Né à La Haye en Touraine [1], dans une famille de petite noblesse. Après des études chez les jésuites [2], au Collège Henri-IV de La Flèche [3] de 1606 à 1614, où il apprend le latin, l’éloquence, la philosophie, la morale et la logique, l’histoire, les mathématiques et la physique selon Aristote, et où il se lia avec Mersenne.
Il passe sa licence en droit en novembre 1616. Diplômé en droit de l’Université de Poitiers [4] il étudia les mathématiques à Paris sous la direction de Claude Mydorge et de Mersenne.
En dépit du succès de ses études, il s’engage en 1617 dans l’armée du prince d’Orange Maurice de Nassau, en garnison à Breda en Hollande [5], de novembre 1618 à novembre 1619. Isaac Beeckman traduit à Descartes l’énoncé d’un problème de mathématiques placardé sur les murs de Breda en novembre 1618.
Aussitôt Descartes lui en donne la solution. Leur amitié devient indéfectible. A son intention, il rédige en janvier 1619 un Petit Traité d’acoustique et d’harmonie. Mais c’est dans la nuit du 9 au 10 novembre 1619 que trois rêves révèlent à Descartes sa vocation. Au printemps 1620 il reprend ses voyages. C’est la Bohême [6] puis la Frise [7]. S’il s’arrête à Paris près d’un an, en 1622-1623, il repart pour l’Italie.
Il s’établit en Hollande en 1628, non seulement sa formation est terminée mais déjà ses travaux sont avancés. Il a découvert la loi des sinus, trouvé des solutions à la duplication du cube comme à celle de la trisection de l’angle. Il fait des expériences d’optique. Sa vie mondaine n’exclut pas des entretiens avec Guez de Balzac, avec le métaphysicien guillaume Gibieuf ou avec le cardinal de Bérulle. Il compose les Règles pour la direction de l’esprit et choisit de quitter la France et retourne auprès de son ami Beeckman en Hollande, pays protestant, et changera fréquemment de domicile pour préserver sa paix.
Il ébauche un grand ouvrage de physique, “Traité du monde”, qu’il ne publie pas, et compose entre 1634 et 1637 “Dioptrique, Géométrie et Météores”. En juin l 637, il rédige pour tenir lieu de préface à ces textes “le Discours de la méthode”. Le texte, publié en français, passe inaperçu aux yeux de nombreux savants qui ne consentent à lire que le latin. Pour être lu, en 1641 il rédige “les Méditations métaphysiques en latin”. Celles-ci lui valent la notoriété et des accusations, entre autres celle de blasphème et en 1644, “les Principes de la philosophie”. Sa réputation est telle qu’au-delà des savants les princes qui se veulent mécènes se soucient de lui. La princesse Palatine Élisabeth de Bohême commence d’entretenir une correspondance avec lui, comme la reine Christine de Suède. Alors qu’il compose “le Traité des passions de l’âme”, celle-ci l’invite à Stockholm en 1649. A peine a-t-il achevé la rédaction de son traité qu’il part pour la Suède. Mais la reine lui demande des vers pour un livret de ballet, lui impose des leçons de philosophie qu’elle prend à 5 heures du matin.
Il meurt à Stockholm [8] le 11 février 1650, son corps fut ramené en France en 1667.
Esprit universel, novateur en tous les domaines, il a créé en mathématiques la méthode des coordonnées, après avoir introduit les notations actuelles de l’algèbre.