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L’histoire pour le plaisir

Isaac II Ange

samedi 3 septembre 2022, par ljallamion

Isaac II Ange (1156-1204)

Empereur byzantin de 1185-1195 et de 1203 à 1204

Fils d’ Andronic Ange et d’Euphrosyne Kastamonides. Arrière-petit-fils d’Alexis 1er Comnène.

Le 11 septembre 1185, alors que Thessalonique [1] est attaquée par les Siciliens, une voyante aurait affirmé à son cousin Andronic 1er Comnène, alors empereur, qu’Isaac devait lui succéder au trône.

Isaac tue Étienne Hagiochristophoritès chargé de l’arrêter, court à Sainte-Sophie [2] puis harangue la population. Mécontente de l’empereur, la population proclame Isaac basileus [3] et marche sur le palais impérial. Andronic s’enfuit, mais rattrapé, il est emprisonné puis exécuté.

Cependant Isaac ne peut accomplir avec succès la tâche qui l’attend. L’empire est rongé de l’intérieur, l’œuvre des premiers Comnènes a commencé à péricliter en à peine 5 ans et Isaac confirme cette chute. Le nouvel empereur, contrairement à ses prédécesseurs, n’a pas de vue d’ensemble de la crise que traverse l’empire ni de remède global pour y faire face.

Sur le plan intérieur, Isaac II se montre incapable d’empêcher la désintégration de l’Empire et l’aristocratie féodale se montre de plus en plus rebelle. Le basileus altère les monnaies, augmente les impôts, paye mal les fonctionnaires qui se rétribuent donc sur le peuple. Il confie l’administration du trésor à son oncle maternel, Théodore Kastamonidis , excellent financier mais exacteur impitoyable. À sa mort, Isaac le remplace par des hommes inadaptés à la situation de crise de l’Empire, achevant de ruiner le trésor impérial.

Durant tout son règne Isaac doit combattre sur le front des Balkans [4] où les Serbes [5] progressent de manière inquiétante aux dépens de l’Empire et où les Bulgares [6] se révoltent contre la fin du régime fiscal hérité du règne de Basile II et constituent avec les Valaques [7] en un état indépendant en 1187. Mais un des évènements les plus importants du premier règne d’Isaac est la Troisième croisade [8] menée par Frédéric Barberousse.

Dès son avènement, Isaac II combat les Normands, qui avaient comme projet d’envahir l’empire sous Andronic 1er Comnène ; l’avènement d’un nouveau basileus n’a pas arrêté leur politique belliciste. Le nouvel empereur nomme rapidement le stratège [9] Alexis Branas au commandement suprême des forces militaires. Celui-ci remporte des succès contre les troupes siciliennes du roi normand [10] Guillaume II le Bon, notamment lors de la bataille du fleuve Strymon [11]. Elles sont repoussées et forcées de conclure la paix.

La mauvaise administration d’Isaac entraîne la multiplication des révoltes. Un impôt extraordinaire levé sur les troupeaux pour financer le mariage d’Isaac II avec une princesse hongroise est l’occasion d’une révolte des bergers valaques. Cette insurrection s’étend à toute la Bulgarie. La révolte est dirigée par deux boyards [12], Pierre IV de Bulgarie et Ivan Asen 1er .

Leurs demandes sont repoussées par Isaac. Bulgares et Valaques décident donc de s’allier. La nouvelle confédération fait alliance avec les Coumans [13] et le joupan [14] serbe Étienne Nemanja . Pendant les années 1186-1187 Isaac parvient à limiter le développement de la révolte, empéchant les valacho-bulgares de s’établir en Thrace [15], avec l’aide du stratège Alexis Branas, mais ne peut mater la révolte.

Peu après la tentative d’usurpation d’Alexis Branas, les Valaques et les Bulgares pillent et envahissent la Thrace. Il faut qu’Isaac Ange entre en campagne en 1188 pour les en chasser. Selon les termes d’un traité de paix, il leur octroie le pays situé entre le Danube [16] et les Balkans. La Bulgarie redevient à nouveau un pays dangereux pour l’Empire, près de 2 siècles après son presque anéantissement par Basile II.

Néanmoins Isaac II, désireux de restaurer la puissance de l’Empire dans les Balkans, lance une offensive contre les Bulgares peu après celle lancée avec succès contre les Serbes en 1190. Mais cette nouvelle attaque n’a pas la même fortune. En 1191, le basileus va assiéger Tirnovo [17], mais une invasion subite des Coumans le force à battre en retraite et il subit une grande déroute en repassant les Balkans. Mais ce qui empêche Isaac de repartir à l’offensive, c’est la révolte de Constantin Ange, gouverneur de Philippopolis [18] qui est proclamé empereur par ses soldats en 1193. Il est cependant arrêté à Andrinople [19] et on lui crève les yeux.

