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Le Moyen orient de 300 à 1’an 1 de notre ère

mercredi 27 novembre 2024, par lucien jallamion

Le Moyen orient de 300 à 1’an 1 de notre ère

Parmi les petits royaumes sémites [1] du Moyen-Orient, le royaume de Palmyre [2] rendu célèbre par la forte personnalité et la beauté de la reine Zénobie fut caractérisé par une remarquable synthèse de la culture grecque et de la culture araméenne [3]. Il faut aussi mentionner le royaume nabatéen [4] de Petra [5] entre Amman [6] et le golfe d’Aqaba [7], mélange de cultures grecque et arabe, qui dure du 3ème siècle av. jc au début du Ier siècle. On reste étonné de ce que ces royaumes aient pu se développer dans les parties totalement désertiques du Croissant fertile [8] ou encore, dans le massif calcaire de la Syrie [9] du Nord avec l’important peuplement rural entre les 2 et 7ème siècles de notre ère, attesté par les restes d’environ 700 villages.


Les conquêtes romaines et grecques.

À partir du déclin définitif de la civilisation phénicienne, marqué par la chute de Carthage, grand centre de la puissance militaire phénicienne, en 146 av. jc, aux mains de l’armée romaine, l’ensemble syro-palestinien sera dominé de façon intermittente par l’Égypte ou par les Perses. Toutefois, cet ensemble va d’abord tomber aux mains d’Alexandre le Grand en 333 av. jc, puis aux mains de l’Empire romain.

Les Romains, en effet, après avoir vaincu les Carthaginois en Afrique du Nord de 148 à 146 av. jc, entreprennent la conquête de l’Égypte en 47 av.jc, puis celle de l’ensemble syro-mésopotamien.

Désormais, le Moyen-Orient est aux mains de l’Empire romain d’Orient [10], qui deviendra progressivement, à partir du 5ème siècle, l’Empire byzantin, synthèse culturelle et politique des cultures grecque et romaine.

Cette domination durera jusqu’à l’arrivée des invasions arabes en 634, qui refoulent la puissance byzantine sur le plateau anatolien et la feront disparaître d’Afrique du Nord à partir de 659. La Méditerranée orientale aura donc été sous domination directe gréco-romaine environ 900 ans. Cette domination, effacée des mémoires, a laissé une profonde empreinte sur les sociétés de la région et leurs cultures. En témoignent en tout cas les prestigieux vestiges architecturaux que l’on retrouve dans tous les pays arabes méditerranéens et en Turquie.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean-Pierre Filiu, Histoire du Moyen-Orient de 395 à nos jours, Points histoire, 2023.

Notes

[1] Sémites est un mot utilisé pour décrire les peuples du Proche-Orient ancien répertoriés par les rédacteurs de la Bible hébraïque. C’est pourquoi le terme est utilisé à l’époque moderne pour désigner des populations descendant supposément de ces peuples antiques, à savoir les Juifs et les Arabes.

[2] Palmyre est une oasis du désert de Syrie, à 210 km au nord-est de Damas. C’est au 1er siècle av jc que la cité est mentionnée dans les sources gréco-romaines. Elle faisait partie d’un réseau marchand reliant la Syrie à la Mésopotamie et à la côte méditerranéenne. La Bible attribue la construction de Palmyre au roi Salomon

[3] Les Araméens sont un ensemble de groupes ethniques du Proche-Orient ancien qui habitaient des régions de la Syrie et de la Mésopotamie au 1er millénaire av. jc. De petits États araméens se sont développés à partir du 11ème et 10ème siècle av. jc. durant les premiers temps de l’Âge du Fer. Les Araméens n’ont pourtant jamais développé une culture ou un État unifié. Ils sont devenus au milieu du 1er millénaire un élément important de la population de l’Assyrie et de la Babylonie, au point que leur langue, l’araméen, s’est répandue dans tout le Proche-Orient ancien.

[4] Les Nabatéens sont un peuple commerçant de l’Antiquité vivant au sud de la Jordanie et de Canaan, et au nord de l’Arabie actuelle. Après la chute de l’Empire séleucide, ils étendirent leur territoire vers le nord, jusqu’à la région de Damas. Les auteurs gréco-latins mentionnent leur royaume sous le nom d’Arabie, alors que Flavius Josèphe utilise aussi celui de Nabatène. Leur territoire est frontalier de la Syrie, de la péninsule Arabique, de l’Euphrate et du nord de la mer Rouge. À la suite de l’intervention de Pompée en 64 av. jc, le royaume nabatéen devint un royaume client de Rome, mais il conserva une large autonomie. Sa capitale était la cité troglodytique de Pétra, située aujourd’hui en territoire jordanien.

[5] Pétra, est une ancienne cité cananéenne de l’actuelle Jordanie située dans le Wadi Rum. Créée dans l’Antiquité vers la fin du 8ème siècle av. jc par les Édomites, elle est ensuite occupée vers le 6ème siècle av. jc par les Nabatéens qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l’encens, les épices et d’autres produits précieux entre l’Égypte, la Syrie, l’Arabie du Sud et la Méditerranée.

[6] À l’époque romaine, elle est appelée Philadelphia et apparaît dans la Bible sous le nom de Rabbath Ammon. Elle est d’ailleurs l’une des plus vieilles villes du monde à être toujours habitée. Avec plus de 4 millions d’habitants, elle est la plus grande ville de Jordanie, constituant le centre administratif et économique du pays. Amman est la capitale de la Jordanie depuis 1921.

[7] Le golfe d’Aqaba, est un golfe situé à l’est du Sinaï et communiquant avec la mer Rouge par le détroit de Tiran.

[8] Le Croissant fertile est une expression désignant une région (non officielle) biogéographique du Proche-Orient formant une bande de terres cultivables grâce à un climat suffisamment pluvieux, délimitée au sud par le désert de Syrie (la partie nord du désert d’Arabie), à l’ouest par la mer Méditerranée, et par les montagnes du Taurus et du Zagros au nord et à l’est. Il traverse les États actuels d’Israël, la Palestine, la Jordanie, la Syrie, le Liban, le sud-est de la Turquie, le nord et l’est de l’Irak, et le bord ouest de l’Iran. Le terme fut introduit en 1916 par l’archéologue James Henry Breasted car l’arc formé ressemble à un croissant.

[9] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[10] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.