Dans le bassin méditerranéen, s’affrontent 2 cités l’une et l’autre promises à un grand destin : Rome et Carthage [1].
Carthage, près de l’actuelle Tunis [2], en Afrique du nord, a été créée par des marchands venus de Phénicie. Elle s’est enrichie grâce au commerce maritime. Comme la plupart des États-cités de cette époque, elle est dirigée par une assemblée, le Sénat, où se retrouvent les représentants des principales familles.
Rome, au centre de la péninsule italienne, est aussi une république dirigée par un Sénat. Sa fière devise s’affiche sur tous ses monuments : SPQR [3]. Elle a peu à peu imposé son hégémonie sur toute la péninsule italienne.
Le conflit entre les 2 cités éclate à propos de la Sicile [4]. Rome, pour l’occasion, s’initie à la guerre maritime. En un quart de siècle, elle sort victorieuse de la première guerre punique [5], d’après l’autre nom donné aux Carthaginois. La Sicile devient la première province de Rome.
Désireux de prendre une revanche, le général carthaginois Hamilcar conquiert l’Espagne avec son fils Hannibal. C’est le début de la deuxième guerre punique [6]. Hannibal franchit les Alpes avec ses soldats et ses éléphants. À Rome, on se prépare au pire. Mais le général, malgré son immense talent de stratège, est bientôt obligé de se replier. Il est finalement écrasé près de Carthage.
La troisième guerre punique [7], 50 ans plus tard, est presque une formalité. Elle se solde par la ruine définitive de Carthage en 146 av. jc. Entre temps, Rome est devenue la première puissance du monde méditerranéen. Elle a réduit à l’état de provinces l’Espagne [8], la Grèce ainsi que l’Afrique [9].
Rome : de la république à l’empire
Hélas, on ne gouverne pas un empire de la même façon qu’une cité-État. Le Sénat romain s’en rend très vite compte. Il doit faire face à la montée des revendications de la plèbe [10], autrement dit les hommes libres mais pauvres qui affluent dans la Ville.
Pendant un siècle, Rome est la proie de guerres civiles cruelles opposant les réformateurs aux partisans de l’immobilisme. Plusieurs généraux prestigieux tentent de réformer les institutions, de Marius à Pompée en passant par Sylla. C’est finalement Jules César qui emporte la mise.