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Marguerite de Lorraine

vendredi 2 mai 2025, par lucien jallamion

Marguerite de Lorraine (1615-1672)

Princesse de Lorraine

Elle fut la seconde épouse de Monsieur Gaston de France frère du roi Louis XIII.

Nièce du duc Henri II de Lorraine , elle est d’abord nommée Marguerite de Lorraine-Vaudémont en tant que fille de François II de Lorraine comte de Vaudémont [1] et de Christine de Salm .

Elle fut ensuite appelée Marguerite de Lorraine lorsque son père devint duc de Lorraine [2] et de Bar [3] en 1625. Benjamine des enfants du duc François II et soeur du duc Charles IV, elle perdit sa mère Christine de Salm en 1627, et fut élevée auprès de sa tante, Catherine de Lorraine , abbesse de Remiremont [4], dont elle fut bientôt élue coadjutrice [5].

En juillet 1629, elle fit la rencontre à Nancy [6] de Gaston de France, duc d’Orléans et héritier présomptif de son frère, le roi de France Louis XIII qui, de santé précaire et vivant séparé de son épouse, semblait devoir mourir sans descendance.

Veuf depuis 2 ans de Marie de Montpensier, dont il avait eu la Grande Mademoiselle, le fils d’Henri IV fut ébloui par la princesse de Lorraine et ne l’appela plus désormais que L’Ange ou La petite angélique.

Politiquement, le prince avait effectué une sortie du royaume avec sa suite, ses gentilhommes et son armée pour empêcher son frère de prendre part à la guerre d’Italie, ce qui réussit parfaitement. Il passa 6 mois en Lorraine et ne revint en France que le 30 janvier 1630, ayant reçu le pardon de son frère et gagné des avantages substantiels.

Quelques mois plus tard, contraint à l’exil après la Journée des Dupes [7], il chercha de nouveau asile auprès du duc de Lorraine et, pour se faire accepter par celui-ci, demanda, en tant qu’héritier du trône de France, la main de la princesse Marguerite, sœur du souverain.

Louis XIII envahit alors la Lorraine mais, avec l’accord de sa mère, Marie de Médicis, en exil à Bruxelles [8], Gaston épousa Marguerite secrètement, dans la nuit du 2 au 3 janvier 1632. Dès le lendemain, le duc de Lorraine envoya son nouveau beau-frère se mettre en sécurité à Bruxelles, alors possession des Habsbourg [9].

Le parlement de Paris, sous prétexte de lutter contre les mariages clandestins, refusa d’enregistrer le mariage et condamna à mort par contumace, sinon la princesse, du moins son frère, Charles IV, en tant que vassal du roi pour une partie de son Duché de Bar. L’ex-chanoinesse, jeune mariée de16 ans déguisée en soldat, le visage noirci, s’enfuit à cheval, vers Thionville [10]. Elle trouva refuge et protection auprès de l’archiduchesse-infante Isabelle Claire Eugénie d’Autriche, gouvernante de la Province pour son petit-neveu le roi Philippe IV d’Espagne, et de sa belle-mère la reine de France en exil Marie de Médicis.

Réconcilié en apparence avec son frère, le duc d’Orléans put de nouveau rentrer en France en 1634, mais sans Marguerite.

Influencé par lecardinal de Richelieu, le roi pensait rompre le mariage en obtenant de son frère une action en nullité. Il fit même paraître des pamphlets prétendant que les membres de la Maison de Lorraine étaient indignes d’épouser le sang de France.

Marguerite, pieuse et fière, écrivait lettre sur lettre au pape et aux membres de la curie pour faire valoir la canonicité de son union.

De son côté, Gaston, pour une fois constant, espérait faire reconnaître son mariage par son frère. La naissance du futur Louis XIV en 1638 et la mort du cardinal de Richelieu en 1642 dénouèrent la situation : également proche de la tombe, travaillé par son frère et son épouse, Louis XIII consentit, le 6 mai 1643 à recevoir sa belle-sœur. Il mourut peu après. Après 11 ans de mariage et autant de lutte, Marguerite, épuisée, put enfin paraître à la cour en tant que légitime épouse et princesse de France, seconde dame du Royaume après la reine.

À la cour de France, Marguerite de Lorraine dut subir l’acrimonie de sa belle-fille, Mademoiselle de Montpensier, et fut une protectrice du jeune La Fontaine, dont la mère avait été une de ses dames d’atours. Elle soutint son mari pendant la Fronde sans oublier sa patrie, les duchés de Lorraine et de Bar illégalement occupés par les troupes françaises.

Veuve en 1660, elle s’installa d’autorité au palais du Luxembourg [11] dont sa belle-fille voulait la déposséder.

