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L’histoire pour le plaisir

Christine de Suède

samedi 14 septembre 2019

Christine de Suède (1626-1689)

Reine de Suède de 1632 à 1654

Elle fut désignée roi par son père faute d’héritier mâle.

Enfant unique de Gustave II Adolphe et de Marie-Éléonore de Brandebourg fille de l’Électeur [1] de Brandebourg [2] Jean III Sigismond de Brandebourg , elle est élevée comme un garçon.

Son père trouve la mort à la bataille de Lützen [3] en 1632, alors qu’elle n’a que 6 ans. Sa mère névrosée la néglige au point qu’elle fait plusieurs chutes dans son enfance, lui laissant une épaule déformée.

Gustave Adolphe, qui avait perdu 2 enfants en bas âge, avait réglé l’ordre de sa succession avant de rentrer en campagne. Il avait obtenu des nobles la suppression de la dévolution exclusivement masculine dès 1627. Christine monte alors sur le trône sans opposition, sous la tutelle du chancelier Axel Oxenstierna .

Elle reçoit un enseignement sévère sous la direction du grand maître de la maison royale Axel Baner , le frère du maréchal Johan Banér, et de son précepteur, Johannès Matthiae . Aux études traditionnelles des langues et de l’histoire s’ajoutaient la pratique des arts notamment le dessin et la peinture et du sport escrime et équitation.

Oxenstierna est retenu en Allemagne par les péripéties de la guerre de Trente ans [4] et ne revient en Suède qu’en 1636 après le traité passé avec la France.

Son premier geste est d’éloigner la reine douairière, dont la santé mentale a été altérée par la mort de son mari, afin d’éviter son influence néfaste sur la jeune Christine qui a 10 ans. C’est sa tante Catherine Vasa , comtesse des Deux-Ponts [5] qui tint le rôle de mentor féminin.

Majeure en 1644, la reine Christine s’oppose rapidement au chancelier Oxenstierna, définitivement mis à l’écart après le traité de Westphalie [6].

Partisane de la paix, elle met fin aux conflits armés avec le Danemark en 1645 par le traité de Brömsebro [7] qui donne à la Suède les îles de Ösel [8] et de Gotland [9], le Jämtland [10] et le Härjedalen [11] en Norvège.

La paix de Westphalie, signée en 1648, lui donne l’île de Rügen [12], Wismar [13], Verden [14] et Brême [15], ainsi qu’une partie de la Poméranie [16] et l’embouchure de l’Oder [17]. Ces acquisitions font de la Suède la première puissance nordique.

Christine est couronnée en 1650, et les préoccupations de son entourage se portent sur la pérennité de la dynastie, et donc sur les projets de mariage. Le premier prétendant n’est autre que son cousin Charles-Gustave (Charles X Gustave) , mais Christine a une préférence pour le comte Magnus-Gabriel de La Gardie qui obtient de nombreuses libéralités de la part de la reine. Celle-ci a toutefois en horreur les liens du mariage et va pousser son favori à épouser Marie-Euphrosyne de Deux-Ponts-Cleebourg , la sœur de Charles-Gustave, donc sa cousine.

Débarrassée des conflits, Christine peut se consacrer aux lettres et aux arts, alimentant sa propre bibliothèque d’ouvrages savants et faisant venir des œuvres de sculpture et peinture, surtout italiennes.

Elle invite en Suède des érudits français tels Descartes qui y mourra en février 1650, Claude Saumaise , Bochart ou Marc Antoine Girard sieur de Saint Amant. Dans ses mémoires, Christine avouera l’influence de Descartes dans le mûrissement de ses pensées.

Malgré un essor économique certain depuis la fin de la guerre de Trente ans, les extravagances de Christine, son goût pour les modes étrangères, les dépenses exorbitantes de son sacre, ses libéralités vis-à-vis de ses favoris et de ses invités, sa politique d’anoblissement en masse mettent à mal les finances royales.

Refusant de se marier, s’habillant en homme et fumant la pipe, les pamphlets de l’époque lui prêtent de nombreuses aventures aussi bien féminines que masculines. Mais en femme de caractère, elle fait front aux critiques de son entourage.

La situation dynastique reste la question essentielle. Dès 1651, Christine envisage l’abdication. Renonçant définitivement à se marier, elle obtient de la Diète la désignation de son cousin Charles-Gustave d’abord comme successeur, puis comme prince héritier, ce qui englobe la propre descendance de ce dernier.