Les Asên profitent de ces événements pour passer les Balkans et ravager la Thrace, battant deux généraux impériaux près d’Arcadiopolis [20] en 1194/1195. L’empereur manquant de troupes passe tout l’hiver à lever une armée et demande à son gendre le roi de Hongrie des secours. Il finit par partir en campagne au printemps de 1195, mais c’est pour être renversé par une conspiration menée par son propre frère Alexis III Ange .

Après la mort de Manuel 1er Comnène en 1180 les Serbes se considèrent dégagés de leurs promesses envers Byzance [21] et Stefan Nemanja reprend sa marche d’invasion. Il soutient opportunément la révolte valacho-bulgare pour se faire de nouveaux alliés dans sa lutte contre Constantinople [22]. En 1187, il réussit à s’emparer de la place de Niš [23] et cherche à s’offrir un débouché sur l’Adriatique [24] en occupant la Dioclée [25] en Dalmatie [26] jusqu’aux Bouches de Kotor [27]. Pour arrêter les Serbes, Isaac Ange doit s’allier avec le roi Béla III de Hongrie, dont il épouse la fille Marguerite en 1185 et avec qui il conclut une alliance dirigée contre les Serbes et les Bulgares.

Cependant en 1190, peu après que la croisade allemande ait quitté le territoire byzantin, Isaac II projette de reconquérir les Balkans. Il dirige une expédition contre Stefan Nemanja et le bat sur la Morava [28]. Cette défaite oblige le chef serbe à signer un traité par lequel il s’engage à restituer ses dernières conquêtes, tout en lui garantissant les anciennes. Le deuxième fils du joupan serbe épouse une nièce du basileus et est créé sébastocrator [29].

C’est le 27 mars 1188, à la suite de la prise de Jérusalem [30] par Saladin le 2 octobre 1187, que Frédéric Barberousse décide de prendre la croix à Mayence [31]. Frédéric, comme ses prédécesseurs, doit passer par l’Empire byzantin [32] s’il veut atteindre la terre sainte. Il choisit la voie diplomatique pour arriver à ses fins.

Après des échanges d’ambassades un accord est signé en septembre 1188 entre l’empereur du Saint Empire romain germanique et Isaac II. Cet accord autorise les armées germaniques à traverser le territoire byzantin à condition qu’elles s’abstiennent de toute violence. Malheureusement cette croisade qui n’aurait dû causer aucun problème a des conséquences très néfastes pour l’Empire à cause d’une mauvaise décision d’Isaac.

En effet, peu après le départ de l’armée germanique, Isaac II change d’avis pour une raison inconnue et signe avec Saladin un traité d’alliance par lequel il s’engage à détruire l’armée des croisés.

À son arrivée en territoire byzantin, Frédéric Barberousse est pris au dépourvu, les routes qu’il doit emprunter sont bloquées par l’armée impériale et les convois de vivres stoppés ; il apprend de plus que ses ambassadeurs à Constantinople ont été faits prisonniers.

Une pareille traîtrise enrage l’empereur germanique qui se met en rapport avec tous les ennemis de Byzance. Stefan Nemanja en profite pour capturer de nouvelles forteresses à l’empire byzantin. Très vite le conflit entre les 2 empereurs devient militaire et les forces germaniques forcent le passage de Trajan gardé par l’armée impériale. Des lettres pleines de récriminations sont échangées et Frédéric ravage la Thrace, déclarant qu’il n’arrêterait le conflit qu’en cas de libération de ses ambassadeurs. Finalement le gouverneur de Philippopolis, Nicétas Khoniatès , informe le basileus de la situation et ce dernier, après plusieurs échanges d’ambassades, accepte de libérer les deux ambassadeurs le 19 octobre 1189.

Mais le conflit n’en est pas fini pour autant, car les ambassadeurs libérés mettent Frédéric Barberousse au courant de l’accord signé entre Saladin et Isaac, des prédications haineuses du patriarche et du mauvais traitement qui leur a été infligé.

L’empereur germanique se considère donc en état d’hostilité avec l’Empire et après une bataille sanglante entre ses forces et l’armée byzantine à Didymotika [33], marche sur Andrinople qu’il atteint le 22 novembre. En février 1190 les Allemands sont presque aux portes de Constantinople et occupent la plupart des places fortes de Thrace et de Macédoine orientale après avoir incendié Berrhoé [34] et Philippopolis.

