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L’histoire pour le plaisir

Robert Walpole

mardi 21 mai 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 2 août 2013).

Robert Walpole (1676-1745)

Comte d’Orford-Homme d’État britannique

Robert Walpole Comte d'Orford-Homme d'État britannique

Généralement considéré comme le premier 1er ministre de Grande-Bretagne. Bien que ce terme n’existait pas à l’époque.

Né à Houghton Hall dans le comté de Norfolk [1], Fils de Robert Walpole, membre du Parlement et chef des whigs [2] à Norfolk et représentait la circonscription de Castle Rising à la chambre du parlement [3] et de Mary Walpole née Mary Burwell.

Il étudia au collège d’Eton [4] de 1690 à 1695 et s’inscrit au King’s College à Cambridge [5] en 1696.

Son père l’avait destiné à l’Eglise, mais changeant d’avis, il l’employa à l’administration de ses domaines. En 1698 il quitta université de Cambridge après la mort de son frère aîné pour aider son père à la gestion du patrimoine de la famille.

En 1700 il épousa Catherine Shorter. Après la mort de sa femme en 1737, il épousa sa maîtresse Maria Skerrit qui mourut à son tour en couche.

La carrière politique de Robert Walpole commence en Janvier 1701 il fut élu au Parlement quand il gagne les élections à Castle Rising, circonscription de son père qui mourut 3 mois plus tôt. Puis Il quitte Caste Rising en 1702 pour pouvoir se présenter à King’s Lynn [6]. Après des débuts malheureux, il ne tarda pas à prendre de l’autorité dans l’assemblée et les leaders whigs l’admirent dans leurs conseils.

En 1705 il est nommé membre du conseil des Lord de l’Amirauté [7].Ses aptitudes administratives ayant été remarqués il est promut par Lord Godolphin , haut responsable de la trésorerie et chef de cabinet. En 1708 il devient secrétaire de guerre pendant une brève période.

Très modéré, très fin, il se distinguait dans les négociations entre les partis et excellait à ramener l’entente entre les membres du cabinet. Lors du fumeux procès deSacheverell, il se prononça, sans succès contre les poursuites qui, conformément à ses prévisions, amenèrent la chute des libéraux 1710.

Le nouveau parti au pouvoir sous le gouvernement de Robert Harley retire à Walpole son ministère de la guerre mais lui permet de rester trésorier de la marine jusqu’au 2 janvier 1711. Harley essaye même de le convaincre de rejoindre les Tories [8], ce que Walpole refuse. Au lieu de cela, il préfère défendre Lord Godolphin contre les attaques des Tories et de la presse.

Toutes ces responsabilités font de Robert Walpole un conseiller avisé du duc de Marlborough John Churchill le commandant des forces Britanniques pendant la guerre de succession d’Espagne [9].

Membre du parti Whig il a mené l’opposition au Parlement à l’administration des Conservateurs de 1710 à 1714. Leader de l’opposition à la Chambre des communes, il y fut violemment attaqué par les tories [10] qui cherchèrent à prouver que le cabinet libéral avait introduit le déficit dans le budget.

Il fut faussement condamné en 1712 de la corruption et a passé quelques mois emprisonné à la tour de Londres

Anne Stuart d’Angleterre mourut le 1er août 1714 de la goutte et n’ayant aucun héritier, son cousin Allemand George 1er lui succéda sur le trône. George 1er n’avait pas confiance envers les Tory qu’il soupçonnait de vouloir s’opposer à son autorité, cette méfiance permit au parti Whig de revenir au pouvoir

Réélu en 1713, il publia une virulente attaque contre le ministère, qu’il dut imprimer lui-même, aucun imprimeur n’ayant osé le faire. Il prit la défense de Steele, et à l’avènement de Georges 1er il devint trésorier général de l’armée, puis entra au Conseil privé en 1714.

Il devint président-directeur du comité secret [11]. Ceux qui avaient contribués à la descente aux enfers de Walpole en 1712 se retrouvaient maintenant à la place des accusées, Lord Oxford fut accusé de haute trahison et Lord Bolingbroke devait perdre tous ses droits civiques.