Elle annonce le 11 février 1654 son abdication, prenant effet au 6 juin 1654. Les raisons en sont certainement complexes : lassitude et dégoût du pouvoir, difficultés financières proches de la banqueroute ou cheminement spirituel qui conduira cette fille d’un des champions protestants de la Guerre de Trente Ans à se convertir au catholicisme.

Ce qui est certain est que le luthéranisme imposé par Gustave 1er Vasa était en Suède assez intolérant et que le culte catholique était strictement prohibé. Christine n’oublie pas de négocier son abdication contre des donations [18] pour préserver ses futures ressources.

Elle quitte immédiatement la Suède, faisant étape à Hambourg [19], Anvers [20] et Bruxelles où elle se convertit secrètement au catholicisme.

Cette conversion d’un ancien souverain protestant représente une victoire symbolique dans la lutte de la papauté contre le protestantisme. Mais le pape Alexandre VII exige une abjuration publique avant de la recevoir, chose faite à Innsbruck [21]. Elle est accueillie avec faste à Rome le 20 décembre 1655 et reçoit sa première communion d’Alexandre VII.

Elle est logée au palais Farnèse [22] et fait connaissance du cardinal Decio Azzolino avec lequel elle entretiendra une relation sentimentale jusqu’à la fin de sa vie. Son caractère entier et sa liberté de mœurs ont tôt fait de lui aliéner ceux qui l’avaient reçue avec ferveur et Alexandre VII va prendre ses distances.

Ses revenus suédois rentrant mal, Christine décide de renégocier les accords passés avec son cousin. Elle obtient l’accord de Mazarin de traverser la France pour se rendre à Hambourg. Elle quitte Rome le 20 juillet 1656 sur la galère papale, débarque à Marseille et atteint la capitale le 8 septembre.

Un vague projet est négocié avec Mazarin pour lui offrir le trône de Naples, Christine s’engageant à user de son influence pour rallier le pape au projet. Elle retourne en Italie, mais reste bloquée à Pesaro [23] en raison de l’épidémie de peste qui sévit à Rome.

Inquiète des tergiversations de Mazarin, ce dernier n’hésitant pas à jouer un double jeu, elle décide de retourner en France. C’est à cette occasion que, persuadée de la trahison de son écuyer Giovanni Monaldeschi révélant à la cour espagnole son alliance avec les Français, elle le fait mettre à mort par ses gens à Fontainebleau le 10 novembre 1657.

Ce meurtre lui vaudra le surnom de Sémiramis suédoise. Cette affaire embarrasse le jeune Louis XIV et Mazarin, mais la cour ménage l’ex-reine de Suède. Les esprits du temps ont longuement débattu sur le fait qu’un souverain ayant abdiqué puisse se faire justice chez un souverain étranger.

Toutefois la cour de France est à nouveau soulagée de son départ pour l’Italie. Le 15 mai 1658 elle est de nouveau à Rome, mais elle a perdu de sa popularité.

Le 3 février 1660, son cousin Charles-Gustave meurt subitement laissant la couronne de Suède à son fils de 5 ans. Christine décide de retourner en Suède et quitte Rome le 20 juillet.

Malgré les réticences du chancelier elle arrive à Stockholm le 12 octobre et demande le rétablissement de ses droits héréditaires en cas de disparition du jeune roi. Elle se heurte à l’opposition des nobles et du clergé luthérien et doit reprendre le chemin de Rome en 1662.

Elle va faire une nouvelle tentative en 1666, mais le Conseil de régence interdit à son aumônier catholique d’entrer dans le pays et elle ne dépasse pas Norrköping [24].

En 1668, Jean II Casimir Vasa abdique. La monarchie polonaise est élective et Christine a l’idée saugrenue de poser sa candidature, estimant ses chances réelles comme dernier rejeton des Vasa. Ce sera un nouvel échec lorsque les Polonais décident d’élire l’un des leurs, Michel Koributh Wisniowiecki .

Christine se fixe définitivement à Rome en octobre 1668. Elle demeure dans le Trastevere au Riario alla Lungara [25] qu’elle transforme en musée. Elle y expose de multiples pièces tapisseries, peintures, sculpture, dessins, objets divers de collection qu’elle réunit à partir du fonds constitué en Suède, de donations ou d’achats plus récents. Le cabinet des médailles est particulièrement renommé. La bibliothèque comprend 5 000 volumes.

Elle est l’amie des artistes comme le célèbre Bernini dit Le Bernin , apprécie les musiciens baroques : Filippo Acciaiuoli , Alessandro Stradella, Alessandro Scarlatti dont elle soutient les débuts, Arcangelo Corelli qui l’initie au violon.

Elle obtient l’autorisation du pape d’ouvrir le premier théâtre public romain, le Tor di Nona.