Isaac Ange, se sentant perdu, tente de tromper l’ennemi en faisant traîner les négociations en longueur. Finalement les deux empereurs signent le traité d’Andrinople en février 1190 par lequel le basileus s’engage à faire passer en Asie Frédéric Barberousse et son armée à Sestos [35] et à Gallipoli [36], à leur assurer des vivres, à payer une indemnité aux deux ambassadeurs qui ont été retenus captifs et à ne pas punir ceux qui ont aidé les Allemands. C’est une capitulation totale.

Les croisés franchissent donc l’Hellespont [37] du 21 au 30 mars et traversent l’Asie Mineure [38], non sans qu’Isaac ne prévienne Saladin de leurs mouvements. Les Allemands attaquent le sultan d’Iconium [39] Kılıç Arslan qui est battu et s’avancent vers la Terre sainte. L’arrivée de Frédéric Barberousse excite la terreur dans le monde musulman mais ce dernier meurt au passage du Seleph [40] le 10 juin 1190. Après cet événement l’armée germanique se disperse.

Depuis le règne d’Andronic 1er les tentatives de sécession voire d’usurpation ont été nombreuses et l’avènement du nouvel empereur est loin de les arrêter. Cependant seulement 3 hommes sont vraiment dangereux pour Isaac II.

Le basileus doit lutter contre son stratège Alexis Branas, qui, après avoir vaincu les Bulgares, se fait proclamer empereur par ses soldats et établit un blocus devant Constantinople. La situation d’Isaac est désespérée lorsque arrive un chevalier franc, Conrad de Montferrat, beau-frère du basileus, de passage à Constantinople, sur le chemin de Jérusalem [41]. La charge des cavaliers francs permet la victoire d’Isaac. Conrad tue lui-même Alexis Branas au cours d’un duel à la lance.

Peu après le traité de paix signé avec Ivan Asen, Isaac II Ange doit lutter contre le mouvement séparatiste d’ Isaac Comnène .

Le basileus envoie un flotte contre Chypre [42], où se trouve celui-ci, mais la flotte impériale subit un désastre face à la flotte sicilienne envoyée par Guillaume II pour secourir Isaac Comnène. L’amiral normand vainqueur, Margaritus de Brindisi, reçoit en fief du roi de Sicile les territoires conquis en 1185 qu’il possède encore et reste en possession de Zante [43] et Céphalonie [44].

En Asie Mineure, Isaac II Ange ne peut venir à bout du séparatiste Théodore Mancaphas qui se crée un territoire comprenant la Lydie [45] et Philadelphie [46]. Pour l’en déloger l’empereur fait appel au duc des Thracésiens [47], Basile Vatatzès , qui le chasse. Théodore Mancaphas se réfugie auprès du sultan d’Iconium.

Il obtient de ce dernier des troupes avec lesquelles il ravage les provinces byzantines. Isaac II finit par obtenir avec de l’argent que Théodore Mancaphas lui soit livré, mais cet épisode en dit long sur l’impuissance de l’empereur et la désagrégation progressive de l’empire.

Le 8 avril 1195, Isaac II est détrôné et aveuglé par son frère Alexis III. Son fils, le futur Alexis IV, se réfugie à Venise et demande l’aide de la république [48]. Profitant de l’occasion, le doge [49] Enrico Dandolo détourne la 4ème croisade [50] sur Byzance et le 18 juillet 1203 rétablit Isaac II sur le trône impérial associé avec Alexis IV.

Son second règne sera de courte durée : l’occupation des Francs et la politique menée par Alexis IV suscitent le mécontentement de la population, et une révolte conduite par Alexis V Doukas Murzuphle éclate causant la déchéance d’Isaac II et d’Alexis IV le 28 janvier 1204. Isaac II meurt peu après à la nouvelle de l’arrestation de son fils par Alexis Murzuphle.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Isaac II Ange/ Portail du monde byzantin / Catégories : Empereur byzantin

Notes

[1] Thessalonique ou Salonique est une ville de Grèce, chef-lieu du district régional du même nom, située au fond du golfe Thermaïque. Aujourd’hui, elle est la capitale de la périphérie (région) de Macédoine centrale en Macédoine grecque mais aussi celle du diocèse décentralisé de Macédoine-Thrace.

[2] Ancienne église chrétienne de Constantinople du vie siècle, devenue une mosquée au 15ème siècle sous l’impulsion du sultan Mehmet II. Elle est édifiée sur la péninsule historique d’Istanbul. Depuis 1934, elle n’est plus un lieu de culte mais un musée. Depuis 2020 de nouveau une mosquée

[3] Basileus signifie « roi » en grec ancien. L’étymologie du mot reste peu claire. Si le mot est originellement grec mais la plupart des linguistes supposent que c’est un mot adopté par les Grecs à l’âge du bronze à partir d’un autre substrat linguistique de Méditerranée orientale, peut-être thrace ou anatolien.