Lord Townshend , son beau-frère, était chef du gouvernement et il n’agissait que par les conseils de Walpole. La majorité était libérale, aussi Walpole prépara-t-il un formidable acte d’accusation contre le dernier cabinet tory qui aboutit à l’accusation de haute trahison contre Bolingbroke, le duc d’Ormonde, le comte de Strafford et le Comte d’Oxford.

Lord Halifax à la tête de l’administration mourut en 1715, Walpole reconnu alors comme un politicien assidu et le 11 octobre 1715, il était nommé premier lord de la Trésorerie et chancelier de l’Échiquier. Il créa alors les fameux "sinking fund" [12].

Le Cabinet dont il est membre est divisé sur la plupart des questions importantes, avec, d’un côté, Walpole et Townshend, de l’autreStanhope et Lord Sunderland. Le principal sujet de controverse est la politique étrangère, car Walpole et Townshend considèrent que le roi George 1er conduit les affaires étrangères davantage selon les intérêts de l’électorat du Hanovre [13] que de ceux de la Grande-Bretagne. Cependant, la faction de Stanhope et de Sunderland a l’appui du roi, ce qui vaut à Townshend de perdre son poste de Secrétaire d’État pour le Nord et d’être nommé au poste moins prestigieux de Lord Lieutenant d’Irlande [14]. Mais ce changement de poste n’apaise pas Stanhope et Sunderland, qui obtiennent le renvoi de Townshend comme Lord Lieutenant en avril 1717. Le lendemain, Walpole se retire alors du gouvernement pour rejoindre Townshend dans l’opposition.

Il réprima avec énergie le mouvement insurrectionnel de 1715, mais les intrigues de Sunderland et de Stanhope finirent par lui aliéner l’esprit du roi et, dégoûté des difficultés qu’on soulevait sans cesse sous ses pas, il rendit les sceaux le 10 avril 1717.

Peu après la démission de Walpole, une querelle éclate entre le roi et le prince de Galles [15]. Walpole et d’autres qui se sont opposés au gouvernement se rassemblent souvent à Leicester House [16] pour combiner leur action politique. Walpole devient également l’ami intime de l’épouse du prince de Galles, Caroline de Brandebourg-Ansbach . En 1720, il améliore encore sa position en provoquant une réconciliation entre le prince de Galles et le roi.

Walpole continue, par ailleurs, à être une figure influente à la Chambre des communes. Il est particulièrement actif dans la lutte contre l’une des propositions les plus significatives du gouvernement, la loi sur la pairie [17]. Walpole provoque l’abandon provisoire du projet de loi en 1719, puis son rejet définitif l’année suivante.

Cette défaite conduit Lord Stanhope et Lord Sunderland à se réconcilier avec leurs adversaires ; Walpole rentre au Cabinet comme caissier des forces, et Townshend devient Lord Président du Conseil. Mais ce retour au pouvoir amène la perte de la faveur du prince de Galles, qui éprouve toujours le plus profond mépris pour le gouvernement de son père.

La dégringolade formidable du South Sea Stock qu’il avait prédite obligea le gouvernement à recourir à ses bons offices pour relever le crédit public et la banque d’Angleterre gravement compromis en 1720. Il y réussit et redevint chancelier de l’Echiquier en 1721. Il laissa à son beau-frère Townshend la direction des affaires étrangères.

Conseillé par Walpole, le Parlement essaie de résoudre la crise financière. Les domaines des directeurs de la compagnie sont confisqués et employés à soulager la douleur des victimes, et les actions de la Compagnie des mers du sud sont divisées entre la Banque d’Angleterre et l’East India Company. La crise a sensiblement endommagé la crédibilité du roi et du parti Whig, mais Walpole défend l’un et l’autre avec une éloquence habile à la Chambre des Communes.

Il fut vivement combattu par John Carteret qui intrigua contre lui avec les confidents allemands du roi. Il fut assez fort pour obtenir le renvoi de Carteret qui fut remplacé comme secrétaire d’Etat par le duc de Newcastle en 1724. Mais il se forma contre lui une opposition formidable dirigée par tous les hommes de talent qu’il écartait de propos délibéré de son cabinet.

