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Antoinette de Bourbon ou Antoinette de Bourbon-Vendôme

vendredi 24 mai 2024, par lucien jallamion

Antoinette de Bourbon ou Antoinette de Bourbon-Vendôme (1494-1583)

Première duchesse consort de Guise

Princesse du sang issue de la maison de Bourbon [1], son destin est lié à celui de la maison des Guise* dont elle a été une personnalité centrale. Elle épousa en 1513 Claude de Lorraine, premier duc de Guise [2], dont elle eut 12 enfants.

Elle est la mère de Marie de Guise , reine régente d’Écosse, de 3 ducs et de 2 cardinaux. Sa petite-fille Marie Stuart, reine d’Écosse dès sa naissance en 1542, fut également par mariage reine de France de 1559 à 1560. Le chef de la Ligue catholique [3] Henri de Lorraine, duc de Guise [4] était un de ses petits-fils.

À la mort de son époux, elle fait figure de chef de sa maison.

Au début des guerres de religion, elle encouragea ses fils à défendre la foi catholique et intervint elle-même pour défendre les intérêts de sa Maison. Elle mourut à l’âge de 89 ans sous le règne du roi Henri III lequel avait épousé Louise de Lorraine-Vaudémont , une de ses petites-nièces.

Elle est l’avant-dernière enfant de François de Bourbon-Vendôme, comte de Vendôme [5], et de Marie de Luxembourg, comtesse de Saint-Pol [6].

Sa famille est illustre, et elle est une lointaine descendante de Saint Louis, roi de France par le dernier fils de ce dernier, Robert de Clermont sire de Bourbon. Son frère aîné Charles IV de Bourbon est le grand-père d’Henri IV roi de France et de Navarre.

Elle se marie le 9 juin 1513, à Paris, en l’hôtel des Tournelles [7], avec Claude de Lorraine, fils puîné du Duc de Lorraine, René II.

C’est le roi Louis XII qui lui a désigné son futur époux. La cérémonie se fait en présence du roi et également de François d’Angoulême le futur François 1er, dont Claude sera le serviteur émérite. Antoinette devint duchesse lorsque François 1er créera le titre de duc de Guise pour Claude, en 1528.

Elle s’installa d’abord avec Claude dans le duché de Bar [8], où elle donna naissance à Marie et François, qui devint seigneur de Joinville après le décès de son père. Tous ses autres enfants sont nés à Joinville [9].

Toute sa vie sera centrée sur sa famille et sa foi. Elle donnera le goût de l’ambition à ses enfants sur lesquels elle disposera d’un fort ascendant. Ils réussiront dans cette tâche. Avec son époux Claude, elle va créer ainsi le clan des Guise, qui marquera la France du 16ème siècle.

Antoinette de Bourbon-Vendôme, empreinte d’un catholicisme intransigeant, marque sa famille de cette foi. La Réforme prenant de l’ampleur, elle ne dira mot sur le massacre de Wassy [10], perpétré par son fils François et sa troupe, et n’aura de cesse de lutter contre les protestants.

En 1547, elle est choisie pour être une des marraines de la princesse Claude de France, seconde fille du roi Henri II et de la reine Catherine de Médicis.

À la mort de son époux Claude, en 1550, elle fit élever pour son couple, un monument funéraire dans l’église collégiale Saint-Laurent de Joinville [11]. Les dessins de l’ensemble et du détail des bas-reliefs furent fournis par Primatice. Ils sont aujourd’hui conservés au Musée du Louvre.

Antoinette de Bourbon-Vendôme, décédée à 88 ans, vivra 33 ans après la mort de son époux. Elle ne quittera plus guère le château de Joinville par la suite.

On lui doit indirectement la construction du château du Grand Jardin à Joinville [12]

Associée à son fils François de Guise, qui deviendra prince de Joinville à la suite de l’érection de la Seigneurie en Principauté par Henri II en 1551, on lui doit la construction d’un hôpital et de l’Auditoire de Joinville, en 1561, Tribunal de Haute Justice, qui conserve encore aujourd’hui ses prisons, ses cachots, sa salle d’audiences.

