Frère de Vérine, femme de l’empereur Léon 1er. Ses relations avec l’empereur lui permettent de poursuivre une carrière militaire.
L’empereur, lui confère la dignité de commandant en chef, en Thrace [1]. Dans cette province, il mène une campagne militaire victorieuse contre les Bulgares en 463. Il succède à Rusticus en tant que magister militum [2] “per Thracias” en 464, et connaît quelques succès contre les Goths [3] et les Huns [4] en 466-467.
La considération de Léon pour Basiliscus augmente et l’intersession de Vérine en faveur de son frère aide la carrière militaire et politique de Basiliscus par l’obtention du consulat en 465. Son ascension va cependant connaître un coup d’arrêt brutal.
En 468, Léon le choisit comme chef de la fameuse expédition contre Carthage, capitale du royaume vandale [5]. Le but de l’opération est la punition du roi vandale Genséric pour le sac de Rome de 455 durant lequel l’ancienne capitale de l’Empire romain d’Occident a été ravagée pendant 15 jours et ou l’impératrice, Licinia Eudoxia, veuve de Valentinien III, et ses filles furent emmenées comme otage.
La Sardaigne et la Libye sont déjà conquises par Marcellinus et Héraclius quand Basiliscus jette l’ancre près du “Promontorium Mercurii” [6], en face de la Sicile, à une soixantaine de kilomètres de Carthage. Genséric demande à Basiliscus 5 jours pour produire les conditions d’une paix. Pendant les négociations, Genséric rassemble ses navires et attaque soudainement le flotte romaine. Les Vandales ont rempli bon nombre de vaisseaux avec du matériel combustible et, durant la nuit, ces brûlots sont lancés contre la flotte romaine qui ne se méfiait pas. Les commandants romains tentent de sauver quelques navires de la destruction, mais leurs manœuvres sont empêchées par l’attaque d’autres navires vandales.
Au cœur de la bataille, il prend la fuite. La moitié de la flotte romaine fut brûlée, coulée ou capturée, et l’autre moitié s’enfuit avec Basiliscus. Toute l’expédition fut un échec. Après son retour à Constantinople, Basiliscus se cache dans l’église Sainte-Sophie pour échapper à la colère du peuple et la vengeance de l’empereur. Par la médiation de Vérine, Basiliscus obtient le pardon impérial et est simplement puni de bannissement à Heraclea Sintica en Thrace.
En 471 et 472, Basiliscus aide Léon à se débarrasser de l’influence germanique à sa cour, fomentant avec lui le meurtre du magister militum alain Aspar. La mort d’Aspar est suivie d’une révolte en Thrace menée par l’Ostrogoth [7] Theodoric Strabo. Basiliscus est envoyé pour mater la révolte, ce qu’il réussit à faire avec l’aide de son neveu Armatus. En 474, il est élevé au rang de caput senatus [8].
Il réussit à prendre le pouvoir le 9 janvier 475 au palais de l’Hebdomon [9] par les officiers palatins et le Sénat. La foule de Constantinople a sa revanche sur Zénon en tuant presque tous les Isauriens encore dans la ville.
Au début, tout semble bien aller pour le nouvel empereur, qui tente même d’initier une nouvelle dynastie en conférant le titre d’Augusta à sa femme Aelia Zenonis et en nommant son fils Marcus césar, puis plus tard auguste.
Cependant, à cause de sa mauvaise gestion, il perd rapidement la plupart de ses soutiens et s’aliène l’Église et le peuple de Constantinople. De plus, sa politique de protection de son pouvoir par la distribution de rôles-clé à des hommes loyaux dresse contre lui des personnages importants de la cour, y compris sa sœur Vérine en faisant exécuter le magister officiorum [10] Patricius l’amant de Vérine dont elle avait prévu de l’élever au rang impérial et de l’épouser.
Illus l’abandonne et rallie Zénon à l’été 476 et marche sur Constantinople. Quand Basiliscus reçoit la nouvelle de ce danger, il se hâte de rappeler ses édits ecclésiastiques et de se concilier le patriarche et le peuple, mais il est déjà trop tard.
Armatus, est envoyé en Asie Mineure avec toutes les forces disponibles pour s’opposer à l’avancée de l’armée isaurienne, mais des échanges secrets avec Zénon, qui lui promet le titre de magister militum à vie et de conférer le rang de césar à son fils, le conduisent à trahir son maître. Armatus évite intentionnellement la route que prend Zénon et marche sur l’Isaurie par une autre voie. Cette trahison précipite la chute de Basiliscus.
En août 476, Zénon assiège Constantinople. Le Sénat ouvre les portes de la ville à l’Isaurien, lui permettant de récupérer son trône. Basiluscus fuit et cherche refuge dans une église, mais il est trahi par Acacius. Il se rend alors de lui-même avec sa famille après avoir arraché la promesse solennelle que leur sang ne serait pas répandu. Basiliscus, sa femme Aelia Zenonis et son fils Marcus furent envoyés dans une forteresse en Cappadoce [11], où Zénon les enferma dans une citerne asséchée et les laissa mourir.