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Prigent VII de Coëtivy

jeudi 1er mars 2018

Prigent VII de Coëtivy (1399-1450)

Seigneur de Coëtivy-Baron de Retz et seigneur de Machecoul

Fils d’ Alain III de Coëtivy  et de Catherine du Chastel, il met son épée au service de la couronne de France au 15ème siècle, et connaît une carrière fulgurante grâce à son oncle Tanguy III du Chastel , homme de guerre breton également passé au service du roi de France, prévôt de Paris [1], grand favori du roi Charles VII.

En 1423, en compagnie de Tugdual de Kermoysan , il est assiégé pendant 6 mois dans le château de Montaiguillon [2] par le comte anglais de Salisbury Thomas Montaigu et fait prisonnier par les Anglais en 1428 au combat d’Yainville [3].

En 1431, il est capitaine du château de Rochefort [4] et reprend en 1432 la place de Mervent [5].

Il participe le 3 juin 1433 avec Jean de Bueil et Pierre de Brézé à la chute de Georges de la Trémoille.

Fait chevalier en 1434, Coëtivy devient ensuite une des principales figures du Conseil royal, dominé alors par Charles IV du Maine .

En 1437, il se distingue lors du siège de Montereau [6] et est nommé gouverneur de La Rochelle. En 1439 il est nommé amiral de France [7] et capitaine de Saintes [8].

Il épouse en 1441 à Tiffauges [9] Marie de Montmorency-Laval dite Marie de Rais , fille de Gilles de Rais et de Catherine de Thouars.

Coëtivy, comblé par le roi, reçoit les terres d’hommes tombés en disgrâce, le château de Taillebourg [10] en 1442, et recouvre à l’issue d’interminables procédures les châteaux, seigneuries et châtellenies de Champtocé-sur-Loire [11] et Ingrandes [12], ayant appartenu à Gilles de Rais avant sa chute en 1443.

Après s’être distingué lors du siège du Mans [13] en 1447, il est emporté par un boulet de canon le 20 juillet 1450 lors du siège de Cherbourg [14].

Il est resté comme l’un des plus grands bibliophiles de son temps, et c’est lui qui a fait compiler le Cartulaire des seigneurs de Retz [15].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article Anne-Sophie Raimbeaux, Aspects de l’enluminure provinciale au début du xve siècle : étude d’un livre d’Heures champenois (ms. 1511 de la Bibliothèque de Rennes Métropole) ayant appartenu à Prigent de Coëtivy (1399 ?-1450), amiral de France sous Charles VII (mémoire de maîtrise), Univ. Rennes II, 1998

Notes

[1] Le prévôt de Paris, qui était également appelé garde de la prévôté, établi au 12ème siècle et disparu en 1792, est un officier royal cumulant de nombreuses fonctions pouvant se résumer dans l’office de représenter le gouvernement. Il avait pour mission d’intervenir dans les actes où le Roi avait quelque intérêt à défendre et il le remplaçait aux audiences du Châtelet, à la juridiction duquel il était préposé. Il y était installé par un Président à mortier qui lui disait : Je vous installe dans la Charge de Prévôt de Paris, pour l’exercer dignement, et au consentement du Roi et du Public. Il veillait à la bonne administration de la justice et au maintien des coutumes du pays et il siégeait de droit aux Etats généraux, comme premier juge de Paris. Il confirmait les sentences d’interprétation du parloir aux bourgeois, régissait le commandement de la noblesse, l’intendance des armes et la surveillance du guet de la ville : la police et la sûreté de la ville étaient remises à ses soins. Le prévôt de Paris remplissait également les fonctions de bailli.

[2] Louan-Villegruis-Fontaine est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. La forteresse de Montaiguillon a vraisemblablement été construite dans la première moitié du 13ème siècle. En 1423, le château de Montaiguillon, défendu par Tugdual de Kermoysan et Prigent VII de Coëtivy est assiégé pendant 6 mois par Salisbury.

[3] Yainville est une commune française, située dans le département de la Seine-Maritime en Normandie.