En 1674, elle crée l’académie du Riario, qui deviendra l’Accademia dell’Arcadia [26], société de lettrés et d’artistes. Elle s’intéresse aux sciences (astrologie et alchimie) et aux travaux de savants tel Giovanni Alfonso Borelli et Giovanni Ciampini .

Sur le plan religieux, elle s’inquiète en 1686 du sort des protestants de France, qui doivent subir la politique des conversions forcées menées par le pouvoir royal. Elle critique plus particulièrement les dragonnades [27].

Vers la fin de sa vie, peut-être sous l’influence du Bernin, elle se rapproche du mysticisme et protège Miguel de Molinos jusqu’à son arrestation et sa condamnation en 1685, ce qui lui valut d’être accusée de quiétisme [28] par l’ambassadeur de France.

Elle meurt à Rome en 1689 d’érysipèle, maladie dont elle souffrait depuis plusieurs années. Son corps repose au Vatican dans la crypte de la basilique Saint-Pierre

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Bernard Quilliet, Christine de Suède, Fayard, 2003

Notes

[1] Un prince-électeur était le titulaire d’un titre de haute noblesse attribué aux princes du Saint Empire romain germanique ayant le privilège d’élire le roi des Romains, avant son couronnement comme Empereur par le pape. Leur statut fut défini par la Bulle d’or promulguée par l’empereur Charles IV en 1356. L’électorat était attaché à la possession d’un État impérial tenu en fief immédiat de l’empereur.

[2] Les souverains de la marche de Brandebourg, puis du duché de Prusse inclut sont successivement seigneurs, margraves puis princes électeurs de Brandebourg. En 1618, ils portent le titre de ducs en Prusse. Après 1701, l’électeur de Brandebourg porta le titre de roi en Prusse.

[3] La bataille de Lützen (Saxe-Anhalt), le 16 novembre 1632 (le 6 novembre selon le calendrier julien alors en usage) est l’une des batailles les plus marquantes de la guerre de Trente Ans, pendant laquelle les armées suédoises du roi Gustave II Adolphe de Suède, mort au combat, s’imposent face à des forces de la Ligue catholique dirigées par Albrecht von Wallenstein. Elle s’avère être une victoire à la Pyrrhus pour les Suédois, perdant leur roi et près d’un tiers de leurs hommes. Cette victoire est mal exploitée par les Suédois, en grande partie à cause de la mort de Gustave Adolphe, génie stratégique de son époque : peu après, c’est la confusion dans les rangs de l’Union protestante.

[4] La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire. Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.

[5] Le Palatinat-Deux-Ponts est un ancien État du Saint Empire romain germanique créé par la fusion des territoires contrôlés par les comtes palatins du Rhin avec une partie du comté de Deux-Ponts en 1394. Cette principauté, dont les limites ont souvent varié, se composait de la ville de Deux-Ponts et de celles d’Annweiler, de Berg-Zabern avec leurs environs et de bailliages alsaciens (demeurés bipontins mais sous souveraineté française après la politique des Réunions) jusqu’en 1789 (bailliages de Bischwiller, de Seltz, de Cleebourg et de la Petite-Pierre) ; plus tard elle s’accrut du comté de Sponheim et de la plus grande partie de celui de Veldenz.

[6] Les traités de Westphalie (ou Paix de Westphalie) conclurent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-vingts ans le 24 octobre 1648. Ils sont à la base du « système westphalien », expression utilisée a posteriori pour désigner le système international spécifique mis en place, de façon durable, par ces traités. Catholiques et protestants ayant refusé de se rencontrer, les négociations se tinrent à partir de décembre 1644 à Münster pour les premiers et à partir de 1645 à Osnabrück pour les seconds. Cette solution qui avait été proposée par la Suède est préférée à l’alternative française qui suggérait Hambourg et Cologne. Les pourparlers de Münster opposaient les Provinces-Unies (les Pays-Bas) à l’Espagne et la France au Saint Empire romain germanique. Ceux d’Osnabrück, la Suède à l’Empire. Les principaux bénéficiaires furent la Suède, les Pays-Bas et la France. Côté français, la diplomatie engagée par Mazarin fut décisive.

[7] Le traité de Brömsebro ou, en suédois et danois, la paix de Brömsebro du 13 août 1645, a mis fin à la guerre de Torstenson, conflit local qui faisait partie de la guerre de Trente Ans et qui avait commencé en 1643 entre la Suède et le Danemark-Norvège. Les négociations pour le traité ont commencé en février de la même année dans le village de Brömsebro, à la frontière entre les provinces de Blekinge et de Småland.

