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L’histoire pour le plaisir

Louis II de Rohan-Chabot (1679-1738)

lundi 1er juillet 2024, par lucien jallamion

Louis II de Rohan-Chabot (1679-1738)

Prince de Léon-Quatrième duc de Rohan en 1727

Fils aîné de Louis de Rohan-Chabot , duc de Rohan [1], et de la duchesse née Marie Crespin du Bec, il succéda à son père comme duc de Rohan en 1727.

Ses parents avaient envisagé de le marier avec Françoise de Roquelaure, officiellement fille d’ Antoine-Gaston de Roquelaure et de Marie-Louise de Laval-Lezay, mais que la rumeur de la cour donnait pour une bâtarde de Louis XIV. Mais cela n’abouti pas.

En définitive, le prince de Léon enleva Mlle de Roquelaure et l’épousa le 6 mars 1708 à Ménilmontant [2], dans une petite maison appartenant au duc de Lorges [3]. La duchesse de Roquelaure se précipita à Marly [4] pour demander l’intervention du Roi.

Cette aventure romanesque, rapportele président Hénault, continua de l’être par la singularité dont le mari et la femme vécurent ensemble.

Jamais on ne les vit un moment d’accord. M. de Léon était violent, Mme de Léon de la plus grande pétulance. Leur maison, où tout Paris abondait, qui avait le plus grand air du monde pour la compagnie dont elle était remplie, était fondée sur quinze mille livres de rente tout au plus dont ils jouissaient.

Il y a loin de là à cent mille francs au moins qu’il leur aurait fallu pour leurs dépenses, car ils ne se refusaient rien dans ce genre. Toute la matinée se passait entre eux à chercher les moyens. Il fallait amuser quelques marchands, en embarquer d’autres, fournir des inventions au cuisinier pour faire de rien quelque chose, caresser le maître d’hôtel pour l’engager à tirer des fournisseurs sur sa parole.

Le mari et la femme étaient remplis d’expédients sur lesquels ils ne s’accordaient pas. On les entendait se disputer avec la plus grande violence de toutes les maisons voisines. À six heures du soir, tout cessait. La cour, pleine de créanciers le matin, se remplissait de carrosses. On soupait gaiement et l’on jouait toute la nuit.

Le prince et la princesse de Léon eurent 6 enfants.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne : (1519-1790), Paris 1996

Notes

[1] La maison de Rohan est une famille subsistante de la noblesse française, originaire de Bretagne, où elle tient son nom de la terre de Rohan, dans le Morbihan. Elle est issue en ligne agnatique des vicomtes de Porhoët, dont la filiation suivie remonte à 1028. Elle fut au Moyen-Âge l’une des familles les plus puissantes du duché de Bretagne. Elle a formé plusieurs branches dont seule subsiste la branche de Rohan-Rochefort, ducs de Montbazon, ducs de Bouillon et princes autrichiens de Rohan, établie au début du 19ème siècle en Autriche

[2] Ménilmontant est un quartier historique de Paris, situé dans le 20e arrondissement. Autrefois village puis faubourg appartenant à la commune de Belleville, il est annexé en 1860 par le baron Haussmann. Bien que l’ensemble de l’arrondissement soit surnommé « arrondissement de Ménilmontant », il concerne historiquement un secteur plus réduit bordé par Belleville au nord et Charonne au sud. Dans la deuxième partie du 19ème siècle, Ménilmontant connaît une importante croissance urbaine liée à la révolution industrielle et devient l’un des quartiers ouvriers de la capitale. En 1871, il est ainsi l’un des principaux bastions de la Commune de Paris.

[3] La terre de Lorges, située à Lorges (Loir-et-Cher) en Beauce, était, sous l’Ancien Régime, une seigneurie puis un comté et un duché, ayant appartenu à la famille de Montgomery puis à la maison de Durfort. La baronnie de Quintin, en Bretagne, fut érigée en duché simple par lettres d’érection de 1691, enregistrées les 31 mars et 12 octobre de la même année. La « transmutation » du titre de duc de Quintin en celui de duc de Lorges, en Orléanais, eut lieu par lettres de 1706. Par lettres patentes du 25 mars 1773, Adélaïde Philippine de Durfort de Lorges, en qualité d’héritière de sa branche, eut la permission de transmettre le duché de Lorges à son mari, Jean-Laurent de Durfort-Civrac. La succession de Guy Louis de Durfort de Lorges donna lieu à un procès auquel mit fin un arrêt du roi du 29 septembre 1778. Quintin, qui cesse d’être duché pour redevenir baronnie reste aux Choiseul-Praslin, tandis que la terre de Lorges, située en Orléanais et érigée en duché de Lorges, est confiée à la descendance de Adélaïde Philippine et Jean-Laurent.

[4] Le château de Marly, situé à Marly le Roi dans les Yvelines, fut édifié sous le règne de Louis XIV. Il fut détruit durant le Premier Empire.