[4] Le château de Rochefort-sur-Charente est un château féodal français en grande partie disparu, situé à Rochefort en Charente-Maritime. Son château fort, qui était situé sur une roche crayeuse dominant la Charente et qui est actuellement connu sous le nom d’Hôtel de la Marine de Rochefort fut successivement le siège de la seigneurie de Rochefort, puis de l’Intendant de Rochefort de 1671 à 1781, puis de la préfecture maritime de Rochefort de 1800 à 1927, puis du commandement de l’arrondissement maritime de Rochefort de 1927 à 1989, puis du commandement de la Marine de Rochefort-La Pallice de 1989 à 2002, et actuellement du commandement des écoles de la Gendarmerie nationale.

[5] Mervent est une commune française située dans le département de la Vendée. Au Moyen-Âge, dès l’an mil environ, une forteresse aurait été construite, d’abord en bois (motte castrale) puis en pierres, dont les ruines sont visibles dans le parc de l’Hôtel de Ville. Arthur de Richemont, futur Arthur III de Bretagne reçoit la seigneurie de Parthenay en 1427 ; il nomme son écuyer Arthus Brécart, capitaine du Château du Coudray-Salbart, et capitaine de Mervent ; il est l’époux de Jacquette de Bretagne, fille du duc de Bretagne Arthur III.

[6] Montereau est reprise aux Anglais le 10 octobre 1437, à l’issue d’un long siège, par l’armée de Charles VII, commandée par Arthur III de Bretagne, Connétable de France. Le dauphin, le futur Louis XI participe aux opérations.

[7] La dignité d’amiral de France a été créée en 1270 par Louis IX, au cours de la 8ème croisade. Sous l’Ancien Régime, l’amiral de France est titulaire d’un grand office de la couronne de France équivalent à celui du connétable de France. Chef en titre de la flotte royale, il n’a en réalité qu’un pouvoir limité. L’amiral de France a la charge des côtes de Picardie, de Normandie, d’Aunis et de Saintonge. Sa charge va s’étendre au début du 17ème siècle, à la Guyenne puis à la Provence. En temps de guerre, il est chargé de rassembler les navires marchands français pour constituer la flotte. Il doit armer, équiper et ravitailler les navires pour la course, donner les lettres de marque aux corsaires (la course est alors la forme principale de guerre maritime). En temps de paix, il s’occupe de l’entretien de la flotte royale, quand elle existe, mais surtout du commerce maritime et de la flotte marchande.

[8] Saintes est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime. En 1360, par le traité de Brétigny, la ville, comme toute la Saintonge septentrionale, repasse aux mains des Anglais. Du 11 au 14 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité de Brétigny dans la région, prend possession de la ville. Les « consuls » lui en remettent les clefs, ainsi que celle du pont. Jean Chandos les remet à Jehan de Boursy qui est nommé gouverneur. Puis Jean Chandos reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville. En 1372, Du Guesclin reprend toutefois la ville qui redevient intégralement française en 1404. Le 15ème siècle est une période de calme relatif durant laquelle plusieurs chantiers importants ont lieu : la cathédrale Saint-Pierre est reconstruite, Louis XI donne à la ville le statut municipal et permet l’édification d’un nouveau clocher à Saint-Eutrope en 1472.

[9] Tiffauges est une commune française située dans le département de la Vendée. Au 11ème siècle, Tiffauges appartenait aux vicomtes de Thouars et c’est Geoffroy de Thouars qui construit le château au 12ème siècle. Le village situé le long de la Crûme, au pied du promontoire était protégé par un rempart muni de tours. Tiffauges est la dot de Catherine de Thouars qui épouse Gilles de Rais en 1420. À la fin du 15ème siècle la seigneurie de Tiffauges était rattachée au vicomté de Thouars qui appartenait à la famille d’Amboise. Après l’épopée aux côtés de Jeanne d’Arc, Gilles de Rais se retire à Tiffauges où ses excès vont jusqu’aux meurtres d’enfants. Il est condamné et pendu. Catherine de Thouars se remarie alors avec Jean II de Vendôme, vidame de Chartres. Celui-ci fait élever en 1520 la tour qui porte en son honneur le nom de tour du Vidame. Le château est incendié en 1569 et démantelé par ordonnance royale en 1626.

