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Charles IV de lorraine ou Charles de Vaudémont

dimanche 22 décembre 2024, par lucien jallamion

Charles IV de lorraine ou Charles de Vaudémont (1604-1675)

Duc de Lorraine et de Bar

Petit-fils du duc Charles III "le grand" et neveu du duc Henri II de Lorraine , Charles de Vaudémont est le fils de François II de Lorraine , comte de Vaudémont [1] et de Christine de Salm .

Il passa son enfance à la cour de France et fut compagnon de jeu du futur Louis XIII, son aîné de 3 ans. Par ailleurs, son père avait un temps été envisagé comme un parti possible pour Marie de Médicis avant que celle-ci ne devienne reine de France. Revenu en Lorraine où son oncle, le duc Henri II de Lorraine était sans descendance masculine, Charles laissa entendre qu’il se considérait comme l’héritier des duchés, en vertu d’un prétendu testament du duc René II de Lorraine qui spécifiait que les duchés devaient se transmettre en lignée masculine. Mais conformément à la tradition de Lorraine, Henri II entendait laisser le duché à sa fille aînée Nicole de Lorraine , ce qui incita Charles à s’éloigner de la cour.

Il combattit pour l’empereur Ferdinand II en s’illustrant notamment à la bataille de la Montagne Blanche [2], le 8 novembre 1620 et montra des compétences de chef de guerre alors qu’il n’avait que 16 ans.

Après de longues tractations, il épousa en 1621 sa cousine Nicole ; celle-ci avait été un moment pressentie pour épouser le jeune Louis XIII ; la Lorraine  [3] et le Barrois [4] seraient ainsi pacifiquement devenus français, mais la mort d’Henri IV mit fin à ce projet et un autre projet de mariage avec une infante espagnole fut programmé pour Louis XIII.

Après avoir laissé des dispositions prévoyant que Charles de Vaudémont tiendrait son autorité de sa femme, Henri II mourut le 31 juillet 1624.

Charles ne se contenta pas d’une position de duc consort. Il entreprit avec le soutien de son père d’obtenir la totalité du pouvoir. En novembre 1625, François de Vaudémont, s’appuyant sur le soi-disant testament de René II, revendiqua le duché. Les États généraux de Lorraine estimèrent sa requête légitime et Charles IV et Nicole 1ère abdiquèrent conjointement en sa faveur.

François de Vaudémont devint duc le 21 novembre 1625 sous le nom de François II de Lorraine . Il abdiqua 5 jours plus tard en faveur de son fils, qui redevint de plein droit le duc Charles IV, mais désormais, sa femme se trouvait écartée du gouvernement du duché.

Les relations entre la France et la Lorraine se dégradèrent alors, car Louis XIII refusait de reconnaître les principes du droit qui avaient amené Charles au pouvoir ; la France avait intérêt à ce que le duché de Lorraine puisse revenir à une femme, celle-ci pouvant le cas échéant être mariée à un prince français.

La fin des guerres et des ambitions françaises en Italie avait déplacé les lignes de front vers le Nord. La politique de Louis XIII et de son puissant ministre, le cardinal de Richelieu était de repousser la frontière du royaume au bord du Rhin*, ce qui impliquait à terme l’annexion du duché de Bar, du duché de Lorraine, états souverains, de la Franche-Comté [5], possession espagnole, de l’Alsace [6], possession de l’Empire romain germanique.

Mal soutenu par ses oncles, le duc Maximilien 1er de Bavière et l’empereur Ferdinand II du Saint Empire, le duc chercha d’autres alliances et, rompant avec la politique ultra catholique de ses prédécesseurs, s’allia avec les huguenots français, les Anglais et le duc de Savoie.

Menant une diplomatie active mais brouillonne, Charles soutenait discrètement les ennemis du cardinal de Richelieu et accueillait les comploteurs qui pouvaient ainsi échapper à la justice royale française, au premier rang desquels se trouvait Gaston de France, frère du roi et héritier du trône de France.

En septembre 1629, Gaston de France se réfugia en Lorraine, et, sans le consentement de son frère le roi qui était le chef de sa maison, y épousa en 1632 celle qu’il appellera toute sa vie l’Ange, la jeune Marguerite de Lorraine , sœur du duc Charles.

