italiennes préparent en secret un soulèvement. Elles échangent des otages les unes avec les autres pour consolider leur alliance. Elles se donnent aussi un gouvernement et des institutions communes calquées sur celles de Rome et même une capitale, Italica [41] !

Le soulèvement éclate en 90 av. jc. Pris de court, le Sénat engage la guerre contre ses alliés et rappelle Marius mais celui-ci s’engage mollement dans cette guerre dite sociale. Après quelques premiers succès, les alliés, cantonnés dans les montagnes des Apennins [42], éprouvent de plus en plus de mal à coordonner leurs opérations.

Mais les Étrusques [43], les Grecs du sud et même les Latins, jusque-là restés à l’écart, menacent de se joindre à la révolte. Celle-ci prend un caractère impitoyable : exactions et massacres se multiplient dans les 2 camps, la péninsule est dévastée.

Le Sénat se résout à accorder le droit de cité aux alliés restés fidèles puis aux insurgés sous réserve qu’ils se fassent enregistrer à Rome dans les 60 jours.

L’honneur de la victoire revient en définitive à Sylla en 89 av. jc. Aussitôt après, c’est à lui que le Sénat confie le soin de mener la guerre contre le roi du Pont. Mais cette décision contrarie Marius, représentant du parti populaire.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de La république romaine dans la tourmente de André Larané. Source : herodote/La Republique romaine dans la tourmente/

Notes

[1] L’Afrique ou Afrique proconsulaire, est une ancienne province romaine qui correspond à l’actuelle Nord et sud Est Tunisien, plus une partie de l’Algérie et de la Libye actuelle. La province d’Afrique est créée en 146 av. jc, après la destruction de Carthage, au terme de la 3ème guerre punique ; ayant Utique pour capitale, elle est séparée du royaume de Numidie par une ligne de démarcation, la fossa regia. En 46 av. jc, Rome annexe la Numidie avec le nom de « nouvelle province d’Afrique » (Africa Nova) pour la distinguer de la première (Africa Vetus). Vers 40-39 av. jc, les deux provinces sont réunies dans la province dite d’Afrique proconsulaire ; ayant Carthage pour capitale, elle s’étend, d’ouest en est, de l’embouchure de l’Ampsaga (auj. l’Oued-el-Kebir, en Algérie) au promontoire de l’Autel des frères Philènes (auj. Ras el-Ali, en Libye). En 303, celle-ci est divisée par Dioclétien en trois provinces : la Tripolitaine, la Byzacène et l’Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.

[2] L’Hispanie est le nom donné par les Romains à la péninsule Ibérique. Depuis le 15ème siècle l’Hispanie est l’hôte des États modernes espagnol et portugais. Au début les Carthaginois installent des comptoirs commerciaux sur la côte, sans pousser plus profondément à l’intérieur de l’Hispanie. En 501 av.jc, ils s’emparent de Gadès (Cadix), une ancienne colonie phénicienne. Après la première Guerre punique, les Carthaginois s’étendent rapidement dans le Sud, sous la conduite des Barcides. Ils y exploitent des mines d’or et redonnent à Carthage sa puissance économique et commerciale. En 230, ils fondent Carthagène, la nouvelle Carthage (Cartago Nova). En 218 av.jc, Hannibal forme une puissante armée qui comprend un contingent d’Ibères, et commence la deuxième Guerre punique en prenant Sagonte, puis en marchant vers l’Italie. Les Romains ne peuvent l’intercepter en Gaule, et dirigent une partie des leurs forces sur l’Hispanie, qui devient un théâtre d’opération de cette guerre. Après divers affrontements, Scipion l’Africain prend Carthagène en 209, et en 207, Hasdrubal mène les dernières forces carthaginoises de l’Hispanie vers l’Italie. En 202, la capitulation de Carthage livre officiellement l’Hispanie carthaginoise à Rome. En 197 av.jc, les Romains divisent l’Hispanie en deux provinces : Hispanie citérieure, donnant sur la Méditerranée, et Hispanie ultérieure (car plus éloignée de Rome), comprenant le Sud et tournée vers l’océan.

[3] La province romaine de Macédoine s’étendait sur le nord de la Grèce actuelle. Elle englobait l’Albanie et la République de Macédoine actuelles. La province fut fondée en 146 av. jc. Elle succédait au royaume de Macédoine dont le dernier souverain, Andriscus, avait été défait en 148 av. J.-C. par le général Q. Cæcilius Metellus. Cette province était sénatoriale gouvernée par un ancien préteur.