[10] Le château de Taillebourg est situé à Taillebourg en Charente-Maritime. C’est le lieu de la bataille de Taillebourg en 1242 entre saint Louis et Henri III d’Angleterre C’est un comté dès le 15ème siècle dont l’histoire est bien connue par les archives de la maison de La Tremouille. La forteresse a été rebâtie après 1423 par Henri de Pluqualec. Elle fut ensuite la résidence favorite des Coëtivy, et Louise de Coëtivy l’apporta en dot à Charles de La Tremouille en 1501. Le château qui avait traversé tous les sièges durant la guerre de Cent Ans et les guerres de religion a été pris et détruit pendant la Fronde en 1652.

[11] Champtocé-sur-Loire est une commune française située dans le département de Maine-et-Loire. Gilles de Montmorency Laval plus connu sous le nom de Gilles de Rais est né au château en 1405 ou 1406. La forteresse fut vendue en même temps que Ingrandes en 1437 pour 100 000 écus ;Gilles de Rais s’installe alors en pays de rais à Machecoul.

[12] Ingrandes est une ancienne commune de l’Ouest de la France, située dans le département de Maine-et-Loire. La guerre de Cent ans qui ravage la vallée de la Loire jusqu’à Angers et Saumur, conduit à la destruction et à l’incendie du château d’Ingrande par les Anglais en 1400. En 1415, après la mort de Marie de Craon, fille de Jean de Craon, c’est son fils Gilles de Rais qui hérite des terres de Chantocé et d’Ingrande. Celui-ci, ruiné, finit par vendre en 1437 toutes ses terres et possessions dont Ingrande, au Duc de Bretagne Jean V, par ailleurs allié intermittent des Anglais, ce qui ne peut que susciter l’hostilité du Roi de France qui s’oppose à cette cession qu’il avait interdite. Louis XI mettra fin à la domination des Ducs de Bretagne sur ces territoires qu’il considère comme appartenant de plein droit à son Royaume. En 1468, il mènera ainsi plusieurs expéditions militaires qui aboutiront à la destruction et au démantèlement des châteaux de Chantocé et d’Ingrande, ou du moins de ce qui restait de ce dernier très partiellement reconstruit sous la forme d’un simple donjon. Il parviendra ainsi à contraindre François II de Bretagne à signer à la fin de cette même année le traité d’Ancenis qui mettra fin à l’alliance scellée par le duché de Bretagne avec les Anglais contre le Roi de France dans le cadre de la Ligue du Bien public

[13] En 1447 le roi de France Charles VII chargea Richemont et Pierre de Brézé de marcher sur le Maine. Les deux hommes s’emparèrent rapidement du Mans, et les Anglais durent se retirer vers la Normandie.

[14] En mars 1450, Thomas Kiriell débarque à Cherbourg à la tête de 3 000 soldats pour reprendre le Cotentin et le Bessin. Dernière possession anglaise en Normandie à la suite de la bataille de Formigny, la forteresse est une fois de plus assiégée. Les troupes françaises parviennent à tromper les Anglais en attaquant la forteresse par la grève, à l’aide de batteries sur pilotis, la poudre et les canons enveloppés dans des peaux enduites de suifs pour les rendre imperméables. Le 12 août, les remparts cèdent sous les attaques, et Jacques Cœur négocie la reddition qui intervient deux jours plus tard, par le versement de 2 000 écus à la garnison, et la libération du fils de Thomas Gower, commandant anglais du château. Jean V de Bueil, fait amiral de France après la mort lors de ce siège de Prigent de Coëtivy, reçoit le gouvernement de la place.

[15] Recueil de chartes contenant la transcription des titres de propriété et privilèges des seigneurs de Retz