Au printemps 1631, Gustave Adolphe, roi de Suède, débarqua en Poméranie [7] et la guerre de Trente Ans [8] embrasa l’Europe. Charles envoya son armée pour soutenir l’Empereur. Lorsque les troupes françaises envahirent la Lorraine à l’automne 1631, il jugea plus prudent de composer et signa le 6 janvier 1632 le traité de Vic.

Au mois de juin 1632, Louis XIII envahit une seconde fois les duchés et occupa le Barrois et la Lorraine. Charles fut contraint de signer le 26 juin 1632 le traité de Liverdun [9], qu’il pensait bien ne pas respecter. En septembre 1633, les troupes françaises envahirent pour la 3ème fois la Lorraine et Charles jugea plus favorable d’abdiquer le 19 janvier 1634 en faveur de son frère Nicolas-François de Lorraine , puis alla prendre un commandement des troupes impériales. Il combattit les Suédois, puis les Français, sur qui il remporta plusieurs succès.

Meilleur stratège que politique, Charles IV remporta plusieurs victoires de 1638 à 1640, notamment en Franche-Comté dont le roi d’Espagne lui avait confié la défense. Il participe à la levée du siège de Dole [10], un désastre français. Puis tente d’en chasser l’armée de Bernard de Saxe-Weimar avec un succès mitigé.

Il entreprit alors de négocier de nouveau avec la France et, par le traité de Saint-Germain-en-Laye du 2 avril 1641, récupéra ses états exsangues, mais dut accepter le protectorat français et s’engager à ne pas conclure d’alliance avec la Maison d’Autriche.

Nonobstant, quelques semaines plus tard à peine, il soutint le complot du comte de Soissons Louis de Bourbon-Soissons . Richelieu, bien que gravement malade, après avoir maîtrisé les coupables, décida d’arrêter Charles IV qui réussit à s’enfuir fin juillet 1641 et reprit le combat contre la France.

Les traités de Westphalie [11] du 24 octobre 1648 qui marquèrent officiellement le rattachement des Trois-Évêchés [12] à la France, laissait le sort des duchés en suspens.

Exclu de ces traités, et ayant échoué dans ses négociations avec le cardinal de Mazarin Charles IV reprit la guerre et fut en position de menacer Paris en 1652.

Il perdit son avantage et sa crédibilité en cherchant à négocier à la fois avec Mazarin et les princes frondeurs. L’Espagne lui reprocha d’être la cause de l’échec et il fut arrêté à Bruxelles le 25 janvier 1654 et transféré à l’Alcazar de Tolède [13].

Il passa 5 années en détention. L’intervention et les efforts de son frère Nicolas-François lui permirent d’être libéré le 15 octobre 1659. Le Traité des Pyrénées, signé le 7 novembre, lui enlevait le Barrois. Il parvint cependant à convaincre Mazarin de le lui restituer par le traité de Vincennes du 28 février 1661 [14]. Mais Charles IV ne renonça pas à ses activités militaires et continua à combattre au profit de ses voisins. Il engagea des travaux pour remettre en état les routes lorraines et barroises. Pour ce faire, il accabla d’impôts ses sujets déjà ruinés par la guerre de Trente Ans.

Il refusa en 1669 de licencier ses armées sur l’injonction de Louis XIV et les troupes françaises envahirent à nouveau les duchés au cours de l’été 1670. Charles IV dut à nouveau s’enfuir et, sans ressource, licencia son armée.

Après avoir vaincu les Français le 11 août 1675 à la bataille du pont de Konz [15], il tomba malade et décéda le mois suivant à l’âge de 71 ans.


La Lorraine et le Barrois furent occupés par les troupes françaises jusqu’au Traité de Ryswick [16] qui rendit à Léopold 1er de Lorraine, petit-neveu de Charles IV, ses états patrimoniaux en 1697.


Souhaitant quitter son épouse après l’avoir exclue du pouvoir, il tenta de provoquer l’invalidation de son mariage en faisant condamner en 1631 pour sorcellerie Melchior de la Vallée , le prêtre qui avait baptisé Nicole. Charles se sépara finalement en 1635 de son épouse, au prétexte qu’il n’avait pas été libre de choisir au moment de son mariage, mais la papauté n’accepta pas d’annuler le mariage. Lors de l’invasion des duchés par la France, Nicole, sur ordre de Louis XIII, dut transférer sa résidence à Paris.