[4] Les Balkans sont une des trois « péninsules » de l’Europe du Sud, mais cette appellation traditionnelle est parfois contestée en l’absence d’un isthme : les géographes préfèrent le terme de « région ». Elle est bordée par des mers sur trois côtés : la mer Adriatique et la mer Ionienne à l’ouest, la mer Égée au sud et la mer de Marmara et la mer Noire à l’est. Au nord, on la délimite généralement par les cours du Danube, de la Save et de la Kupa. Cette région couvre une aire totale de plus de 550 000 km²

[5] Parmi les tribus slaves en expansion à partir du 4ème siècle de notre ère, on trouve les Serbes blancs ou aujourd’hui Sorabes qui migrèrent d’abord vers l’ouest à travers la Pologne et la Tchéquie actuelles. Leurs descendants vivent aujourd’hui en Lusace, à l’est de l’Allemagne, plus exactement entre l’Elbe et la Saale, dans ce qui était jadis la Grande-Moravie. Cette région, s’appelle la « Serbie blanche », le blanc symbolisant l’ouest chez les Slaves. Au 7ème siècle, à l’époque de l’Empereur byzantin Héraclius, la majeure partie des serbes blancs migra en plusieurs vagues entre 610-641 vers la région centrale des Balkans où ils assimilèrent les Valaques et les Illyriens locaux, donnant ainsi naissance au peuple Serbe. Plusieurs principautés serbes furent fondées au 9ème siècle mais se disloquèrent à la fin du 12ème siècle. Le processus de christianisation fut engagé par les moines Cyrille et Méthode, qui évangélisèrent tous les peuples slaves, y compris les Serbes, et qui inventèrent l’alphabet cyrillique à partir des lettres grecques. Les premiers prénoms chrétiens, comme Stefan ou Petar firent alors leur apparition. La dynastie des Nemanjić, ou Némanides, qui régna sur la Serbie de 1170 à 1371 transforma l’État indépendant de Rascie (Raška) en un vaste empire.

[6] Le terme Bulgares correspond à un peuple de langue slave des Balkans partageant une origine, une histoire, et une culture communes, vivant principalement en Bulgarie, mais avec des minorités dans les pays voisins et en Ukraine (région du Boudjak). Selon la constitution bulgare, un Bulgare est un citoyen de la Bulgarie quelle que soit son origine, sa langue et sa culture. Selon un recensement en 2011, seulement 77 % des citoyens bulgares se considèrent, eux-mêmes, comme Bulgares

[7] Historiquement, avant le milieu du 19ème siècle, « Valaques » était l’exonyme qui désignait les populations locutrices des langues romanes orientales issues de la romanisation des langues thraces et illyriennes (Daces, Gètes, Thraces, Illyres, Dalmates...) à partir du 1er au 6ème siècle dans les Balkans et le bassin du bas-Danube. Il est encore employé dans ce sens par les historiens non spécialistes et notamment dans de nombreux atlas historiques. Les historiens roumains préfèrent employer le terme de « Proto-roumains » (jusqu’au 11ème siècle) et de « Roumains » (depuis le 12ème siècle), d’une part parce qu’à l’instar des autres populations romanophones issues de la désagrégation de l’Empire romain, les « Valaques » se désignaient eux-mêmes par des endonymes comme romani, români, rumâni, rumâri, armâni ou arumâni, d’autre part parce que « Valaques » pouvait aussi être localement employé (notamment dans l’espace ex-yougoslave) pour désigner des montagnards, des bergers ou des fidèles de l’Église orthodoxe non romanophones, ou qui ont cessé de l’être depuis des générations.

[8] La troisième croisade, qui débuta en 1189 et s’acheva en 1192, est une série d’expéditions menées par Frédéric Barberousse, empereur germanique, Philippe Auguste, roi de France, et Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, dans le but de reprendre Jérusalem et la Terre sainte à Saladin. Cette croisade a permis la reprise d’un certain nombre de ports de Terre sainte, mais n’a pas permis la reconquête de l’arrière-pays, ni la reprise de Jérusalem. Cependant, la libre circulation à Jérusalem fut autorisée aux pèlerins et marchands chrétiens.

[9] Un stratège est un membre du pouvoir exécutif d’une cité grecque, qu’il soit élu ou coopté. Il est utilisé en grec pour désigner un militaire général. Dans le monde hellénistique et l’Empire Byzantin, le terme a également été utilisé pour décrire un gouverneur militaire. Dans la Grèce contemporaine (19ème siècle jusqu’à nos jours), le stratège est un général et a le rang d’officier le plus élevé.