[8] Saaremaa est la plus grande île de l’Estonie. Située dans la mer Baltique, au sud de l’île de Hiiumaa, elle ferme le golfe de Riga. Une distance de quinze kilomètres vers le nord-est la sépare des côtes estoniennes tandis que vingt-neuf kilomètres sont à parcourir à travers le détroit d’Irbe pour rejoindre la Lettonie. La superficie de l’île est de 2 714 km². Saaremaa (nom estonien) se nomme Ösel (ou Oesel) en allemand et en suédois, et Saarenmaa en finnois. La plus grande ville de l’île est Kuressaare. L’île constitue la plus grande partie de la région de Saare ou Saare maakond, qui englobe aussi les îles de Muhu et de Ruhnu.

[9] Gotland est une île de la Suède située en mer Baltique. C’est le nom de la plus grande île du pays ainsi que du comté et de la commune. Autour de l’île de Gotland se trouvent plusieurs îles plus petites dont les plus importantes sont Fårö, Gotska Sandön, Stora Karlsö et Lilla Karlsö. La seule ville de Gotland est Visby, ancienne ville hanséatique située sur la côte ouest

[10] Le Jämtland est une des provinces historiques de Suède, située dans l’ouest du pays. C’est la deuxième province de Suède par ordre de grandeur. Elle fait aujourd’hui partie du comté de Jämtland.

[11] Le Härjedalen Härjedalen, est une des 25 provinces historiques de Suède. C’est également le nom d’une commune (dont les frontières ne correspondent cependant pas entièrement à celles de la province). Le Härjedalen forme, avec la province de Jämtland au nord, le comté de Jämtland. Härjedalen est la moins peuplée des provinces de Suède.

[12] Rügen est la plus grande île allemande. Elle est située au large de la côte de la Mecklembourg-Poméranie occidentale dans la mer Baltique. Sa superficie est de 926 km²

[13] Wismar est une ville hanséatique du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, dans le nord de l’Allemagne, au bord de la mer Baltique, en ex-Allemagne de l’Est. Fondée semble-t-il en 1226, Wismar devient, quelques années plus tard, membre de la Hanse. Son église principale de style gothique, l’église Saint-Nicolas, qui domine la vieille ville, date du 14ème siècle.

[14] Verden, ou Verden an der Aller, est une ville d’Allemagne située en Basse-Saxe.

[15] Brême, est une ville hanséatique du Nord-Ouest de l’Allemagne. C’est une ville portuaire située le long du fleuve Weser, à environ 60 kilomètres au sud de son estuaire en mer du Nord. Brême constitue l’une des deux villes enclavées dans le Land de Basse-Saxe appartenant à celui de Brême (nom officiel : Freie Hansestadt Bremen, c’est-à-dire « ville hanséatique libre de Brême », qui rappelle l’adhésion de la ville à la Ligue hanséatique, l’autre étant Bremerhaven.

[16] La Poméranie suédoise était une partie de la Poméranie qui fut une possession suédoise de 1648 à 1815 au bord de la mer Baltique. Ses villes les plus importantes étaient Stralsund, Greifswald, et jusqu’en 1720 Szczecin. L’île de Rügen faisait partie de ces territoires. Ceux-ci appartiennent désormais à l’Allemagne et à la Pologne. La Poméranie qui est terre d’Empire, c’est-à-dire appartenant au Saint Empire romain germanique, entre dans le conflit de la guerre de Trente Ans et Stettin est assiégée par les troupes impériales. Le dernier duc de Stettin et de Poméranie, Bogusław XIV de Poméranie, signe un traité en juin 1628 avec le roi de Suède, Gustave-Adolphe. Le traité de Stettin du 10 juillet 1630 étend le « pacte éternel » entre la Suède et la Poméranie. Celle-ci est occupée militairement par les Suédois à la fin de l’année et Gustave-Adolphe règne dans les faits. Un nouveau traité de Stettin signé en 1653 entérine la domination suédoise. Le 21 janvier 1720, par le traité de Stockholm, la reine de Suède, Ulrique-Éléonore, cède au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume 1er, la ville de Stettin (aujourd’hui, Szczecin), les îles de Wollin (Wolin) et Usedom (Uznam), la Poméranie antérieure jusqu’à la Peene ainsi que les villes de (Alt-)Damm (aujourd’hui, Dąbie, quartier de Szczecin) et Gollnow (Goleniów) en Poméranie ultérieure

[17] L’Oder est un fleuve d’Europe centrale d’une longueur totale de 854 km. Depuis sa source située en République tchèque, l’Oder remonte dans le Sud-Ouest de la Pologne, puis il est rejoint par la rivière Neisse, et constitue alors l’actuelle frontière naturelle entre l’Allemagne et la Pologne, jusqu’à son embouchure sur la lagune de Szczecin qui donne sur la mer Baltique. C’est le deuxième plus long fleuve polonais après la Vistule.