[4] Corinthe était l’une des plus importantes cités de la Grèce antique, située dans les terres au pied de son acropole, l’Acrocorinthe. Elle abritait autrefois un célèbre temple d’Aphrodite.

[5] La Grèce conquise a conquis son vainqueur

[6] l’actuelle Tunisie

[7] La mer Égée est une mer intérieure du bassin méditerranéen, située entre l’Europe et la Grèce à l’ouest, et l’Asie et la Turquie à l’est. Elle s’étend de la côte thrace et du détroit des Dardanelles au nord jusqu’à la Crète au sud.

[8] La mer Adriatique sépare la péninsule italienne de la péninsule balkanique. L’Adriatique est le bras de la Méditerranée situé le plus au nord en s’étendant du canal d’Otrante (qu’elle inclut et où elle rejoint la mer Ionienne) jusqu’aux villes de Venise et de Trieste et à l’embouchure du Pô. Les pays côtiers sont l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et l’Albanie, ainsi que la Grèce par l’île de Corfou.

[9] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.

[10] La plèbe est une partie du peuple romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définissent par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.

[11] Les chevaliers romains sont une classe de citoyens de la Rome antique organisés en ordre équestre, venant dans la hiérarchie sociale immédiatement après l’ordre sénatorial. Choisis par les censeurs, les chevaliers sont les plus fortunés et les plus honorables des citoyens en dehors des sénateurs. Bien que cette appartenance puisse théoriquement être remise en cause à chaque censure, elle est héréditaire en pratique. Le chevalier se reconnaît par ses ornamenta, dont la bande de pourpre étroite cousue sur sa tunique, et le port de l’anneau d’or. Sous la République, les chevaliers se voient attribuer un poids électoral privilégié et un rôle militaire, mais restent en dehors de la carrière des honneurs (cursus honorum). Sous l’Empire, les empereurs leur accordent une place croissante dans l’administration impériale, qui culmine dans la seconde moitié du 3ème siècle, entre les règnes de Gallien et Dioclétien. Au début du 4ème siècle, l’empereur Constantin inverse cette tendance en intégrant les chevaliers de rang élevé dans l’ancien Sénat, tandis le nombre de chevaliers de rang inférieur augmente et dévalue le prestige du titre, jusqu’à sa disparition au 5ème siècle.

[12] celles-ci interdisent la pratique du commerce et de toute activité qui ne serait pas liée à la terre

[13] Les curies sont organisées à partir des gentes (ou parenté ethnique, les familles). Par conséquent, bien après que les comices curiates ont perdu une grande partie de leurs pouvoirs politiques, elles conservent la juridiction des problèmes liés aux gentes. Sous la direction du pontifex maximus, les comices curiates s’occupent des vœux et adoptions (adrogatio). Elles peuvent également introniser certains prêtres et transférer des citoyens des classes patriciennes vers les classes plébéiennes. En 59 av. jc, elles transfèrent le patricien Publius Clodius Pulcher dans la classe plébéienne pour qu’il puisse se présenter au tribunat de la plèbe. En 44 av. jc, elles ratifient la volonté de Jules César, et l’adoption de son neveu Caius Octavius (le futur empereur Auguste) comme son fils et héritier.

[14] Les frères Tiberius Sempronius Gracchus et Caius Sempronius Gracchus, surnommés les Gracques, sont deux hommes d’État romains. Issus de la nobilitas plébéienne, fils du consul Tiberius Sempronius et de Cornelia Africana, petits-fils de Scipion l’Africain, ils sont renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain.

[15] L’ager publicus doit être différencié de l’ager romanus. Littéralement, c’est le territoire qui appartient au peuple romain contrairement à l’ager romanus qui appartient à Rome. Le Decemviri Agris Dandis Adsignandis était le collège de magistrats spécialisé dans le contrôle et la distribution de l’ager publicus. La tradition romaine légendaire fait remonter la création de l’ager publicus à Romulus. L’ager publicus s’est enrichi des territoires confisqués par Rome après conquête surtout à partir des guerres samnites. En théorie, lorsque Rome conquiert un royaume ou une cité, elle lui confisque environ 50 à 60 % de ses terres qui deviennent de l’ager publicus. S’ajoutent aussi à l’ager publicus les mines et les salines, dont les productions sont stratégiques pour l’État romain.