L’année suivante, sa fille aînée, Marguerite-Louise fut mariée, malgré elle, au futur grand-duc de Toscane [12] Cosme III de Médicis. La princesse aurait préféré son cousin Charles V de Lorraine dit Charles V Léopold de Lorraine , héritier du trône de Lorraine ce que la duchesse douairière, tante du jeune homme, évidemment approuvait. Marguerite-Louise fut très malheureuse à la cour de Florence [13] et, après avoir donné 3 enfants à son mari, revint vivre en France après la mort de sa mère.

En 1663, sa fille benjamine Françoise-Madeleine fut mariée au duc de Savoie Charles Emmanuel II mais mourut dès l’année suivante.

Enfin, en 1667, Élisabeth Marguerite d’Orléans , bien que contrefaite on la destinait à l’Église après lui avoir donné le duché d’Alençon, épousait un prince lorrain et français à la fois en la personne du duc de Guise lequel la laissa veuve 3 ans plus tard avec un fils en bas âge, le dernier des ducs de Guise.

En 1670, Madame intervint auprès de Louis XIV, son neveu, pour protester contre l’invasion de la Lorraine et du Barrois mais aussi pour empêcher la mésalliance de sa tumultueuse belle-fille avec le marquis de Antonin Nompar de Caumont. Le roi dut céder sur ce dernier point ce qui, tout en préservant la dignité de sa famille, n’améliora pas les relations entre la duchesse d’Orléans et la duchesse de Montpensier.

Marguerite de Lorraine mourut en 1672.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Marguerite de Lorraine/ Portail de la Lorraine/ Maison de Lorraine

Notes

[1] Le comté de Vaudémont fut donné à Gérard 1er de Vaudémont en 1070, afin que celui-ci favorise la succession de son frère Thierry II au duché de Lorraine. Les comtes de Vaudémont furent des vassaux des ducs de Lorraine. La dynastie des comtes de Vaudémont exerçe son pouvoir durant 4 siècles sur la région lorraine dont elle marque l’histoire avant d’être à l’origine de la Maison de Habsbourg-Lorraine

[2] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François (premier de ce nom), de sorte qu’on parle de sa femme comme l’Impératrice Marie-Thérèse.

[3] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[4] L’abbaye de Remiremont dite Insigne Église collégiale et séculière de Saint-Pierre est une ancienne abbaye bénédictine puis séculière (chapitre impérial de chanoinesses ou de dames nobles), établie à Remiremont dans les Vosges de 620 à 1790. Elle fut également une principauté ecclésiastique du Saint Empire romain germanique, donc l’un de ces micro états caractéristiques du Saint Empire avec droit de haute, moyenne et basse justice. Avant de devenir principauté impériale, l’abbaye de femmes comme celle des hommes était sous la tutelle de l’évêché de Toul et du métropolite, l’archevêque de Trèves.

[5] Religieuse adjointe à une abbesse ou à la supérieure d’un couvent et destinée à lui succéder

[6] Capitale du duché de Lorraine jusqu’au rattachement de celui-ci au Royaume de France en 1766, évêché depuis 1777, Nancy est le chef-lieu du département de la Meurthe de 1790 à 1871 puis de Meurthe-et-Moselle à partir de 1871. La naissance de Nancy est liée à l’édification d’un château féodal, au cours du 11ème siècle, par Gérard d’Alsace qui y fonde une petite cité qui deviendra la capitale du duché de Lorraine sous ses successeurs au 14ème siècle. En 1218, au cours de la Guerre de Succession de Champagne, sous le règne du duc Thiébaud 1er , la ville est totalement incendiée par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Elle sera reconstruite, agrandie et protégée par un nouveau château.

[7] La journée des Dupes désigne les événements des dimanche 10 et lundi 11 novembre 1630 au cours desquels le roi de France Louis XIII réitère contre toute attente sa confiance à son ministre Richelieu, élimine ses adversaires politiques et contraint la reine mère Marie de Médicis à l’exil.

[8] Bruxelles, est une ville et une agglomération de Belgique. Celle-ci s’étend au-delà des limites administratives de la Région de Bruxelles-Capitale pour englober des parties du Brabant flamand et du Brabant wallon. En son centre se trouve la commune de Bruxelles proprement dite, dont le nom utilisé par la constitution belge est ville de Bruxelles. À l’aube des guerres de Religion, Bruxelles est secouée par le conflit qui oppose la noblesse des Pays-Bas (Hollande et Belgique) et les États généraux, d’une part, au roi d’Espagne Philippe II, fils de Charles-Quint, de l’autre. Il est reproché à Philippe II de ne pas respecter les libertés des divers états qui avaient été octroyées, au fil des siècles, par les ducs de Brabant et leurs successeurs de Bourgogne. S’y ajoute le conflit né de l’expansion du protestantisme auquel s’oppose Philippe II. L’exécution capitale à Bruxelles des chefs de l’opposition, les comtes d’Egmont et de Hornes, ainsi que de nombreux opposants, déclenche un soulèvement qui s’étend à tous les Pays-Bas jusqu’au nord de la Hollande. C’est la guerre de Quatre-Vingts Ans au cours de laquelle Bruxelles devient même une ville dominée par les protestants et subit un siège d’un an. La victoire des Espagnols sur la ville insurgée inaugure la Contre-Réforme catholique qui multiplie les édifices religieux de style baroque. Au 17ème siècle, la ville est capitale de l’industrie de la dentelle.

