Né à Château-Thierry, il est issu de la moyenne bourgeoisie provinciale. Fils de Charles de La Fontaine maître des Eaux et Forêts et Capitaine des Chasses à Château-Thierry et de Françoise Pidoux. Il fréquente le collège de sa ville natale.
A partir de 1637, il suit vraisemblablement des études de droit à Paris. Il est reçu comme avocat à la cour du Parlement mais ce sont moins les affaires à plaider qui l’intéressent que les cercles littéraires de la capitale. En avril 1641, il entre à l’Oratoire. Mais, très vite, la régularité et l’austérité de la vie religieuse le rebutent. Après son noviciat, qui aura duré 18 mois, il hésite à choisir une carrière, partageant une vie plus ou moins oisive entre Paris et Château-Thierry.
En 1647, il épouse une certaine Marie Héricart qui n’a encore que 14 ans et demi. 5 ans plus tard, il achète une charge de maître des Eaux et Forêts. Les 2 charges dont il hérite de son père et celle-ci lui suffisent pour se consacrer à la littérature. Refusant les contraintes de la vie conjugale, La Fontaine se sépare de sa femme.
En 1654 c’est par une comédie imitée de Térence, L’Eunuque, qu’il commence sa carrière. En 1658, il rencontre Nicolas Fouquet et lui présente le manuscrit d’Adonis. Ce poème, dédié à Fouquet en 1658, lui vaut une pension du surintendant des Finances. Lorsque celui-ci est arrêté le 5 septembre 1661, sur ordre de Louis XIV, il écrit une Elégie aux nymphes de Vaux qui est un éloge de son protecteur disgracié, comme l’a été Le Songe de Vaux, écrit quelques années plus tôt. Cette fidélité lui vaut de devoir passer quelques temps en exil à Limoges dans le Limousin sans emploi et sans protecteur, c’est seulement en juillet 1664 qu’il parvient à entrer au service de la duchesse douairière d’Orléans, au palais du Luxembourg. Il peut à nouveau exercer un talent aiguisé à Vaux, où il a expérimenté avec bonheur le mélange des styles et des genres. 5 ans plus tard, la charge de gentilhomme servant de Marguerite de Lorraine lui laisse le temps d’écrire et de publier ses premiers contes et ses premières fables De 1664 et 1667 La Fontaine publie 27 contes et nouvelles en vers. Si ce sont avant tout celles-ci que l’on attend de lui, il ne cesse pas pourtant d’écrire d’autres textes, profanes, licencieux ou religieux. En 1668, sous le titre modeste de Fables choisies mises en vers par M. de La Fontaine, un premier ensemble de 126 fables divisé en 6 livres, précédé d’une Vie d’Ésope, d’une préface et d’une dédicace où l’auteur pose sans ambiguïté sa candidature à la fonction de précepteur du Dauphin. En 1669 paraît Les Amours de Psyché et de Cupidon, puis Adonis. En 1671, une nouvelle série de contes, nouvelles et 8 fables inédites parmi lesquelles Le Coche et la Mouche et L’Huître et les Plaideurs. En 1673, à la mort de la duchesse d’Orléans, La Fontaine est recueilli par Mme de La Sablière. Il publie en 1677 une nouvelle édition des Fables en 4 volumes.
C’est à la protection de madame de La Sablière qu’il doit de pouvoir donner un second recueil de fables, et c’est à la protection de madame d’Hervart qu’il doit de publier en 1674 son dernier livre de fables. En 1674 ses Nouveaux Contes qui mettent en scène des gens d’Église, lui valent la colère du parti dévot qui les fait interdire à la vente. Mais l’affaiblissement du clan colbertiste et l’amitié de Mme de Montespan et de Racine conjurent le danger. Elu à l’Académie française en 1683, La Fontaine attendra plus de 5 mois pour y être reçu, Louis XIV ayant fait dépendre son approbation de l’élection préalable de son historiographe Boileau.
Lorsque éclata “ la querelle des Anciens et des Modernes ”, La Fontaine pris, avec nuance et ironie, le parti des Anciens. C’est qu’il doit à Térence d’avoir écrit sa première comédie, à Ovide d’avoir reçu sa première pension et qu’il doit à Esope, en particulier, les thèmes de ses fables.
La mort de Mme de La Sablière le laisse sans ressources, il est recueilli par Mme d’Hervart, il regroupe et publie en 1693 les fables du livre XII qui s’achèvent par Le Juge arbitre, l’Hospitalier et le Solitaire. Il tombe gravement malade, son confesseur, l’abbé Pouget lui arrache une abjuration publique de ses contes infâmes et lui fait déchirer sa dernière oeuvre à peine achevée. Il meurt le 13 avril 1695, il est inhumé au cimetière des Saints Innocents.