Fils aîné de Sir Horatio Townshend , baronet [1] de Townshend, un zélé partisan de Charles II, qui le créé baron de Townshend en 1661 et vicomte de Townshend de Raynham en 1682.
Né à Raynham Hall [2] dans le comté du Norfolk [3], Charles Townshend hérite de la pairie en décembre 1687. Il étudie au collège d’Eton [4], puis au King’s College [5] de Cambridge.
Proche des Tories [6] quand il vient siéger sur les bancs de la Chambre des Lords, il change bientôt de vues et devient un actif partisan de la politique des Whigs [7].
Pendant quelques années, après l’accession au trône de la reine Anne, il demeure sans le moindre office, mais, en novembre 1708, il est nommé capitaine des Yeomen de la Garde [8], un an après être entré au Conseil Privé.
Il est ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire aux États généraux de 1709 à 1711, prenant part, durant ces années, aux négociations qui précèdent la conclusion du traité d’Utrecht [9].
Après son rappel en Angleterre, il mène une opposition active contre l’action du nouveau gouvernement tory. Townshend gagne rapidement la faveur de George 1er, et, en septembre 1714, le nouveau roi le nomme Secrétaire d’État pour le Nord.
La politique de Townshend et de ses collègues, après la révolte jacobite [10] de 1715, vise à rétablir la paix. Par ailleurs, il s’oppose à l’intrusion de l’Angleterre dans la guerre qui oppose la Suède au Danemark et promeut la conclusion d’une alliance défensive entre l’Angleterre, l’Empereur et la France.
En dépit de ces succès, l’influence des Whigs est peu à peu minée par les intrigues de Charles Spencer, 3ème comte de Sunderland , et par le mécontentement des favoris du souverain hanovrien.
En octobre 1716, le collègue de Townshend, James Stanhope , futur premier comte de Stanhope, qui accompagne le roi lors d’un voyage dans le Hanovre, est détourné de son allégeance au ministère par Sunderland, qui convainc George 1er que Townshend et Sir Robert Walpole complotent avec son fils le prince de Galles le futur George II , dans le but de le remplacer sur le trône.
En décembre 1716, le Secrétaire est donc écarté et nommé Lord Lieutenant d’Irlande. Puis, en avril 1717, il quitte le Cabinet, entrant dans l’opposition avec Walpole.
Au début de 1720, une réconciliation partielle a lieu entre Stanhope et Townshend et, en juin de l’année suivante, il devient Lord Président du Conseil [11], un poste qu’il occupe à partir de février 1721, quand, après la mort de Stanhope et le retrait forcé de Sunderland, il est à nouveau nommé Secrétaire d’État pour le Nord, avec Walpole comme Premier Lord du Trésor et Chancelier de l’Échiquier [12].
Les deux hommes demeurent tout puissants durant le reste du règne de George 1er, les événements les plus graves étant la découverte du complot jacobite organisé par l’évêqueAtterbury et sa destitution, le pardon et le rétablissement partiel de Lord Bolingbroke, la bulle spéculative de la Compagnie des mers du Sud, suivie de l’effondrement de ses actions, et des troubles en Irlande.
Townshend obtient le renvoi de son rival, John Carteret , futur comte de Granville, mais un différend surgit bientôt entre lui et Walpole, et il doit affronter des difficultés dans la politique européenne. Bien qu’il le déteste, George II le maintient à son poste, mais il perd peu à peu la prédominance au sein du ministère au profit de Walpole. De sérieuses oppositions concernant la politique à adopter face à la Prusse et la politique étrangère en général conduisent finalement à une rupture en 1730. Ne pouvant obtenir le renvoi d’un adversaire au profit d’un ami personnel, à cause de l’intervention de Walpole, Townshend démissionne le 15 mai 1730.
Retiré à Raynham, il passe ses dernières années à s’occuper d’agriculture et à promouvoir la culture des navets, ainsi que d’autres améliorations, à travers l’Angleterre.
Il meurt à Raynham le 21 juin 1738.