Ses armes, Guise et Bourbon-Vendôme ornent la façade de l’auditoire encore aujourd’hui.

Antoinette et Claude eurent beaucoup de libéralités pour les habitants de Joinville : ceux-ci, en remerciement, frappèrent une médaille en leur honneur.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte du Dossier de presse de l’exposition L’Italie à la cour de France - Primatice, maître de Fontainebleau, 1504 -1570, Paris, musée du Louvre, 25 septembre 2004

Notes

[1] Le terme maison de Bourbon désigne d’une manière générale la maison capétienne de Bourbon, cependant aussi les trois dynasties successives qui possédèrent la seigneurie de Bourbon-l’Archambault puis duché de Bourbon.

[2] La maison de Guise était une famille illustre de l’aristocratie française. Branche cadette de la maison de Lorraine, elle marqua l’histoire de France pendant les guerres de Religion. La maison de Guise est à l’origine de la principauté de Joinville et a donné naissance à plusieurs rameaux dont celui des ducs d’Aumale et des ducs d’Elbeuf.

[3] La Ligue catholique, la Sainte Ligue ou la Sainte Union est, pendant les guerres de Religion, un parti de catholiques qui s’est donné pour but la défense de la religion catholique contre le protestantisme. Son succès est tel qu’elle devient un danger pour la monarchie : en 1588, elle parvient à chasser le roi Henri III de la capitale. La Ligue décline petit à petit devant les victoires du roi Henri IV. Elle constitua un des plus grands dangers que connut la monarchie française avant l’avènement de l’absolutisme, avec la Fronde, au siècle suivant, dont les acteurs gardèrent présente à l’esprit la Ligue, comme modèle ou comme repoussoir.

[4] La terre de Guise est érigée en comté vers 1420 au profit de René d’Anjou.

[5] Le comté de Vendôme est l’héritier du pagus vindocinensis qui était une subdivision de la cité des Carnutes. Le comté de Vendôme est constitué des châtellenies de Lavardin, de Montoire - dont les seigneurs deviennent comtes de Vendôme en 1218 - de Trôo et de Mondoubleau - annexé au comté en 1406. La seigneurie de Beaugency est un alleu qui passera aux comtes de Blois. Le comté comportait également une vicomté de Vendôme. Un acte de 1484, signale que le comté de Vendôme relevait à cette date du duché d’Anjou.

[6] Le comté de Saint-Pol (Saint-Pol-sur-Ternoise) correspond au pays du Ternois, région comprise dans le département du Pas-de-Calais entre l’Artois et la Picardie. Il tire son nom de sa capitale, Saint-Pol-sur-Ternoise, qui était à son origine une forteresse composée de deux châteaux très élevés, séparés par un fossé large et profond.

[7] L’hôtel des Tournelles était un ensemble de bâtiments édifié, à partir du 14ème siècle à Paris, au nord de l’actuelle place des Vosges. Longtemps propriété des rois de France, bien que peu d’entre eux y résident, c’est dans cet hôtel que les rois Louis XII puis Henri II décèdent. Après le décès de ce dernier, la veuve du roi, Catherine de Médicis, délaisse cette résidence démodée, qui est alors transformée en dépôt de poudre puis vendue pour financer l’édification d’un palais à l’italienne, les Tuileries.

[8] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[9] Joinville est un fief champenois entré chez les Lorraine par mariage au xive siècle

[10] Le 1er mars 1562, le duc François de Guise de passage à Wassy en Champagne, envoie ses hommes armés interrompre une cérémonie protestante ; 500 huguenots sont forcés de sortir de leur lieu de culte précipitamment. Hommes, femmes et enfants, ils sont traités en rebelles armés, une cinquantaine sont tués, plus d’une centaine blessés

[11] aujourd’hui détruite

[12] Le château du Grand Jardin est situé à Joinville, en Haute-Marne. Depuis 1978, le site est la propriété du conseil départemental de la Haute-Marne, qui a procédé, au cours de grandes campagnes de travaux, à la réhabilitation du site : le pavillon a été restauré, un jardin d’esprit Renaissance a été recréé, le parc Romantique a été remis en valeur. Le Département propose également, chaque année, une programmation culturelle.