[18] les villes de Norrköping et de Wolgast, les îles de Gotland, Öland et Ösel, et quelques domaines de Poméranie

[19] Hambourg est une ville et l’un des 16 Länder composant l’Allemagne. Située au nord du pays, près de l’embouchure de l’Elbe et à proximité de la mer du Nord, Hambourg est la deuxième plus grande ville d’Allemagne (après Berlin) et le premier port du pays. Hambourg était membre fondateur de la ligue hanséatique. Cette ancienne appartenance est encore aujourd’hui revendiquée par la ville, comme élément caractéristique de son identité. C’est ainsi que le code de la ville sur les plaques d’immatriculation est HH, qui signifie Hansestadt Hamburg et que le nom officiel de la ville est Freie und Hansestadt Hamburg (ville libre et hanséatique de Hambourg).

[20] Anvers est une ville belge dans la Région flamande, chef-lieu de la province d’Anvers et de l’arrondissement administratif du même nom. Archétype de la ville bourgeoise-marchande depuis le Bas Moyen Âge elle constitue alors, selon Fernand Braudel, le centre du commerce international et de la haute finance tout au long du 16ème siècle.

[21] Innsbruck est une ville autrichienne située dans l’ouest du pays, dans une vallée au cœur des Alpes. En 1363, la dernière comtesse du Tyrol, Margarete Maultasch, transmet la région au Habsbourg Rodolphe IV d’Autriche, l’Ingénieux. Son descendant le duc Frédéric (1402 à 1439) déplace sa résidence de Méran à Innsbruck en 1420. Puis en 1486 le palais impérial est mis en chantier. Entre 1490 et 1519, Maximilien 1er (1459-1519), empereur du Saint Empire, prend le contrôle du Tyrol et Innsbruck, plus centrale que Vienne, devient sa résidence préférée : il y installe la chambre des finances et le gouvernement d’Autriche occidentale. À sa mort il se fera enterrer dans la chapelle du château construite entre 1553 et 1563. Sous le règne du petit-fils de Maximilien, Ferdinand 1er du Saint Empire, frère de Charles Quint, fut fondée un collège jésuite en 1562, l’Akademisches Gymnasium Innsbruck. Celui-ci est donc le Gymnasium le plus ancien de l’ouest de l’Autriche et une des écoles les plus vieilles du monde germanophone. Le Tyrol est ensuite confié à une branche cadette des Habsbourg. À la mort de Sigismond-François en 1665, la dynastie des Habsbourg du Tyrol s’éteint.

[22] Le palais Farnèse est un palais de la haute Renaissance de Rome. Depuis 1874, il est le siège de l’ambassade de France en Italie et depuis 1875, également celui de l’École française de Rome.

[23] Pesaro est une ville portuaire italienne, située dans la province de Pesaro et d’Urbino, dans la région des Marches, en Italie centrale.

[24] Norrköping est une ville du comté d’Östergötland, en Suède, et le chef-lieu de la commune de Norrköping. Elle est située sur une baie de la mer Baltique, à l’embouchure du fleuve Motala Ström.

[25] actuel Palais Corsini

[26] L’Académie d’Arcadie ou « Académie des Arcades de Rome », l’Accademia dell’Arcadia en italien, fut fondée à Rome le 5 octobre 1690 par des poètes qui avaient appartenu à l’entourage de la reine Christine de Suède.

[27] persécutions diverses, par exemple viols des paysannes protestantes pour faire abjurer les familles

[28] Le quiétisme est une doctrine mystique consistant en un itinéraire spirituel de « cheminement vers Dieu » caractérisée par une grande passivité spirituelle vis-à-vis de Dieu. Née en Espagne, elle se répandit ailleurs aux 17ème et 18ème siècles. Parmi les protestants, une doctrine similaire s’observe chez les quakers. Pour certains, elle s’inspire fortement de l’hésychasme orthodoxe, même si en réalitéet par définition, elle en est, en quelque sorte, à l’opposé, car l’hésychasme vise un calme, un repos intérieur, alors que le quiétisme concerne surtout l’absence d’activité extérieure. Inspiré par les œuvres condamnés du prêtre espagnol Miguel de Molinos, le quiétisme vise à la Perfection chrétienne, à un état de quiétude « passive » et confiante.