Malgré tout, le duc épousa en secondes noces, le 9 avril 1637, Béatrix de Cusance , baronne de Belvoir [17] et princesse de Cantecroix [18].

Excommuniés pour bigamie le 23 avril 1642, ils durent se séparer physiquement quelque temps. La duchesse Nicole meurt en 1657 mais Charles ne renoue pas avec la mère de ses enfants pour autant et Béatrix devra exiger le mariage qui n’eut lieu qu’en 1663 mais par procuration, dans le but de pouvoir légitimer ses enfants. Très malade, Béatrix de Cusance décéda 15 jours plus tard. Les enfants de ce deuxième mariage, malgré tout, furent considérés comme non dynastes au grand soulagement des membres de la Maison de Lorraine [19].

De nouveau veuf à la mort de Béatrix en 1663, le duc sexagénaire se remaria en troisièmes noces, en 1665, à une jeune fille de 14 ans, Marie Louise d’Aspremont . Il avait parallèlement promis le mariage à une chanoinesse laïque du Chapitre de Dames Nobles de Poussay [20], Isabelle de Ludres.

Charles IV mourut 12 ans plus tard, sans postérité de ce troisième mariage.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Henry Bogdan, La Lorraine des ducs, sept siècles d’histoire, Perrin, 2005 (ISBN 2-262-02113-9)

Notes

[1] Le comté de Vaudémont fut donné à Gérard Ier de Vaudémont en 1070, afin que celui-ci favorise la succession de son frère Thierry II au duché de Lorraine. Les comtes de Vaudémont furent des vassaux des ducs de Lorraine. Le comté de Vaudémont fut rattaché au duché de Lorraine, mais la seigneurie est parfois accordée à des cadets de la famille.

[2] a bataille de la Montagne Blanche se déroula le 8 novembre 1620, non loin de Prague. C’est l’une des premières et des plus importantes batailles de la guerre de Trente Ans. Elle oppose une armée d’environ 21 000 hommes commandée par Christian 1er d’Anhalt-Bernbourg pour le compte de Frédéric V, aux forces du Saint Empire placées sous les ordres de Charles-Bonaventure de Longueval, comte de Bucquoy, combinées aux forces de la Ligue catholique, sous les ordres de Jean t’Serclaes, comte de Tilly, regroupant ainsi 29 000 hommes qui obtiennent une victoire écrasante. Cette bataille marque la fin de la première période dite période Palatine de la guerre de Trente Ans.

[3] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François (premier de ce nom), de sorte qu’on parle de sa femme comme l’Impératrice Marie-Thérèse.

[4] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[5] La Franche-Comté est une région culturelle et historique de l’Est de la France métropolitaine qui correspond approximativement à l’ancienne Séquanie, puis l’ancien comté de Bourgogne (aussi appelée Franche Comté de Bourgogne). Son histoire est, à l’instar de ses voisines Lorraine et Alsace, très liée au monde germanique à travers le Saint Empire romain germanique, dont elle a fait partie durant près de 650 ans. Elle y était intégrée au sein du Cercle de Bourgogne (Burgundischer Reichskreis). La Franche-Comté est frontalière avec la Suisse et très proche de l’Allemagne, vers laquelle la trouée de Belfort amène directement, ce qui a de très longue date permis des liens directs entre monde germain à l’Est et Royaume de France à l’ouest. Le partage du royaume de Bourgogne, à la suite du traité de Verdun de 843, aboutit progressivement à la création de la Franche Comté de Bourgogne en 986. Passée par mariage à la maison de Valois puis à la maison de Habsbourg (Saint Empire romain germanique), elle devint brièvement possession du roi d’Espagne tout en restant dans le Saint Empire germanique, avant d’être annexée par la France en 1678 par le traité de Nimègue. Elle fut placée sous administration du parlement de Besançon.

[6] L’Alsace est une région historique et une collectivité territoriale de l’Est de la France, à la frontière avec l’Allemagne et la Suisse. Sa capitale est Strasbourg. Géographiquement elle se trouve entre le massif des Vosges et le Rhin. Région de l’Europe rhénane, elle fait plus largement partie de l’espace culturel de l’Europe centrale et est historiquement une terre de langue germanique (alémanique et francique) avec des parties romanes (vallées welches, certaines communes du Sundgau). La région historique sous l’Ancien Régime était subdivisée en trois entités : la Haute-Alsace, la Basse-Alsace et la république de Mulhouse. Cette dernière se lance dans l’aventure industrielle dès 1746 et vote sous la contrainte militaire sa réunion à la France en 1798. Française entre le milieu du 17ème siècle et 1870, à la suite de son annexion par Louis XIV, l’Alsace accueille avec enthousiasme la Révolution française.

