Fils aîné de Louis de Rohan-Chabot , duc de Rohan [1], et de la duchesse née Marie Crespin du Bec, il succéda à son père comme duc de Rohan en 1727.
Ses parents avaient envisagé de le marier avec Françoise de Roquelaure, officiellement fille d’ Antoine-Gaston de Roquelaure et de Marie-Louise de Laval-Lezay, mais que la rumeur de la cour donnait pour une bâtarde de Louis XIV. Mais cela n’abouti pas.
En définitive, le prince de Léon enleva Mlle de Roquelaure et l’épousa le 6 mars 1708 à Ménilmontant [2], dans une petite maison appartenant au duc de Lorges [3]. La duchesse de Roquelaure se précipita à Marly [4] pour demander l’intervention du Roi.
Cette aventure romanesque, rapportele président Hénault, continua de l’être par la singularité dont le mari et la femme vécurent ensemble.
Jamais on ne les vit un moment d’accord. M. de Léon était violent, Mme de Léon de la plus grande pétulance. Leur maison, où tout Paris abondait, qui avait le plus grand air du monde pour la compagnie dont elle était remplie, était fondée sur quinze mille livres de rente tout au plus dont ils jouissaient.
Il y a loin de là à cent mille francs au moins qu’il leur aurait fallu pour leurs dépenses, car ils ne se refusaient rien dans ce genre. Toute la matinée se passait entre eux à chercher les moyens. Il fallait amuser quelques marchands, en embarquer d’autres, fournir des inventions au cuisinier pour faire de rien quelque chose, caresser le maître d’hôtel pour l’engager à tirer des fournisseurs sur sa parole.
Le mari et la femme étaient remplis d’expédients sur lesquels ils ne s’accordaient pas. On les entendait se disputer avec la plus grande violence de toutes les maisons voisines. À six heures du soir, tout cessait. La cour, pleine de créanciers le matin, se remplissait de carrosses. On soupait gaiement et l’on jouait toute la nuit.
Le prince et la princesse de Léon eurent 6 enfants.