Avec Lord Townshend ils mènent une politique favorable à la paix, particulièrement en ouvrant des pourparlers avec la France et la Prusse en 1725 en vue d’une alliance. La Grande-Bretagne, libérée des menaces jacobites [18], de guerre et de crise financière, se développe et devient prospère, assurant à Robert Walpole la faveur de George 1er.

En 1725, il est créé chevalier de Bath [19] et, en 1726, chevalier de l’ordre de la Jarretière [20]. Par ailleurs, on accorde à son fils aîné une baronnie.

Ses ennemis redoublèrent d’efforts, fondèrent le Craftsman [21] en 1726, dont chaque numéro fut un acte d’accusation contre Walpole, contre sa famille, contre la corruption érigée en système de gouvernement.

L’avènement de George ll , qui ne l’aimait pas en 1727, parut devoir lui porter un coup fatal. Mais Walpole spécula avec bonheur sur l’avarice du roi et se l’attacha en faisant augmenter sa liste civile, et en obtenant la signature du traité de Séville en 1729 [22], qui ruina les dernières espérances des jacobites. Il redevint plus puissant que jamais et pu se débarrasser de Townshend en 1730.

Ce n’est toutefois qu’après la démission de Lord Townshend en 1730 que sa prééminence devint indiscutable.

Pendant les années suivantes, Walpole est plus puissant que jamais. Après s’être assuré de l’appui de la reine Caroline, et ainsi du roi George II, il se sert du patronage royal pour accorder des honneurs et obtenir des postes pour ses amis politiques. Il choisit les membres de son Cabinet, et les force à agir en commun, si nécessaire, ce qu’aucun chef de gouvernement n’avait pu réaliser auparavant. En raison de cette influence, Walpole peut-être considéré effectivement comme le premier « premier ministre ».

Malgré une forte opposition, Walpole conserve l’appui du peuple et de la Chambre des Communes grâce à une politique pacifique, qui lui permet de ne pas alourdir les impôts. En 1733, il parvient à empêcher l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Guerre de Succession de Pologne [23]. Cependant, la même année, Il encourut l’impopularité en voulant remanier les droits de douanes sur le tabac et les vins, dans l’idée de faire de Londres un port libre et le marché du monde. Brûlé en effigie, accablé de pétitions, il fut obligé de renoncer à son dessein.

Walpole accepte de retirer son projet avant que le Parlement n’ait voté, mais il écarte les politiciens qui ont osé s’opposer à lui. Walpole perd ainsi une partie considérable des élus whigs, qui rejoignent l’opposition.

Après les élections générales de 1734, les partisans de Walpole constituent toujours une majorité à la Chambre des Communes, mais ils sont moins nombreux qu’avant. Par ailleurs, bien qu’il ait maintenu sa suprématie parlementaire, sa popularité commence à s’affaiblir. En 1736, une augmentation de l’impôt sur le gin crée des émeutes à Londres. À Édimbourg [24], de nouvelles émeutes, bien plus sérieuses, éclatent, après que le roi eut gracié un capitaine de la garde qui avait ordonné à ses troupes de tirer sur un groupe de protestataires. Bien que ces événements aient diminué la popularité de Walpole, ils ne parviennent pas à ébranler sa majorité au Parlement.

La domination de Walpole sur la Chambre des Communes est accentuée par la facilité avec laquelle il obtient le rejet du projet de Sir John Barnard pour réduire l’intérêt sur la dette nationale. Walpole parvient également à persuader le Parlement de voter la Loi de licence de 1737, sur la réglementation des théâtres de Londres [25]. Cette loi marque le dédain qu’il éprouve pour Pope, Swift, Fielding et d’autres figures littéraires qui attaquent son gouvernement dans leurs œuvres.

L’année 1737 est également marquée par la mort de la reine Caroline, amie intime de Walpole. Cette mort, cependant, ne brise pas l’influence personnelle de Walpole sur George II, qui s’est montré fidèle envers son premier ministre durant les années précédentes. Toutefois, la domination de Walpole à la tête du gouvernement ne cesse de diminuer. Ses adversaires obtiennent un soutien de poids en la personne du prince de Galles, qui se brouille avec son père, le roi. Plusieurs jeunes politiciens, y compris William Pitt l’Ancien et George Grenville , forment une faction connue sous le nom de « jeunes patriotes » et rejoignent le prince de Galles dans l’opposition.