[9] La maison de Habsbourg ou maison d’Autriche est une importante Maison souveraine d’Europe connue entre autres pour avoir fourni tous les empereurs du Saint Empire romain germanique entre 1452 et 1740, ainsi qu’une importante lignée de souverains d’Espagne et de l’empire d’Autriche, puis de la double monarchie austro-hongroise. La dynastie a pris le nom de « Maison de Habsbourg-Lorraine » depuis 1780.

[10] place alors luxembourgeoise, également possession des Habsbourg

[11] Le palais du Luxembourg, situé dans le 6ème arrondissement de Paris dans le nord du jardin du Luxembourg, est le siège du Sénat français, qui fut installé en 1799 dans le palais construit au début du 17ème siècle, à la suite de la régence de la reine Marie de Medicis. Le palais du Luxembourg doit son nom à l’hôtel bâti au milieu du 16ème siècle et qui appartenait à François de Piney, duc de Luxembourg. La régente Marie de Médicis, veuve de Henri IV, achète l’hôtel et le domaine dits « de Luxembourg » en 1612 et commande en 1615 la construction d’un palais à l’architecte Salomon de Brosse. Après avoir fait raser maisons et une partie du Petit Luxembourg, elle pose elle-même la première pierre le 2 avril 1615. Le marché de construction est retiré à Salomon de Brosse en 1624 et rétrocédé au maître maçon Marin de la Vallée le 26 juin 1624. Elle s’y installe en 1625 au premier étage de l’aile ouest, avant la fin des travaux. La partie ouest du palais Médicis était réservée à la reine mère et celle de gauche à son fils, le roi Louis XIII. Une série de toiles avait été commandée à Rubens pour chacun de ces appartements qui devaient former deux cycles, le cycle de la vie de Marie de Médicis, destinée à son logement, et un cycle de la vie d’Henri IV qui n’a pas été terminé. Elles sont aujourd’hui exposées au Louvre. Le chantier n’est pas achevé en 1631 lorsque Marie de Médicis doit le quitter, exilée sur ordre de son fils à la suite de la « journée des Dupes ». Marie de Médicis, à sa mort en 1642, lègue le domaine à son enfant préféré, son second fils Gaston duc d’Orléans, frère puîné du roi Louis XIII. Il passe par succession à sa veuve, Marguerite de Lorraine, puis à sa fille aînée la duchesse de Montpensier qui le vend à sa sœur cadette, la duchesse de Guise en 1660. Celle-ci en fait don au roi, son cousin en 1694. En 1715, le Luxembourg revient au régent Philippe d’Orléans, qui l’abandonne à sa fille aînée Marie Louise Élisabeth d’Orléans duchesse de Berry, puis à sa cadette Louise Élisabeth d’Orléans, reine douairière d’Espagne. Le 14 octobre 1750, la Galerie royale de peinture du Palais du Luxembourg est ouverte à l’initiative de Charles François Paul Le Normant de Tournehem, directeur des Bâtiments du Roi, à l’emplacement même de la galerie de Marie de Médicis, dans l’aile Est du palais du Luxembourg. Exposant une sélection des Tableaux du Roi à proximité du cycle de Rubens, il s’agit du premier musée d’art ouvert au public en France, qui préfigura la création du musée du Louvre en 1793. L’actuel musée du Luxembourg a hérité de cette tradition muséale. Par un édit du mois de décembre 1778, le roi Louis XVI accorde le domaine et le château à son frère Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence et futur Louis XVIII, à titre d’augmentation d’apanage. Après sa fuite en 1791, le palais du Luxembourg est déclaré « propriété nationale ».

[12] La Toscane dirigée d’abord par des margraves et des marquis au 9ème et 10ème siècles, devint un ensemble de Cité États à statut républicain oligarchique. Au 15ème siècle, avec Cosme de Médicis, elle est progressivement réunifiée dans une seule entité politique et passe entre les mains de la famille des Médicis, l’une des plus puissantes durant la Renaissance. Cette famille a gouverné la Toscane du 15ème au 18ème siècle. Le Grand-duché de Toscane est fondé officiellement au début du 16ème siècle, lorsque Cosme de Médicis (1519-1574) reçoit le titre de Duc puis de Grand-Duc. Le Grand-duché disparaît en 1801, lorsque Napoléon Bonaparte, le transforme en royaume d’Étrurie. Cependant, le titre de grand-duc de Toscane perdure et est toujours porté par une branche cadette de la famille de Habsbourg Lorraine.

[13] Florence est la huitième ville d’Italie par sa population, capitale de la région de Toscane et siège de la ville métropolitaine de Florence. Berceau de la Renaissance en Italie, capitale du royaume d’Italie entre 1865 et 1870