[16] La Lex Sempronia est une loi proposée par le tribun de la plèbe Tiberius Gracchus en 133 av. jc à Rome. L’objectif de la loi est de mettre en place une réforme agraire, en limitant la grande propriété sur l’ager publicus et en redistribuant à la plèbe les terres récupérée

[17] Pergame est une ancienne ville d’Asie Mineure, en Éolide située au nord de Smyrne, au confluent du Caïque et du Cétios, à environ 25 km de la mer Égée. À l’heure actuelle, son nom est Bergama (Turquie, province d’Izmir).

[18] selon un processus constant à Rome, les conquêtes sont mises à profit pour améliorer le sort des citoyens ; comme toutes les cités antiques, Rome ignore l’impôt sur les personnes physiques

[19] Les populares formaient une tendance politique populiste qui marqua la République romaine, notamment au 2ème siècle av. jc, en s’appuyant sur les revendications des couches les plus pauvres de la société romaine et des non citoyens. Ce ne fut pas un parti politique au sens moderne, mais un clivage majeur dans les luttes politiques et sociales romaines, permettant aux acteurs politiques de se situer face au conservatisme des optimates au sein d’alliances personnelles souvent mouvantes. Lancé par des aristocrates réformistes comme les Gracques, qui gagnèrent l’appui de la classe montante des chevaliers, le mouvement évolua vers la démagogie et le populisme, et fut récupéré par des ambitieux tels que Marius, Cinna, Catilina ou des agitateurs comme les tribuns Saturninus et Clodius Pulcher. Pompée, d’origine équestre puis Jules César, patricien ambitieux, s’appuyèrent sur les populares pour leur ascension au pouvoir. La fin des guerres civiles et la consolidation du pouvoir d’Auguste correspondent à l’extinction du mouvement populares, avec la satisfaction des revendications qui étaient à son origine et avec la fin des luttes de pouvoir.

[20] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.

[21] Optimates, tendance politique aristocratique et conservatrice qui marqua le dernier siècle de la République romaine, par son opposition aux populares. Ce ne fut pas un parti politique au sens moderne, mais un clivage majeur dans les luttes politiques et sociales romaines, permettant aux acteurs politiques de se situer face au réformisme et au populisme des populares au sein d’alliances personnelles souvent mouvantes.

[22] Le Latium, ou officiellement Lazio en italien, est une région d’Italie centrale. Sa capitale est Rome. Elle est délimitée par la Toscane, l’Ombrie, les Abruzzes, le Molise, la Campanie et la mer Tyrrhénienne. Le Latium est habité depuis le 2ème millénaire av. jc par les Latins qui subissent la domination étrusque. Pour lutter contre celle-ci, ils ont formé la Ligue latine, qui comprenait une trentaine de cités, dont Albe. Au 4ème siècle av. jc, le Latium fut soumis par Rome et ses habitants devinrent des citoyens romains.

[23] Le dictateur est, durant la République romaine, un magistrat extraordinaire qui détient les pleins pouvoirs (imperium) pour un mandat qui ne peut, à l’origine, excéder six mois. Selon la tradition, le titre a été institué en 501 av. jc pour répondre à une situation d’urgence militaire, mais un magister populi (littéralement « maître du peuple ») existe déjà sous la Royauté romaine.

[24] L’Aventin est l’une des sept collines de Rome, de toutes la plus méridionale, située entre le Tibre, le mont Cælius et le mont Palatin, de nos jours dans la zone urbaine qui porte son nom.

[25] de froment ou blé

[26] à l’exclusion des étrangers et des esclaves

[27] La Numidie est d’abord un ancien royaume berbère, qui alterna ensuite entre le statut de province et d’état vassal de l’Empire romain. Elle est située sur la bordure nord de l’Algérie moderne, bordé par la province romaine de Maurétanie, de nos jours l’Algérie et le Maroc, à l’ouest, la province romaine d’Afrique, la Tunisie, à l’est, la mer Méditerranée vers le nord , et le désert du Sahara vers le sud. Ses habitants étaient les Numides.