En 1742, quand la Chambre des Communes se prépare à étudier la validité d’une élection partielle gagnée dans le Chippenham [26], Walpole et d’autres s’accordent à considérer qu’il s’agira d’un vote de défiance. Battu à la Chambre des Communes, Walpole accepte de démissionner du gouvernement. Parmi les raisons qui expliquent sa démission, on peut noter que le roi a accepté de l’élever à la Chambre des Lords [27] en tant que comte d’Orford* le 6 février 1742. Cinq jours plus tard, il abandonne officiellement le pouvoir. Son gouvernement fut le plus long de l’histoire anglaise.

Robert Walpole meurt à Londres en 1745 dans sa 69ème année. Il est enterré dans sa ville natale de Houghton.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/ Walpole et Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1393

Notes

[1] Le titre de comte de Norfolk a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Angleterre. Ce titre est associé au comté de Norfolk. La première dynastie à avoir porté ce titre est celle des Bigot au 12ème et 13ème siècles. Puis plus tard, il a été porté par les Mowbray qui furent aussi ducs de Norfolk. Comme les Bigot étaient descendants par une lignée féminine de Guillaume le Maréchal, ils héritèrent du titre de comte Marshal qui est toujours porté par les ducs de Norfolk aujourd’hui. À la mort de Roger, en 1306, n’ayant pas de descendance, le titre et les possessions revinrent à la couronne.

[2] Le parti Whig est un parti politique apparu au 17ème siècle en Angleterre qui, à compter de la fin du 17ème siècle, militait en faveur d’un parlement fort en s’opposant à l’absolutisme royal. Il s’opposait au parti Tory de l’époque.

[3] La Chambre des communes est la chambre basse du Parlement du Royaume-Uni. Le Parlement comprend également la reine et la chambre haute, la Chambre des lords. La Chambre des communes est élue au suffrage universel direct : elle se compose de 650 députés, représentant chacun une circonscription et élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Le gouvernement est responsable devant la Chambre des communes : la majorité des membres, et notamment le Premier ministre, sont également membres de la Chambre des communes.

[4] Le collège d’Eton, fleuron des public schools britanniques, est une école pour garçons fondée en 1440 par le roi Henri VI d’Angleterre, située à Eton dans le Berkshire en face de la ville de Windsor, à 40 km à l’ouest de Londres. École élitiste et très coûteuse, occupant des locaux historiques parmi lesquels on compte une remarquable chapelle gothique, public school attitrée de la famille royale d’Angleterre, Eton bénéficie d’un système de bourses développé pour en faciliter l’accès aux élèves moins fortunés.

[5] King’s College est un des 31 collèges de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni. Il fut fondé en 1441 par Henri VI. Dès 1445, une subvention du roi permit de construire des édifices imposants, amenant la condamnation en impasse de quelques rues de la ville. Les locaux devaient accueillir à l’origine un prévôt et 70 étudiants. Le collège était réservé aux élèves de la public school d’Eton College, un privilège qui se maintint jusqu’en 1865. Sa chapelle est l’un des plus beaux exemples de l’architecture gothique britannique.

[6] King’s Lynn est une ville du Nord-Ouest du comté de Norfolk, dans l’est de l’Angleterre. Située sur la Great Ouse, à proximité de l’estuaire, ce fut un port important, notamment au Moyen Âge. La ville s’appelait autrefois Bishop’s Lynn ; elle a pris son nom actuel après la dissolution des monastères de 1538. De création très ancienne, la ville d’origine se développa autour de Saturday Market et s’étendit vers le nord, au 12ème siècle, autour de Tuesday Market. Entouré de murs, elle fut l’un des ports les plus actifs du Moyen Âge.

[7] un conseil qui s’occupait des affaires maritimes

[8] Le terme Tories désigne les partisans d’une philosophie politique traditionaliste anglo-saxonne. Au Royaume-Uni, les Tories constituaient l’un des deux groupes parlementaires britanniques à partir du 17ème siècle, ancêtres du Parti conservateur. Réputés proches de la dynastie Stuart, ils étaient favorables à un pouvoir royal fort et défendaient les intérêts de l’aristocratie foncière. Inspirant la méfiance de la Maison de Hanovre, qui les suspectait de collusion avec la dynastie précédente, les rois du 18ème siècle leur préféraient les Whigs.

