Fils de François 1er et de Claude de France. Durant 3 ans, il fut l’otage des Espagnols, pendant son enfance avec son frère et connaissent en premier lieu des conditions de détention privilégiées dues à leur rang, qui se durciront lorsque François 1er dénoncera ce traité. Ils seront libérés en 1529 après la signature de la paix des Dames et une rançon de 2 millions d’écus d’or est versée. Les enfants regagnent Paris le 1er juillet.
A son retour en France, Diane de Poitiers assura son éducation. Qu’elle ait 20 ans de plus que lui n’empêcha pas le roi d’en faire sa maîtresse.
Duchesse de Valentinois, elle ne se priva pas de se mêler des affaires du royaume. En revanche, Catherine de Médicis, qu’il épousa en 1533 et qui lui donna 10 enfants, se tient à distance. En 1536, son frère François décède et il devient alors dauphin. En 1538, il a une fille, Diane mais avec Filippa Duci, et son premier enfant légitime naît en 1544. C’est un garçon appelé François. Sur les 10 enfants, seulement 3 survivront à l’âge adulte. En 1551, il a un second enfant illégitime, Henri d’Angoulême.
Le 31 mars 1547, Henri II succède à son père François 1er et le 26 juillet, il est sacré à Reims. Il confie les postes clés à ses amis et à ceux de Diane de Poitiers, dont le connétable de Montmorency, auparavant disgracié. Les amis de la duchesse d’Étampes, Anne de Pisseleu, maîtresse de François 1er et rivale détestée de Diane de Poitiers sont évincés du pouvoir.
Henri II hérite du plus puissant et du plus riche royaume européen, dont la cohésion contraste avec l’hétérogénéité de l’Empire des Habsbourg et la multiplicité de petits États. Mais il doit faire face à la coalition antifrançaise d’une partie de l’Europe occidentale.
François 1er ayant été dans les derniers mois quelque peu laxiste sur les finances, il est nécessaire de renflouer les caisses de l’état. Montmorency persuade les citoyens, par la force si nécessaire notamment dans le Sud-ouest, de payer leurs impôts. Henri II souhaite prolonger la politique extérieure de son père. Il est conseillé en cela par François de Guise, duc de Guise, et Charles de Guise, archevêque de Reims. En politique étrangère, il se montre agressif et en 1549, il souhaite reprendre Boulogne aux anglais qu’ils détiennent depuis 5 ans, ce qui est fait en 1550.
Dès la première année de son règne, le roi qui veut que son royaume ne soit que catholique, institue la Chambre ardente. Il lui revient de juger les huguenots du Parlement de Paris. En 1551, l’édit de Châteaubriant installe une pareille chambre ardente dans tous les parlements de province. En 1557, l’édit de Compiègne et en 1559 celui d’Ecouen confirment qu’il ne saurait y avoir pour les hérétiques d’autre sort que le bûcher. Si le roi n’admet pas en France la moindre compromission avec les protestants, en revanche, il les soutient par le traité de Chambord* en 1552, lorsque les princes protestants se dressent contre l’empereur.
Gardant un mauvais souvenir de sa captivité en Espagne, il voue une haine envers Charles. Pour se préserver du danger que représente l’empereur, la France intensifie ses relations avec la Turquie en la personne de Soliman, avec les princes allemands protestants, avec l’Écosse qu’elle soutient dans sa lutte contre l’Angleterre et avec les Suisses.
Ainsi les risques d’invasion ne peuvent venir que du Nord-Est. Pour y palier, Henri II prépare un plan stratégique. Il se fait nommé vicaire de l’empire par les princes allemands avec le traité de Chambord du 15 janvier 1552. Ainsi la France assure la protection des évêchés de Toul, Metz et Verdun. S’y rendant, il confie la régence du pays à Catherine de Médicis. Le 2 avril, il arrive sur Toul qui n’offre aucune résistance. Devant l’imposante armée française, les clés de la ville de Metz sont remises au roi le 10 avril. 3 jours plus tard, il prend la ville de Toul. D’autres villes importantes vont être placées sous le contrôle de la France comme Nancy ou Verdun.