[10] Le royaume de Sicile, également appelé royaume normand de Sicile, est créé en 1130 par Roger II sur l’île de Sicile, la Calabre, les Pouilles, et Naples. Ce royaume traverse plusieurs phases marquées par les dominations successives des Normands, des Souabes (autre nom pour la dynastie des Hohenstaufen, descendants de Frédéric de Souabe), des Angevins et des Aragonais.

[11] Le Strymon est un fleuve coulant en Bulgarie et en Grèce. Il est nommé Strouma en bulgare , Strymónas en grec moderne et Karasu en turc. La source du Strymon est située dans les montagnes Vitocha, en Bulgarie. Le fleuve coule sur environ 430 kilomètres pour se jeter dans la mer Égée, dans le golfe Strymonique

[12] Les mots français boyard ou boïer désignent l’aristocratie des pays orthodoxes non-grecs d’Europe de l’Est (dans les pays grecs, on parlait d’archontes). C’est une dénomination traditionnelle, antérieure à l’introduction, à partir du 17ème siècle, des titres aristocratiques occidentaux dans ces pays.

[13] Les Coumans désignent les Turcs kiptchaks (Kaptchaks ou Qiptchaqs) de la région du fleuve Kouban. Ils étaient appelés en russe Polovtses (« de couleur fauve »). Peuple turcophone semi-nomade, les Kiptchaks occupèrent un vaste territoire qui s’étendait du nord de la mer d’Aral jusqu’à la région au nord de la mer Noire. En 888, les Coumans, alors établis entre la Volga et le fleuve Oural, avaient chassé les Petchenègues de ces territoires. Au 11ème siècle, ils se répandirent sur la steppe pontique entre le Dniepr, le Don, la Volga et le fleuve Oural (Iaïk), puis ils ont occupé une partie de l’Ukraine actuelle au 12ème siècle en affrontant la Rus’ de Kiev. Au 11ème siècle, ils se sont répandus dans les territoires peuplés de Valaques, qui formeront plus tard la Moldavie, la Valachie et la Transylvanie. De là, ils continuèrent leurs campagnes dans l’Empire byzantin, dans le royaume de Hongrie, en Serbie et dans l’Empire bulgare, soit comme pillards, soit s’engageant comme mercenaires. La plus grande partie d’entre eux passa en Hongrie, où ils s’établirent dans la région appelée depuis Coumanie.

[14] Un joupan désigne en français un hobereau, chef de certaines collectivités, territoriales ou non, en Europe centrale et balkanique, dans l’histoire des pays suivants : Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Macédoine, Moldavie, Roumanie, Serbie, Slovaquie et Slovénie.

[15] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[16] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[17] Veliko Tarnovo est une ville du centre nord de la Bulgarie et chef-lieu de la province du même nom. Elle est située sur un méandre de la Yantra. De nombreux touristes s’y rendent aujourd’hui pour son architecture spécifique : les maisons sont construites à flanc de coteau, très serrées les unes par rapport aux autres.

[18] Plovdiv est la deuxième ville de Bulgarie, chef-lieu de l’oblast de Plovdiv et unique territoire de l’opština Plovdiv-Grad, sur la Maritsa. En 342 av. jc, elle fut conquise par Philippe II de Macédoine, père d’Alexandre le Grand, qui la renomma Philippopolis. Plus tard, elle devint indépendante dans le cadre des royaumes thraces, jusqu’à son intégration à l’Empire romain, sous lequel elle fut appelée Trimontium (ville des trois collines). Elle devint alors la capitale de la province de Thrace (Thracia). Trimontium était un carrefour important dans l’Empire romain. Les Slaves s’installèrent dans la région au milieu du 6ème siècle. Plovdiv devint bulgare pour la première fois en 815. Au cours des siècles, elle passa successivement entre les mains des Byzantins et des Bulgares, avant que la ville soit conquise par l’empire ottoman en 1364. Le nom « Plovdiv » apparaît pour la première fois au 15ème siècle et dérive d’un des noms antiques de la ville, « Pulpudeva », connue par les Slaves d’abord comme « Păldin »

[19] Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. Elle est traversée par la Maritsa (Meriç en turc).

[20] La ville de Luleburgaz est situé à l’extrême Nord-Ouest du pays, à la frontière bulgare dans la province de Kırklareli. L’ancien nom de la ville est Arcadiopolis.

[21] Byzance est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sous une partie de l’actuelle Istanbul. La cité a été reconstruite par Constantin 1er et, renommée Constantinople en 330, elle est devenue la capitale de l’Empire romain, puis de l’Empire romain d’Orient et enfin de l’Empire ottoman à partir de 1453 date de la prise de la ville par les Turcs. Elle fut rebaptisée Istanbul en 1930.