[9] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[10] conservateurs

[11] bureau crée pour enquêter sur les agissements des anciens ministres Tory

[12] sorte de fond monétaire dont le but principal était de réduire la dette du pays

[13] L’électorat de Brunswick-Lunebourg, également appelé électorat de Hanovre, est un ancien État allemand formé en 1692 (le rang d’électeur n’est officialisé qu’en 1708) et dissous en 1814. Il s’agissait d’une principauté au rang d’électorat du Saint Empire romain germanique, en union personnelle avec la Grande-Bretagne à partir de 1714.

[14] Le Lord lieutenant d’Irlande (vice-roi d’Irlande), également nommé Judiciar durant le haut Moyen Âge, puis Lord Deputy d’Irlande jusqu’au 17ème siècle, était le représentant du roi et le chef de l’exécutif irlandais durant les périodes de la seigneurie d’Irlande (1171-1541), du royaume d’Irlande (1541-1800) et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (1801-1922). Alors même qu’il dirigeait l’exécutif du royaume d’Irlande théoriquement indépendant, le Judiciar, Lord Deputy ou Lord Lieutenant était à la fois l’agent et le représentant du roi ou de la reine d’Angleterre (jusqu’en 1707), du roi ou de la reine de Grande-Bretagne (1707-1800) mais n’était jamais responsable devant le parlement ou le peuple irlandais. La fonction, sous ses diverses appellations, était en général désignée par le terme de vice-roi. Bien que quelques Lord Deputy d’Irlande aient été des nobles irlandais au Moyen Âge, à de rares exceptions, seuls des nobles anglais ou britanniques furent ensuite nommés à ce poste.

[15] Traditionnellement, le fils aîné du souverain britannique reçoit le titre de prince de Galles. L’actuel prince de Galles porte également les titres de duc de Cornouailles, duc de Rothesay, comte de Chester, comte de Carrick, Baron Renfrew, Lord des Îles, Prince et Grand Steward d’Écosse. Le titre de comte de Chester est attaché à celui de prince de Galles depuis le 19ème siècle. Les regalia du prince de Galles sont connus sous le nom « d’honneurs de la principauté de Galles ».

[16] la demeure du prince de Galles,

[17] qui entend limiter la possibilité pour le monarque de créer de nouvelles pairies

[18] Le « jacobitisme » historique était un mouvement politique proche des Tories entre 1688 et 1807, composé de ceux qui soutenaient la dynastie détrônée des Stuarts et considéraient comme usurpateurs tous les rois et les reines britanniques ayant régné pendant cette période. Soutenu par les monarchies catholiques françaises et espagnoles, il était surtout implanté en Irlande et dans les Highlands d’Écosse qui furent le théâtre de plusieurs révoltes soutenues par la France. Plus marginalement, le jacobitisme disposait également d’un certain nombre de partisans dans le nord de l’Angleterre et au Pays de Galles.

[19] Le très honorable ordre du Bain est le troisième ordre de chevalerie britannique dans l’ordre de préséance. Il est principalement décerné aux militaires ainsi qu’à certains fonctionnaires de haut rang. L’ordre a été fondé par le roi George 1er de Grande-Bretagne, le 18 mai 1725. Son nom provient de la cérémonie médiévale d’adoubement qui comportait un bain, symbolisant la purification, après lequel il devenait « chevalier du Bain ». Ce rituel a été initialement institué en 1399, par Henri IV d’Angleterre, lorsque ses 36 écuyers ont pris un bain en sa compagnie, après avoir veillé toute la nuit qui précédait son sacre. Ce n’est cependant qu’avec George 1er que les chevaliers furent élevés en ordre militaire régulier. L’ordre n’avait jamais réellement existé précédemment en tant que corps de chevaliers gouverné par des statuts et avec un nombre fixe de chevaliers