Charles Quint ne peut supporter cette domination territoriale. Henri II s’en doute et commence à fortifier la ville de Metz. Le 10 novembre 1552, les soldats de l’empereur siègent devant la ville. Montmorency ne réussit pas à faire lever le siège à Charles Quint. Alors Henri II s’oppose au ravitaillement des soldats de Charles Quint. La disette et la fatigue pousse l’empereur à lever le siège le 26 décembre.
En 1554, les français s’illustre en Artois. Pendant ce temps, Maurice de Saxe se dirige vers Innsbruck où réside Charles Quint et l’empereur s’enfuit de peur d’être fait prisonnier des français. Il tente de faire le siège à Metz, mais Cette tentative se solde par un échec. Même s’il bat les français à Théranne, ces derniers remportent des victoires en Italie et en Corse.
Charles Quint signe une trêve à Vaucelles en 1555. Les français y conserve le Piémont, les terres conquises en Toscane et les trois évêchés. En se retirant du pouvoir, malade de la goutte, Charles Quint partage son empire entre son frère Ferdinand et son fils Philippe II. Ce partage, puis l’arrivée au pontificat de Paul IV laisse prévoir des conflits en Italie.
En effet, l’Espagne y tente des offensives, partant de Naples, occupant Anagni, Tivoli près de Rome. Les français, dont Blaise de Monluc doivent se retirer de Toscane. Henri II envoie le duc de Guise avec 10 000 hommes en Italie. Mais il ne peut faire face aux 50 000 hommes de Philippe II, augmentés d’anglais envoyés par Marie Tudor. Le duc de Guise doit quitter la péninsule et rentre en France à l’automne 1557.
Parallèlement les espagnols et les français s’affrontent à nouveau. Les espagnols assiègent la ville de Saint-Quentin et les français y sont vaincus et il y a plus de 9000 morts. Le 10 août 1557, Montmorency est fait prisonnier par les espagnols. Ces derniers souhaitent atteindre Paris. Henri II place alors la ville sur l’offensive et envoie le duc de Guise reconquérir Calais, ville anglaise depuis 1347. Ceci sera fait le 8 janvier 1558. Après cette victoire, Henri II marie François II à Marie Stuart.
Le décès de Charles Quint et de Marie Tudor ainsi que Les difficultés financières et religieuses contraignent Henri II à signer la paix de Cateau-Cambrésis*, par laquelle la France renonce à des places fortes dans le Nord et dans l’Est, en Corse, au Montferrat, dans pratiquement toute la Savoie, en Bresse et au Piémont, et par laquelle elle renonce encore à toutes ses prétentions sur l’Italie.
Lors des fêtes données à l’occasion de cette paix désastreuse, le roi participe, le 30 juin 1559, à un tournoi en l’honneur de 2 mariages, celui de sa sœur Marguerite avec Emmanuel-Philibert duc de Savoie, et celui d’Élisabeth sa fille avec Philippe II d’Espagne.. La pointe de la lance du jeune chevalier auquel s’oppose le roi se brise sur son armure et s’enfonce dans l’orbite de son œil droit. Les meilleurs chirurgiens sont requis pour soigner le souverain. Parmi eux l’illustre Ambroise Paré et le chirurgien attitré du roi d’Espagne, André Vésale. Pour guider les chirurgiens dans la voie du traitement, ont infligent à des prisonniers une blessure de même nature que celle du roi Mais cette cruauté ne suffit pas à sauver le roi. Le roi meurt, le 10 juillet 1559, après quelques jours d’agonie. En mourant à 40 ans, le roi laisse 3 fils qui lui succèderont à tour de rôle et une veuve, Catherine de Médicis, qui règnera comme régente.
Henri II, souvent considéré comme un roi secondaire, a poursuivi l’œuvre de son père. Il a permit la réconciliation des pays hier encore ennemis, donnant ainsi une place importante à la France dans l’Europe du 16ème siècle. A la cour, les tendances s’équilibrent entre ceux qui sont plus tolérants et les intransigeants vis à vis des réformés. Avec les guerres qui se terminaient, les finances auraient pu être assainies. Économiquement la France connaissait une expansion durable. La Renaissance est au plus de haut de son expression. Après sa disparition, les intrigues entre les différents courants de la cour vont provoqués des conflits atroces et va faire basculer la France dans les années dramatiques des guerres de religion.