[22] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[23] Niš est une ville de Serbie située dans le district de Nišava. Niš, l’antique Naissos est l’une des plus anciennes villes des Balkans : les Thraces y habitaient à l’âge du fer ; les Triballes s’y installèrent suivis, après l’invasion celtique de 279 av. jc, par le peuple celte des Scordiques. En 75 av. jc, la ville fut conquise par les Romains sous le nom de Naissus. Trois empereurs y virent le jour : Constantin 1er, premier empereur chrétien, Constance III et Justin 1er. Les Huns d’Attila la prirent en 441, massacrant ou emmenant en esclavage sa population, mais elle fut reconstruite par l’autorité byzantine. En 1096, bien que chrétienne, elle est pillée par la première croisade de Godefroy de Bouillon. Au Moyen Âge serbe, Niš est alternativement serbe et bulgare avant d’être prise en 1396 par l’Empire ottoman qui la garda presque 5 siècles jusqu’en 1878 lorsqu’elle fut intégrée au royaume de Serbie.

[24] La mer Adriatique sépare la péninsule italienne de la péninsule balkanique. L’Adriatique est le bras de la Méditerranée situé le plus au nord en s’étendant du canal d’Otrante (qu’elle inclut et où elle rejoint la mer Ionienne) jusqu’aux villes de Venise et de Trieste et à l’embouchure du Pô. Les pays côtiers sont l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et l’Albanie, ainsi que la Grèce par l’île de Corfou.

[25] La Dioclée était un État médiéval slave méridional situé sur des terres incluant les territoires de la rivière Zeta, du lac de Skadar et des bouches de Kotor. Il était frontalier avec la Travonie à Kotor. La Dioclée fut, d’abord, une partie semi-indépendante de la Grande Principauté (Zhupanate) de Rascie, qui fut un vassal de l’Empire byzantin et plus tard directement mis sous la suzeraineté byzantine jusqu’à ce qu’elle gagne son indépendance au milieu du 11ème siècle, gouvernée par la Maison des Vojislavljević. La Dioclée ne désignait à l’origine que la ville de Doclea, fondée au début du 1er siècle et nommée d’après les Docleata, l’ancienne tribu illyrienne. Son nom a évolué à Diocleia par croisement avec le nom Dioclétien, empereur originaire de cette ville. En 297, Doclea, située près de l’actuelle Podgorica (anc. Birziminium), devint la capitale de la Prévalitaine romaine, puis de la Dioclée slave. Ensuite, la capitale de l’État se déplaça à Shkodër jusqu’à la fin du Moyen Âge. La capitale royale de Dioclée était Ston, ville en Croatie actuelle.

[26] La Dalmatie est une région littorale de la Croatie, le long de la mer Adriatique, qui va de l’île de Pag, au nord-ouest, à Dubrovnik et la baie de Kotor au Monténégro au sud-est.

[27] Les bouches de Kotor ou bouches de Cattaro, en serbe/monténégrin Boka Kotorska, sont une baie de la côte occidentale du Monténégro, débouchant sur la mer Adriatique et formée de quatre golfes que surplombent de hautes montagnes.

[28] La Morava ou Velika Morava (Grande Morava) est une rivière de Serbie, affluent droit du Danube. La source principale de ce fleuve se trouve sur les hauts de Viti, petite ville du sud-est du Kosovo, cette dernière est traversé par le fleuve Morava. Dans l’antiquité, la rivière s’appelait Margos ou Margus. Après la migration vers le sud des Serbes blancs de la Grande-Moravie (un puissant État slave du Moyen Âge qui regroupait l’est des actuelles Allemagne et Autriche, les actuelles Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie et le nord des actuelles Slovénie et Croatie), la Margos prend le nom de Morava repris de celui de la rivière tchèque.

[29] Sébastokrator ou sébastocrate est un titre impérial byzantin. La femme d’un sebastokratōr est une sebastokratorissa. Le titre est créé par l’empereur Alexis 1er pour honorer son frère aîné Isaac Comnène. Selon Anne Comnène, Alexis veut ainsi élever Isaac au-dessus du rang de Caesar, titre déjà promis à son beau-frère, Nicéphore Mélissène. Anne compare le rang de sebastokratōr à celui d’un « second empereur », et rapporte également que comme un Caesar, un sebastokratōr a le droit de porter une couronne. Sous l’ère Comnène, le titre reste le plus haut après celui de l’empereur, jusqu’à ce qu’en 1163, Manuel 1er crée celui de despotēs. À cette époque, le titre est donné exclusivement aux membres de la famille impériale, principalement aux fils cadets de l’empereur