[20] Le très noble ordre de la Jarretière est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, fondé le 23 avril 1348 le jour de la Saint Georges, en pleine guerre de Cent Ans, par le roi Édouard III. Selon la légende, la création de cet ordre aurait été décidée par le roi Édouard III lors d’un bal à Calais, où il dansait avec sa maîtresse, la comtesse de Salisbury. Celle-ci ayant, en dansant, fait tomber sa jarretière, le roi, galamment, la ramassa sous les quolibets des danseurs, la mit à son genou et coupa court aux railleries par ces mots : « Messieurs, honi soit qui mal y pense. Ceux qui rient maintenant seront très honorés d’en porter une semblable, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le chercheront avec empressement. » Cet ordre de chevalerie, le plus ancien qui subsiste encore au 21ème siècle, rassemblait autour du souverain vingt-cinq chevaliers, membres à part entière. Les hommes sont appelés « chevaliers compagnons ». Des femmes ont été associées à l’ordre, mais n’ont jamais été membres avant le règne d’Édouard VII au tournant du 20ème siècle.

[21] The Craftsman (L’Artisan), dans lequel la politique du Premier ministre est régulièrement dénoncée. Walpole est également l’objet de nombreuses satires et de parodies ; il est souvent comparé au criminel Jonathan Wild, comme le fait, par exemple, John Gay dans son Opéra des Gueux.

[22] Le traité de Séville a été signé le 9 novembre 1729 par la Grande-Bretagne, la France et l’Espagne, puis plus tard les Pays-Bas, afin de mettre fin à la guerre anglo-espagnole de 1727-1729. Les discussions préliminaires avaient déjà eu lieu entre la Grande-Bretagne et l’Espagne lors de la Convention du Pardo et du Congrès de Soissons. La plupart des clauses signées, à Séville, avaient été convenues lors de ces conférences. Le traité est signé le 9 novembre par Juan Bautista de Orendain et José Patiño Rosales au nom de Philippe V d’Espagne, William Stanhope, Sir Robert Walpole et Benjamin Keene représentant George II de Grande-Bretagne et le marquis de Brancas pour le roi Louis XV. Vandermeer Francisco, délégué des États généraux des Pays-Bas, signe le traité le 21 novembre de cette année. Par les termes du traité, la Grande-Bretagne conserve, au détriment de l’Espagne, son contrôle sur Minorque et Gibraltar et le maintien des privilèges commerciaux. En contrepartie, elle soutient la demande d’Élisabeth Farnèse, reine d’Espagne, pour la succession du duché de Parme et la Toscane. Elle est autorisée, afin de garantir sa tutelle, à envoyer 6 000 hommes dans ses futures possessions éventuellement avec l’aide des signataires dans les six mois qui suivent la signature du traité. À la mort de Antoine Farnèse, l’Autriche fait occuper le duché de Parme et c’est l’intervention diplomatique de la Grande-Bretagne qui permet de dénouer la crise

[23] La guerre de Succession de Pologne est un conflit européen qui eut lieu de 1733 à 1738. Déclenché après la mort d’Auguste II en 1733, son fils, Auguste III, et Stanislas 1er, ancien roi de Pologne déchu en 1709, beau-père de Louis XV, se disputent le trône, il fut l’occasion d’une confrontation entre les Bourbons et les Habsbourg et conduisit à une importante réorganisation territoriale, notamment en Italie.

[24] Édimbourg est une ville d’Écosse au Royaume-Uni. Elle est sa capitale depuis 1532, ainsi que le siège du Parlement écossais depuis le rétablissement de celui-ci en 1999.

[25] Le Licensing Act de 1737 (Loi de 1737 sur la censure des théâtres) a été un moment charnière dans l’histoire du théâtre britannique. Son but était le contrôle et la censure de ce qui était dit sur le gouvernement Britannique à travers le théâtre. Cette loi a été modifiée par la Loi sur les Théâtres de 1843, et a finalement été abrogée par la Loi sur les Théâtres de 1968.

[26] Chippenham est une ville britannique du Wiltshire, en Angleterre, située à une vingtaine de kilomètres à l’est de Bath.

[27] La Chambre des Lords est la chambre haute du Parlement du Royaume-Uni. Le Parlement comprend également la reine et la chambre basse, la Chambre des communes du Royaume-Uni. La Chambre des Lords se compose de membres nommés à vie par la reine sur proposition du Premier ministre, de 92 lords héréditaires élus parmi les membres des différentes pairies du Royaume-Uni et de 26 lords clercs de l’Église d’Angleterre, membres de droit.