Né à Battersea [1]. Après avoir mené une jeunesse dissipée, il entra aux affaires, et y montra bientôt une supériorité qu’on n’avait pas soupçonnée.
Nommé en 1700, membre de la Chambre des communes, il se déclara pour les tories [2], quoique toute sa famille fût whig [3]. Il attira l’attention du roi Guillaume III d’Angleterre puis de la reine Anne Stuart, et fut nommé secrétaire d’État en 1704.
Renversé en 1708, il revint au pouvoir 2 ans après, fut chargé du ministère des affaires étrangères et conclut le Traité d’Utrecht [4] signé le 31 mars 1713.
Il fut en 1710 l’un des premiers rédacteurs du “journal Examiner”, lancé par les Tories pour contrer la presse du parti whig, qui comptait aussi parmi ses journalistes Francis Atterbury, chapelain du roi Guillaume III d’Orange-Nassau et le poète et diplomate Matthew Prior.
Bien que fait pair avec le titre de vicomte Bolingbroke, il perdit tout son crédit à la mort de la reine Anne en 1714 et fut même proscrit par le parlement et dépouillé de tous ses biens. Il se réfugia en France, et offrit ses services au prétendant Jacques François Édouard Stuart . Mais bientôt mécontent de ce prince, il s’en détacha et sollicita auprès du nouveau roi George 1er son retour en Angleterre. Il ne pu l’obtenir qu’en 1723.
Il vécut d’abord à la campagne, étranger aux affaires ; mais en 1725, il reparut sur la scène, et pendant 10 ans, il fut par ses écrits le plus redoutable antagoniste du Premier Ministre Robert Walpole.
Désespérant enfin du succès de ses efforts, il se retira de nouveau en France en 1735, pour y passer le reste de ses jours. Mais incapable de se fixer, il retourna dès 1738 en Angleterre où il mourut sans avoir pu ressaisir le pouvoir.
Il avait épousé en 2ème noces une Française, la marquise de Villette, nièce de Madame de Maintenon.
Dans ces derniers écrits, il se montre déiste et attaque ouvertement la révélation ; il fut en cela le précurseur de Voltaire , qui plus d’une fois emprunta son nom.
Bolingbroke fut lié avec les plus grands écrivains de son temps : Matthew Prior, Jonathan Swift et Alexander Pope . C’est lui qui donna à ce dernier le sujet et le fond de “l’Essai sur l’homme”, qui est son chef-d’œuvre.
À leur coté, il fut d’ailleurs membre du club littéraire Scriblerus Club [5]. Il fut également en correspondance avec Claudine Guérin de Tencin , son amie intime.