[30] Le royaume de Jérusalem fut fondé par des princes chrétiens à la fin de la première croisade, lorsqu’ils s’emparèrent de la ville. C’est l’un des États latins d’Orient. On peut distinguer plusieurs périodes dans son histoire : celles où le titre de roi de Jérusalem est associé à la mainmise croisée sur la ville (1099-1187 et 1229-1244), et celles où le titre représente le plus haut niveau de suzeraineté des croisés en Terre sainte, mais durant lesquelles la ville en elle-même n’appartient pas aux soldats croisés. Le royaume de Jérusalem fut créé en 1099 après la prise de la ville et ne disparut réellement qu’avec le départ des derniers croisés de Tortose en août 1291, soit moins de deux siècles plus tard.

[31] Le diocèse de Mayence est une église particulière de l’Église catholique latine en Allemagne. Son siège est la cathédrale Saint-Martin de Mayence dédiée à Martin de Tours. Érigé au 4ème siècle, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 8ème siècle. Au 12ème siècle, l’archevêque de Mayence devient prince électeur du Saint Empire romain germanique. En 1803, le siège archiépiscopal est transféré à Ratisbonne.

[32] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[33] Didymotique est une ville de Thrace, située au nord-est de la Grèce dans le dème du même nom et le district régional de l’Évros. Le nom peut être romanisé de plusieurs façons et plusieurs graphies sont donc utilisées. Elle est appelée en turc Dimetoka, et Le Dimot par les auteurs français du Moyen Âge.

[34] Stara Zagora est une ville du centre-sud de la Bulgarie. Elle comporte une université, un hôpital universitaire, un observatoire astronomique, diverses industries et plusieurs instituts scientifiques et culturels. C’est le chef-lieu de l’oblast de Stara Zagora. La ville est située aux pieds du versant sud de la chaine des Balkans et au nord d’une vaste zone agricole et d’élevage. À l’époque des Thraces, le site de Stara Zagora était un centre important. Il s’appelait alors Beroe . Au début du 2ème siècle , la ville d’ Augusta Trajana est fondée sous le règne de l’empereur romain Trajan, probablement vers 107. C’était une ville fortifiée, la deuxième en importance de la province de Thrace après Philippopolis. Durant les règnes des empereurs romains Marc Aurèle et Galien, la ville d’Augusta Trajana bat monnaie dont les pièces sont en utilisation sur une grande partie de la péninsule balkanique. Au fil des siècles, la ville change plusieurs fois de noms

[35] Sestos est une ville antique de Chersonèse de Thrace situé à l’endroit le plus étroit des Dardanelles et faisant face, côté asiatique, à Abydos. Sa position stratégique en fait un point de ravitaillement important pendant l’Antiquité, sur la route des Détroits.

[36] La péninsule de Gallipoli, aussi connue sous son nom antique de Chersonèse de Thrace, est une péninsule située en Turquie, dépendant de la Thrace. Elle constitue la rive nord des Dardanelles, l’ancien Hellespont. Sa rive nord est baignée par la mer Égée. Durant l’Antiquité, Miltiade l’Ancien, exilé volontairement à l’avènement de Pisistrate, y fonda une colonie athénienne. C’est sur cette péninsule qu’eut lieu la célèbre bataille de Gallipoli durant la Première Guerre mondiale.

[37] Les anciens grecs désignaient le détroit sous le nom d’Hellēspontos qui fut latinisé en Hellespont. Le détroit des Dardanelles est un passage maritime reliant la mer Égée à la mer de Marmara. Originellement, le terme de Dardanelles et d’Hellespont désignait les régions situées de part et d’autre du détroit. Par extension, le mot désigne aujourd’hui le détroit lui-même. La possession de ce détroit, comme de celui du Bosphore, permet le contrôle des liaisons maritimes entre la mer Méditerranée et la mer Noire. Le détroit est long de 61 km, mais large de seulement 1,2 à 6 km, avec une profondeur maximale de 82 m pour une moyenne de 55 m.

[38] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[39] Konya est l’ancienne Iconium de l’Antiquité, capitale de la Lycaonie. Elle est une ville connue pour ses tapis à motifs de maisons (en frise) et ses etliekmek. Elle abrite dans la mosquée d’Ala’ad Dîn le mausolée dynastique où sont enterrés huit sultans du sultanat d’Iconium, ainsi que le mausolée de Jalâl ud Dîn Rûmî, appelé couramment Mevlana, un mystique persan soufi, fondateur de l’ordre des derviches tourneurs.