[7] La Poméranie suédoise était une partie de la Poméranie qui fut une possession suédoise de 1648 à 1815 au bord de la mer Baltique. Ses villes les plus importantes étaient Stralsund, Greifswald, et jusqu’en 1720 Szczecin. L’île de Rügen faisait partie de ces territoires. Ceux-ci appartiennent désormais à l’Allemagne et à la Pologne. La Poméranie qui est terre d’Empire, c’est-à-dire appartenant au Saint Empire romain germanique, entre dans le conflit de la guerre de Trente Ans et Stettin est assiégée par les troupes impériales. Le dernier duc de Stettin et de Poméranie, Bogusław XIV de Poméranie, signe un traité en juin 1628 avec le roi de Suède, Gustave-Adolphe. Le traité de Stettin du 10 juillet 1630 étend le « pacte éternel » entre la Suède et la Poméranie. Celle-ci est occupée militairement par les Suédois à la fin de l’année et Gustave-Adolphe règne dans les faits. Un nouveau traité de Stettin signé en 1653 entérine la domination suédoise. Le 21 janvier 1720, par le traité de Stockholm, la reine de Suède, Ulrique-Éléonore, cède au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume 1er, la ville de Stettin (aujourd’hui, Szczecin), les îles de Wollin (Wolin) et Usedom (Uznam), la Poméranie antérieure jusqu’à la Peene ainsi que les villes de (Alt-)Damm (aujourd’hui, Dąbie, quartier de Szczecin) et Gollnow (Goleniów) en Poméranie ultérieure

[8] La guerre de Trente Ans est une série de conflits armés qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648. Les causes en sont multiples mais son déclencheur est la révolte des sujets tchèques protestants de la maison de Habsbourg, la répression qui suivit et le désir de ces derniers d’accroître leur hégémonie et celle de la religion catholique dans le Saint-Empire. Ces conflits ont opposé le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen.

[9] Le traité de Liverdun est un traité signé à Liverdun, le 26 juin 1632, entre le roi de France, Louis XIII, et le duc de Lorraine, Charles IV, lors de la guerre de Trente Ans. Par ce traité, le roi s’engageait à rendre au duc la ville et le château de Bar-le-Duc, la ville et le château de Saint-Mihiel et Pont-à-Mousson ainsi que les pays occupés.

[10] Le siège de Dole de 1636 est la première grande bataille de la guerre de Dix Ans, épisode franc-comtois de la guerre de Trente Ans, au cours duquel Dole, alors capitale comtoise, fut assiégée pendant plus de 80 jours par les troupes du roi de France Louis XIII. Cette bataille oppose les troupes françaises de Henri II de Bourbon-Condé aux troupes comtoises de Louis de la Verne.

[11] Les traités de Westphalie (ou Paix de Westphalie) conclurent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-vingts ans le 24 octobre 1648. Ils sont à la base du « système westphalien », expression utilisée a posteriori pour désigner le système international spécifique mis en place, de façon durable, par ces traités. Catholiques et protestants ayant refusé de se rencontrer, les négociations se tinrent à partir de décembre 1644 à Münster pour les premiers et à partir de 1645 à Osnabrück pour les seconds. Cette solution qui avait été proposée par la Suède est préférée à l’alternative française qui suggérait Hambourg et Cologne. Les pourparlers de Münster opposaient les Provinces-Unies (les Pays-Bas) à l’Espagne et la France au Saint Empire romain germanique. Ceux d’Osnabrück, la Suède à l’Empire. Les principaux bénéficiaires furent la Suède, les Pays-Bas et la France. Côté français, la diplomatie engagée par Mazarin fut décisive.

