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Childéric 1er

dimanche 29 octobre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 20 août 2011).

Childéric 1er (436-481)

Dernier roi Franc Salien

Childéric 1er Dernier roi Franc Salien

Childéric 1er de son vrai nom Hilde-Rik [1] était le fils de Mérovée. Dernier roi païen, il succède à son père en 457. Ce fut le dernier roi Franc Salien [2] avant que Clovis ne conquiert une grande partie de la Gaule.

En 457, il règne sans partage, ce qui lui vaut l’animosité de ses parents, des grands et de ses sujets. De plus, indignés par ses mœurs, les Francs le détrônent. Il quitta son petit royaume de Tournai [3] et se réfugia en Thuringie [4]chez le roi Basin. Il s’éprend de Basine, la fille de ce dernier qui finira par l’épouser. Elle lui donnera 1 fils, Clovis, et 3 filles.

Les Francs choisissent alors Aegidius, envoyé par Rome comme maître de milice [5], pour lui succéder. En 481, Childéric 1er meurt et son fils Clovis lui succède.

Son règne fut marqué d’une part par la désagrégation de l’Empire romain d’Occident sous l’expansion du royaume wisigothique [6], qui s’empara de l’ensemble du Sud de la Gaule et une grande partie de la péninsule ibérique [7], et de l’expansion du royaume Burgonde [8] autour de la Savoie. D’autre part, il poursuivit l’expansion franque en étendant son aire d’influence située à l’origine autour de la Lys et de la Sambre par la conquête d’un vaste espace entre l’embouchure du Rhin et le Nord de la Normandie. Seul un lambeau romain inséré entre les Francs et les Wisigoths survivait encore sous la conduite d’Aegidius.

Tout en respectant et assimilant les caractères et les formes de la civilisation romaine, il entreprit de consolider son royaume. En 463, il apporta son aide pour aider Aegidius à vaincre l’expansion wisigothique vers la Loire à Orléans qui menaçait leurs 2 royaumes. Se sentant assez puissant, il assiégea Paris en 463 mais dut se retirer. Un peu plus tard, en 469, il respecta à nouveau son alliance avec le successeur romain d’Aegidius, le comte Paul, pour arrêter une fois de plus la poussée wisigothique. En outre, devant une migration des Saxons désireux de s’installer en Gaule et menaçant son royaume, Childéric 1er et Paul entreprirent de les arrêter en 466 à Angers [9] puis en 470. Pourtant, les Saxons les vainquirent. Le comte Paul y trouva la mort. Le fils d’Aegidius, Syagrius, lui succéda. Entre-temps, Angers fut prise. Cependant, Childéric poursuivit la guerre tout en s’emparant des îles de l’embouchure de la Loire. Puis, il parvint à les refouler en Germanie en 475.

Lorsque l’empereur d’Occident et souverain nominal des Francs, Romulus Augustule fut déposé par Odoacre en 476, une ambassade gallo-romaine partit à Constantinople [10] supplier l’empereur d’orient de désigner un nouvel empereur d’occident. Or, l’empereur d’Orient refusa de procéder à cette nomination et choisit de devenir le suzerain nominal de l’Empire romain. Cependant, l’éloignement de Constantinople permettait de facto une totale indépendance des royaumes barbares tandis que Syagrius perdait tout espoir de soutien. En revanche, Childéric 1er en profita pour conclure une alliance avec Odoacre contre les Alamans [11].

A sa mort en 481, vers l’âge de 45 ans, Childéric 1er légua à son fils un royaume certes encore restreint mais déjà puissant et respecté tandis que le royaume des Francs rhénans, après avoir pris Trèves [12] en 480, se structurait autour de Cologne [13]. Childéric fut enterré à Tournai.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Herodote.net/ Bio/ Childeric1er/ biographie/ : Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 242

Notes

[1] puissant à la guerre

[2] Tribu franque d’origine germanique installée au 4ème siècle en Toxandrie, région comprise entre la Meuse et l’Escaut. Avec les Francs ripuaires, ils constituent la principale peuplade franque. Ils envahissent la Gaule au 5ème siècle sous l’impulsion de leur chef Mérovée, ancêtre des Mérovingiens. Sous le règne de Clovis, ils se rendent maîtres d’une grande partie de la Gaule et rédigent leurs coutumes dans un texte connu sous le nom de loi salique.