[40] Le Göksu aussi appelé Saleph, est un fleuve de Çukurova en Turquie. Ses deux principales sources sont dans les Monts Taurus, la source la plus au nord dans les Monts Geyik et celle la plus au sud, appelée aussi rivière d’Ermenek (Ermenek Çayı) dans les Monts Haydar. Les deux cours se rejoignent au sud de la ville de Mut. Le 10 juin 1190, pendant la Troisième croisade, Frédéric Barberousse empereur du Saint Empire romain germanique se noie en traversant la rivière, alors connue sous le nom de Saleph. Un monument lui est dédié sur la route Silifke-Mut.

[41] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[42] L’île de Chypre, que les anciens Égyptiens nommaient « Alachia », les anciens Assyriens « Iatnana » et les Phéniciens « Enkomi », était dès l’Antiquité au carrefour d’importants courants commerciaux, assimilant au fil des siècles différentes cultures provenant de la Crète minoenne, de la Grèce mycénienne et de tout le pourtour du bassin Levantin ; son nom de « Kupros » signifie cuivre, en référence aux importants gisements de ce métal, qui assurèrent sa renommée et sa prospérité dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Chypre était aussi connue pour ses nombreuses épices et plantations. L’histoire de Chypre fut très mouvementée et l’île subit de nombreuses tutelles : hellénistique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique.

[43] Zante ou Zakynthos est également appelée Zacynthe. L’île fait partie de l’archipel des îles Ioniennes, elle est une des sept îles de l’Heptanèse avec Corfou, Paxos, Leucade, Ithaque, Céphalonie et Cythère. Zante fut célèbre dès l’Antiquité pour ses sources d’huile de pétrole, exploitées pour le calfatage des bateaux

[44] Le Comté palatin de Céphalonie et Zante fut une principauté fondée en 1185 dans les îles Ioniennes qui fit partie jusqu’en 1479 du Royaume de Sicile. D’abord attribuée à Margaritus de Brindisi par Guillaume II de Sicile en remerciement de ses services, elle passa ensuite à la famille des Orsini jusqu’en 1325 puis brièvement aux Angevins jusqu’en 1357, avant de devenir l’apanage de la famille Tocco, laquelle l’utilisa comme tremplin pour sa conquête du despotat d’Épire. Toutefois, devant l’avance des Ottomans, les Tocco durent progressivement abandonner leurs conquêtes continentales et se retirer dans les iles. En 1479 le comté fut divisé : les Vénitiens prirent le contrôle de Zante, alors que les Ottomans occupèrent Céphalonie jusqu’en 1500.

[45] La Lydie est un ancien pays d’Asie Mineure, situé sur la mer Égée et dont la capitale était Sardes. Elle était connue par Homère sous le nom de Méonie. La Lydie est évoquée dans les légendes d’Héraclès et Omphale, ou de Tantale et Pélops. La Lydie était une région occidentale de l’Asie Mineure, bordée au nord par la Mysie, au sud par la Carie et à l’est par la Phrygie. Comprenant les vallées de l’Hermos et du Méandre, la Lydie était située sur le parcours des grandes routes commerciales, et disposait de nombreuses ressources minières propres.

[46] Philadelphie était une ancienne cité lydienne, en Asie Mineure. Elle se situait au sud de Kogamis, sur la route reliant Sardes à Colosse, au niveau de l’actuelle Alaşehir - aujourd’hui en Turquie.

[47] Le thème des Thracésiens est une province ou thème de l’Empire byzantin située à l’ouest de l’Asie mineure, dans l’actuelle Turquie, et comprenant les anciennes régions d’Ionie et de Lydie ainsi que des parties de la Phrygie et de la Carie

[48] La république de Venise, parfois surnommée « la Sérénissime », est une ancienne thalassocratie d’Italie, progressivement constituée au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s’est développée par l’annexion de territoires divers en Italie du Nord, le long des côtes de la mer Adriatique et en Méditerranée orientale : les « Domini di Terraferma », l’Istrie, la Dalmatie, les bouches de Cattaro, l’Albanie vénitienne, les îles Ioniennes, la Crète, l’Eubée, Chypre et d’autres îles grecques, jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes.

[49] Le doge de Venise était le magistrat en chef et le dirigeant de la république de Venise entre 726 et 1797. Les doges étaient élus à vie par l’aristocratie de la cité-État. Il incarne de manière symbolique le bon fonctionnement de l’État.

[50] La quatrième croisade est une campagne militaire qui fut lancée de Venise en 1202. Levée à l’origine en vue de reconquérir les lieux saints sous domination musulmane, elle aboutit en fait à la prise et au pillage de la ville chrétienne de Constantinople par les croisés, et à la fondation de l’Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 à 1261.