[12] En France, sous l’Ancien Régime, les Trois-Évêchés étaient une province du royaume créée, à la suite de la paix de Westphalie, à partir de territoires qui relevaient de jure, jusqu’au traité de Münster (1648), du Saint-Empire romain germanique : les trois villes libres de Metz, Toul et Verdun, occupées en vertu du traité de Chambord (1552), et les biens temporels des évêques de Metz, Toul et Verdun, occupés en 1631-1632. Ils s’agrandirent ensuite du Luxembourg français, partie du duché de Luxembourg cédée à la France par le traité des Pyrénées (1659), puis d’un corridor, cédé à la France par le traité de Vincennes (1661). Ces territoires et les duchés de Bar et de Lorraine formaient jusqu’alors une mosaïque territoriale complexe, objet de conflits récurrents.

[13] L’Alcázar de Tolède ou Real Alcázar de Toledo est une fortification civile et militaire, située dans l’une des parties les plus élevées de la ville espagnole de Tolède. C’est un grand bâtiment quadrangulaire de 60 mètres de chaque côté, encadré par quatre grandes tours de 60 mètres de haut, chacune couronnée par la flèche d’ardoise typique de Madrid. Sa situation privilégiée en a fait un lieu d’une grande valeur stratégique et cela a été deviné par les différents peuples qui s’y sont installés. Son nom est dû à l’un de ces dominateurs : les Arabes, qui étaient ceux qui l’appelaient « Al Qasar » qui signifie « forteresse ».​ Utilisé comme palais romain au 3ème siècle, il a été restauré sous le règne de Charles 1er et de son fils Philippe II dans les années 1540.

[14] Le traité de Vincennes est un traité signé à Vincennes, le 28 février 1661, entre le duc de Lorraine, Charles IV, et le cardinal Mazarin, pour le roi de France, Louis XIV. Il fait suite au traité des Pyrénées de 1659 et permet au duc de recouvrer le duché de Bar.

[15] La bataille de Consarbrück (Konzer Brücke ou pont de Konz) s’est déroulée le 11 août 1675 dans le cadre de la guerre de Hollande et se termina sur une victoire impériale.

[16] Les traités de Ryswick signés les 20-21 septembre 1697 à Ryswick, ville hollandaise des faubourgs de La Haye, mirent fin à la guerre de la Ligue d’Augsbourg entre Louis XIV et la ligue d’Augsbourg. Les négociations traînaient en longueur. Louis XIV fit un ultimatum aux coalisés. La paix devait être signée avant le 20 septembre. Un délai supplémentaire était accordé à l’Empereur Léopold 1er. La France signa trois premiers traités le 20 septembre avec respectivement les Provinces-Unies, l’Angleterre et l’Espagne, puis un second avec le Saint Empire romain germanique, le 30 octobre. Louis XIV accepta de reconnaître Guillaume III d’Orange-Nassau comme roi d’Angleterre sous le nom de Guillaume III.

[17] Les terres qui formeront le seigneurie de Belvoir dépendent au 6ème siècle de l’abbaye d’Agaune, en effet celle-ci s’était vu dotée par Sigismond, alors roi des Burgondes de 516 à 523, d’un territoire considérable comprenant, entre autres, des biens situés près de Besançon. Dans le courant du 11ème siècle les membres de la maison de Rougemont, originaire du lieu du même nom, occuperont la charge de vicomte de Besançon et c’est tout naturellement qu’un cadet de cette maison, en la personne de Thibaud de Rougemont, va se voir doté au 12ème siècle des terres de Belvoir qu’il érigera en seigneurie en prenant le nom de "Thibaud 1er de Belvoir". Avec le décès de Henri de Belvoir en 1339 ses terres seront transmises par testament à son neveu Vauthier de Cusance, fils de sa sœur Isabelle et de Jean de Cusance, bailli de Bourgogne.

[18] Cantecroy, aujourd’hui quartier de l’est de Mortsel, était une ancienne seigneurie érigée en comté, et avec titre de principauté. Le document le plus ancien mentionnant la seigneurie de Cantecroy est un acte de vente daté de 1239, dans lequel un certain Arnoldus en fait cession. En 1284, Cantecroy est en possession de Vauthier Wolckaert, qui le cède au duc Philippe III de Bourgogne, en 1295

[19] La maison de Lorraine est une maison autrefois souveraine remontant au moins au 11ème siècle. Elle prit le nom de Lorraine avec Gérard d’Alsace (mort en 1070), fait duc de Lorraine par l’empereur germanique Henri III, après son frère Adalbert.

[20] Poussay est une commune française située dans le département des Vosges