[28] en latin, sal

[29] La Germanie est le nom donné, dans l’Antiquité, à la région d’Europe centrale séparée du monde romain par le Rhin et le Danube et s’étendant approximativement, à l’est, jusqu’à la Vistule. Le territoire de la Germanie était peuplée par les Celtes avant que divers peuples germaniques ne s’y installent au cours du 1er millénaire av. jc. La Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même si certains territoires importants des unes et des autres peuvent se superposer. Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui allemands d’une part, et des contrées actuellement allemandes sans aucune équivoque possible, qui n’étaient pas d’un point de vue administratif en Germanie romaine, d’autre part. Les anciens, depuis le 2ème siècle av. jc jusqu’à l’arrivée massive des peuples slaves au vie siècle, nommaient Germanie l’espace limité au nord par la mer Baltique et la mer du Nord, au sud par les Beskides occidentales et le nord des Alpes, à l’est par la Vistule et à l’ouest par le Rhin.

[30] Les Cimbres sont un peuple germanique issu du Jutland dans le Danemark actuel d’après Pline l’Ancien. Ils ont menacé Rome à la fin du deuxième siècle av. jc.

[31] Le terme “teutons” désigne des peuples germaniques probablement différents et dont le nom générique signifie notre Peuple. Ce mot pourrait se référer à l’origine à un peuple germanique, voire celte qui, lors de la dégradation climatique des années 100 av.jc, aurait quitté le nord de la Germanie pour piller la Gaule. Leur invasion des Gaules est arrêtée en 102av.jc à la grande bataille d’Aquæ Sextiæ (aujourd’hui Aix-en-Provence), par le général romain Marius. Le roi des Teutons, Teutobod, y est fait prisonnier.

[32] la Provincia, actuelle Provence

[33] Aix-en-Provence est une commune française du Sud-est de la France, dans le département des Bouches-du-Rhône, dont elle est sous-préfecture. Fondée en 122 av. jc sous le nom d’Aquae Sextiae par la garnison romaine de Gaius Sextius Calvinus, Aix devient par la suite la capitale du comté de Provence.

[34] Verceil (en italien Vercelli) est une ville, chef-lieu de la province du même nom dans le Piémont en Italie. Elle a été fondée, selon la plupart des historiens[réf. nécessaire], vers l’an 600 av. J.-C. La ville est située sur la rivière Sesia, dans la plaine du Pô entre Milan et Turin. La première université du monde financée par les deniers publics a été créée à Verceil en 1228. Aujourd’hui, la ville dispose d’une université de la littérature et la philosophie comme une partie de l’université du Piémont oriental et un campus satellite de l’École polytechnique de Turin.

[35] Le Pô est le plus important fleuve italien tant par sa longueur, 652 kilomètres, par son débit maximum, 10 000 m3/s à Pontelagoscuro, une localité sur le territoire de la commune de Ferrare, que par son bassin hydrographique qui couvre 71 057 km2, soit le quart du territoire national de l’Italie. Le bassin du Pô s’étend aussi en partie en Suisse et (dans une moindre mesure) en France.

[36] La province romaine d’Asie comprenait la Carie, la Lydie, la Mysie, la Phrygie et la Troade.

[37] Le Pont est un royaume antique situé sur la côte méridionale de la mer Noire. Aujourd’hui, cette région se trouve en Turquie. Le Pont tire son nom de la mer Noire, anciennement appelée Pont-Euxin par les Grecs.

[38] Les Samnites sont des tribus sabelliennes établies dans le Samnium (région montagneuse d’Italie centrale) du 7ème à la fin du 3ème siècle av. jc. La première mention écrite des Samnites remonte à 354 av. jc dans un traité conclu avec les Romains.

[39] droit de se marier selon la loi, droit de passer des actes commerciaux

[40] droit de vote, droit de se faire élire, exemption d’impôts

[41] ex-Corfinium

[42] Les Apennins (ou l’Apennin) sont une chaîne de montagnes de la ceinture alpine qui parcourent l’Italie et Saint-Marin sur mille kilomètres du nord au sud, à travers quinze des vingt régions italiennes.

[43] L’Étrurie était le territoire des Étrusques. Il correspond à l’actuelle Toscane, s’étendant durant la période de son expansion maximum, au-delà de l’Apennin tosco-émilien jusqu’à la plaine du Pô et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s’étendait au-delà de Rome (comprise), jusqu’à Capoue.