Né à Fusignano [1], près de Ravenne. Il est considéré comme l’un des compositeurs majeurs de la période baroque.
Cinquième enfant d’une famille aisée de propriétaires terriens. Il reçut probablement ses premières leçons d’un professeur local, avant de partir en 1666 à Bologne [2] pour y apprendre le violon auprès de deux célèbres violonistes : Leonardo Brugnoli et Giovanni Benvenuti. En 1671, il se rend à Rome et devient violoniste de l’église Saint-Louis-des-Français [3].
Il pourrait avoir voyagé en Europe avant de s’installer définitivement à Rome où il passa presque tout le reste de sa vie, ne la quittant que pour un court voyage à Naples.
À Rome, il parvient à se placer sous la protection de puissants mécènes, ce qui lui permet de mener une vie sans soucis financiers et de soigner particulièrement une œuvre assez réduite en nombre de pièces, mais de très grande qualité, entièrement destinée au violon et à l’orchestre à cordes. Il se retira de la vie publique vers 1708. Il jouissait alors d’une solide aisance financière, avait une collection de tableaux de maîtres, était généreux envers ses proches.
Sa renommée en tant que violoniste et chef d’orchestre était très grande, et plus encore, peut-être, que celle de compositeur dont la publication des œuvres était pourtant guettée avec impatience dans toute l’Europe.
Corelli a été en contact avec de nombreux collègues musiciens : Bernardo Pasquini, Alessandro Scarlatti , etc. Georg Muffat et Georg Friedrich Haendel tinrent à le rencontrer lorsqu’ils firent, les uns et les autres, leur voyage en Italie.
Il fit partie de plusieurs sociétés savantes : Académie de Bologne [4], Congrégation des virtuoses de Sainte-Cécile, Académie d’Arcadie [5], où il prit le pseudonyme d’Arcomelo Erimanteo.
Son influence fut très grande, à la fois dans la diffusion de formes nouvelles et dans la technique du violon. Ce rayonnement s’est exercé largement au-delà des frontières italiennes. Par exemple, Jean-Sébastien Bach et François Couperin l’admiraient beaucoup.
Corelli eut par ailleurs de nombreux disciples violonistes et compositeurs qui essaimèrent dans différents pays. On considère généralement que Corelli est l’initiateur de la technique moderne du violon, bien qu’il ne fût pas tenté par la virtuosité pure. Il est tout à fait représentatif du style baroque italien, caractérisé par l’emploi d’une ornementation riche, d’un continuo composé de plusieurs instrumentistes comme l’attestent plusieurs peintures contemporaines.