Dracontius est né à Carthage [1]. D’origine sénatoriale, il y exerça la profession de rhéteur [2] et d’avocat. Il écrivit vers 484 un panégyrique dédié à un monarque non-vandale, sans doute l’empereur romain d’Orient Zénon. Cela lui valut plus tard d’être incarcéré, ainsi que sa famille, par le roi des Vandales d’Afrique [3] Gunthamund pour haute trahison. Dracontius ne fut vraisemblablement libéré qu’à l’avènement du successeur de Gunthamund, Thrasamund, à qui il dédia une apologie.
Il a produit au cours de sa carrière un recueil de 10 poèmes en hexamètres [4], “les Romulea”, dédié au grammairien Felicianus. L’une des pièces de ce recueil, “Orestis tragoedia”, nous est parvenue. Nous disposons encore de deux autres poèmes plus tardifs, imités du style didactique d’ Ausone : “De mensibus et De rosis nascentibus”. Ils ont été imprimés au 16ème siècle par l’humaniste italien Bernardino Corio . “Aegritudo Perdicae” a par contre été attribué à tort à Dracontius.
Mais la plupart des poèmes de Dracontius que nous connaissons ont été visiblement composés pendant sa détention : ainsi la complainte “Satisfactio” adressée à Gunthamund, composée en distiques élégiaques et largement inspirée “des Tristia d’Ovide”, ou du chef d’œuvre de Dracontius : “De laudibus Dei”. Ce recueil de trois livres en hexamètres rend grâce à Dieu de sa providence, et exhorte discrètement Gunthamund à l’imitation du Christ. Si le style de ce recueil est caractéristique, le poète s’en tient pour la métrique à ses modèles : Virgile, Properce et Juvenal .
Dracontius a exercé une influence visible sur les poète latins d’Afrique. Ses œuvres ont été publiées dans le Royaume wisigoth [5] par Eugène III de Tolède .