[3] L’histoire de la ville de Tournai commence avec sa fondation, très probablement à l’époque romaine, dans la province de Belgique. Créée durant le Haut-Empire, elle devient le chef-lieu de la cité des Ménapiens à la fin du 3ème siècle, époque où des fortifications sont construites pour la protéger après la fin de la paix romaine. Saccagée par les Vandales en 407, elle passe sous le contrôle des Francs saliens à partir de 430 et devient leur capitale jusqu’au règne de Clovis, puis est dotée d’un siège épiscopal ; elle est intégrée à la Francie occidentale de Charles le Chauve en 843, puis au royaume de France.

[4] région comprise entre la Bavière, la Hesse et les anciennes provinces de Saxe

[5] Le magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[6] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[7] La péninsule Ibérique est une péninsule située à la pointe sud-ouest de l’Europe, qui comprend notamment l’Espagne et le Portugal. À la chute de l’Empire romain, les Wisigoths s’y installent, reprenant son nom antique de Bétique avant d’en être dépossédés par les Maures, qui eux la renomment Al-Andalus.

[8] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.

[9] Angers est une commune de l’Ouest de la France située au bord de la Maine, préfecture du département de Maine-et-Loire. Capitale historique et place forte de l’Anjou, berceau de la dynastie des Plantagenêts, Angers est l’un des centres intellectuels de l’Europe au 15ème siècle sous le règne du « bon roi René ». La ville doit son développement comme son rôle politique et historique à sa position au niveau d’un point de convergence géologique, hydrographique, culturel et stratégique.

[10] 8791

[11] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[12] Trèves est une ville et un arrondissement d’Allemagne, dans le Land de Rhénanie-Palatinat. La ville est située sur la Moselle. Cette ville, ancienne colonie romaine, est fondée à l’époque romaine, en l’an 16 av. jc sous le nom d’Augusta Treverorum, sur le site du chef-lieu d’un peuple gaulois, les Trévires. Le pont romain en pierre qui franchit la Moselle est édifié en 45 ap. jc, en remplacement d’un premier pont de bois : c’est le plus ancien pont d’Allemagne encore debout. Colonie romaine et place forte très importante dans la défense contre les « Barbares », elle est dotée d’une enceinte abritant la plus grande surface urbaine de Gaule. Grande métropole marchande à partir du 2ème siècle, devenue l’une des capitales de la Tétrarchie à la fin du 3ème siècle et siège d’un atelier monétaire impérial à partir de 294, Trèves est alors qualifiée de « seconde Rome » ou Roma Secunda. De l’époque romaine subsistent la Porta Nigra (porte noire), le plus grand édifice romain sur le sol allemand, une basilique, où siège un tétrarque (aujourd’hui une église protestante), les restes d’un amphithéâtre, ainsi que des ruines de thermes romains. Au début du 5ème siècle, au cours des invasions germaniques, Trèves est attaquée et pillée plusieurs fois par les Francs. Peu auparavant, la préfecture des Gaules est transférée de Trèves à Arles

[13] La ville doit son nom de Cologne à l’impératrice romaine Agrippine, épouse de l’empereur Claude, qui éleva son lieu de naissance au rang de colonie en l’an 50, sous le nom de Colonia Claudia Ara Agrippinensium. Les Romains y tenaient une garnison et des axes routiers convergeaient vers un pont de bateaux sur lequel transitait un important commerce avec toutes les régions de la Germanie. En raison de son importance stratégique sur le limes du Rhin et de la présence de l’armée et de la clientèle germanique, l’endroit attira de nombreux marchands et devint un foyer d’artisanat et de commerce. Centre militaire, la ville fut la résidence de l’empereur gaulois Postume de 260 à 268, et le lieu de l’usurpation éphémère de Silvanus en 355. Les Romains introduisirent le christianisme à Cologne, qui devint siège épiscopal à partir du 4ème siècle. Des Francs se sont regroupés au cours de la seconde moitié du 5ème siècle pour fonder un royaume à Cologne, qui est intégré dans le royaume franc de Clovis. À partir du 7ème siècle, ils sont désignés sous le nom de Francs ripuaires.